Vieux Lyon

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Site historique de Lyon *
Image illustrative de l’article Vieux Lyon
Les toits du Vieux Lyon depuis Fourvière.
Coordonnées 45° 45′ 47″ nord, 4° 49′ 41″ est
Pays Drapeau de la France France
Subdivision Lyon, Métropole de Lyon
Type Culturel
Critères (ii) (iv)
Superficie 427 ha
Zone tampon 324 ha
Numéro
d’identification
872
Région Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription 1998 (22e session)
Géolocalisation sur la carte : Lyon
(Voir situation sur carte : Lyon)
Site historique de Lyon
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Le Vieux Lyon est le quartier médiéval et Renaissance de Lyon. Il est situé en bordure de Saône, au pied de la colline de Fourvière en rive droite de la Saône. C'est l'un des quartiers les plus vastes concernant cette période médiévale et Renaissance (avec Venise) qui est encore resté intact jusqu'à nos jours.

L'ensemble du Vieux Lyon s'étend au bas de la colline de Fourvière, sur trente hectares, compte cinq cents immeubles, trois mille logements et sept mille habitants[1].

Le Vieux Lyon, trois quartiers[modifier | modifier le code]

Saint-Georges au sud[modifier | modifier le code]

Le quartier Saint-Georges constituait autrefois l'extrémité sud de Lyon et communiquait avec l'extérieur par le biais de la porte Saint-Georges, aujourd'hui détruite. Ce quartier est l'habitat d'origine des canuts, avant qu'ils ne se déplacent vers la Croix-Rousse pour pouvoir y loger leurs nouveaux métiers Jacquard nécessitant des plafonds hauts de plus de quatre mètres.

Saint-Jean au centre[modifier | modifier le code]

Saint-Jean est le quartier le plus connu, avec la primatiale Saint-Jean. C'est le quartier le plus touristique du Vieux Lyon. Son artère principale est la rue Saint-Jean, traversant le quartier jusqu'au quartier Saint-Paul. Elle comporte de nombreuses curiosités architecturales, en particulier les traboules. On y trouvera de très belles cours intérieures, souvent insoupçonnées et conservant leurs caractéristiques médiévales. Quartier essentiellement piétonnier, il permet d'agréables balades.

C’est dans ce quartier que se trouve, place du petit Collège, l’ensemble Gadagne. Magnifique édifice Renaissance classé monument historique, il abrite le musée d’histoire de Lyon ainsi que le musée des arts de la marionnette.

Saint-Paul au nord[modifier | modifier le code]

Saint-Paul est le quartier entourant la gare Saint-Paul et l'église du même nom. C'est le quartier lycéen du Vieux Lyon, avec deux établissements (privés) principaux, les Maristes et Aux Lazaristes. Le pont de la Feuillée le fait communiquer avec le quai Saint-Vincent et les Terreaux. Ce quartier subit une importante mutation à la fin du XIXe siècle avec la construction de la gare Saint-Paul. De nombreux immeubles anciens furent détruits avec le percement de la rue Octavio-Mey puis la construction du palais Bondy et du Collège Hôtel.

Ce quartier fut mis en scène dans le film de Bertrand Tavernier L'Horloger de Saint-Paul, dont le magasin se situait rue de la Loge, tout juste à côté de la rue Juiverie, qui tient son nom du fait que les Lyonnais d'obédience judaïque occupaient ce quartier au Moyen Âge.

Sites remarquables

La place Saint-Paul : la gare de Saint-Paul a été ouverte en 1876, pour desservir la vallée d'Azergues au nord de Lyon.

L'église Saint-Paul a subi les aléas du temps : construite une première fois en 549, elle fut dévastée par les Sarrasins[réf. nécessaire] et reconstruite au XIIe siècle. Furent ajoutés en 1875-77 une flèche et le portail néo-gothique. Elle possède un lanterneau roman réparti en deux dômes octogonaux au sommet de l'édifice. On peut observer l'édifice en bénéficiant d'une vue d'ensemble de la place Gerson, du nom d'un théologien inhumé dans l'église en 1428. Sur la place se trouve la maison Mourguet où le créateur de Guignol y monta des spectacles. Elle possède une tourelle carrée en encorbellement.

