Utilisateur:Zunkir/Bouddhisme

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Fondements[modifier | modifier le code]

Textbook Buddhism: Introductory Books on the Buddhist Religion

https://www.oxfordhandbooks.com/view/10.1093/oxfordhb/9780190632922.001.0001/oxfordhb-9780190632922

https://journal.equinoxpub.com/BSR/article/view/20666


1/ Histoire 2/ Doctrine/Enseignement (i.e. le "tronc commun") 3/ Ecoles/Traditions 4/ Acteurs/Communauté 5/ Pratiques. Cela reprend des parties qui se retrouvent dans pas mal de synthèses, et aussi dans d'autres synthèses sur les religions. Reste la 6/ Critiques par les autres religions, qu'il serait plus approprié de modifier en "Rapports avec les autres religions", pour éviter l'aspect uniquement polémique et penser aussi aux échanges (par ex. le contact avec le bouddhisme a une influence déterminante dans la constitution du taoïsme et du shinto). Reste à voir si on fait une partie spécifique au Bouddhisme en Occident, et la possibilité d'en faire sur la Bouddhologie (mais un renvoi vers l'article détaillé peut suffire).

Axer 3 parties autour des Trois Joyaux donc 1/ Bouddha 2/ Dharma 3/ Sangha puis sur les traditions 4/ Bouddhisme du Sud 5/ Bouddhisme de l'Est 6/ Bouddhisme du Nord puis 7/ Bouddhisme en Occident. Peut-être ensuite une approche 8/ Pratiques (à moins de diluer ça dans le reste).


I/ Définitions

II/ Contours : religion, philosophie, pensée

III/ Origines et expansion du bouddhisme 1/ Naissance dans l’Inde ancienne 2/ Expansion prosélytisme / modalités

  • Sous-continent indien
  • Asie du sud-est
  • Asie centrale
  • Extrême-Orient
  • Occident

+ répartition mondiale

IV/ Croyances et concepts fondamentaux BOUDDHA

  • Cosmologie dharma / samsara (réincarnations) / bodhi / nirvana
  • Une religion de salut

4 nobles vérités, 8 joyaux = fondements

  • Bouddhas, boddhisattvas et divinités

V/ DHARMA : COURANTS ET ECOLES unité / diversité

  • theraveda et mahayana
  • bouddhisme par pays

VI/ La communauté = sangha / B et société

  • Sangha
  • Moines
  • Monastères
  • Les laïcs
  • La place des femmes
  • B et politique (économie ?)

VII/ PRATIQUES sikkhā / trisiksa

  • Morale et éthique de vie prajna et karuna
  • Ascèse et discipline = règles, principes moines/laïcs aliments jeunes abstinence
  • Méditation
  • sagesse
  • DEVOTION
  • dons
  • culte des reliques et pèlerinages
  • Magie
  • Fêtes religieuses
  • Rites funéraires

VIII/ Les arts bouddhistes IX/ INFLUENCES CULTURELLES X/ Liens avec les autres religions et courants politiqu

https://www.cambridge.org/core/elements/abs/buddhism-and-monotheism/267698FC06C6DA08332035B35C4A6EE8

VERSION ANTERIEURE[modifier | modifier le code]

Origines du bouddhisme[modifier | modifier le code]

Le bouddhisme est né en Inde à peu près à la même époque que Mahâvîra, qui rendit plus populaire le jaïnisme, courant avec lequel le bouddhisme partage une certaine tendance à la remise en cause de l'hindouisme (en particulier de la caste sacerdotale des brahmanes) tel que ce dernier était pratiqué à l'époque (VIe siècle av. J.-C.). Le bouddhisme a repris et aménagé beaucoup de concepts philosophiques de l'environnement religieux de l'époque (tels que dharma et karma, par exemple).

Bouddha historique[modifier | modifier le code]

Le bouddhisme est issu des enseignements de Siddhartha Gautama (« l'éveillé »), considéré comme le Bouddha historique.

Tête de Siddhârta Gautama (Shakyamuni), le bouddha historique. Plâtre, Gandhara, avant le IVe siècle de notre ère. Musée Guimet, Paris.

Les années de la naissance et de la mort de Siddhārtha Gautama ne sont pas sûres ; il aurait vécu au VIe siècle av. J.-C. à peu près quatre-vingts ans, mais les traditions ne s'accordent pas à ce sujet[1]. La plus ancienne le fait naître en 623 av. J.-C. et mourir en 543 av. J.-C. Les Thaïlandais font débuter le calendrier bouddhique en 543 av. J.-C., il y a 543 ans de différences avec le calendrier thaï (exemple : 2021 - 2564). Les spécialistes occidentaux de l'histoire de l'Inde ancienne, quant à eux, s'accordent pour situer la vie du Bouddha plutôt vers 420 jusqu'en 380 av. J.-C.

Né selon la tradition, à Lumbinî dans l’actuel Teraï népalais de Māyādevī et Śuddhodana, souverain des Śākyas (ou Shakya), il avait pour nom Gautama[n 1]. Il appartenait au clan Shakya de la caste des kshatriya (nobles-guerriers), d’où son surnom de Shakyamuni, « le sage des Śākya ». C'est le nom principal que la tradition du Mahāyāna lui donne — Bouddha Shakyamuni — et par lequel on le distingue des autres Bouddhas. Il est aussi appelé Siddhārtha Gautama (pāḷi : Siddhattha Gotama) car Siddhārtha est donné comme son prénom dans certaines sources[2] ; Gautama signifie en sanskrit « le plus bovin des sages »[3].

La vie du Bouddha a été enrichie de légendes décrivant des miracles et des apparitions divines. Mais c'est seulement trois cents ans après sa mort qu'elle commence à être connue par des textes, en même temps que ses enseignements, grâce à l'empereur Ashoka qui en fait la promotion sur toute l'étendue de son domaine et envoie des missions à l'étranger.

Vie du Bouddha[modifier | modifier le code]

Les textes anciens disent que le nom de famille du Bouddha historique serait « Gautama » en sanskrit (en Pāli : Gotama)[4] avant son éveil. Les détails de la vie du Bouddha sont mentionnés dans de nombreux textes bouddhistes anciens mais sont souvent contradictoire ou chargés de légendes; son milieu social ainsi que les détails de sa vie sont difficiles à établir avec certitude, et les dates de sa vie restent incertaines et discutées.

Naissance[modifier | modifier le code]

Les témoignages des textes anciens suggèrent que Siddhārta Gautama est né à Lumbini et a grandi à Kapilavastu,une ville dans la plaine du Gange, près de la frontière actuelle entre le Népal et l'Inde, et qu'il a passé sa vie dans ce qui est à présent le Bihar et l'Uttar Pradesh modernes. Certaines légendes hagiographiques indiquent que son père était un roi nommé Suddhodana, sa mère était Reine Maya, et il est né à Lumbini. Cependant, des savants tels que Richard Gombrich considèrent qu'il s'agit d'une revendication douteuse car une combinaison de témoignages suggère qu'il est né dans la communauté Śākya, qui était gouvernée par une petite oligarchie ou un conseil pseudo-républicain où il n'y avait pas de rang mais où l'ancienneté importait plutôt.

Renonciation et ascétisme[modifier | modifier le code]

D'après les textes anciens tels que l’Ariyapariyesanā-sutta (« Le discours sur la quête noble », MN 26) et son analogue chinois au MĀ 204, Gautama a été touché par la souffrance (Duḥkha) de la vie et de la mort, et sa répétition sans fin due à sa renaissance (Punarbhava). Il a donc conçu une quête afin de trouver la libération à cette souffrance (aussi connue sous le nom de « Nirvāṇa »). D’anciens textes et biographies déclarent que Gautama a premièrement étudié avec deux professeurs de méditation, à savoir Arada Kalama et Uddaka Rāmaputta, apprenant la méditation et la philosophie, et particulièrement la connaissance méditative de « la sphère du Néant » avec le premier et de « la sphère sans perception ni non-perception » en compagnie du dernier (Arūpaloka).

Trouvant ces enseignements insuffisants pour atteindre son but, il se tourna vers la pratique d’un ascétisme extrême, qui incluait un régime strict avec du jeûne et diverses formes de contrôle de la respiration (Prāṇayāma). Cela ne fut pas suffisamment à la hauteur de ses espérances et il se tourna donc vers une pratique méditative du Dhyāna. Il s’assit alors en méditation sous un Ficus religiosa, maintenant appelé « Arbre de la Bodhi » dans la ville de Bodhgaya et atteignit « L’Éveil » (Bodhi).

Éveil et enseignement[modifier | modifier le code]

Selon différents textes anciens comme le Mahāsaccaka-sutta et le Samaññaphala Sutta, en éveil, le Bouddha acquit un aperçu du travail du karma et de ses premières vies, ainsi que l’extinction des souillures mentales (Āsavas en pali), de la souffrance et du cycle des renaissances du saṃsāra. Cet évènement exposa aussi la certitude de la Voie médiane, comme étant celle de la pratique spirituelle visant la fin de la souffrance. C’est comme un « Bouddha complètement éveillé » (Buddhatva en sanskrit), qu’il attira des disciples et fonda le Saṅgha (communauté). Il passa le reste de sa vie à enseigner le Dharma qu’il avait découvert et mourut atteignant le « Parinirvāṇa » à l’âge de 80 ans à Kushinagar en Inde.

TRAVAUX[modifier | modifier le code]

Contexte d'apparition[modifier | modifier le code]

  • sramana 882

Le contexte religieux de l'Inde du nord à l'époque de Bouddha est marqué par la domination traditionnelle du Védisme, et de sa classe sacerdotale, les Brahmanes, qui défend l'autorité des textes sacrés, les Védas, et dispose du monopole sur l'accomplissement des rites, notamment sacrificiels. Mais son autorité est contestée par des groupes de religieux et penseurs, dont les plus radicaux tournent le dos aux traditions védiques, les shramanas, personnages qui ont quitté leur foyer pour mener une vie d'ascèse errante. Les différents penseurs de l'époque ont développé courants originaux se démarquant plus ou moins du védisme. Ce contexte donne notamment naissance aux textes appelés Upanishads, amenés à devenir le fondement de la religion hindoue, élaborés sur une longue période, certains étant antérieurs à l'époque de Bouddha, mais beaucoup postérieurs et potentiellement influencés par ses idées. D'autres figures développent des courants spécifiques, comme le Jaïnisme fondé par Mahavira, contemporain du Bouddha, ou l'Ajivika. L'enseignement de Bouddha s'inscrit dans ce contexte et il interagit régulièrement avec des ascètes errants[5],[6],[7].

Au-delà d'un nombre important de divergences, ces nouveaux courants partagent une cosmologie spécifique, qui se met en place à partir des Upanishads les plus anciens (vers 600-400 av. J.-C.), et rompt avec l'approche des Védas. Selon ces idées communes, les êtres vivants passent par un cycle de réincarnations (en sanskrit, saṃsāra), disposent d'une sorte d'âme, une essence individuelle (ātman), qui existe continuellement entre leurs différentes vies (idée à laquelle s'oppose Bouddha), et que leurs conditions de vie sont la conséquence des actes (karma) accomplis durant leurs existences passées et présente. Progressivement apparaît l'idée que le but ultime est la libération (mokṣa) du cycle des réincarnations[8].

