Valérie Lagrange

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Valérie Lagrange
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Informations générales
Nom de naissance Danielle Charaudeau
Naissance (82 ans)
Paris 18e
Activité principale Auteur-compositeur-interprète, actrice
Genre musical Chanson française, protest song, reggae
Instruments Guitare
Années actives 1959 à aujourd'hui
Labels Exxos
Influences Jack Kerouac (« son frère spirituel »)
Bob Dylan
Leonard Cohen
Bob Marley
Site officiel Valérie Lagrange.com
Cinéart

Valérie Lagrange, nom de scène de Danielle Charaudeau, née à Paris le , est une auteur-compositrice-interprète, actrice et écrivaine française.

Biographie

Les débuts

À la fin des années 1950, elle est touchée par des nouveaux courants qui arrivent des États-Unis, que ce soient le rock 'n' roll d'Elvis Presley ou la fureur de vivre de James Dean. Mais c'est dans le film très français La Jument verte, du réalisateur Claude Autant-Lara, qu'elle débute en 1959 aux côtés de Bourvil. C'est d'ailleurs grâce à ce film, où plusieurs scènes se déroulent dans une grange, qu'elle devient Valérie Lagrange[1].

Elle enchaîne avec des films comme Le Gigolo, Hardi ! Pardaillan et Les Tribulations d'un Chinois en Chine, mais monte aussi sur les planches le temps de jouer dans Le Misanthrope. Claude Lelouch lui donne, en 1966, un rôle dans Un homme et une femme. Parallèlement, elle enregistre plusieurs super 45 tours et connaît le succès avec La Guérilla de Serge Gainsbourg, Encore un jour de notre amour et Le Même jour de Francis Lai et Pierre Barouh. Mais elle est à l'écoute d'autres voix, celles des protest singers américains, notamment nom Bob Dylan et Joan Baez. Elle découvre également le Rhythm and blues d'Otis Redding et de Wilson Pickett.

Elle posa également pour le premier numéro du magazine de charme Lui en novembre 1963.

La chanson et les milieux hippies

L'après-Mai 68 est décisif pour Valérie qui abandonne le show business qu'elle ne réintégrera jamais plus vraiment. C'est sa « parenthèse enchantée », le temps de la vie communautaire et des voyages hippies initiatiques. En Europe, c'est l'époque des festivals pop et psychédéliques d'Amougies[2] et de Wight auxquels Valérie assiste. À la suite d'une manifestation lycéenne, elle enregistre avec les musiciens d'Elton John un titre précurseur du reggae en France, Si ma chanson pouvait (1970).

Elle va en Nouvelle-Guinée pour jouer dans le film emblématique du mouvement hippie, La Vallée, de Barbet Schroeder (1972). À peine revenue du tournage — mouvementé — de ce long métrage, elle est programmée au premier festival de Bièvres, seul « festival pop entièrement gratuit » de ces années-là. Elle est l'une des deux têtes d'affiche, avec Maxime Le Forestier qui y donne son premier grand concert. Elle séjourne aussi en Provence et aux îles Baléares. Ses pas la mènent également en Inde et en Italie. Lagrange, authentique hippie, se reconnaît comme une sœur spirituelle de Jack Kerouac.

Rencontre avec Ian Jelfs

En 1973, elle fait une rencontre capitale, celle d'un « ange tombé du ciel » (sic) à qui elle va « dévouer sa vie » (sic), une prémonition de 1975 : le brillant guitariste anglais Ian Jelfs du groupe Alice. Ian et Valérie partent en tournée avec Graeme Allwright et interprètent des chansons de Leonard Cohen, Bob Dylan et Donovan. Valérie joue, « pour gagner un peu de sous », dans quelques films de son ami Lelouch : Le Chat et la Souris, Le Bon et les Méchants, Si c'était à refaire. Avec Jean-Louis Aubert, le couple forme un groupe le temps de quelques concerts. Ils jouent des reprises de rock, du Rhythm and blues, mais aussi le reggae de Bob Marley. C'est le début des années punk, le « No Future ». Ce sont ensuite les débuts des concerts « dans la rue et les restaurants » de Ian et de Valérie et des repas au Bouillon Chartier.

Le , Valérie et Ian se marient.

