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L'ascèse ou ascétisme est une discipline volontaire du corps et de l'esprit cherchant à tendre vers une perfection[1], par une forme de renoncement ou d'abnégation.


Présentation[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Le mot est emprunté au latin chrétien asceta, asceteria datant du Ve siècle, signifiant « moine ou religieuse, monastère ou couvent ». Avant ce sens religieux, le terme grec askêsis s'appliquait à de nombreux arts et métiers, et particulièrement l'athlétisme[2], désignant ainsi un « exercice ».

L'attitude ascétique apparaît en Asie du Sud avec la civilisation de la vallée de l'Indus (et la religion harappienne), notamment dans le yoga, et existe dans la plupart des religions. Chaque tradition prescrit ses exercices, souvent autour du jeûne et de la prière, mais on trouve aussi la méditation, la mortification, l'abstinence sexuelle ou certaines gymnastiques. La pratique est assidue mais ne vise pas la performance, une récompense, ou un don magique.


Définition[modifier | modifier le code]

S'il est vrai que la discipline qu'est l'ascèse est couramment rattachée aux diverses religions, son usage en pratique n'est pas limitée à ces dernières. La notion se rattache principalement à la privation, aussi diverse soit-elle, justifiée par un dessein - souvent impossible - représentant la perfection aux yeux du disciple vers laquelle il doit tendre au cours de sa vie.

Il existe par exemple certaines disciplines de l'ascèse qui se reposent sur des exercices physiques pour accéder à une maîtrise spirituelle. C'est le cas de Asanas et Pranayama en ce qui concerne le yoga, ou les arts martiaux dans le bouddhisme. La Règle de saint Benoît réglementant la vie monastique, repose de son côté sur un équilibre entre le travail manuel et la prière. En plus des exercices physiques, certaines pratiques alimentaires se rattachent à l'ascèse : absence de viande pour le végétarisme, absence de drogue, d'alcool etc.

Ascèse dans les religions[modifier | modifier le code]

Ascèse dans l'hindouisme[modifier | modifier le code]

Dans l'hindouisme, le principe le plus proche de l'ascétisme est tapas. Voir aussi sadhana.

Ascèse dans le bouddhisme[modifier | modifier le code]

Exemple d'ascèse dans le bouddhisme : pour atteindre l'éveil Siddhãrta Gautama (le premier Bouddha) a vécu un moment de sa vie en ascèse avant d'estimer que ce mode de vie n'aidait pas sa progression et de chercher la voie du milieu entre la satiété et l'ascèse, à savoir ne rien désirer mais accepter néanmoins sans le rechercher l'agréable qui se présente à nous. Cette voie du milieu lui fut plus appropriée pour atteindre l'éveil.

Ascèse dans le jaïnisme[modifier | modifier le code]

Ascèse dans le judaïsme[modifier | modifier le code]

Ascèse dans le christianisme[modifier | modifier le code]

Le catholicisme recommande le jeûne pendant la période nommée le carême, qui dure quarante jours effectifs[3]. Cette période, censée commémorer les quarante jours passés par Jésus à jeûner dans le désert, est ouverte par la cérémonie du mercredi des Cendres et prend fin avec le dimanche des rameaux qui est suivi de la semaine Sainte. Les catéchismes proposent par exemple aux enfants de placer dans une tirelire le montant des friandises dont ils se passent et de transmettre ensuite cet argent à plus malheureux qu'eux, tiers monde ou quart monde, par un moyen de leur choix. Il leur est parfois offert à cet effet une petite tirelire en carton à plier, avec interdiction de l'utiliser pour quêter auprès d'autrui, cette tirelire ne disposant pas de verrouillage.

Le carême catholique est aujourd'hui vécu par les fidèles comme une période d'effort sur soi-même, en faisant des progrès sur ses faiblesses. Il n'est pas rare de se priver de téléphone portable ou d'aller moins sur internet : le but est d'éliminer le superflu au sens large pour donner toute la place possible à l'essentiel, afin de mieux se concentrer sur sa vie intérieure. Au désert, le Christ a mené un combat spirituel dont il est sorti victorieux. À sa suite, il ne s’agit pas de faire des efforts par nos propres forces humaines mais de laisser le Christ nous habiter pour faire sa volonté et nous laisser guider par l’Esprit[4].