Le Bouddha[modifier | modifier le code]

  • Buddha 181-190
  • Gautama 349
  • Shakyamuni 774
  • Siddharta 850
  • samyaksambuddha 797
  • sravakas 384 883
  • jataka 414 402
  • avadanas 37 114
  • arhat 95 SROTAĀPANNA
  • Ananda 72 Mahākāśyapa 530 Śāriputra 810

La vie de Bouddha[modifier | modifier le code]

Les biographies traditionnelles du Bouddha son relativement cohérentes. Un texte pali d'époque tardive, le Buddhavamsa, en donne un résumé, propos placés dans la bouche du Bouddha en personne, au seuil de sa vie :

« La ville où je suis né est Kapilavatthou, mon père est le prince Souddhodhana, la mère qui m'a donné le jour est la dame Maya. Vingt-neuf ans, j'ai vécu à la maison, dans les trois palais incomparables de Rama, de Sourama, de Soubhata. Entouré de quarante mille femmes, de Bhaddacha, mon épouse, et de Rahoula, mon fils. Après avoir vu, pendant mes promenades en char ou à cheval, les quatre signes, j'ai pratiqué durant six années des austérités douloureuses. La Roue (de la Loi) a été mise en mouvement par moi à l'Isipatana de Bénarès, et je suis, moi Gotama, le Bouddha, le refuge de toutes les créatures. (...) C'est sous le figuier que j'ai atteint l'Illumination suprême. Ma gloire s'élève à une hauteur de seize coudées. MA vie embrasse presque un siècle et n'est pas terminée. Tant que je demeurerai sur cette terre, je ferai passer bien des êtres sur l'autre rive et fixerai le flambeau de la Loi pour ceux qui viendront après moi. Car, je n'ai plus longtemps à vivre avec mes disciples ; je m'étendrai complètement comme le feu qui manque de combustible[9]. »

La vie de Bouddha est documentée par un ensemble de textes, dont les plus anciens ont été mis par écrit vers le Ier siècle de notre ère, soit environ cinq siècles après son nirvana. Ils reposent sur une tradition orale voire des textes plus anciens, disparus depuis, ne présentent chacun qu'un exposé partiel de sa vie et contiennent de nombreux éléments « merveilleux ». De ce fait, si l'existence du Bouddha « historique » n'est pas contestée, la fiabilité de ces sources pour reconstituer sa vie « réelle » est discutée, même si elles sont importantes pour leur valeur exemplaire auprès des fidèles[10]. Mais il est généralement considéré qu'elles présentent suffisamment de points communs pour permettre de dessiner une biographie relativement fiable dans les grandes lignes[5],[11].

Les dates de vie du Bouddha selon la tradition bouddhique vont d'environ 560 à 480 av. J.-C., mais les études actuelles la placent environ un siècle plus tard, avec un nirvana situé quelque part entre 420 et 350 av. J.-C.[12],[13],[14].

Bouddha, de son vrai nom Siddharta (« Celui qui a réalisé son but »[15]) est né dans le pays de Magadha, dans le clan des Shakya, parmi la lignée des descendants de Gautama. Cela explique qu'il soit aussi appelé dans les textes Siddharta Gautama (ou Gotama), ou Shakyamuni, le « Sage des Shakyas ». Il a un statut social important, son père Suddhodana étant un personnage éminent dans la sorte de « république » dirigée par une oligarchie qu'est le pays des Shakyas. Vers l'âge de 29 ans, bien que marié et jeune père (ou en passe de le devenir), Siddharta est insatisfait par cette vie plaisante et quitte sa famille pour devenir un ascète. Non convaincu par l'enseignement que lui prodiguent plusieurs maîtres et les pratiques ascétiques, il se tourne vers la « voie moyenne » qui renvoie dos-à-dos aussi bien l'opulence que l'ascétisme. Puis connaît l'« Éveil » sept années après avoir quitté son foyer, ce qui lui confère la condition d’« Éveillé », Bouddha. Il se met ensuite à dispenser ses enseignements, en commençant par son premier sermon, prononcé selon la tradition dans le parc aux Daims de Bénarès devant ceux qui devaient devenir les premiers membres de la communauté bouddhiste. Il y énonce les Quatre Nobles vérités, fondements de la doctrine bouddhiste. Il acquiert une réputation importante, et constitue progressivement une communauté de disciples[16],[17].

Dans le contexte des débats religieux de son temps, Bouddha adopte une approche originale : il opte pour une « voie moyenne » qui renvoie dos-à-dos aussi bien la recherche personnelle des plaisirs que l'ascétisme. Il se focalise sur le développement spirituel, ne s'intéresse pas vraiment à ce qu'il ne considère pas comme pertinent pour son but, proposant selon L. S Cousins une sorte de « bon sens spirituel » (Modèle:Citation étangère) qui rejette superstition et ritualisme tout autant que le matérialisme[18]. C'est une personnalité religieuse singulière même en son temps, quoi qu'il présente des similitudes avec Mahavira le fondateur/réformateur du Jaïnisme, par son individualité, son indifférence à la tradition védique, son usage de la parole[19]. Les récits qui le concernent semblent révéler d'évidents talents dans l'art du discours et de l'enseignement[20], l'efficacité de son premier sermon et des Quatre nobles vérités étant notamment mise en avant[21].

Après 45 ans d'enseignements, sa vie s'achève à l'âge de 80 ans, âge auquel survient son nirvana (ou parinirvāṇa) selon la tradition bouddhiste[22].

Le protagoniste de récits exemplaires[modifier | modifier le code]

Les textes de la tradition bouddhiste, puis les nombreuses images qui se sont développées dans leur sillage, mettent en avant divers épisodes de la vie du personnage fondateur, ayant un rôle exemplaire pour les Bouddhistes, certains ayant connu une postérité plus importante[23].

Plusieurs ont trait à sa naissance : un récit relate ainsi comment sa mère Maya, enceinte, voit en rêve un éléphant blanc lui percer le flanc pour y placer le futur Bouddha, qui y croît nourri par les dieux[24],[25], d'autres décrivent différents présages annonçant son destin exceptionnel[26].

Le moment où Siddharta quitte son foyer, le « grand départ », donne également lieu à des récits : son père avait essayé de le maintenir dans une vie de plaisirs, éloignant de lui les visions de misère. Mais alors qu'il s'aventure hors de son palais, Siddharta rencontre successivement un malade, un vieillard et un défunt, visions de la maladie, de la vieillesse et de la mort qui ébranlent son confort, puis une quatrième rencontre, celle d'un ascète errant, le pousse à entamer sa quête spirituelle[27],[28],[29].

Son éveil est un autre moment majeur, quand il prend conscience de la voie ultime. Un récit relate qu'alors qu'il est en méditation sous un arbre et sur le point de parvenir à son illumination, Mara, le seigneur de la mort, cherche à l'en empêcher durant toute une nuit. Mais il résiste à ses assauts, atteint l'éveil et part prodiguer ses enseignements[30],[31],[32].

Le premier sermon est un autre moment majeur, qui provoque la « mise en marche de la roue de la Loi », faisant de Bouddha l'enseignant suprême, qui s'attelle dès lors à répandre la Loi dans le monde afin qu'elle y reste le plus longtemps possible[15],[33]. Parmi les divergences entre courants bouddhistes, la tradition mahayana retient trois mises en marche de la roue de la Loi, lui permettant d'attribuer ses ajouts doctrinaux à la parole de Bouddha[34].

Le dernier moment-clé de la vie de Bouddha qui a donné lieu à divers récits évocateurs est son parinirvana, qui s'accompagne de ses dernières paroles à l'intention de ses disciples[35], et de la venue d'être célestes célébrant son départ[33].

Ces différentes histoires sur la trajectoire de Siddharta vers l'acquisition du statut de Bouddha et le nirvana sont complétées par d'autres relatant ses vies passées, les Jatakas, qui préparent et annoncent son éveil, et constituent donc le début d'une biographie traditionnelle bouddhiste de Bouddha[36],[37],[38].

Pouvoirs[modifier | modifier le code]

Après son Éveil, le Bouddha bien plus qu'un être humain, et développe tout un ensemble de facultés extraordinaires[39], voire magiques[40]. Divers récits lui attribuent un charisme qui en impose à tous les êtres vivants, y compris aux animaux ; il parvient ainsi à dompter un éléphant tueur d'hommes qui chargeait droit sur lui[41]. Il développe également des pouvoirs psychiques, qui sont la conséquence de « la grande puissance intérieure développée par certaines méditations[42]. » Une histoire relate ainsi comment, mis au défi de démontrer ses pouvoirs supranormaux, il s'élève dans l'air et fait jaillir du feu et de l'eau de son corps. Il a également des pouvoirs de guérison. Mais les récits indiquent aussi que le Bouddha ne souhaitait pas abuser de ces pouvoirs et se méfiait du fait qu'ils puissent générer un prestige excessif[42].

Le « Premier Joyau »[modifier | modifier le code]

Bouddha est la figure majeure de tous les courants du Bouddhisme, quand bien même on ne le considérait pas comme le seul Bouddha ayant existé. Il est le fondateur, l'exemple à suivre, celui qui est parvenu à l'illumination dans cette période cosmique, puis a dispensé son savoir, montrant ainsi la Voie à suivre. Selon une formule courante prononcée au début des rituels theravada, il est le premier des Trois Refuges invoqués par les personnes souhaitant proclamer leur engagement dans le bouddhisme, aussi désignés comme les « Trois Joyaux » car ils sont perçus comme des trésors spirituels[43],[44],[45]. Bien qu'il puisse aussi désigner au sens large tous les Bouddhas, le terme Bouddha fait ici généralement référence à Siddharta Gautama, car il est celui qui par son enseignement a permis les deux autres, le dharma et la samgha[46],[47].

Dévotion[modifier | modifier le code]

Bouddha est un objet de vénération de la part des Bouddhistes, aussi bien de façon individuelle (par des offrandes, des prières) aussi bien que collective (par des fêtes, notamment les célébrations de sa naissance). Même s'il n'est plus présent dans le monde, il est généralement considéré qu'une partie de sa puissance réside dans ses reliques et ses images, ce qui explique notamment le développement de pèlerinages autour de ses reliques et des lieux des épisodes marquants de sa vie[48].

Il n'est cependant pas le seul Bouddha à être vénéré par les bouddhistes, loin de là, et pas forcément celui qui est le plus vénéré[49]. Dans la tradition Theravada il est l'objet principal de dévotion, en revanche dans le Mahayana et le Vajrayana d'autres bouddhas ainsi que des bodhisattvas font l'objet d'un culte important[50].