Succès et engagements

En 1979, grâce à l'éditeur Philippe Constantin, leurs maquettes musicales sont présentées au directeur de Virgin à Londres, Richard Branson. C'est le début d'un conte de fées avec la première production française (producteur : Mike Howlett) de Virgin à la suite du contrat signé par Ian et Valérie le . C'est avec le groupe anglais The Sinceros qu'ils enregistrent à Londres leur album qui sort en mars 1980. La chanson Faut plus me la faire est un tube. Et c'est un disque d'or pour fêter la création de Virgin France qui ouvre ses bureaux à Paris la même année. Les albums s'enchaînent sur un tempo reggae. Cela n'empêche pas Valérie de rester attentive aux causes humanitaires. C'est elle qui est à l'origine, en 1985, du disque SOS Éthiopie du collectif français conduit par Renaud : Chanteurs sans frontières[3].

Les épreuves

Cependant les albums Lagrange n'ont pas les faveurs de la nouvelle équipe de Virgin France et son contrat est résilié en 1986. Ce sera le retour « Sur la route ». Pour Valérie, ce seront des prestations épisodiques théâtrales avec Les Loups à Lyon et cinématographiques avec Mes nuits sont plus belles que vos jours. Mais pour Ian, ce sera une descente dans les enfers de l'alcool. Le , à la suite d'une absorption massive d'alcool et de calmants, il sombre dans un coma profond de trois semaines, veillé par Valérie, et se réveille tétraplégique et muet. Elle se consacrera totalement à sa lente rééducation durant de nombreuses années.

Le retour

Le retour de Valérie à la chanson, désormais sans Ian, sera très difficile. Cependant, à la suite de sa rencontre avec Benjamin Biolay en 2000 et grâce à sa collaboration, son nouvel album Fleuve Congo paraît en avril 2003 avec les aveux de Valérie en préface « Je crois en l'homme », sa déclaration à Ian Mon amour pour toi et un hommage à son compagnon de route de toujours, Kerouac. Elle est nommée en février 2004 aux Victoires de la musique comme artiste féminine de l'année. Valérie parrainera aussi, avec le « hippie Sylvain », le premier Festival Hippie organisé en France, en 2005, à Saint-Jean-d'Angély.

Citations

  • « Si, au lieu de croire en un hypothétique Dieu, les hommes avaient cru en eux-mêmes et s’étaient respectés, beaucoup de morts, de larmes et de souffrances leur auraient été épargnées.
    Je ne crois pas en un Dieu, je crois en l’homme, en son incroyable pulsion de vie qui l’a projeté en si peu de temps si l’on considère les milliards d'années d’existence de la terre, des arbres où il vivait en se nourrissant de baies sauvages jusqu’aux lointaines planètes qu’il explore maintenant régulièrement.
    Rien ne lui a été donné. Son combat pour la survie dans une nature hostile et cruelle où la loi de base est « tue pour ne pas être tué » a été âpre et douloureux.
    Il faut lui pardonner sa barbarie et toutes ses erreurs. Il fait ce qu’il peut. Il est en devenir. Il s’améliore tout doucement.
    On ne voit bien la montagne que lorsqu’on s’en éloigne.
    Il faut apprendre le pardon.
    Le pardon est notre grandeur, notre humanité, notre altitude, notre dignité, sans lui nous ne sommes que « naturels » et donc cruels. »
    [4]
  • « Le profit, ce monstre insensible et cruel, est devenu la valeur phare sur notre planète. Il est en train de faire régresser notre dignité d’êtres humains vers la barbarie. Il génère de plus en plus de détresse, de misère, d’injustice et de haine à travers le monde au profit d’une minorité qui, elle, s’enrichit outrageusement chaque jour.
    On préfère nous laisser croire que le problème crucial aujourd’hui en France est de porter le voile ou non à l’école, alors que chaque jour de nouveaux plans sociaux, qu’on a eu le cynisme absolu de qualifier de dégraissages, sont vécus, à tort, comme une fatalité par ceux qui n’ont pas à les subir, et qu’un million d’enfants, rien qu’en France, vivent sous le seuil de la pauvreté. Il semblerait que nos dirigeants aient oublié que le désespoir et la frustration des gens ne peuvent être contenus indéfiniment par la répression ou l’indifférence. Le mécontentement profond est comme l’eau : on peut le contenir par des barrages artificiels, mais le jour où la pression devient trop forte, les barrages cèdent, même les plus puissants.
    Quand on ne respecte pas l’humain, l’histoire a toujours montré qu’il ne faut pas s’attendre à ce qu’il vous respecte.
    Je nous en supplie, réveillons-nous. Ceci est un cri du cœur et rien d’autre. »
    [5]

Discographie

Albums et 45T

Compilations

Filmographie

Cinéma

Télévision

Vidéographie sélective

Distinctions

Bibliographie

Récit

Biographies

Liens externes

Notes et références