Utilisateur:Valp/Brouillon/Sionisme

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.



M É M O   P E R S O N N E L
 


Le sionisme est un mouvement politique national des xixe et xxe siècles qui visait au rétablissement d'une souveraineté juive en Palestine, et qui a abouti à la création de l'État d'Israël en 1948. Né dans le contexte des aspirations nationales du xixe siècle, ce mouvement exprime une « volonté de transformer un destin subi en une destinée assumée[1] », mais diplomatiquement, avec l'aval des Grandes Puissances.

Initié par Theodor Herzl à Bâle en 1897, ce mouvement politique est acté #Note 1 par une série de vingt-deux congrès sionistes (1897-1945) et se dote progressivement d’institutions représentatives comme l'Organisation sioniste mondiale (1897), financière comme l'Anglo-Palestine Bank (1902), exécutive comme l'Agence juive (1929) et diplomatique comme le Congrès juif mondial (1936). Il suscite l'immigration en Palestine de nombreux Juifs qui s'y sont organisés en foyer national dès avant la Seconde guerre mondiale.

Après 1948 et la création de l'État d'Israël, le sionisme devient un corpus idéologique qui soutient le développement de ce nouveau pays et l'immigration (alya). Depuis les années 1970, le sionisme est confronté à un débat interne sur la spécificité juive d'Israël, entre postsionistes qui estiment ce mouvement dépassé car il a atteint son but : la re-création de l'État d'Israël #Note 2, et néosionistes pour qui l'exigence messianique biblique #Note 3 reste à actualiser.

Pour comprendre ces idées, on doit se souvenir que les Juifs qui les portaient avaient en eux la conviction profonde et forte, que la Palestine était leur terre ancestrale, qu'ils y avaient eu un passé glorieux mais qu'ils en étaient exilés, et que Dieu (ou leur âme pour ceux qui ne croyaient pas en Dieu) leur commandait d'organiser le retour des exilés (Ezéchiel 39, 28)[2] afin que leur nation redevienne, selon leur souhait, « la lumière des nations » (Isaïe 42, 6)[3]. #Note 4

Quant aux oppositions que ce mouvement a suscitées, elles ne sont évoquées ici que si elles ont émergé au sein ou à la périphérie du mouvement sioniste, car celles qui mettent en cause la création même de l’État d’Israël sont traitées dans l'article antisionisme.

Entre 1896 et 1948 : idées agissantes[modifier | modifier le code]

Le projet sioniste visant à une réalisation concrète – le retour effectif des Exilés sur leur Terre – son idéologie est positive et pratique.
Elle crée donc des instruments propres à assurer sa mise en œuvre.

Un livre : L'État juif[modifier | modifier le code]

Le mouvement sioniste a été lancé par un livre. S'il y avait avant ce livre des aspirations sionistes, il n'existait pas de projet politique cohérent. Le livre de Theodor Herzl définit l'objet du mouvement sioniste par son titre : L'État juif : essai d'une solution moderne de la question juive[4], et par ses premiers mots : « L'IDÉE de l'édification d'un Etat Juif que j'expose dans ce livre... ».

Mais cette « idée » est exposée de façon concrète. Juste après les « Généralités », son second chapitre : « La Jewish company », détaille les sections suivantes : Affaires immobilières – Achat de la terre – Les constructions – Habitations ouvrières – Ouvriers non qualifiés – Journée de 7 heures, etc.[5]

Accord des Grandes Puissances[modifier | modifier le code]

L'idée qu'il est impossible de recréer un État où des Juifs seraient majoritaires sans l'aval de Grandes Puissances, et la conviction qu'il est possible d'emporter leur adhésion par la diplomatie, sont les caractéristiques de Theodor Herzl. Cette idée et cette conviction distinguent son mouvement des autres tentatives de retour en Israël, mais ne sont pas sans précédents comme avec Joseph Nassi au xvie siècle, qui tenta la réinstallation pratique des Juifs dans la région dont il était gouverneur, avant de tomber en disgrâce[6].

Obtenir un droit garanti internationalement est la priorité de Herzl, comme du philosophe Max Nordau. Ils sont convaincus que, sans aval de grands États, toute immigration finira par un échec : « Des expériences de colonisation juive remarquables ont déjà été tentées [en Palestine et Argentine], selon le faux principe de l'infiltration par vagues successives. L'infiltration aboutit toujours à une faillite car, immanquablement, le moment arrive où, sous la pression des populations qui se sentent menacées, le gouvernement met un terme à l'afflux des Juifs[7] ».