Vénérer le Bouddha ?[modifier | modifier le code]

La question de savoir s'il était approprié de vénérer le Bouddha est abordée dans plusieurs textes bouddhistes anciens. Dans le Samyutta Nikāya, Bouddha réprimande le moine Vakkali lorsque celui-ci lui proclame son souhait de le vénérer. Plusieurs textes insistent sur le fait qu'il ne faut pas adorer le Bouddha, mais le Dharma, la Loi qu'il a enseignée : dans le Dīgha Nikāya, il dit à Ananda que la meilleure façon de le vénérer, c'est de vénérer le Dharma ; dans le Mahāparinibbāṇa Sutta, alors qu'il est sur le point d'en finir avec son existence, il indique à ce même disciple que sa présence physique n'est pas nécessaire, que ce qui compte c'est le Dharma qu'il a laissé, qui doit être le seul guide pour ses disciples après son départ. Mais ce dernier texte porte aussi en germe la pratique de la vénération des reliques du Bouddha, puisque celui-ci explique à Ananda qu'après sa crémation il conviendra de placer ses reliques dans les stupa et qu'ils y seront un objet d'adoration[51].

Le « Premier Refuge »[modifier | modifier le code]

Bouddha est une figure majeure de tous les courants du Bouddhisme, quand bien même on ne le considérait pas comme le seul Bouddha ayant existé ni comme le principal objet de dévotion. Il est le fondateur, l'exemple à suivre, celui qui est parvenu à l'illumination dans cette période cosmique, puis a dispensé son savoir, montrant ainsi la Voie à suivre. Selon une formule courante prononcée au début des rituels theravada, il est le premier des Trois Refuges invoqués par les personnes souhaitant proclamer leur engagement dans le bouddhisme, aussi désignés comme les « Trois Joyaux » car ils sont perçus comme des trésors spirituels[43],[52],[53]. Bien qu'il puisse aussi désigner au sens large tous les Bouddhas, le terme Bouddha fait ici principalement référence à Siddharta Gautama, car il est celui qui par son enseignement a permis les deux autres, le dharma et la samgha[46],[47].

Images et symboles[modifier | modifier le code]

Les images du Bouddha sont un important objet de vénération dans les sanctuaires bouddhistes. Les pratiques les plus anciennes le représentent sous des formes symboliques : un trône vide, l'empreinte de son pied, l'arbre de la Bodhi, la roue du Dharma. Les sculptures du Bouddha sont depuis le début de notre ère un support important de vénération[54]. Les différentes traditions bouddhistes ne concordent pas quant à savoir quelle fonction et quelle puissance leur accorder : pour le Theravada, il s'agit plutôt d'un rappel des accomplissements et de l'enseignement du Bouddha, suscitant l'émerveillement, la contemplation, l'inspiration, tandis que dans le Mahayana et le Vajrayana elles sont investies de pouvoirs. Mais même dans les traditions theravada il y a une croyance comme quoi la statue du Bouddha est associée à la « force de Bouddha » qui est restée dans ce monde après sa mort. Elle doit faire l'objet d'une consécration, qui est un moment important et potentiellement dangereux, le peintre qui va peindre les yeux de la statue se purifie avant de le faire, et le fait en regardant un miroir plutôt que la statue[55]. La cérémonie de consécration « anime » une statue, qui est dès lors réputée vivante, certaines sont investies d'une grande puissance, se voient attribuer des miracles. Mutiler une statue est un sacrilège, qui était passible de mort dans la Thaïlande médiévale[56]. Même lorsqu'un fidèle installe une statue du Bouddha chez lui il devra la traiter avec le respect approprié : elle sera placée en hauteur, plus haut que les hommes, et loin de toute souillure[56].

Offrandes, prosternations et chants[modifier | modifier le code]

La forme de vénération la plus courante dans les pays bouddhistes est « honorer le Bouddha » (buddha pūjā), ce qui peut être fait dans un temple comme devant un autel domestique, et qui consiste concrètement en des offrandes devant une image du Bouddha (fleur, petite lampe, nourriture, voire de l'argent). Ce rituel permet au dédicant de concentrer son esprit sur le Bouddha, et d'acquérir du mérite. Ces offrandes peuvent être faites au quotidien, mais sont plus particulièrement accomplies lors des fêtes consacrées au Bouddha. Lors qu'elles ont lieu dans un sanctuaire, la personne qui offre l'objet comme l'objet lui-même sont purifiés, et l'offrande est accompagnée du geste de salutation et de bénédiction, les mains jointes (añjali)[57].

Les offrandes se font souvent en position à genoux. Dans le Bouddhisme du Nord, on se prosterne devant les images du Bouddha et ses symboles, pratique qui se retrouve aussi, mais moins souvent, dans le Bouddhisme de l'Est[58].

Les offrandes s'accompagnent aussi de chants, en général sous des formes courtes, de façon à être psalmodiés, en même temps qu'un chapelet est égrainé. Dans le bouddhisme theravada, une formule courante en l'honneur du Bouddha est « Honneur au Seigneur, l'Arahat, le parfaitement et totalement Illuminé ! » Le Bouddha est souvent prié en même temps que les deux autres refuges[59],[60].

Reliques et pèlerinages[modifier | modifier le code]

La vénération des reliques du Bouddha est une des principales formes de dévotion dans le bouddhisme depuis au moins le IIIe siècle av. J.-C. Selon la tradition, le grand roi Ashoka aurait organisé à cette époque la diffusion de la bagatelle de 84 000 reliques du Bouddha, dispersées dans autant de lieux. Enfouies sous un stupa, les parties du corps du Bouddha sont tenues pour receler une portion de sa puissance, et sont donc un objet de vénération. Le principal lieu de culte du Sri Lanka est le Temple de la Dent de Kandy, qui passe pour renfermer une canine du Bouddha[61]. Les lieux où se trouvent des reliques du Bouddha sont d'importants lieux de pèlerinage pour les Bouddhistes. Les lieux où se sont déroulés des moments majeurs de la vie du Bouddha sont également d'importants lieux de pèlerinage, comme Bodh Gaya où il atteint l'Illumination et où se trouve un arbre de la Bodhi qui descendrait de l'arbre sous lequel Bouddha se trouvait lors de ce moment[62].

Fêtes[modifier | modifier le code]

Plusieurs fêtes bouddhistes majeures font références au grands moments de la vie du Bouddha. Dans les pays de tradition Theravada, la grande fête de Vesak, qui se tient à la pleine lune du cinquième mois (avril-mai), commémore à la fois la naissance, l’Éveil et la disparition du Bouddha, qui se seraient produits un même jour de l'année. C'est l'occasion de décorer les maisons avec des bannières et des lanternes, d'exposer des scènes de la vie du Bouddha, de ses vies antérieures, aussi d'accomplir un pèlerinage[63],[64]. Dans le bouddhisme du Nord on célèbre à peu près au même moment l’Éveil, le nirvana, le premier sermon et la descente des cieux du Bouddha, sa naissance étant célébrée huit jours avant[65]. En Chine et en Corée la naissance du Bouddha est célébrée en mai, en revanche au Japon elle a lieu le 8 avril, lors de la fête des fleurs (Hana matsuri)[66]. Son Éveil est célébré le 8 décembre, et son nirvana le 15 février (ou mars)[67].

La nature du Bouddha[modifier | modifier le code]

Sa nature suscite diverses interrogations dans les textes bouddhistes, qui la présentent parfois comme mystérieuse : né homme, après son Éveil il transcende cette condition, mais le fait qu'il soit désigné comme Bouddha indique qu'il est autre chose qu'un dieu, car il a également dépassé ce statut. Pour le définir, certains écrits affirment qu'il fait corps avec le Dharma[68]. Les textes et les images bouddhistes mettent en avant les qualités de son corps, sublime, reflétant sa puissance spirituelle, et ils le présentent également comme une puissance cosmique, un personnage maître du temps et de l'espace[69]. Sa perfection se traduit notamment par le fait qu'il est capable de se souvenir de ses vies antérieures, et qu'il peut prédire l'avenir, notamment les naissances futures d'une personne[70]. Divers récits lui attribuent également un charisme qui en impose à tous les êtres vivants[41], et des pouvoirs psychiques[42], voire magiques[40].

Doctrine[modifier | modifier le code]

S'il est une doctrine qui peut être considérée comme fondamentale pour toutes les traditions bouddhistes et donc rattachable avec le moins d'incertitudes à l'enseignement authentique du Bouddha, c'est celle des « Quatre nobles vérités » (sanskrit catvāry āryasatyāni, pali cattāri ariyasaccāni) relatives à la « souffrance », dukkha, à son origine (samudaya), à sa cessation (nirodha) et la voie (margha) vers cette dernière[71],[72],[73]. Selon la tradition, elles sont d'abord délivrées lors du sermon de Benarès aux cinq bhikkus (moines) qui ont par le passé été les compagnons du futur Bouddha, et rapporté dans le Dhammacakkappavattana Sutta :

« Voici, ô bhikkus, la Noble vérité sur dukkha. La naissance est dukkha, la vieillesse est dukkha, la maladie est dukkha, la mort est dukkha ; être uni à ce que l'on n'aime pas est dukkha ; être séparé de ce que l'on aime est dukkha, ne pas avoir ce que l'on désire est dukkha ; en résumé, les cinq agrégats de l'attachement sont dukkha.
Voici, ô bhikkus, la Noble vérité sur la cause de dukkha. C'est cette « soif » (désir, taṇhā) qui produit la re-existence et le re-devenir, qui est liée à une avidité passionnée et qui trouve une nouvelle jouissance tantôt ici, tantôt là, c'est-à-dire la soif des plaisirs des sens, la soif de l'existence et du devenir, et la soif de la non-existence (auto-annihilation).
Voici, ô bhikkus, la Noble vérité sur la cessation de dukkha. C'est la cessation complète de cette soif : la délaisser, y renoncer, s'en libérer, s'en détacher.
Voici, ô bhikkus, la Noble vérité sur le Noble sentier qui conduit la cessation de dukkha. C'est le Noble sentier Octuple, à savoir : la vue juste, la pensée juste, la parole juste, l'action juste, le moyen d'existence juste, l'effort juste, l'attention juste, la concentration juste[74]. »

Des sermons postérieurs complètent ce discours, comme celui rapporté par l’Anattalakkhaṇa Sutta, qui aurait été délivré cinq jours après le premier au même auditoire et précise le principe des « cinq agrégats » (skandha)[75].

