Ver (Manche)

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Ver
Ver (Manche)
L'église Notre-Dame.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Coutances
Intercommunalité Communauté de communes Coutances Mer et Bocage
Maire
Mandat
Marc Jouanne
2020-2026
Code postal 50450
Code commune 50626
Démographie
Gentilé Vérotins
Population
municipale
381 hab. (2021 en augmentation de 1,87 % par rapport à 2015)
Densité 29 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 53′ 38″ nord, 1° 23′ 34″ ouest
Altitude Min. 20 m
Max. 118 m
Superficie 13,27 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Quettreville-sur-Sienne
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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Ver est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 381 habitants[Note 1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 953 mm, avec 13,8 jours de précipitations en janvier et 8,7 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Longueville à 12 km à vol d'oiseau[5], est de 11,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 802,4 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Ver est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[9],[10],[11]. La commune est en outre hors attraction des villes[12],[13].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (94,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (64,8 %), terres arables (19,2 %), zones agricoles hétérogènes (10,4 %), forêts (5,6 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous la forme Ver en 1027[15].

En Normandie, les toponymes faisant référence à l'aulne sont, comme ici, plus souvent issus du gaulois (verno) que du latin (alna). De la forme gauloise sont issus Ver-sur-Mer, Verneuil, Verneusses, Vernon, Vernix et Ver (Manche), auxquels on peut ajouter le dernier terme de Saint-Paul-du-Vernay[16].

Le gentilé est Vérotin.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le village de Ver fit partie du douaire d'Adèle (1009-1079), fille du roi de France, Robert II le Pieux, constitué vers 1025[17], en prévision de son mariage, en 1027, avec Richard III de Normandie[18].

Au début du XIe siècle, Ver appartient au domaine ducal. Aubrey (Albéric) de Vere et Guillaume de Vere accompagnèrent Guillaume le Conquérant dans sa conquête de l'Angleterre en 1066[18]. Dans le Domesday Book, Ver est mentionné comme le lieu ou serait né vers 1038, Albéric, possessionné dans six comtés. Il était le vassal de Guillaume de Normandie, vassal de Geoffroy de Montbray, évêque de Coutances et d'Alain le Roux[19]. Il y avait un château fort important.

Un Robert de Ver fut connétable d'Angleterre, et en 1135, celui-ci reconduisit le corps d'Henri Ier à l'abbaye de Reading[20].

Le dernier baron et seigneur de Ver fut Henry Le Forestier (1743-1794), comte d'Osseville et de Mobecq, qui fut guillotiné à Paris le [20].

Il existait dans la paroisse une autre seigneurie sous le nom de Valencey, qui avait le titre de baronnie[18]. Au XIIe siècle, on y fonda une chapelle, dont il ne subsiste rien.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

La mairie.
Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1846 1871 Henri-Pierre Le Forestier de Mobecq[21]    
1871 1885 Louis Auvray    
1885 1899 Henri-Pierre Le Forestier de Mobecq    
1899 1916 Edouard Dupont    
1916 1918 Alphonse Legros    
1918 1919 Ferdinand Auvray   délégué au maire
1919 1945 Frédéric Roussin    
1945 1947 Alphonse Piton    
1947 1953 Georges Carbonnel (père)    
1953 1995 Georges Carbonnel (fils)    
1995 mars 2007 Jacques Pacary    
mars 2007[22] mars 2008 Jean-Michel Adde SE  
mars 2008[23] En cours Marc Jouanne[24] SE Agriculteur
Les données manquantes sont à compléter.

Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[24].

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[26].

En 2021, la commune comptait 381 habitants[Note 3], en augmentation de 1,87 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 0319841 1181 2031 1881 1881 1881 1481 143
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 1231 093997903914812843825816
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
713655660609602563563559558
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
521484461389320286343356375
2015 2020 2021 - - - - - -
374379381------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[27] puis Insee à partir de 2006[28].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

L'église Notre-Dame date des XIIIe, XVe – XXe siècles. Pour le chœur, l'architecte s'est inspiré de l'abbaye de Hambye ; mêmes colonnettes engagées en calcaire de Caen, même chapiteaux de feuillages, même fenêtres simples en lancettes[29]. Ses fenêtres ainsi que celle de la nef furent refaites au XXe siècle dans le style du XIIIe. Au XIVe siècle, afin d'agrandir le lieu de culte, on lui ajouta un double transept[30].

Parmi les oeuvres conservées, l'édifice abrite, entre autres, une Vierge à l'Enfant du XVe classée en 1939 au titre objet aux monuments historiques[31], un bas-relief aux douze saints du XIVe, une statue de saint Sébastien du XVIIe, des vitraux du XXe d'Adeline Hebert-Stevens[20], une contretable du XIVe.

Concernant les autres monuments religieux présents sur le territoire communal on dénombre un calvaire du XXe siècle, les croix de chemin dite du château et du Moulin d'Airou du XVIe siècle, la croix de cimetière du XVIIe siècle, l'ancien presbytère avec un linteau Renaissance, transformé en gîte communal.

Le château date des XVIIe, XVIIIe – XXe siècles, et englobe des cuisines et celliers des XIe et XIIe siècles. Quant au moulin de Valencey, sur la Sienne, il date du XVIe siècle.

Activité et manifestations[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 123.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 670.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2021.
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
  5. « Orthodromie entre Ver et Longueville », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Longueville » (commune de Longueville) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Station Météo-France « Longueville » (commune de Longueville) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  9. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
  15. Ernest Nègre - Toponymie générale de la France - Page 273 - (ISBN 2600028838).
  16. René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 103.
  17. « S'approprier la presqu'île : encadrement, contrôle territorial et développement des lieus de pouvoir », dans Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes, Bénédicte Guillot, et la collaboration de Gaël Léon, ArchéoCotentin, t. 2 : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500, Bayeux, Éditions OREP, , 127 p. (ISBN 978-2-8151-0790-7), p. 25.
  18. a b et c Delattre, 2002, p. 264.
  19. K. S. B. Keats-Rohan, Domesday People: A Prosopography of Persons Occurring in English Documents, 1066–1166, Boydell & Brewer Ltd, 1999, p. 131-132.
  20. a b et c Gautier 2014, p. 670.
  21. Annuaire du département de la Manche, 33e année 1861, p 238
  22. « Le maire sortant ne se représente pas », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  23. « Marc Jouanne élu maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  24. a et b Réélection 2014 : « Ver (50450) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  25. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  26. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  27. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  28. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  29. Bernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN 2-7134-0053-8), p. 38.
  30. Beck 1981, p. 99.
  31. « Statue : Vierge à l'Enfant », notice no PM50001238, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.