Victor Méric (journaliste)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 15 septembre 2014 à 11:23 et modifiée en dernier par François GOGLINS (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Victor Méric, pour l'état civil Henri Coudon, né à le 10 mai 1876 à Marseille et mort le 10 octobre 1933 à Paris, est un journaliste et écrivain libertaire français.

D'abord militant anarchiste, il adhère au Parti communiste français et est membre de son Comité directeur de 1920 à 1922 ; exclu en 1923, il participe ensuite à l'Union socialiste communiste. Pacifiste pendant la Première Guerre mondiale, il crée en 1931 la Ligue internationale des combattants de la paix (LICP).

Biographie

Origines familiales et formation

Anarchiste et pacifiste (1904-1914)

Dessinateur à l'hôtel de ville de Paris, Victor Méric commence par fréquenter les milieux anarchistes et collabore au Libertaire[1]. En 1904, il est l'un des fondateurs de l'Association internationale antimilitariste et se lance dans un tour de France de la parole. L'année suivante, il participe à l'affiche rouge placardée sur les murs de Paris appelant les conscrits à la désobéissance.

Ses articles dans La Guerre sociale, dont il est aussi l'un des fondateurs[2], et dans Les Hommes du jour (parfois sous le pseudonyme de Flax) font montre d'un anti-intellectualisme de gauche, résultant des espérances qu'il avait mises dans l'Affaire Dreyfus[réf. nécessaire]. Sous l'influence de Gustave Hervé, il adhère à la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), où il milite à la IVe section de la Fédération de Paris. En 1908 et 1909, deux de ses articles dans Les Hommes du jour, lui valent la prison.

En 1910, suite aux emprisonnements des autres rédacteurs de La Guerre sociale, il reste seul à en assurer la rédaction. Il est, par ailleurs, plusieurs fois délégué aux congrès nationaux du Parti socialiste, à Toulouse en 1908, à Paris et Nîmes en 1910.

À partir de 1914, du front, il envoie des articles pour Le Journal du Peuple. En 1915, durant une permission, on peut le voir rencontrer des socialistes à la Chambre des députés.

Après la révolution de 1917 : le Parti communiste

Méric devient rédacteur à L'Internationale[réf. nécessaire] et adhère au Comité de la IIIe Internationale. En 1919, candidat de la SFIO aux élections législatives, il n'est pas élu. Il est présent au congrès de Strasbourg en mars 1920. En décembre 1920, au congrès socialiste de Tours, il préside la première séance. Il est élu au comité directeur du nouveau Parti communiste-Section française de l'Internationale communiste (SFIC). Dans la foulée, il entre au comité de rédaction de l'Humanité, puis rapidement, est chargé de représenter la SFIC auprès du Parti communiste d'Allemagne (KPD), qui prépare une insurrection orchestrée de Moscou.

Mais, assez vite, Méric est en opposition avec la ligne de l'Internationale soutenue par la gauche du PC. Il refuse l'imposition à l'intérieur du Parti de la discipline bolchevique. En 1921, au congrès fédéral de la Seine, il dénonce la « centralisation de secte. » Cette polémique va s'amplifier les jours suivants lors du premier congrès du PC, qui se tient à Marseille. Méric, à partir de la question du Front unique (qu'il juge inapplicable puisque, depuis Tours, les communistes ne cessent de dénoncer les socialistes), se dresse contre la IIIe Internationale et le fait dans l'Humanité et l'Internationale. Son attitude vis-à-vis de l'Internationale communiste passe de la critique à l'hostilité. Le congrès du PC de 1922, à Paris, ne le réélit pas au Comité directeur. Puis, le IVe congrès de l'Internationale, à Moscou, qui impose, notamment, l'exclusion du PC des membres de la Ligue des droits de l'homme[réf. nécessaire], met fin à l'aventure communiste de Méric.

En janvier 1923, il est de ceux qui publient dans l'Humanité, de laquelle il vient d'être évincé, une déclaration qui dénonce, notamment, la perte d'esprit critique.

Du communisme oppositionnel au pacifisme (1923-1933)

Le communiste oppositionnel

Méric est, alors, un des fondateurs du Parti communiste unitaire qui, vite, fusionne avec des exclus du PCF pour former l'Union socialiste communiste. Dans son journal, l'Égalité, il s'exprime de façon très critique vis-à-vis de l'URSS. En 1928, dans la revue Évolution, il signe l'article L'appel au bon sens, dans lequel il se prononce pour la révision du Traité de Versailles, notamment de son article sur les responsabilités de l'Allemagne dans le déclenchement du conflit. Deux ans plus tard, il lance une grande enquête dans le Soir sur la guerre aéro-chimique. Il organise des conférences dans toute la France.

La LICP (1931)

En 1931, Méric fonde La Patrie humaine et crée la Ligue internationale des combattants de la paix (LICP), dont un des premiers meetings se tient avec, notamment, des Allemands et un Italien. La ligue vise au rapprochement de tous les peuples d'Europe. Son comité directeur comprend d'éminents pacifistes.

En 1932, Méric refuse d'adhérer au mouvement à l'origine du congrès contre la guerre impérialiste tenu à Amsterdam. Il le juge par trop inféodé à l'Internationale communiste, ce qui n'est pas le cas, pourtant, d'autres membres de la Ligue. Bientôt, celle-ci se trouve à court d'argent. À son congrès de 1933, Méric est mis en cause. Les rapports entre la Patrie humaine et la Ligue sont débattus. La déclaration issue de ce congrès est adoptée en dépit du refus de Méric. Pour autant, il n'en demeure pas moins à son Comité directeur, dans une position très affaiblie .

La mort de Victor Méric

Décédé peu après ce congrès, Méric est incinéré au Père-Lachaise. Son oraison funèbre est prononcée par Sébastien Faure en présence de ses amis du Libertaire.

Œuvres

  • Le Bétail : pièce antimilitariste en un acte, avec Charles Malato, publications de l’Association internationale antimilitariste.
  • Opinions subversives de M. Clemenceau, chef du gouvernement, Éditions de la Guerre sociale.
  • Lettre à un conscrit, publications de l’Association internationale antimilitariste, 1904.
  • Le Problème sexuel : libre maternité, fécondité, dépopulation, Éditions Génération consciente, 1909.
  • Comment on fera la révolution, Petite bibliothèque des Hommes du jour, 1910.
  • Le Crime des Vieux, roman, Éditions de France.
  • La Der des Der, roman, Éditions de France.
  • Trois Hommes dans la Révolution (Marat, Camille Desmoulins, Babeuf)
  • Quatre d'infanterie : front ouest, 1918, roman de guerre allemand de Ernst Johannsen, traduit en collaboration avec Émile Storz, Éditions de l'Épi, 1929.
  • Les Bandits tragiques, Simon Kra éditeur, 1926, réédition Le flibustier, 2010, notice éditeur.
  • Les Compagnons de l'Escopette : roman de sac et de corde, Éditions de l'Épi, 1930.
  • À travers la jungle politique et littéraire, 1930/1931.
  • La Guerre qui revient : fraîche et gazeuse, Éditions Sirius, 1932.
Ouvrages collectifs

Selon sa nécrologie dans L’Œil de Paris, Victor Méric aurait également été le « nègre » de Michel Zévaco : « Plusieurs des Pardaillan sont entièrement de sa main »[réf. nécessaire].

Voir aussi

Bibliographie

Notices
Livres
  • Frédéric Lavignette, L'affaire Liabeuf. Histoires d'une vengeance, Éditions Fage, 2011

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références