La doctrine du Bouddha reprend les principes de la pensée religieuse indienne de son temps, à savoir que les individus sont pris dans un cycle de renaissances (samsara), que leurs conditions dans chacune de leurs vies est déterminée par leurs actes (karma) passés, et que ce cycle de renaissances est une mauvaise chose et qu'il faut parvenir à y mettre fin, à s'en libérer. La pensée bouddhiste présente plusieurs développements spécifiques. Un des principaux concepts, aussi un des plus discutés tant il est difficile à concilier avec la notion de rétribution des actes, est l'anātman, le « non-soi » (ou « non-être »), l'idée qu'en dépit des renaissances successives il n'y a pas d'être impermanent entre chacune de ces existences (ātman, le « soi »), à la différence de ce que postulent les autres pensées indiennes. Le non-être bouddhiste est un agrégat de plusieurs phénomènes (skandha : forme corporelle, sensations, perceptions, formations mentales, conscience) qui se recomposent et donnent l'illusion d'une individualité. Les actes sont ce qui retiennent les êtres dans le cycle des réincarnations : ils sont cause et effet, on hérite de son acte passé et on se réincarne à cause d'eux, la comparaison avec le lien entre la graine et le fruit étant couramment invoquée pour illustrer cette idée. Les actes ne portent conséquence que s'ils sont intentionnels, et pour cela il convient de mettre fin à l'intention, qui crée une chaîne causale qui enchaîne au cycle des renaissances. Il convient donc à éradiquer ce qui motive les actes, des passions, en premier lieu la « soif » (tṛ́ṣṇā ou taṇhā), ou plus exactement le désir, qui font que l'existence est une « souffrance », dukkha, ou plus exactement un état d'insatisfaction, qui dérive de l'ignorance de la véritable nature des choses. C'est pour cela que la première vérité est la prise de conscience de cette souffrance dissimulée derrière le voile de l'illusion. Ensuite, en atteignant l'extinction des désirs, on met fin aux actes et à la souffrance, et le cycle des renaissances cesse par le nirvana, état de « non-mort » qui transcende toute souffrance. La voie vers la fin du cycle des renaissances telle qu'elle est tracée dans la quatrième vérité repose sur le « noble Chemin octuple », un ensemble de pratiques devant permettre l'accès à l'Éveil, qui est simplifié en trois « disciplines » : l'éthique (śīla), la méditation (samādhi) et la sagesse (prajñā). Cela donne une voie avant tout pour ceux qui veulent atteindre l'Éveil, ceux qui devaient former la première communauté monastique (ou du moins une partie d'entre eux), mais aussi pour ceux pour qui l'objectif de l'Éveil reste lointain mais pour qui le perfectionnement passe par l'accumulation de mérites afin d'obtenir des renaissances favorables, par le biais de pratiques moins exigeantes (les laïcs, aussi une partie des moines)[76],[77],[71].

VERSION STABILISEE[modifier | modifier le code]

Contexte d'apparition[modifier | modifier le code]

Le contexte religieux de l'Inde du nord à l'époque de Bouddha est marqué par la domination traditionnelle du Védisme, et de sa caste sacerdotale, celle des Brahmanes, qui défend l'autorité des textes sacrés, les Védas, et dispose du monopole sur l'accomplissement des rites, notamment sacrificiels. Mais son autorité est contestée par des groupes de religieux et penseurs, dont les plus radicaux tournent le dos aux traditions védiques, les shramanas, personnages qui ont quitté leur foyer pour mener une vie d'ascèse errante. Les différents penseurs de l'époque ont développé courants originaux se démarquant plus ou moins du védisme. Ce contexte donne notamment naissance aux derniers produits de la littérature védique, les textes appelés Upanishads, amenés à devenir le fondement de la religion hindoue. Ils ont été élaborés sur une longue période, certains étant antérieurs à l'époque de Bouddha, mais beaucoup postérieurs et potentiellement influencés par ses idées. D'autres figures développent des courants spécifiques, comme le Jaïnisme réformé par Mahavira, contemporain du Bouddha, ou l'Ajivika. L'enseignement de Bouddha s'inscrit dans ce contexte et il interagit régulièrement avec des ascètes errants[5],[78],[7].

Au-delà d'un nombre important de divergences, ces nouveaux courants partagent une cosmologie spécifique, qui se met en place à partir des Upanishads les plus anciens (vers 600-400 av. J.-C.), et rompt avec l'approche des Védas. Selon ces idées communes, les êtres vivants passent par un cycle de réincarnations (en sanskrit, saṃsāra), disposent d'une sorte d'âme, une essence individuelle (ātman), qui existe continuellement entre leurs différentes vies (idée à laquelle s'oppose Bouddha), et que leurs conditions de vie sont la conséquence des actes (karma) accomplis durant leurs existences passées et présente. Progressivement apparaît l'idée que le but ultime est la libération (mokṣa) du cycle des réincarnations[79].

Bouddha[modifier | modifier le code]

La vie de Bouddha est documentée par un ensemble de textes, dont les plus anciens ont été mis par écrit vers le Ier siècle de notre ère, soit environ cinq siècles après son nirvana. Ils reposent sur une tradition orale voire des textes plus anciens, disparus depuis, ne présentent chacun qu'un exposé partiel de sa vie et contiennent de nombreux éléments « merveilleux ». De ce fait, si l'existence du Bouddha « historique » n'est pas contestée, la fiabilité de ces sources pour reconstituer sa vie « réelle » est discutée, même si elles sont importantes pour leur valeur exemplaire auprès des fidèles[10]. Mais il est généralement considéré qu'elles présentent suffisamment de points communs pour permettre de dessiner une biographie relativement fiable dans les grandes lignes[5],[80].

Les dates de vie du Bouddha selon la tradition bouddhique vont d'environ 560 à 480 av. J.-C., mais les études actuelles la placent environ un siècle plus tard, avec un nirvana situé quelque part entre 420 et 350 av. J.-C.[81],[82],[14].

Le futur Bouddha, appelé Siddharta[83] (« Celui qui a réalisé son but »[15]) dans certains textes en sanskrit, est né dans le pays de Magadha, dans le clan des Shakya, parmi la lignée des descendants de Gautama[84] (ou Gotama). Cela explique qu'il soit aussi appelé dans les textes Siddharta Gautama, ou Shakyamuni, le « Sage des Shakyas » (plutôt dans la tradition mahayana)[85]. Il a un statut social important, son père Shuddhodana étant un personnage éminent dans le pays des Shakyas. Vers l'âge de 29 ans, bien que marié et jeune père (ou en passe de le devenir), Siddharta est insatisfait par cette vie plaisante et quitte sa famille pour devenir un ascète. Non convaincu par l'enseignement que lui prodiguent plusieurs maîtres et les pratiques ascétiques, il se tourne vers la « voie moyenne » qui renvoie dos-à-dos aussi bien l'opulence que l'ascétisme. Puis il connaît l'« Éveil » sept années après avoir quitté son foyer, ce qui lui confère la condition d’« Éveillé », Bouddha. Il se met ensuite à dispenser ses enseignements, en commençant par son premier sermon, prononcé selon la tradition dans le parc aux Daims de Bénarès devant ceux qui devaient devenir les premiers membres de la communauté bouddhiste. Il y énonce les Quatre nobles vérités, fondements de la doctrine bouddhiste. Il acquiert une réputation importante, et constitue progressivement une communauté de disciples, posant les bases de la discipline bouddhique[86],[17].

Après 45 ans d'enseignements, sa vie s'achève à l'âge de 80 ans, âge auquel survient son nirvana (ou parinirvāṇa) selon la tradition bouddhiste[22].

La tradition bouddhiste relative à la vie de Bouddha, que ce soit par les textes ou les nombreuses images qui se sont développées dans leur sillage, mettent en avant divers épisodes de la vie du personnage fondateur, servant à le glorifier et à avoir une valeur exemplaire pour les Bouddhistes. Ils concernent en particulier les moments-clefs de sa vie : sa conception et sa naissance, son « grand départ » du foyer, son Éveil et le début de son enseignement (la « mise en branle de la roue de la Loi »), puis son nirvana[87],[88],[89]. Un ensemble de récits relate également ses nombreuses vies passées (Jatakas), annonciatrices de son accès au statut de Bouddha[36],[90],[38].

Bouddha est la figure majeure de tous les courants du Bouddhisme, quand bien même on ne le considérait pas comme le seul Bouddha ayant existé. Il est le fondateur, l'exemple par excellence, celui qui est parvenu à l'illumination dans cette période cosmique, puis a dispensé son savoir, montrant ainsi la Voie à suivre. Selon une formule courante prononcée au début de rituels bouddhistes, il est le premier des Trois Joyaux dans lesquels les Bouddhistes prennent refuge[91],[92], celui qui par son enseignement a permis les deux autres, le dharma et la samgha[47],[93].

Bouddha est un objet de vénération de la part des Bouddhistes, aussi bien de façon individuelle (par des offrandes, des prières) que collective (par des fêtes, notamment les célébrations de sa naissance). Même s'il n'est plus présent dans le monde, il est considéré qu'une partie de sa puissance réside dans ses reliques et ses images, ce qui explique notamment le développement de pèlerinages autour de ses reliques et des lieux des épisodes marquants de sa vie[94].

HISTORIQUE[modifier | modifier le code]

TRAVAUX[modifier | modifier le code]

Développements historiques[modifier | modifier le code]

  • Mainstream 506
  • Theravada 841 (Pali 625) / 937
  • Mahayana 497 / 546
  • Vajrayana 880 / 990 et 926

Monde indien*[modifier | modifier le code]

Pilier érigé sous le règne du roi Ashoka à Lumbini (Népal), le lieu de naissance du Bouddha.

Les sources sur l'évolution de la communauté bouddhiste après le départ de son fondateur sont lacunaires. L'enseignement du Bouddha est d'abord transmis par oral[95]. Il apparaît que la transmission des enseignements du maître fait dès le début l'objet de débats, la tradition retenant la tenue de trois « conciles », le dernier étant organisé par le grand roi Ashoka (v. 273-232 av. J.-C.) de la dynastie des Maurya. Celui-ci passe pour avoir été un fervent bouddhiste, et semble avoir joué un rôle déterminant dans la dissémination de cette religion, devenant le modèle du monarque bouddhiste. Une première rédaction et une organisation du corpus de textes bouddhistes semblerait avoir eu lieu dès cette époque, avec l'apparition des « Trois corbeilles »[96],[97].

L'archéologie et l'étude des inscriptions antiques indique que la communauté bouddhiste s'étend et se structure au moins à partir des IIIe – IIe siècle av. J.-C., et acquiert d'importantes ressources. Des communautés monastiques se retrouvent dans de nombreuses parties du sous-continent indien, et différents groupes bouddhistes distincts sont apparus, les nikāya, au nombre de dix-huit selon la tradition, mais manifestement plus nombreuses dans les faits (une trentaine d'après les travaux des historiens). Les différences doctrinales entre ces groupes ne semblent pas très prononcés, mais elles sont mal documentées. De ces écoles, seule le Theravada devait survivre et se répandre[98],[99].

Un nouveau courant émerge progressivement en opposition à ces écoles, le « Grand Véhicule », Mahayana, qui renvoie les écoles plus anciennes au rang de « Petit Véhicule », parce qu'il considère avoir dépassé leurs enseignements[100],[101],[102]. Il connaît un grand succès par les routes de la soie, contribuant considérablement à la diffusion du bouddhisme, tout en s'imposant comme un courant très dynamique en Inde, au moins à partir du Ve siècle[103],[102]. Au sein de ce courant émergent des systèmes philosophiques reposant sur les réflexions de penseurs majeurs : la « Voie moyenne » (Madhyamaka) de Nagarjuna (qui aurait vécu vers le milieu du IIIe siècle) et « Voie de la conscience » (Vijnanavada ; aussi « Pratique du Yoga », Yogacara) d'Asanga et de Vasubandhu (v. IVe – Ve siècle)[104],[105]. Vers le Ve siècle, une nouvelle émanation du bouddhisme se produit à partir du Mahayana, le Tantrisme, ou « Véhicule du Diamant » (Vajrayana). Il a pour parallèle un tantrisme hindouiste qui semble l'avoir influencé. Il a connu un certain essor en Inde, dans le milieu monastique où il a séduit une frange de l'élite spirituelle, mais a surtout connu le succès au nord, au Tibet (et également en Chine et au Japon)[106],[107].