Idées au centre des Congrès sionistes[modifier | modifier le code]

Bannière du
1er Congrès sioniste
Casino de Bâle, 1er Congrès
Délégués au 1er Congrès sioniste, août 1897
Scène lors de l'inauguration du second Congrès de 1898 à Bâle
« Puisse nos yeux voir votre retour dans la miséricorde à Sion » (gravure d'Ephraim Moshe Lilien pour le 5e Congrès à Bâle en 1901
Congrès des sionistes autro-hongrois à Bielitz en 1902
Sionistes russes au 7e Congrès en 1905 à Bâle
David Ben Gourion. Successivement chef du syndicat Histadrout, directeur de l'exécutif sioniste en Palestine, Premier ministre d'Israël.
Haïm Weizmann
Zeev Jabotinsky

Les Congrès sionistes forment l'assemblée nationale des Juifs du monde voulant recréer leur État.

L'organisation est fédéraliste, non centralisée, témoigne d'une attitude libérale en vue d'agréger des courants disparates, ouverte à la multiplicité des opinions et sensibilités des participants venus de pays très différents. Est encouragée la création de nombreuses associations sionistes dans les divers pays, chacune adhérant au mouvement mondial. Des rabbins aussi participent.

Dès le premier Congrès est adoptée le Programme de Bâle énonçant que « Le but du sionisme est la création pour le peuple juif d'un foyer en Palestine garanti en droit public[8] », et précisant quatre activités pour atteindre ce but :

  • encourager l'installation en Palestine d'agriculteurs et d'artisans juifs :
  • mobiliser et unir les communautés juives au moyens d'organisations locales et internationales ;
  • renforcer le sentiment national juif ;
  • entreprendre les démarches pour obtenir le consentement des gouvernants aux buts du sionisme[8].

Sur cette base, les principaux thèmes autour desquels se forment un consensus, ou des divergences, sont les suivants :

La situation des Juifs dans le monde[modifier | modifier le code]

Le tableau de la misère juive est actualisé à chaque Congrès ; remédier à cette misère est une motivation centrale[9].

La détresse des Juifs est comprise par Herzl comme étant la force active fondamentale de son projet[10]. Son idée-force est « la récupération des épaves que sont les Juifs persécutés.[11] »

La Terre (« Eretz Israel »)[modifier | modifier le code]

« Aucun Juif n'a le droit de renoncer au droit de la Nation juive à la Terre d'Israël. [...] Même l'ensemble du peuple juif vivant aujourd'hui n'a pas autorité pour renoncer à aucune partie de la terre. Ce droit appartient à la nation juive en toutes ses générations – droit auquel on ne saurait renoncer en aucune circonstance.[12] »

Ce thème est récurrent. Il exerce la plus forte attraction. Aucun autre pays ne peut autant mobiliser. Lorsque Herzl transmet au Congrès de 1903 une proposition d'immigration en "Ouganda" (en fait actuel Kenya)[13] , le tollé est général, il a peine à faire accepter ne fut-ce que l'envoi en Afrique d'une commission d'enquête. Plus tard, en dépit de la gravité des pogroms et de l'urgence humanitaire, le courant dit de « sionisme territorialiste », qui pousse à accepter un territoire quelconque, est aussi l'objet d'un vif rejet[14].

Cette idée est si forte qu'après plus d'un siècle, cette affaire de l’"Ouganda" reste souvent évoquée, Herzl étant parfois soupçonné d'avoir pu envisager de renoncer à Sion[15], quoiqu'il n'ait vraisemblablement demandé de voter en faveur de l'envoi de trois représentants que « pour garder une ligne de communication ouverte » avec le gouvernement britannique[16] ; son journal juste après le 6e congrès le suggère[17].

Immigration consentie par d'autres États[modifier | modifier le code]

La recherche d'un droit garanti internationalement est la priorité du courant dit « sionisme politique », et la caractéristique du sionisme proprement dit, depuis Herzl (voir ci-dessus) jusqu'à nos jours.

