Victor Le Bouthillier

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Victor Le Bouthillier
Image illustrative de l’article Victor Le Bouthillier
Portrait de Victor Le Bouthillier par Claude Mellan (1658).
Biographie
Naissance Vers
Paris
Décès
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
par Jean-François de Gondi
Archevêque de Tours
Coadjuteur de l'archidiocèse de Tours
Évêque de Boulogne

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Victor Le Bouthillier de Chavigny[1] (-) fut conseiller d'État, premier aumônier de Marie de Médicis, puis grand-maître de la chapelle de Gaston d'Orléans, duc d'Orléans, frère unique de Louis XIII. Il est archevêque de Tours de à .

Biographie[modifier | modifier le code]

Victor Bouthillier est le fils de Denis Bouthillier, seigneur de Fouilletourte et de Petit-Oye, avocat au parlement de Paris et de son épouse Claude de Pacheco. Il est le frère de Claude Bouthillier et de Sébastien Bouthillier et l'oncle d'Armand Jean Le Bouthillier de Rancé (-), le réformateur de l'abbaye de la Trappe, qu'il avait tenté de prendre comme coadjuteur en , ce à quoi Mazarin s'opposa.

Il est nommé abbé de l'abbaye d'Oigny par le roi le [2].

Il fut sacré le dans l'église des Carmélites du faubourg Saint-Jacques, par l'archevêque de Paris, Jean-François de Gondi, assisté des évêques d'Agen, Claude de Gélas, et de Senlis, Nicolas Sanguin. Il fit son entrée solennelle le dimanche , accompagné du gouverneur de la province et d'un grand nombre de nobles, et convoqua un synode à Boulogne pour le .

On lui doit la reconstruction d'un grand nombre d'édifices sacrés tombés en ruines, par suite des guerres civiles. L'abbaye de Saint-Wulmer, étant privée de religieux depuis plus de trente ans, et dans un triste état, c'est lui qui établit dans l'abbaye Saint-Wulmer de Samer, dont il était abbé commendataire des Oratoriens, par contrat du [3] afin d'y ouvrir un collège pour enseigner les belles-lettres aux jeunes gens, et leur assigna un revenu annuel pour ce faire, se réservant toutefois le titre avec les revenus de l'abbaye.

Il leur laissa la mense conventuelle ou plus exactement l'équivalent de sa valeur en biens fonds, et une rente de 300 livres, qu'il s'obligea à leur payer, à la charge de faire le service divin dans l'église abbatiale, de l'entretenir, ainsi que les bâtiments de l'abbaye, de fournir à l'entretien du culte, et également de donner des leçons de cas de conscience aux ecclésiastiques. Ceci étant écrit en première clause du contrat signé entre lui, les chanoines de Notre-Dame de Boulogne, le mayeur et les échevins de Boulogne, et le fondé de pouvoirs de la congrégation de l'Oratoire.

Il donna aux religieuses franciscaines de Boulogne la règle la plus stricte des Annonciades[4],[5] et reforma l'ordre des Dominicaines d'Ardres en leur faisant prendre l'habit de Saint-Benoît.

C'est lui qui recouvra l'image miraculeuse de Notre-Dame de Boulogne, qui avait été enlevée par les huguenots. Il replaça dans la cathédrale, cette image pieuse le et lui fit rendre le culte dont elle été honorée depuis des siècles. Il fut choisi pour coadjuteur de Bertrand d'Eschaud, archevêque de Tours le . Il laissa en souvenir à la cathédrale de Boulogne, un ornement de drap d'or à fond très riche, composé d'un devant d'autel ou antipendium, servant à l'autel du chœur, avec la chasuble, la dalmatique, et la tunique du même, le tout orné de ses armes.

Le roi, le chargea plusieurs fois de missions importantes, et grâce à sa prudence, il réussit à apaiser bien des dissensions, et à travailler avec succès au bien public. Avant de partir de Boulogne, il fit avec son chapitre des statuts concernant l'office divin le .

Il devient à son tour, à la mort de Bertrand d'Eschaud, évêque de Tours. Sa bibliothèque, augmentée par Léon Bouthillier, puis Denis-François Bouthillier, fut dispersée entre Montpellier, Troyes et la Bibliothèque nationale de France à Paris.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Son nom s'écrit aussi « Boutillier » ou « Bouthillier », mais le véritable nom de sa famille est « Le Boutillier » (van Drival 1852, p. 126, notes)
  2. Jugement critique, mais équitable, des vies de feu M. l'abbé de Rancé, réformateur de l'Abbaye de la Trappe, Aux dépens de la Compagnie, (lire en ligne)
  3. Contrat dont la bibliothèque de Boulogne possède une copie annexée à un mémoire justificatif (van Drival 1852, p. 124)
  4. Philippe Moulis, « Port-Royal et la France du Nord. Louis Macquet, les sœurs grises et la Mère Angélique Arnauld dans les années 1620 », Dix-septième siècle, vol. 3, no 256,‎ , p. 519-532 (DOI 10.3917/dss.123.0519., lire en ligne [PDF], consulté le ).
  5. Philippe Moulis, « Trois études sur le jansénisme dans le diocèse de Boulogne-sur-mer au XVIIe siècle », bulletin de la Société des amis de Port-Royal,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • E. van Drival, Histoire des évêques de Boulogne, Boulogne-sur-Mer, Berger Frères, , p. 121-126
  • Daniel Haigneré, Dictionnaire historique et archéologique du Pas-de-Calais, t.I, éd. Sueur & Charrey, Arras, 1873-1883, 15.vol in-8.

Iconographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]