Architecture[modifier | modifier le code]

Le quartier est classé dans la liste du patrimoine de l'humanité établie par l'UNESCO.

L'architecture du Vieux Lyon dépend, à partir de la Renaissance, de Florentins formant la cour qui accompagna Catherine de Médicis, lors de son mariage avec le second fils du roi de France François Ier. De ce mariage royal entre l'Italie et la France, le Vieux Lyon hérite d'une architecture aux balconages des cours intérieures que l'on retrouve dans les palais de Florence.

Un vrai parfum méridional et d'Italie se dégage de ses ruelles bordées de façades colorées, boutiques d'artisans, bouchons lyonnais...[style à revoir]

Il a heureusement échappé aux nombreux projets de remaniements destructeurs, en particulier au XIXe siècle, même si de nombreux bâtiments ont été détruits, en particulier pour la construction de la gare Saint-Paul, et lorsque Louis Pradel, surnommé « Le Bétonneur » (ou encore « Zizi-Béton »), était maire.

Le Vieux Lyon est le premier quartier de France à faire l'objet d'une opération programmée d'amélioration de l'habitat (OPAH), financée par l'Agence nationale d'amélioration de l'habitat (ANAH). L'objectif d'une telle mesure est de revaloriser les centres anciens des grandes villes tout en protégeant le patrimoine que ces quartiers représentent.

Traboules[modifier | modifier le code]

Les traboules sont des passages entre les immeubles qui permettent de rejoindre deux rues. Elles sont habitées et donnent toutes sur une cour intérieure où des habitations sont accessibles.

Le mot traboule serait issu d’un verbe trabulare, contraction en latin vulgaire d’un hypothétique transambulare, composé de trans- (« à travers ») et ambulare (« se promener ») et qui signifie « passer à travers ».

Les premières traboules ont été construites au IVe siècle et servaient alors à rejoindre rapidement la Saône ; elles servaient aussi aux canuts pour acheminer facilement les marchandises dans les rues aux alentours des ateliers de tissage.

De nos jours, certaines traboules se visitent : une quarantaine d'entre elles sont gratuitement ouvertes au public dans le cadre d'accords passés entre la commune et les particuliers. La ville de Lyon participe aux charges d'entretien, de nettoyage d'éclairage et à hauteur de 70 % aux travaux de restauration par les propriétaires, en échange d'une servitude de passage car elles demeurent pour la plupart privées.

Préservation et protection patrimoniale[modifier | modifier le code]

L'association La Renaissance du Vieux Lyon[modifier | modifier le code]

La Renaissance du Vieux-Lyon[2] est une association loi de 1901 qui a été créée en 1946.

Dans les années 1960, elle s'est formellement opposée aux projets du maire Louis Pradel qui projetait de raser une partie du Vieux Lyon, alors jugé insalubre, pour y construire une voie express. Mais la forte mobilisation de l'association d'une part, et la décision de la création du premier secteur sauvegardé français par André Malraux (1962) à Lyon, ont eu raison des plans de Louis Pradel. Par la suite, l'association s'est attachée à faire revivre le quartier, à le restaurer avec l'aide des habitants et à le faire découvrir aux touristes.[réf. nécessaire]

Aujourd'hui, la Renaissance du Vieux-Lyon (aussi appelée RVL) travaille à la préservation et à la mise en valeur du patrimoine dans le Vieux Lyon, mais aussi dans la métropole. Elle veille également au bon déroulement de la vie du quartier et joue le rôle de bureau d'information auprès des touristes, des habitants, des étudiants et des chercheurs. L'association a inspiré d'autres collectifs de même type, comme Renaissance du Vieux Limoges, à Limoges, créée en 1973.

Le secteur sauvegardé[modifier | modifier le code]

Le secteur sauvegardé du Vieux Lyon est le premier à être officiellement créé en France, le 12 mai 1964[3],[4].

Inscription au patrimoine mondial[modifier | modifier le code]

L'association la Renaissance du Vieux Lyon est à l'origine de la présentation de la candidature de Lyon à la liste du patrimoine mondial établie par l'Unesco.

Le quartier est classé patrimoine de l'humanité depuis 1998. Le classement inclut le Vieux-Lyon et Fourvière, les pentes de la Croix-Rousse et la Presqu’île (du boulevard de la Croix-Rousse au nord jusqu’à Ainay, rue Franklin, au sud)[5].