Parfois mise en cause par des courants visant l'action pratique immédiate, cette idée finit par s'imposer. Ainsi, Chaim Weizmann, qui jeune, en 1901-1905, dénigre les tentatives diplomatiques de Herzl, sera celui qui ensuite s'avèrera le plus aimablement diplomate[18] et qui, entre 1917 et 1920, obtiendra les premières reconnaissances internationales : Déclaration Balfour de 1917, Conférence de San Remo (1920), Traité de Sèvres (1920).

Immigrer, cultiver la terre, construire[modifier | modifier le code]

Ceci est la priorité du courant dit sionisme pratique. Il se décline en divers modes. Parmi les Amants de Sion, qui poussent à l'émigration en Palestine dès 1882, beaucoup avec Moïse Lilienblum s’accommodent des initiatives diplomatiques de Herzl et adhèrent à son mouvement. Par contre, une faction démocratique s'y oppose à partir de 1901, quand Herzl après six ans paraît n'avoir rien obtenu de décisif des Grandes puissances ; animée par le jeune Chaim Weizmann et Léo Motzkin, cette faction exige « un programme de peuplement concret de la Palestine » et se veut moderne[19] au point de s'opposer à Herzl[20],[21]. Puis, il y a les Juifs de l'empire russe qui, ardents sionistes et travailleurs, émigrent sans bruit en Palestine, comme Ben Gourion en 1906.

Le mouvement sioniste répertorie ainsi six grandes vagues d'immigration avant la création de l'État d'Israël, entre 1881 et 1948.

Renaissance culturelle[modifier | modifier le code]

Le courant dit du « sionisme culturel » ou « sionisme spirituel »[22] ou « sionisme idéaliste »[23] travaille à la renaissance d’une culture nationale juive. Initié par Ahad Haam, soutenu par Martin Buber, il affirme que la Terre, le rassemblement des Juifs et l'État ne sont rien sans une régénération « des éléments constitutifs de l'âme vivante de la nation depuis des millénaires[24] ». Ahad Haam veut « permettre à l'esprit juif de s'éployer à nouveau (en) une culture hébraïque ressuscitée.[23] » S'il s'oppose souvent au sionisme politique[25], du moins sa démarche rallie au sionisme de nombreux Juifs à cause de « l'imbrication, organique dans l'idée sioniste, de la renaissance culturelle et de la résurrection nationale[26] ». Ainsi en France, la revue sioniste « Menorah » (1922-1933) valorise la vie culturelle juive et la richesse de son histoire pour encourager la « fierté nationale »[27]. Aujourd'hui encore l'enseignement d'Ahad Haam reste porteur d'une exigence de renouvellement des idéaux juifs propres à compenser le matérialisme de l'Israël moderne[28],[29].

La langue : l'hébreu[modifier | modifier le code]

Le renouveau de la langue hébraïque en Europe à partir des années 1860, en Europe orientale surtout, précède mais aussi rend possible le mouvement sioniste[30]. Les chants composés en hébreu, repris en chœur lors des soirées et fêtes, sont alors les premiers à insuffler un esprit palestinien pionnier. Même l'Alliance israélite universelle, qui enseigne le français, voit ses professeurs venus de pays différents s'exprimer et communiquer entre eux en hébreu[31]. En retour le mouvement sioniste encourage le renouveau de la langue et honore son grand promoteur, Éliézer Ben-Yehoudah, qui regardait l'hébreu et le sionisme comme une unité symbiotique[32],[33].

Socialisme sioniste[modifier | modifier le code]

Des militants de l'empire russe passent en Palestine à partir de 1901. Ils y développent « un sionisme du muscle et de l'agriculture[34] », comme à Sejera à partir de 1907[35]. Souvent marxistes, socialistes ou communistes, et révolutionnaires, ces immigrants supportent toutes les épreuves physiques, créent des partis politiques rivaux, les premiers kibboutz et syndicats (Hapoel Hatzair, Ahdut HaAvoda (en)), et l'auto-défense. Des idéologies protéiformes de ce « sionisme socialiste » ou « sionisme ouvrier », plus tard appelé « sionisme travailliste »[36], qui impose dans le Yishouv vers 1930 le quasi monopole du syndicat Histadrout et prend le pouvoir au sein de l'Organisation sioniste en 1933[37].