Ruines actuelles du site de l'« académie » bouddhiste de Nâlandâ.

Les Bouddhistes ne disposent pas de l'appui des dynasties majeures de l'époque, en premier lieu celle des Gupta, car l'hindouisme est plus répandu et dynamique. Il n'empêche que de nombreux monastères prospèrent en trouvant des mécènes éminents et en recevant de nombreuses terres. Le bouddhisme de l'Inde médiévale s'appuie également sur plusieurs centres intellectuels dynamiques, surnommés « universités » : Nalanda, Vikramasila et Odantapuri. La moyenne vallée du Gange où ils se trouvent est une des régions où le bouddhisme est le plus actif, avec l'ouest du Deccan (où se trouvent les importants monastères rupestres d'Ajanta, d'Ellora et d'Aurangabad), ainsi que le nord-ouest (Cachemire)[108],[109].

Le bouddhisme indien est resté marqué par la diversité : ni le Theravada ni le Mahayana n'y ont atteint une prééminence, et au moins quatre anciennes écoles ont survécu à leurs côtés. Mais le dynamisme des monastères bouddhistes médiévaux semble inversement proportionnel à sa popularité dans le sous-continent : les courants hindouistes, revivifiés par des approches dévotionnelles, sont nettement plus populaires. Les monastères bouddhistes du XIIe siècle ressemblent à des tours d'ivoire coupées du reste de la société. La destruction des derniers importants centres bouddhistes lors des conquêtes turques au tournant du XIIIe siècle semble marquer le coup de grâce du bouddhisme indien, qui s'éteint peu après[110].

Le bouddhisme survécut néanmoins dans des régions situées aux marges du monde indien. Sri Lanka dispose probablement de la plus ancienne tradition bouddhiste encore existante, puisque l'implantation de la religion sur l'île remonterait au IIIe siècle av. J.-C. C'est une contrée cruciale pour le succès du Theravada : c'est sur l'île que le canon pali aurait été recopié et compilé vers le Ier siècle, c'est là qu'a été actif un des plus grands auteurs de commentaires des écrits de ce courant, Buddhaghosa (Ve siècle). Mais le Mahayana et le Tantrisme y sont aussi bien représentés durant l'époque pré-moderne. Les cours des rois d'Anurâdhapura et de Polonnâruvâ fournissent un appui important au bouddhisme. Après une période de stagnation, la pensée bouddhiste redevient dynamique sur l'île durant l'époque coloniale, avec la mise en relation avec les religions occidentales qui entraînent d'importantes évolutions (dont la constitution d'un courant surnommé « Protestantisme bouddhiste »). Les cultes hindouistes sont également restés très importants sur l'île. Au XXe siècle les différences religieuses se politisent et s'ethnicisent, dans le contexte de tensions et de conflits internes à l'île : le bouddhisme (theravada) est vu comme la religion des Cinghalais, et la culture de l'élite dominante, tandis que l'hindouisme est celle des Tamouls, qui sont dans une position de dominés[111].

Le Népal est une autre région du monde indien où le bouddhisme subsiste. Dans les vallées du sud du pays, les Newars comprennent une communauté bouddhiste, rattachée au Mahayana. Dans les régions hautes du nord en revanche, le bouddhisme est dans la mouvance tibétaine, qui s'est également renforcé dans la région de Katmandou après la venue de réfugiés Tibétains. Le Theravada a fait son apparition au milieu du XXe siècle, sous la forme d'approches modernistes influencées par le Sri Lanka[112].

Asie centrale*[modifier | modifier le code]

Situées à la jonction de l'Asie centrale, les régions du nord-ouest du monde indien comprennent des foyers importants du bouddhisme antique, notamment la Cachemire et le Gandhara (dans l'actuel Afghanistan). Cette dernière région joue un rôle important dans le développement de l'imagerie bouddhiste, puisque c'est là qu'apparaissent les premières représentations figurées du Bouddha, sous l'influence de l'art grec (art gréco-bouddhiste). Plusieurs rois importants appuient le bouddhisme, les traditions bouddhistes (dont la fiabilité est discutée) commémorant les conversions de grandes figures tels l'indo-grec Ménandre et le kouchan Kanishka. D'importants monastères se constituent dans des sites de l'actuel Afghanistan, comme celui de Bamiyan fameux pour ses Bouddhas monumentaux aujourd'hui détruits. Le Bouddhisme disparaît progressivement de ces régions durant l'époque des premiers royaumes musulmans de la région, entre 700 et 1000, quand ces régions deviennent majoritairement musulmanes[113],[114],[115].

Les voies de la Route de la soie, cruciales pour les échanges matériels et culturels à la fin de l'Antiquité et durant le Moyen-Âge, deviennent un axe de diffusion du bouddhisme. La religion se répand, des monastères se constituent dans différentes cités marchandes, notamment dans le bassin du Tarim (Kashgar, Khotan, Loulan, Kizil, Dunhuang), adaptant l'art bouddhiste dans la région. Les études bouddhistes se développent, concernant le Mahayana et d'autres écoles, et certains des plus brillants moines qui sont nés et formés dans ces régions sont des acteurs majeurs du développement du bouddhisme en Chine (Dharmaraksa, Kumarajiva). Les royaumes turcs, notamment celui des Ouïghours, développent également une culture bouddhiste. La conquête de la région par des royaumes musulmans à partir du Xe siècle entraîne progressivement la disparition du bouddhisme dans ces régions au profit de l'Islam[116],[117].,[118].

Chine*[modifier | modifier le code]

Selon un récit semi-légendaire, le bouddhisme est introduit à Luoyang, la capitale de la dynastie des Han postérieurs, en 67 de notre ère. Que cela soit vrai ou pas, il faut attendre la période des Six Dynasties (220-581) pour que le bouddhisme se développe en Chine. La première phase consiste en une introduction de la doctrine et des règles monastiques, depuis l'Asie centrale, grâce à la traduction de textes bouddhistes initiée par des moines venus de ces pays (notamment Kumajariva, 344-412). Ils y forment des disciples qui s'emparent de cette religion, qui connaît une popularité croissante, au point de devenir l'un des trois principaux systèmes de pensée de l'Empire du milieu, aux côtés du Confucianisme et du Taoïsme. C'est la seule religion étrangère à avoir connu un tel succès dans le monde chinois. De nombreux monastères sont fondés, ils acquièrent d'importantes richesses, de nombreux membres de l'élite chinoise, y compris des empereurs, deviennent de fervents bouddhistes. Des moines chinois voyagent à leur tour jusqu'en Inde, pour y rechercher des textes (Xuanzang, 602-664, Yijing, 635-713)[119],[120].

Le bouddhisme qui s'implante en Chine est pour l'essentiel du Mahayana. Progressivement un bouddhisme proprement sinisé se développe, notamment à la suite de débats et emprunts avec le confucianisme et le taoïsme. Le courant de la Terre pure du Bouddha Amitabha connaît rapidement un succès à l'époque médiévale, à la suite de Huiyuan (334-416). Le Sutra du Lotus connaît un également grand succès, par le biais de l'école Tiantai fondée au VIe siècle par Zhiyi (538-597). L'école Huayan, fondée par Fazang (643-712) se repose quant à elle sur le Sutra de l'Ornement de la splendeur. L'émergence du Chan, issu de l'école de la méditation, dont le fondateur supposé est Bodhidharma, conclut la période faste de développement d'écoles bouddhistes chinoises[121].

Après avoir connu un apogée au début de la dynastie Tang (618-907), les monastères bouddhistes subissent une importante persécution de la part du pouvoir impérial dans les années 842-845. Cette période marque un tournant dans l'histoire du bouddhisme chinois, dont l'influence en sort affaiblie. Les siècles suivants sont couramment présentés comme un déclin du bouddhisme, qui n'a dès lors plus de position dominante parmi l'élite impériale (sauf durant la domination mongole de 1272-1368) mais cette religion connaît plusieurs phases d'éclat (notamment sous les Song), et reste très importante dans la société et la culture chinoises[122],[123].

Les troubles que connaît la Chine durant l'époque contemporaine affectent les institutions bouddhistes, malgré des tentatives de revitalisation au début du XXe siècle. Le régime communiste qui domine la Chine continentale depuis 1949, peu favorable aux religions, impose son contrôle sur les monastères bouddhistes, et cherche à supprimer la religion durant la Révolution culturelle. Depuis les années 1970 le contexte est plus favorable à la reprise du culte bouddhiste. Sur l'île de Taïwan, le bouddhisme est également une religion majeure, ainsi que dans les communautés de la diaspora chinoise[124].

Corée et Japon*[modifier | modifier le code]

Le bouddhisme à la chinoise se diffuse vers l'est, dans des pays traditionnellement sous l'influence de l'Empire du Milieu. La Corée d'abord, au contact direct de la Chine, dont les premiers moines bouddhistes sont formés en Chine. Le bouddhisme prospère sous la dynastie Goryeo (918-1392). Les écoles Huayan, Chan et Tiantai se développent dans la Péninsule, mais aussi une école locale, Jogye, dérivée du Chan, fondée par Jinul (1158-1210). Sous les Joseon (1392-1910) le bouddhisme perd la faveur des élites, qui se tournent vers le confucianisme, et les monastères bouddhistes se replient dans les provinces reculées où ils se consacrent plus à la pratique qu'à l'étude[125].

C'est depuis la Corée que le bouddhisme prend pied au Japon à partir du milieu du VIe siècle, dans les cercles de l'élite impériale. Durant l'époque de Nara (710-784) plusieurs écoles bouddhistes se développent (Six écoles de la Capitale du Sud), autour de monastères fondés par la famille impériale ou les lignages les plus éminents. L'époque de Heian (794-1185) voit ensuite le développement du Tendai (variante locale du Tiantai) et Shingon, qui développent une approche plus ésotérique. Des expéditions sont diligentées en Chine afin de ramener des textes bouddhistes. De puissants monastères sont fondés près de la capitale, le bouddhisme prenant alors surtout pied dans la noblesse. De nouvelles écoles se développent durant l'époque de Kamakura (1185-1333). Les plus répandues sont les courants de la Terre pure : le Jodo-shu fondé par Honen, le Jodo-shinshu fondé par Shinran, et le Jishu fondé par Ippen. La secte du Lotus de Nichiren développe une approche plus radicale. Le Zen, variante japonaise du Chan chinois, qui comprend deux écoles (le Rinzai fondé par Eisei et le Soto fondé par Dogen), est l'autre grand courant qui se développe à cette période[126],[127]. Les cultes présents au Japon avant l'introduction du bouddhisme (ce qui est dénommé Shinto à l'époque moderne) sont combinés aux cultes bouddhistes, et ce syncrétisme est justifié théologiquement (honji suijaku)[128]. Durant l'époque d'Edo (1600-1868) le bouddhisme devient une sorte de religion d’État, mais dans le contexte nationaliste de l'ère Meiji (1868-1911) il est réprimé en raison de son origine étrangère, en même temps qu'est constituée une religion nationale, le Shinto, à partir des cultes traditionnels du Japon expurgés autant que faire se peut des éléments bouddhistes. Après la fin du régime nationaliste en 1945, le bouddhisme japonais traditionnel ne reprend pas son importance passée, mais émergent des nouvelles formes de religion empruntant aussi bien au bouddhisme qu'au shintoïsme (Shinshūkyō)[129].

