Utilisateur:YMO Yvan Moallic

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Y M O ________________digital imaging

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Je pense à une peinture qui permettrait à l'esprit de retrouver son activité. Par exemple: un simple cercle tracé sur une feuille oblige la pensée à aller de l'infiniment petit à l'infiniment grand; le cercle brille, flamboie, ravit la pensée. Il exige une participation, il est parfait.

Dans chacun de mes paysages cosmo-logiques faits sur ordinateur, j'essaie de comprendre et non point d'interpréter l'Univers d'une façon systématique. J'ai toujours été fasciné par le simple fait qu'un motif abstrait, graphique, ou bien un ensemble de couleurs puisse paraître inorganisé, instable voire dissolu mais que ce même motif de par une permutation dans l'espace puisse comme devenir le décor même de cet espace, sa preuve par neuf en sorte.

En déplaçant et en transformant certaines parties du motif, de la structure, en formes régulières aussi bien qu'irrégulières. L'agencement des reflets, les rapports de structures, la superposition des transparences s'entremêlent à un jeu de couleurs, et tout ceci scintille dans une distance entre le Viewer et L'Oeuvre, dans la profondeur de l'être. Chacun se laissant capter par l'Oeuvre au delà de lui-même. Je cherche à m'écarter et à me dissocier de la clarté toute "publicitaire" des formes et de leurs couleurs.

Ma peinture sur ordinateur semble se rapprocher d'un idéal musical. Cette tendance joue un rôle fascinant dans mon travail actuel. J'analyse les couleurs et les formes qui s'en dégagent. La matière me semble être plus expressive que le sujet. L'échange d'une place, d'un emploi contre un autre.

Le passage d'un ordre de successions déterminé à un autre ordre de successions de ces mêmes éléments. Je reconnais de plus en plus et je les utilise dans mon travail sur ordinateur, les ressources de la symétrie sur le plan de la réversibilité picturale, La répétition des formes, leur "vibration" provoquent le mouvement.

À l'immobilisme du spectateur contemporain, qui n'a plus le temps de digérer l'avalanche des images médiatisées peut se substituer le cinétisme provoqué par l'observateur lui-même. Je me sens libéré de toute charge représentative qui ne saurait être que celle de tout observateur attentionné. L'artiste s'en délinéarise.

L'image est plus forte, plus sauvage que le texte Chacun de ces paysages cosmo-logiques représente l'Univers de façon picturale. Le spectateur,

l'observateur, le Viewer face au motif peut imaginativement approcher les différents centres de gravité de l'Oeuvre comme une planète devenue soudainement tangible. Si l'oeuvre digitale est reproductible ( Les techniques traditionnelles de la gravure ou de la lithographie le sont tout autant... ) l'action même, à l'origine de l'acte créateur sur ordinateur, est unique, donc non reproductible, voire "divine". Elle n'appartiendrait plus nécessairement à l'Auteur mais serait innée, immanente à l'Univers.

Le langage lui n'est que facilité pour le cerveau qui sommeille. Il faut savoir tenter l'esprit pour qu'il s'approche, se taire pour qu'il parle. Einstein disait à ce sujet: "Je ne crois pas que les mots du langage écrit ou parlé jouent le moindre rôle dans le mécanisme de ma pensée, qui s'appuie sur des images plus ou moins claires de type visuel et parfois musculaire. La plupart des mathématiciens ne pensent pas en mots ou en signes algébriques mais à l'aide d'images visuelles vagues".

En ce sens la Peinture est expression d'initiés Elle est le trait d'union entre l'invisible et le visible. Et à mon avis elle remplit exactement, peut-être parallèlement le même rôle que remplit la science mathématique en général: à savoir le dévoilement même du MIEUX-Percevoir. La Peinture est la forme noble de l'expression. Elle est le rituel intrinsèque à toute méditation cosmique, la marque de toute modernité et la preuve que le temps avance ...

La Création Artistique rejoint les préoccupations des sciences les plus "abstraites" comme les Mathématiques et l'Astrophysique.

YMO Wien 2008