L'esprit de synthèse[modifier | modifier le code]

L'esprit rassembleur de Herzl, et sa capacité à apaiser les discordes, caractérisent le mouvement dès son origine. Après l'éclatement de l'Organisation qui suit sa mort en 1904, cette qualité s'inscrit dans le nom des courants dominants : « sionisme synthétique », « sionisme général »[38]. Weizmann, assagi, en est alors le maître et son art d'être aimable avec tous[18] ressoude l'Organisation. « Herzl faisait de l'alchimie politique », Weizmann était chimiste et voyait dans la politique sioniste l'art du possible[39]. Et c'est lui qui obtient la Déclaration Balfour et les décisions de la Conférence de San Remo – les premiers achèvements diplomatiques du sionisme politique que ce même Weizmann avait décriés douze ans plus tôt.

Plus tard, lorsque Weizmann perd la direction du mouvement parce que son excessive souplesse lui faisait pactiser avec des éléments opposés à la création d'un État juif[40], Ben Gourion à son tour s'impose parce qu'il parvient à réaliser l'union, en dépit des luttes entre socialistes et capitalistes, ou entre traditionalistes et modernistes[41],[42].

L'esprit de synthèse est encore celui du Grand-rabbin Abraham Kook qui rapproche les juifs orthodoxes du sionisme en montrant « le caractère complémentaire des trois forces principales qui luttent à l’intérieur de la société d’Israël : l’orthodoxie religieuse, le nationalisme et l’humanisme socialisant[43] ».

Un même esprit anime un philantrope comme Edmond de Rothschild : opposé aux initiatives de Herzl en 1896, il se rapproche de Weizmann, en 1914 : « Sans moi les Sionistes n'auraient rien pu faire, mais sans les Sionistes mon travail serait mort[44] » ; Rothschild agit alors pour que les juifs assimilationistes français modèrent leur critique des sionistes[45]. De même, les leaders du mouvement peuvent avoir des positions opposées qui s'avèrent complémentaires : ainsi Jabotinsky et Weizmann sont amis, le second reprochant seulement au premier de dire haut ce qu'ils pensaient ; et Ben Gourion, qui officiellement condamnait le courant de Jabotinsky, était plus proche de ses idées militaires que de celles des pacifistes de son propre parti. œ

Nationalisme intransigeant[modifier | modifier le code]

La revendication d'un État juif, nettement affirmée par le titre du livre fondateur de Herzl, est mise ensuite en sourdine : l'Organisation sioniste parle d'une « compagnie à charte », puis d'un « Foyer (Home) national », enfin doute de la nécessité d'un État juif. Le courant sionisme révisionniste s'oppose à cela. Après la publication du Livres blancs britanniques, Jabotinsky affirme la nécessité de dire la vérité[46] sur le but poursuivi : un État indépendant à majorité juive, y compris sur la rive gauche du Jourdain[47].

Au lieu de simples groupes d'autodéfense (Hachomer), il raisonne en termes de Légion juive et d'héroïsme (le nom de sa première légion, le Bétar, est l'acronyme du héros Joseph Trumpeldor ainsi que le nom de la dernière forteresse juive tombée aux mains des Romains lors de la révolte juive des années 132-135). Il développe une sorte de « messianisme national[48] » qui place la force au cœur de la politique et en fait une école de discipline[49], mais sans besoin de culte du chef ni même d'une sympathie pour le fascisme, accusation infondée fomentée par ses détracteurs et des adversaires du sionisme « car l'Italie qu'il admire est celle de Garibaldi et de Mazzini et non celle de Mussolini[50] ».

Ce courant révisionniste est en fait libéral. Il s'oppose aux tendances socialistes dirigistes qui dominent l'économie sioniste entre 1927 et 1977, et de fait ce sera son héritier, le premier gouvernement Likoud (1977-1980), qui commencera le démantèlement de l'économie syndicale socialiste d'Israël. Mais il est aussi libéral sur le plan politique.