Accès[modifier | modifier le code]

Ce site est desservi par la station de métro Vieux Lyon - Cathédrale Saint-Jean. S'y trouve aussi le funiculaire pour se rendre à la basilique Notre-Dame de Fourvière et au théâtre antique de Lyon sur la colline.

Galerie de photos[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Brooks & Neyrolles 2014] Kyle R. Brooks et Yves Neyrolles, Vieux-Lyon doubles vues : 50 ans de secteur sauvegardé, Lyon, éd. EMCC, (ISBN 978-2-35740-348-2).
  • [Davenne 1997] Juliette Davenne, Du Lyon pittoresque au secteur sauvegardé : la constitution de la valeur patrimoniale du Vieux Lyon, mémoire de fin d'études, Université Lumière Lyon 2, Institut d’études politiques de Lyon, , 184 p. (lire en ligne Accès libre)
  • [Dufieux 1998] Philippe Dufieux, « Le musée du Vieux-Lyon et ses pourvoyeurs : les origines des collections historiques », dans Musée historique de la Ville de Lyon, Urbanisme et patrimoine à Lyon : 1850-1950 : naissance d'un musée, Lyon, Musée Gadagne, (ISBN 2-901307-13-2), p. 27-41.
  • [Dufieux 2019] Philippe Dufieux, « L’"invention" du Vieux Lyon », dans Paul Chopelin et Pierre-Jean Souriac (dir.), Nouvelle histoire de Lyon et de la métropole, Toulouse, Privat, (ISBN 978-2-7089-8378-6), p. 313-320.
  • [Faure-Brac 2014] Pierre Faure-Brac, Le Vieux-Lyon : histoire & architecture, Lyon, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, , 191 p. (ISBN 978-2-84147-319-9).
  • [Grange 1992)] Catherine Grange, « Une revitalisation réussie le vieux Lyon », dans Régis Neyret (dir.), Le Patrimoine, atout du développement, Lyon, Presses universitaires de Lyon, coll. « Transversales », (ISBN 978-2-7297-1364-5, lire en ligne), p. 97-101.
  • [Mathian 1998] Nathalie Mathian, « L’activité de la Commission du Vieux-Lyon », dans Musée historique de la Ville de Lyon, Urbanisme et patrimoine à Lyon : 1850-1950 : naissance d'un musée, Lyon, Musée Gadagne, (ISBN 2-901307-13-2), p. 19-25.
  • [Mathian 2003] Nathalie Mathian, « Quelques jalons dans la protection du tissu urbain à Lyon », dans Philippe Poirrier et Loïc Vadelorge (dir.), Pour une histoire des politiques du patrimoine, Paris, Comité d’histoire du Ministère de la Culture, (ISBN 2-11-094275-4), p. 123-144.
  • [Mathian 2013] Nathalie Mathian, Naissance d'une conscience patrimoniale, le vieux Lyon, Lyon, éd. EMCC, (ISBN 978-2-35740-317-8).
  • [Saunier 1996] Pierre-Yves Saunier, « De la pioche des démolisseurs au patrimoine lyonnais : le "Vieux Lyon" au XIXe siècle », Le monde alpin et rhodanien, no 1,‎ , p. 69-82 (lire en ligne Accès libre)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Quartier Renaissance Vieux-Lyon », sur lyon.fr (consulté le ).
  2. « La Renaissance du Vieux-Lyon », site web de l'association, sur lyon.rvl.com (consulté le ).
  3. Nathalie Mathian, « Quelques jalons dans la protection du tissu urbain à Lyon », dans Philippe Poirrier et Loïc Vadelorge (dir.), Pour une histoire des politiques du patrimoine, Paris, Comité d’histoire du Ministère de la Culture, (ISBN 2-11-094275-4), p. 123
  4. « Secteur sauvegardé, Site historique Unesco, ZPPAUP », extrait du journal RVL no 148, sur lyon-rvl.com, (consulté le ).
  5. « Lyon et l'Unesco, Une exposition anniversaire présentée par la Renaissance du Vieux-Lyon », extrait du journal RVL no 151, section « Genèse de l'inscription du site historique de Lyon », sur lyon-rvl.com, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]