  • Corée 431
  • Japon 385 : introduction, écoles de Nara, grands monastères
  • nouveau bouddhisme médiéval 412
  • Meiji

Tibet et Mongolie*[modifier | modifier le code]

  • Tibet 856
  • Mongolie 566

Selon la tradition tibétaine, le bouddhisme est introduit dans le pays au VIIe siècle par un de ses plus grands rois, Songtsen Gampo (v. 618-650). Quoi qu'il en soit, les puissants rois tibétains du siècle suivant ont embrassé le bouddhisme, d'inspiration indienne plutôt que chinoise, et de grands monastères sont érigés. Avec le temps c'est la tradition tantrique, vajrayana, qui devient dominante, aux dépens du Mahayana, mais le bouddhisme tibétain est éclaté entre plusieurs courants. Au XIe siècle la venue du moine bengalais Atisha (m. 1054) donne un nouvel essor aux études bouddhistes. Alors que le pays connaît une grande fragmentation politique, les monastères consolident leur puissance, les ordres monastiques tibétains se structurent et un canon bouddhiste tibétain est élaboré. Les chefs de l'ordre Sakyapa établissent des relations privilégiées avec la dynastie des Mongols (dynastie Yuan de Chine, les successeurs de Gengis Khan) et acquièrent une importance politique et religieuse majeure, pour un temps, jusqu'au déclin politique mongol. Le courant des Gelugpa (les Bonnets rouges) est fondé par Tsongkhapa (1357-1419), qui met l'accent sur l'étude, et dont les monastères prennent une grande importance, notamment en tant que lieux d'études, mais aussi en tant que lieu de pouvoir temporel. Les chefs de l'ordre se succèdent par réincarnation Les relations avec les dynasties mongoles restent fortes, et au XVIe siècle, le nouveau maître des tribus mongoles, Altan Khan, intervient dans les affaires tibétaines et décerne le titre de Dalaï-lama (« maître [vaste comme] l'océan »), réincarnation du bodhisattva Avalokitesvara, au chef de l'ordre des Gelugpa. Ce courant devient la première autorité religieuse et politique du Tibet sous la direction de Lobsang Gyatso (1617-1682), qui fait de Lhassa la capitale du pays, avec pour centre le palais du Potala. Les autres ordres monastiques déclinent, parfois à la suite d'une répression[130],[131].

Le bouddhisme tibétain exerce un grand rayonnement dans les pays des steppes de l'Asie centrale, où de grands monastères sont constitués sur le modèle tibétain, avec des abbés se succédant par réincarnation. Les Mandchous qui dominent la Chine durant la dynastie Qing (1644-1911) accordent leurs faveurs au bouddhisme tibétain, qui s'implante dans leur capitale, Pékin (temple de Yonghe)[132],[133].

L'arrivée au pouvoir des régimes communistes s'accompagnent de tentatives d'éradication du monachisme bouddhiste dans ces pays. En république de Mongolie (intérieure), la répression se solde par l'élimination de milliers de moines, l'exil d'autres, et le bouddhisme ne reprend pied dans le pays qu'à partir de la chute du bloc communiste après 1991. Dans les régions de Mongolie extérieure, dirigées par la Chine communiste, les monastères sont contrôlés par le pouvoir comme ceux des autres provinces[134]. Au Tibet, l'invasion chinoise en 1950 entraîne l'exil du Dalaï-lama, entraînant avec lui plusieurs dizaines de milliers de personnes. Le bouddhisme tibétain vit depuis en partie en exil, préservant ses traditions et rencontrant un certains succès en Occident. Au Tibet même, la période de la révolution culturelle (1966-1976) s'accompagne de la destruction des institutions monastiques et d'une grande quantité d'écrits et images bouddhistes. Les monastères rouvrent après cette période, mais sont placés sous étroit contrôle par le pouvoir[135].

Asie du sud-est*[modifier | modifier le code]

  • éclectisme / indianisation / animisme / brahmanisme => expansion (Borobodur)
  • triomphe du theravada, disparition en Indonésie / coexistence
Le temple bouddhiste de Borobodur en Indonésie.

Les pays d'Asie du sud-est sont sous forte influence indienne durant le Ier millénaire de notre ère, et de ce fait ils adoptent les religions indiennes, bouddhisme et hindouisme (notamment le shivaisme), souvent entremêlées, et surimposées sur leurs propres traditions (souvent désignées comme « animistes »). Cela crée un environnement religieux marqué par l'éclectisme[136]. Cette diversité vaut du reste pour le bouddhisme, qui se diffuse dans ces régions sous différentes formes, avant tout le Theravada et le Mahayana. S'il est souvent difficile de caractériser précisément la religion pratiquée dans la société, les monastères bouddhistes se rencontrent dans les principaux royaumes anciens de ces pays[137] : les royaumes môns de Birmanie[138], l'empire khmer dont le cœur est dans l'actuel Cambodge (Angkor)[139], le royaume du Champa dans le Vietnam central[140], le royaume de Sriwijaya dont le centre est à Sumatra. L'impressionnant sanctuaire de Borobodur, érigé par on ne sait qui sur l'île de Java aux VIIIe – IXe siècle, est la manifestation la plus éloquente de l'expansion du bouddhisme vers le sud-est[141],[142].

Dans les premiers siècles du IIe millénaire le bouddhisme Theravada est adopté par plusieurs des royaumes majeurs d'Asie du sud-est, qui sont en relations avec le foyer sri-lankais de cette tradition, et en font une religion officielle servant leur pouvoir. Cela concerne la Birmanie, le Cambodge, et aussi les royaumes thaï qui apparaissent à partir du XIIIe siècle (Sukhothaï, Ayutthaya)[143],[144]. Au-delà du Theravada officiel, le bouddhisme pratiqué dans ces pays garde néanmoins sont caractère éclectique, conservant divers aspects du mahayana et des religions indigènes, et aussi des dévotions hindouistes. Au Vietnam le bouddhisme chinois, mahayana, est très influent, en particulier au nord[145]. Dans la péninsule malaise et en Indonésie l'Islam est devenu la religion dominante et le bouddhisme a quasiment disparu[137],[146].

Au Cambodge le bouddhisme a connu une importante répression sous le Khmer Rouge, et connu une reprise lente depuis la fin du régime en 1979[147]. En Thaïlande le pouvoir royal est le garant du bouddhisme theravada et de ses monastères, même si la relation entre les deux a pu être houleuse. Cette religion est vue comme un symbole et un élément de l'identité nationale et de l'unité du royaume[148],[149]. Au Myanmar une situation semblable s'observe, le bouddhisme theravada ayant le statut de religion d’État, placé sous la coupe de la junte militaire qui dirige le pays depuis 1962[150].

  • Myanmar 574
  • Laos 457
  • Cambodge 106
  • Thailande 830
  • Vietnam 884
  • Indonésie 371

Occident*[modifier | modifier le code]

  • Europe 266
  • USA 869
  • premiers contacts
  • études académiques
  • premiers converties : théosophie, etc.
  • développements modernes : conversion / immigration

La pratique du bouddhisme s'étend dans les pays « occidentaux » (Europe, Amérique du Nord) à partir de la fin du XIXe siècle, de deux manières :

  • L'immigration de Bouddhistes depuis des pays où cette religion est déjà pratiquée (Asie du sud-est, Sri Lanka, Chine notamment), qui y introduisent donc les courants et les pratiques de leurs pays d'origine[151].
  • L'adoption du Bouddhisme par des Occidentaux, portée par le développement des études sur le Bouddhisme et les traductions de textes bouddhistes. Cela se fait suivant des modalités spécifiques, qui sont déterminées par le contexte religieux et intellectuel occidental : le développement se fait d'abord en grande partie par le biais du courant théosophique qui pose les bases d'une approche ésotérique du bouddhisme, qui prend notamment souche dans les milieux artistiques[152],[151] ; puis par la suite par certains courants spécifiques, avant tout le Zen et le bouddhisme tibétain qui reçoivent plus d'intérêt que les autres courants, et sont importés par des Bouddhistes venus d'Asie pour dispenser leur message en Occident (notamment Daisetz Teitaro Suzuki pour le Zen, des Tibétains exilés comme Chögyam Trungpa Rinpoché)[153],[154].

Répartition actuelle[modifier | modifier le code]

VERSION STABILISEE[modifier | modifier le code]

Expansion et diversification[modifier | modifier le code]

Monde indien[modifier | modifier le code]

Pilier érigé sous le règne du roi Ashoka à Lumbini (Népal), le lieu de naissance du Bouddha.

Les sources sur l'évolution de la communauté bouddhiste après le départ de son fondateur sont lacunaires. L'enseignement du Bouddha est d'abord transmis par oral[95]. Il apparaît que la transmission des enseignements du maître fait dès le début l'objet de débats, la tradition retenant la tenue de trois « conciles », le dernier étant organisé par le grand roi Ashoka (v. 273-232 av. J.-C.) de la dynastie des Maurya. Celui-ci passe pour avoir été un fervent bouddhiste, et semble avoir joué un rôle déterminant dans la dissémination de cette religion, devenant le modèle du monarque bouddhiste. Une première rédaction et une organisation du corpus de textes bouddhistes semblerait avoir eu lieu dès cette époque, avec l'apparition des « Trois corbeilles »[155],[97].

Brique en terre cuite sur laquelle est inscrit un sutra sur la coproduction conditionnée, v. 500, trouvée à Gopalpur (Uttar Pradesh). Ashmolean Museum.

L'archéologie et l'étude des inscriptions antiques indique que la communauté bouddhiste s'étend et se structure au moins à partir des IIIe – IIe siècle av. J.-C., et acquiert d'importantes ressources. Des communautés monastiques se retrouvent dans de nombreuses parties du sous-continent indien, et différents groupes bouddhistes distincts sont apparus, les nikāya, au nombre de dix-huit selon la tradition, mais manifestement plus nombreuses dans les faits (une trentaine d'après les travaux des historiens). Les différences doctrinales entre ces groupes ne semblent pas très prononcés, mais elles sont mal documentées. De ces écoles, seule le Theravada devait survivre et se répandre[156],[99]. Puis dans le courant des premiers siècles de notre ère se développe le « Grand Véhicule », Mahayana, qui s'impose comme un courant très dynamique en Inde, au moins à partir du Ve siècle[157],[101],[102]. Vers la même période, une nouvelle émanation du bouddhisme se produit à partir du Mahayana, le Tantrisme, ou « Véhicule du Diamant » (Vajrayana). Il a connu un certain essor en Inde, dans le milieu monastique où il a séduit une frange de l'élite spirituelle, mais a surtout connu le succès au nord, au Tibet (et également en Chine et au Japon)[106],[107].

Ruines actuelles du site de l'« académie » bouddhiste de Nâlandâ.