Renouveau militaire[modifier | modifier le code]

Joseph Trumpeldor

Les « sionistes révisionistes » n'ont pas le monopole de l'esprit militaire. Dès 1862, le rabbin Tzvi Hirsh Kalisher prévoit une force de défense à opposer aux Bédouins et aux Arabes[51]. L'autodéfense commence en Russie avec les pogroms de 1881, et pour la Palestine Herzl la dit indispensable[52], même le baron Edmond de Rothschild y souscrit[53],[51]. En 132-135, le chef de la révolte des Juifs contre Rome, Bar Kokhba devint un héros sioniste, et la première génération des pionniers fut assimilée aux Maccabées de l'Antiquité[51]. L'hostilité arabe aux établissements juifs commandent ainsi l'organisation d'une auto-défense, laquelle finit par devenir offensive, même à l'initiative britannique (Special Night Squads). Enfin le projet sioniste visant la réhabilitation de la condition juive soumise depuis des siècles à la peur, il promeut les valeurs de courage, de fierté et d'honneur : « Dans le feu et le sang, Juda est tombé ; dans le feu et le sang, Juda se relèvera.[54] »

Vis-à-vis des Arabes[modifier | modifier le code]

Le fait de la présence arabe en Palestine est un sujet dont les sionistes parlent entre eux mais guère en public, sinon pour affirmer qu'ils n'entendent pas limiter les droits et coutumes des Arabes. Mais pour la plupart, l'objectif est bien d'obtenir une majorité juive. Si l'organisation d'une auto-défense est rendue nécessaire par les attaques subies par les établissements juifs, les dirigeants préfèrent escompter la protection britannique. Jusqu'à ce que Jabotinsky mette un terme à « l'hypocrisie » et au « bavardage »[55] : lui reconnaît le nationalisme arabe, n'en dissimule pas la force et en tire les conséquences, notamment dans son célèbre article Le mur de fer :

« Il est au delà de tout espoir et de tout rêve que les Arabes de la terre d'Israël arrivent volontairement à un accord avec nous, maintenant ou dans un futur prévisible. [...] Il n'y a pas le plus mince espoir d'avoir l'accord des Arabes de la terre d'Israël pour que la Palestine devienne un pays avec une majorité juive. [...] Notre colonisation ne peut, par conséquent, continuer à se développer que sous la protection d'une force indépendante de la population locale, un mur de fer infranchissable. [...] Ensuite seulement les Arabes modérés offriront des suggestions pour des compromis sur des questions pratiques telles qu'une garantie contre l'expulsion, ou l'égalité ou l'autonomie nationale.[55] »

Cependant, cette position ferme, en vue de permettre l'immigration et d'atteindre une majorité, n'implique pas volonté de chasser les Arabes. Jabotinski l'exprime en termes nets : « Je suis prêt à jurer, pour nous et nos descendants, que nous ne détruirons jamais cette égalité [de toutes les nations] et que nous ne tenterons jamais d’expulser ou d’opprimer les Arabes.[55] »

Sur ces bases se développe, après les attaques arabes de 1929 et le massacre de Hébron, une idéologie plus agressive au sein de milices juives irrégulières, dissidentes de l'organisation d'autodéfense Haganah (ainsi l’Irgoun, puis, plus violent, le Lehi), n'hésitant pas à pratiquer à partir de la révolte arabe de 1936-1939 la loi du talion, rendant coup pour coup, y compris lors d'actes de terreur contre des civils.

L'idéologie militaire de ces factions s'avèrent efficace à partir de février 1944 lors de la guerre contre les forces britanniques qui s'opposaient à l'immigration juive en dépit de la Shoah hitlérienne en cours. Surtout en 1945-1946 avec souvent l'aval de la Haganah, leurs actes spectaculaires contre les Britanniques (évasion de la prison d'Acre) et même leurs excès (attentat de l'hôtel King David, exécution par pendaison de deux sergents britanniques en représailles à la pendaison de trois des leurs) contribuent à la décision de Londres d'abandonner son mandat sur la Palestine.

Courants[modifier | modifier le code]

Oppositions[modifier | modifier le code]

En dépit de l'enthousiasme des foules qui acclament Herzl et de ceux qui adhèrent à l'organisation sioniste dès ses débuts, dans l'ensemble, relativement peu de Juifs s'y rallient. Jusqu'aux années 1920, la majorité l'ignorait ou était réservée voire hostile. On peut distinguer plusieurs motivations à ces oppositions.

Incrédulité. Avant 1920, beaucoup voient le nationalisme juif « sur la terre des ancêtres » comme une impossible lubie, éventuellement dangereuse. Ils n'y croient pas. Le sionisme paraît aller contre toute logique et tout bon sens[56],[57].