Avant le concile Vatican II, il était demandé aux adultes en bonne santé de s'abstenir de viande chaque vendredi de l'année, en souvenir de la Passion. Sans l'interdire, ce concile a recommandé que cette pratique, devenue avec le temps routinière et de ce fait moins signifiante[5], soit remplacée par des gestes, d'écoute ou d'aide physique, envers le prochain, c'est-à-dire autrui dans son voisinage.

La période de l'Avent, trente jours qui précèdent Noël, bien que sans avoir le côté officiel du carême, doit éviter toutes sortes de plaisirs superflus avant la grande fête du 25 décembre.

Ascèse dans la religion musulmane[modifier | modifier le code]

Dans la religion musulmane, le Zuhd est l'une des notions très importantes dans le cheminement spirituel, qu'on traduit parfois par ascétisme, mais aussi par « détachement », ou « renoncement ».

Au début de l'islam, un certain nombre de compagnons de Mahomet, 10 selon certaines versions, s'interdisaient tout rapport sexuel avec leurs femmes, se privaient de viande et de sommeil afin de se consacrer à l'adoration de Dieu à l'instar des moines et religieux. Mahomet, disant avoir appris cela de l'ange Gabriel l'interdit, et c'est ensuite que le Coran 5, verset 87 lui fut, dit-il[réf. souhaitée] révélé comme confirmation[6].

Le jeûne est une pratique ascétique commune à plusieurs religions ; censé permettre de mieux s'imprégner de la présence de Dieu, il s'accompagne souvent d'actes d'adoration tel que, dans l'islam, une lecture plus active du Coran, et, dans toutes, la prière. Le mois de ramadan est considéré en islam comme propice au jeûne : les croyants se privent de nourriture et d'eau toute la durée du jour, se restaurent une fois le soleil couché en priant une partie de la nuit. La privation doit permettre une réflexion auto-suggestive sur ce qui est un bon comportement ou non dans la vie de chacun et de se remettre en question dans ses pratiques y compris de la foi. Le jeûne est également recommandé au célibataire pour se préserver des tentations de relations hors mariage.

Le point de vue des philosophes[modifier | modifier le code]

Kant (1724 - 1804)[modifier | modifier le code]

Kant pense que l'ascétisme reflète la manière de vivre de tous les hommes, leur but propre afin d'atteindre le bonheur « suprême ».

Critique de Nietzsche (1887)[modifier | modifier le code]

La plus grande partie de l'ouvrage de Nietzsche, Généalogie de la morale, est intitulée "Que signifient les idéaux ascétiques?", il y développe une critique radicale de l'ascèse et de ceux qui la prescrivent, responsable selon lui de ruiner la santé, et d'être contraire à la vie, le tout aux noms de croyances et de préjugés philosophiques ou théologiques, de l'existence d'un arrière-monde.

Sociologie[modifier | modifier le code]

Étude du sociologue Max Weber[modifier | modifier le code]

Max Weber a étudié le passage de l'ascétisme religieux à l'ascétisme économique, puis enfin à l'esprit de capitalisme. Dans ce sens, l'ascétisme est la privation particulière que l'individu pratique pour atteindre un but. Weber examine plusieurs sources du protestantisme ascétique : le calvinisme, le piétisme, le méthodisme et les sectes issues du mouvement baptiste.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Dictionnaire de la langue française, Le Robert.
  2. Dictionnaire historique de la langue française, Le Robert.
  3. la période s'étend sur un peu plus de jours calendaires du fait qu'on ne doit pas faire pénitence le jour du Seigneur, mais juste s'y restaurer normalement.
  4. « Qu'est-ce que le Carême ? - Église catholique en France », Église catholique en France,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Par ailleurs, le prix du poisson rattrapait peu à peu celui de la viande. Blâmer le comportement du pauvre mangeant une tranche de jambon et louer celui du riche déjeunant d'un turbot pouvait sembler déplacé.
  6. Claude Gilliot, sous la direction de Mehdi Azaiez et la collaboration de Sabrina Mervin, "Le Coran, nouvelles approches", CNRS éditions, 2013, p.165-169

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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