Tout au long de son histoire, le bouddhisme indien est resté marqué par la diversité : ni le Theravada ni le Mahayana n'y ont atteint une prééminence, et au moins quatre anciennes écoles ont survécu à leurs côtés. Du reste les courants hindouistes, revivifiés par des approches dévotionnelles, sont nettement plus populaires. Après plusieurs siècles de déclin, les monastères bouddhistes du XIIe siècle ressemblent à des tours d'ivoire coupées du reste de la société. La destruction des derniers importants centres bouddhistes lors des conquêtes turques au tournant du XIIIe siècle semble marquer le coup de grâce du bouddhisme indien, qui s'éteint peu après[158].

Le bouddhisme survécut néanmoins dans des régions situées aux marges du monde indien. Sri Lanka dispose probablement de la plus ancienne tradition bouddhiste encore existante, puisque l'implantation de la religion sur l'île remonterait au IIIe siècle av. J.-C. C'est une contrée cruciale pour le succès du Theravada : c'est sur l'île que le canon pali aurait été recopié et compilé vers le Ier siècle, c'est là qu'a été actif un des plus grands auteurs de commentaires des écrits de ce courant, Buddhaghosa (Ve siècle). Mais le Mahayana et le Tantrisme y sont aussi bien représentés durant l'époque pré-moderne. Les cours des rois d'Anurâdhapura et de Polonnâruvâ fournissent un appui important au bouddhisme. Après une période de stagnation, la pensée bouddhiste redevient dynamique sur l'île durant l'époque coloniale, avec la mise en relation avec les religions occidentales qui entraînent d'importantes évolutions (dont la constitution d'un courant surnommé « Protestantisme bouddhiste »). Les cultes hindouistes sont également restés très importants sur l'île. Au XXe siècle les différences religieuses se politisent et s'ethnicisent, dans le contexte de tensions et de conflits internes à l'île : le bouddhisme (theravada) est vu comme la religion des Cinghalais, et la culture de l'élite dominante, tandis que l'Hindouisme est celle des Tamouls, qui sont dans une position de dominés[159].

Le Népal est une autre région du monde indien où le bouddhisme subsiste. Dans les vallées du sud du pays, les Newars comprennent une communauté bouddhiste, rattachée au Mahayana. Dans les régions hautes du nord en revanche, le bouddhisme est dans la mouvance tibétaine, qui s'est également renforcé dans la région de Katmandou après la venue de réfugiés Tibétains. Le Theravada a fait son apparition au milieu du XXe siècle, sous la forme d'approches modernistes influencées par le Sri Lanka[160].

Dans l'Inde indépendante, le bouddhisme connaît un nouvel essor dans le sillage de la conversion de Bhimrao Ramji Ambedkar (1891-1956), un Intouchable qui tourne le dos à l'Hindouisme en raison de son traitement de son groupe social. Avec lui, des centaines de milliers d'Intouchables se convertissent également. Il s'agit officiellement d'une forme de Theravada, mais elle présente de nombreuses originalités[161].

Asie centrale[modifier | modifier le code]

Le Grand Bouddha de Bamiyan, Afghanistan, VIe – VIIe siècles (avant sa destruction par les Talibans en 2001).

Situées à la jonction de l'Asie centrale, les régions du nord-ouest du monde indien comprennent des foyers importants du bouddhisme antique, notamment la Cachemire et le Gandhara (dans l'actuel Afghanistan). Cette dernière région joue un rôle important dans le développement de l'imagerie bouddhiste, puisque c'est là qu'apparaissent les premières représentations figurées du Bouddha, sous l'influence de l'art grec (art gréco-bouddhiste). Plusieurs rois importants appuient le bouddhisme, les traditions bouddhistes (dont la fiabilité est discutée) commémorant les conversions de grandes figures tels l'indo-grec Ménandre et le kouchan Kanishka. D'importants monastères se constituent dans des sites de l'actuel Afghanistan, comme celui de Bamiyan fameux pour ses Bouddhas monumentaux aujourd'hui détruits. Le Bouddhisme disparaît progressivement de ces régions durant l'époque des premiers royaumes musulmans de la région, entre 700 et 1000, quand ces régions deviennent majoritairement musulmanes[162],[163],[115].

Les voies de la Route de la soie, cruciales pour les échanges matériels et culturels à la fin de l'Antiquité et durant le Moyen-Âge, deviennent un axe de diffusion du bouddhisme. La religion se répand, des monastères se constituent dans différentes cités marchandes, notamment dans le bassin du Tarim (Kashgar, Khotan, Loulan, Kizil, Dunhuang), adaptant l'art bouddhiste dans la région. Les études bouddhistes se développent, concernant le Mahayana et d'autres écoles, et certains des plus brillants moines qui sont nés et formés dans ces régions sont des acteurs majeurs du développement du bouddhisme en Chine (Dharmaraksa, Kumarajiva). Les royaumes turcs, notamment celui des Ouïghours, développent également une culture bouddhiste. La conquête de la région par des royaumes musulmans à partir du Xe siècle entraîne progressivement la disparition du bouddhisme dans ces régions au profit de l'Islam[164],[165].,[118].

Chine[modifier | modifier le code]

Pagodes à Guilin, dans le Guangxi, Chine.

Selon un récit semi-légendaire, le bouddhisme est introduit à Luoyang, la capitale de la dynastie des Han postérieurs, en 67 de notre ère. Que cela soit vrai ou pas, il faut attendre la période des Six Dynasties (220-581) pour que le bouddhisme se développe en Chine. La première phase consiste en une introduction de la doctrine et des règles monastiques, depuis l'Asie centrale, grâce à la traduction de textes bouddhistes initiée par des moines venus de ces pays (notamment Kumarajiva, 344-412). Ils y forment des disciples qui s'emparent de cette religion, qui connaît une popularité croissante, au point de devenir l'un des trois principaux systèmes de pensée de l'Empire du milieu, aux côtés du Confucianisme et du Taoïsme. C'est la seule religion étrangère à avoir connu un tel succès dans le monde chinois. De nombreux monastères sont fondés, ils acquièrent d'importantes richesses, de nombreux membres de l'élite chinoise, y compris des empereurs, deviennent de fervents bouddhistes. Des moines chinois voyagent à leur tour jusqu'en Inde, pour y rechercher des textes (Xuanzang, 602-664, Yijing, 635-713)[166],[120].

Le bouddhisme qui s'implante en Chine est pour l'essentiel du Mahayana. Progressivement un bouddhisme proprement sinisé se développe, notamment à la suite de débats et emprunts avec le confucianisme et le taoïsme. Le courant de la Terre pure du Bouddha Amitabha connaît rapidement un succès à l'époque médiévale, à la suite de Huiyuan (334-416). Le Sutra du Lotus connaît un également grand succès, par le biais de l'école Tiantai fondée au VIe siècle par Zhiyi (538-597). L'école Huayan, fondée par Fazang (643-712) se repose quant à elle sur le Sutra de la guirlande (de fleurs). L'émergence du Chan, issu de l'école de la méditation, dont le fondateur supposé est Bodhidharma, conclut la période faste de développement d'écoles bouddhistes chinoises[121].

Après avoir connu un apogée au début de la dynastie Tang (618-907), les monastères bouddhistes subissent une importante persécution de la part du pouvoir impérial dans les années 842-845. Cette période marque un tournant dans l'histoire du bouddhisme chinois, dont l'influence en sort affaiblie. Les siècles suivants sont couramment présentés comme un déclin du bouddhisme, qui n'a dès lors plus de position dominante parmi l'élite impériale (sauf durant la domination mongole de 1272-1368) mais cette religion connaît plusieurs phases d'éclat (notamment sous les Song), et reste très importante dans la société et la culture chinoises[167],[123].

Les troubles que connaît la Chine durant l'époque contemporaine affectent les institutions bouddhistes, malgré des tentatives de revitalisation au début du XXe siècle. Le régime communiste qui domine la Chine continentale depuis 1949, peu favorable aux religions, impose son contrôle sur les monastères bouddhistes, et cherche à supprimer la religion durant la Révolution culturelle. Depuis les années 1970 le contexte est plus favorable à la reprise du culte bouddhiste. Sur l'île de Taïwan, le bouddhisme est également une religion majeure, ainsi que dans les communautés de la diaspora chinoise (Bouddhisme à Taïwan)[168].

Corée et Japon[modifier | modifier le code]

Le bouddhisme à la chinoise se diffuse vers l'est, dans des pays traditionnellement sous l'influence de l'Empire du Milieu.

La Corée d'abord, au contact direct de la Chine, dont les premiers moines bouddhistes sont formés en Chine. Le bouddhisme prospère sous la dynastie Goryeo (918-1392). Les écoles Huayan, Chan et Tiantai se développent dans la Péninsule, mais aussi une école locale, Jogye, dérivée du Chan et fondée par Jinul (1158-1210). Sous les Joseon (1392-1910) le bouddhisme perd la faveur des élites, qui se tournent vers le confucianisme, et les monastères bouddhistes se replient dans les provinces reculées où ils se consacrent plus à la pratique qu'à l'étude[125].

Le « Grand Bouddha » (Daibutsu) du temple Kōtoku-in, Kamakura, milieu du XIIIe siècle.

C'est depuis la Corée que le bouddhisme prend pied au Japon à partir du milieu du VIe siècle, dans les cercles de l'élite impériale. Durant l'époque de Nara (710-784) plusieurs écoles bouddhistes se développent (Six écoles de la Capitale du Sud), autour de monastères fondés par la famille impériale ou les lignages les plus éminents. L'époque de Heian (794-1185) voit ensuite le développement du Tendai (variante locale du Tiantai) et du Shingon (école des mantras). Des expéditions sont diligentées en Chine afin de ramener des textes bouddhistes. De puissants monastères sont fondés près de la capitale, le bouddhisme prenant alors surtout pied dans la noblesse. De nouvelles écoles se développent durant l'époque de Kamakura (1185-1333). Les plus répandues sont les courants de la Terre pure : le Jodo-shu fondé par Honen, le Jodo-shinshu fondé par Shinran, et le Jishu fondé par Ippen. La secte du Lotus de Nichiren développe une approche plus radicale. Le Zen, variante japonaise du Chan chinois, qui comprend deux écoles (le Rinzai fondé par Eisai et le Soto fondé par Dogen), est l'autre grand courant qui se développe à cette période[169],[127]. Les cultes présents au Japon avant l'introduction du bouddhisme (ce qui est dénommé Shinto à l'époque moderne) sont combinés aux cultes bouddhistes, et ce syncrétisme est justifié théologiquement (honji suijaku)[170]. Durant l'époque d'Edo (1600-1868) le bouddhisme devient une sorte de religion d’État, mais dans le contexte nationaliste de l'ère Meiji (1868-1911) il est réprimé en raison de son origine étrangère, en même temps qu'est constituée une religion nationale, le Shinto, à partir des cultes traditionnels du Japon expurgés autant que faire se peut des éléments bouddhistes. Après la fin du régime nationaliste en 1945, le bouddhisme japonais traditionnel ne reprend pas son importance passée, mais émergent des nouvelles formes de religion empruntant aussi bien au bouddhisme qu'au shintoïsme (Shinshūkyō)[129].

Asie du sud-est[modifier | modifier le code]

Le temple bouddhiste de Borobodur en Indonésie.