Motivations religieuses. Des Juifs très religieux ont l'idée que la Galout (l'Exil) est la volonté de Dieu et qu'il n'appartient pas aux hommes d'y remédier. Des rabbins rejettent le sionisme parce qu'il nie que les Juifs constituent un « peuple de prêtres » et créent l'Agoudat Israel, fédération internationale du judaïsme orthodoxe et machine de guerre antisioniste[58]. Leur vision est aussi sous-jacente aux déclarations hostiles des rabbinats nationaux qui s'opposent au mouvement sioniste à ses débuts, même si l'emporte chez eux la crainte de réactions antisémites qui mettraient en péril leur communauté, ou leur propre attachement au pays où ils s'étaient assimilés.

Assimilation. Les bourgeoisies assimilées s'opposent généralement au nationalisme juif[59], y compris à l'Alliance israélite universelle[60]. L'habitude de vivre dans un pays, l'imprégnation de sa culture et l'attachement à son histoire, la fidélité aux États et le respect de leur position internationale, l'identification à ses concitoyens, constituent l'arrière plan idéologique du plus grand nombre, surtout en France et en Allemagne, au moins jusqu'en 1929. Des Juifs radicaux y voient un rejet de leur propre judéité, sinon une forme de haine de soi juive[61]. Mais il y a aussi du pragmatisme chez les philantropes répondant à l'urgence humanitaire, qui jugent plus efficace de financer des immigrations de Juifs persécutés vers l'Amérique, du Sud et du Nord, ou à la limite vers la Palestine[62] mais discrètement et sans objectif politique, comme la voulait Albert Antébi, exemplaire juif turc, cadre de l'Alliance israélite universelle à Jérusalem, agent d'Edmond de Rothschild et fortement opposé à Herzl[63].

Socialisme anti-sioniste. Le troisième courant de pensée qui s'est fortement opposé au sionisme se trouve dans une partie mouvement socialiste juif. Y préside l'idée que la situation déplorable faite aux Juifs n'est remédiable que par une révolution prolétarienne ; le sionisme lui paraît n'être qu'une vaine illusion « petite bourgeoise ». Ainsi, les militants socialistes russes du Bund se voient interdire en 1901 toute relation avec le mouvement sioniste, et la Troisième internationale soviétique sera violemment anti-sioniste.

Arguments culturels. Sous des formes diverses, ces critiques reviennent à l'idée qu'on « ne saurait enfermer le judaïsme dans les limites d'un banal nationalisme[64] », que la dimension messianique de l'histoire juive transcende l'État-nation et appelle à une éthique universelle[64]. Ces idées alimentent soit un ferme rejet du projet national (par exemple George Steiner[65]), soit des réticentes permanentes (Ahad Haam, Simon Doubnov), soit un rejet de la judéité de l'État au profit d'un État binational (Martin Buber dès 1918[66], Hannah Arendt[67], postsionistes).

Sionistes anti État juif. Souvent lié au précédent, ce courant poursuit l'idée d'une Palestine multinationale. Il se développe autour de l'Université hébraïque de Jérusalem avec le rabbin Judah Magnes (en), les professeurs Hugo Bergmann, Martin Buber et même Albert Einstein[68]. Sa puissance vient du poids des philanthropes (surtout américains avec la famille de banquiers Schiff-Warburg) qui dominent l'Agence juive jusqu'en 1931 et sont plus proches des positions du Foreign Office que de celles de Herzl[69]. Ce courant renaîtra avec le postsionisme des années 1990.

#Note 15


Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sources anciennes[modifier | modifier le code]