Les pays d'Asie du sud-est sont sous forte influence indienne durant le Ier millénaire de notre ère, et de ce fait ils adoptent les religions indiennes, bouddhisme et hindouisme (notamment le shivaisme), souvent entremêlées, et surimposées sur leurs propres traditions (souvent désignées comme « animistes »). Cela crée un environnement religieux marqué par l'éclectisme[136]. Cette diversité vaut du reste pour le bouddhisme, qui se diffuse dans ces régions sous différentes formes, avant tout le Theravada et le Mahayana. S'il est souvent difficile de caractériser précisément la religion pratiquée dans la société, les monastères bouddhistes se rencontrent dans les principaux royaumes anciens de ces pays[137] : les royaumes môns de Birmanie[171], l'empire khmer dont le cœur est dans l'actuel Cambodge (Angkor)[172], le royaume du Champa dans le Vietnam central[173], le royaume de Sriwijaya dont le centre est à Sumatra. L'impressionnant sanctuaire de Borobodur, érigé par on ne sait qui sur l'île de Java aux VIIIe – IXe siècle, est la manifestation la plus éloquente de l'expansion du bouddhisme vers le sud-est[141],[174].

Dans les premiers siècles du IIe millénaire le bouddhisme Theravada est adopté par plusieurs des royaumes majeurs d'Asie du sud-est, qui sont en relations avec le foyer sri-lankais de cette tradition, et en font une religion officielle servant leur pouvoir. Cela concerne la Birmanie, le Cambodge, et aussi les royaumes thaï qui apparaissent à partir du XIIIe siècle (Sukhothaï, Ayutthaya)[143],[175]. Au-delà du Theravada officiel, le bouddhisme pratiqué dans ces pays garde néanmoins sont caractère éclectique, conservant divers aspects du mahayana et des religions indigènes, et aussi des dévotions hindouistes. Au Vietnam le bouddhisme chinois, mahayana, est très influent, en particulier au nord[145]. Dans la péninsule malaise et en Indonésie l'Islam est devenu la religion dominante et le bouddhisme a quasiment disparu[137],[146].

Au Cambodge le bouddhisme a connu une importante répression sous le Khmer Rouge, et connu une reprise lente depuis la fin du régime en 1979[176]. En Thaïlande le pouvoir royal est le garant du bouddhisme theravada et de ses monastères, même si la relation entre les deux a pu être houleuse. Cette religion est vue comme un symbole et un élément de l'identité nationale et de l'unité du royaume[148],[177]. Au Myanmar une situation semblable s'observe, le bouddhisme theravada ayant le statut de religion d’État, placé sous la coupe de la junte militaire qui dirige le pays depuis 1962[178].

Tibet et Mongolie[modifier | modifier le code]

Le palais du Potala à Lhasa, construit au XVIIe siècle.

Selon la tradition tibétaine, le bouddhisme est introduit dans le pays au VIIe siècle par un de ses plus grands rois, Songtsen Gampo (v. 618-650). Quoi qu'il en soit, les puissants rois tibétains du siècle suivant ont embrassé le bouddhisme, d'inspiration indienne plutôt que chinoise, et de grands monastères sont érigés. Avec le temps c'est la tradition tantrique, vajrayana, qui devient dominante, aux dépens du Mahayana, mais le bouddhisme tibétain est éclaté entre plusieurs courants. Au XIe siècle la venue du moine bengalais Atisha (m. 1054) donne un nouvel essor aux études bouddhistes. Alors que le pays connaît une grande fragmentation politique, les monastères consolident leur puissance, les ordres monastiques tibétains se structurent et un canon bouddhiste tibétain est élaboré. Les chefs de l'ordre Sakyapa établissent des relations privilégiées avec la dynastie des Mongols (dynastie Yuan de Chine, les successeurs de Gengis Khan) et acquièrent une importance politique et religieuse majeure, pour un temps, jusqu'au déclin politique mongol. Le courant des Gelugpa (les Bonnets rouges) est fondé par Tsongkhapa (1357-1419), qui met l'accent sur l'étude, et dont les monastères prennent une grande importance, notamment en tant que lieux d'études, mais aussi en tant que lieu de pouvoir temporel. Les chefs de l'ordre se succèdent par réincarnation Les relations avec les dynasties mongoles restent fortes, et au XVIe siècle, le nouveau maître des tribus mongoles, Altan Khan, intervient dans les affaires tibétaines et décerne le titre de Dalaï-lama (« maître [vaste comme] l'océan »), réincarnation du bodhisattva Avalokitesvara, au chef de l'ordre des Gelugpa. Ce courant devient la première autorité religieuse et politique du Tibet sous la direction de Lobsang Gyatso (1617-1682), qui fait de Lhassa la capitale du pays, avec pour centre le palais du Potala. Les autres ordres monastiques déclinent, parfois à la suite d'une répression[179],[131].

Le bouddhisme tibétain exerce un grand rayonnement dans les pays des steppes de l'Asie centrale, où de grands monastères sont constitués sur le modèle tibétain, avec des abbés se succédant par réincarnation. Les Mandchous qui dominent la Chine durant la dynastie Qing (1644-1911) accordent leurs faveurs au bouddhisme tibétain, qui s'implante dans leur capitale, Pékin (temple de Yonghe)[180],[133].

L'arrivée au pouvoir des régimes communistes s'accompagnent de tentatives d'éradication du monachisme bouddhiste dans ces pays. En république de Mongolie (intérieure), la répression se solde par l'élimination de milliers de moines, l'exil d'autres, et le bouddhisme ne reprend pied dans le pays qu'à partir de la chute du bloc communiste après 1991. Dans les régions de Mongolie extérieure, dirigées par la Chine communiste, les monastères sont contrôlés par le pouvoir comme ceux des autres provinces[181].

Au Tibet, l'invasion chinoise en 1950 entraîne l'exil du Dalaï-lama, entraînant avec lui plusieurs dizaines de milliers de personnes. Le bouddhisme tibétain vit depuis en partie en exil, préservant ses traditions et rencontrant un certains succès en Occident. Au Tibet même, la période de la révolution culturelle (1966-1976) s'accompagne de la destruction des institutions monastiques et d'une grande quantité d'écrits et images bouddhistes. Les monastères rouvrent après cette période, mais sont placés sous étroit contrôle par le pouvoir[182].

MERITES[modifier | modifier le code]

  • 537 / LOPEZ 194 et sq.
  • Myanmar 576-577 = voies du mérite, méditation, autres
  • Vietnam 887
  • Theravada 845 : religion nirvanique / religion karmique ; + apotropaïque

PRATIQUES[modifier | modifier le code]

  • yantra 1055 / abhicāra 36 / abhijñā 41 / 359 / mantra 562 et 569 / rddhi 737 / satyavacana 822 / paritta 630
  • worship 910 / festivals 285

Approches[modifier | modifier le code]

  • Pratiques diversifiées et différenciées
  • Tripartition (cf. encyclo Buswell 840 et 576-577) = en fonction des finalités, du point de vue du pratiquant / en fonction de qui est le pratiquant et du but qu'il recherche
    • nirvana / salut = plutôt pour moines
    • karma / mérite = plutôt pour laïcs
    • préoccupations "mondaines" (pragmatique, magique, apotropaïque) ; éviter catégorie du "populaire"
  • Typologie (Becker 105-106)
    • culte : hommage, offrande, récitation de textes ou formules, composition d'hymnes etc. ;
    • érudition : étude, copie, traduction, enseigner les sutras et les grands maîtres ;
    • discipline intérieure : "méditation" ;
    • accompagnement par des "moyens habiles" (upaya) : instruire et transmettre le dharma, rituels pour un tiers (magie, oracles).

Objectifs : rendre hommage, transformer celui qui les accomplit, agir sur le cours des événements ; ex = dons, récitations, pélerinages.

  • Énumération (Campergue 38-39) : étude, lecture, récitation et copie de textes sacrés, rites d'ordination et de confession, méditations guidées par un maître qualifié (...),retraites, rites de protection, rites apotropaïques, prières, prosternations, offrandes, culte des stupas et des reliques, culte des divinités et des saints (arhats, bodhisattvas), pèlerinages, aumônes, travaux manuels, divination, exorcismes, etc. (+ calendrier liturgique)
  • ETHIQUE / MEDITATION / DEVOTION
  • à voir : transfert des mérites, billets karma

Dieux[modifier | modifier le code]

« Thus while accepting the existence of non-human but anthropomorphic subtle/supra-sensory entities of various kinds, it was and remains bound to deny a solitary presiding God with managerial, judiciary and quasi-parental obligations towards a world which ‘he’ has created and for which he is solely responsible, and through whom salvation is possible[183]. »

Ainsi, tout en acceptant l'existence d'entités subtiles/supra-sensorielles non humaines mais anthropomorphiques de diverses sortes, il était et reste tenu de nier un Dieu solitaire président avec des obligations managériales, judiciaires et quasi parentales envers un monde qu'« il » a créé et dont il est seul responsable, et par qui le salut est possible

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Heinz Bechert (Ed.), When Did The Buddha Live? : The Controversy on the Dating of the Historical Buddha - Selected Papers Based on a Symposium held under the Auspices of the Academy of Sciences in Gottingen, Delhi, Sri Satguru Publications 1995, p. 387
  2. Jataka .i.56, 58, etc.; iv. 50, 328; vi. 479, Dhammapadatthakathā iii. 195, Dpv.iii.197; xix.18; Mhv.ii. 24, 25.
  3. Le Nyâya-sûtra de Gautama Akshpâda, traduction de Michel Angot, éditions Les Belles Lettres, (ISBN 978-2-251-72051-7)
  4. The life of the Buddha. Giuseppe Tucci, Hajime Nakamura, Frank E. Reynolds. Britannica en ligne
  5. a b c et d Cousins 1997, p. 374.
  6. (en) Alice Collett, « Śraman̥a culture », dans Denise Cush, Catherine Robinson et Michael York (dir.), Encyclopedia of Hinduism, Londres et New York, , p. 824-826.
  7. a et b Becker 2013, p. 14-17.
  8. (en) Valerie J. Roebuck, « Upaniṣads », dans Denise Cush, Catherine Robinson et Michael York (dir.), Encyclopedia of Hinduism, Londres et New York, , p. 894-898.
  9. Gotama le Bouddha, sa vie d'après les écritures palies choisies par E. H. Brewster, avec une préface de C. A. F. Rhys Davids, Paris, Payot, , p. 60-62, cité par Ducoeur 2011, p. 284-285.
  10. a et b Becker 2013, p. 29-31.
  11. (en) Heinz Bechert, « Buddha, Life of the », dans Buswell, Jr. 2004, p. 82-83.
  12. (en) D. Seyfort Ruegg, « A New Publication on the Date and Historiography of the Buddha's Decease ("nirvāṇa"): A Review Article », Bulletin of the School of Oriental and African Studies, vol. 62, no 1,‎ , p. 82-87.
  13. (en) Heinz Bechert, « Buddha, Life of the », dans Buswell, Jr. 2004, p. 82.
  14. a et b Robert 2008, p. 17.
  15. a b et c Robert 2008, p. 20.
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