  • Moses Hess, Rome et Jérusalem - La dernière question nationale, Albin Michel, . Première publication (en allemand) : 1862.
  • (en) Theodor Herzl, « A solution to the Jewish Question », Jewish Chronicle,‎ (reproduit dans Documents and Readings, p. 16).
  • Theodor Herzl, Journal, 1895-1904 : Morceaux choisis et présentés par Roger Errera, Paris, Calmann-Lévy, .
  • Theodor Herzl, L'État juif : Essai d'une solution moderne de la question juive, Paris, Stock, . Première édition en allemand à Leipzig et Vienne, février 1896.
  • Theodor Herzl, Max Nordau, Discours prononcés au IIe Congrès sioniste de Bâle, Paris, Stock, (lire en ligne).
  • Vladimir Jabotinsky, Le mur de fer : Nous et les Arabes (lire en ligne). Première parution en russe sous le titre O Zheleznoi Stene dans Rassvyet, 4 novembre 1923.
    Traduction anglaise : The Iron Wall, Jabotinsky Institute in Israel.
  • Vladimir Zeev Jabotinsky (trad. de l'hébreu par Pierre Lurçat), Histoire de la vie, Paris, Les Provinciales, .
  • Bernard Lazare, Le nationalisme juif, Stock et Flamarion, Paris, 1898 (en ligne).
  • Léon Pinsker, Autoémancipation ! Avertissement d'un Juif russe à ses frères (version française en ligne). Original en allemand : Berlin, 1882 (en ligne).
  • (en) Nahum Sokolow, History of Zionism : 1600-1918, vol. 1 et 2, London, Longmans, (lire en ligne : volume 1 - volume 2).
  • (en) Lucien Wolf (en), Notes on the Diplomatic History of the Jewish Question : Texts of Protocols ... and Official Documents, Londres, University College, (lire en ligne).

Sources modernes[modifier | modifier le code]

  • Michel Abitbol, Histoire d'Israël, Paris, Perrin, 2018, 868 p. (présentation en ligne)
  • Elisabeth Antébi, Les Missionnaires juifs de la France : 1860-1939, Paris, almann-Lévy, 1999, 370 p.
  • Michaël Bar-Zvi et Claude Franck, Le Sionisme, Paris, Les Provinciales, (Aperçu en ligne – Première édition : PUF, coll. « Que sais-je ? », 1980).
  • Georges Bensoussan, Une histoire intellectuelle et politique du sionisme 1860-1940, Paris, Fayard, (présentation en ligne).
  • Denis Charbit, Sionismes : textes fondamentaux, Paris, Albin Michel, , 983 p. (ISBN 2-2261-0038-5, présentation en ligne).
  • Denis Charbit, « Qu’est-ce qu’une nation post-sioniste ? », Controverses, no 3,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • Denis Charpit, Chronologie du sionisme et de l'État d'Israël, Cités, 2011/3-4 (n° 47-48), p. 19-26 (en ligne).
  • Alain Dieckhoff, L'invention d'une nation : Israël et la modernité politique, Paris, Gallimard, .
  • (en) « Zionism », Encyclopaedia Judaica, vol. 21,‎ , p. 538 à 626 ; art. « Zionism Congresses », p. 627 à 635.
  • Paul Giniewski, Le Sionisme d’Abraham à Dayan, Bruxelles, Librairie encyclopédique, 1969, 568 p..
  • Paul Giniewski, L'an prochain à Jérusalem : Préhistoire de l'État juif, Genève, Slatkine, .
  • Ilan Greilsammer, Le sionisme, Paris, PUF, collection Que Sais-je ?, .
  • Yoram Hazony, « Did Herzl Want A “Jewish” State ? », Azure 9,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • Yoram Hazony, L'État juif - Sionisme, postsionisme et destins d'Israël, édition de l'Éclat, (lire en ligne). Traduit de l'anglais par Claire Darmon. Titre original : The Jewish State. The struggle for Israel's Soul, Basic Books, New York, 2000.
  • Henry Laurens, Le retour des Exilés : La lutte pour la Palestine de 1869 à 1997, Paris, Laffont, .
  • Pierre Lurçat, La Trahison des clercs d'Israël, Paris, La Maison d'édition, , 182 p. (présentation en ligne) (ISBN 979-10-95770-04-6).
  • Pierre Lurçat, Israël, le rêve inachevé : Quel État pour le peuple juif ?, Editions de Paris, .
  • (en) Itamar Rabinovich (en) et al., Israel in the Middle East : Documents and Readings on society, politics, and foreign relations, pre-1948 to the present, Massachusetts, Brandeis University Press, (présentation en ligne).
  • (en) Ofira Seliktar, New Zionism and the Foreign Policy System of Israel, SIU Press, 1986, 308 p. (présentation en ligne)

Références[modifier | modifier le code]

  1. Georges Bensoussan cité par Bruno Ackermann, Revue suisse d'histoire, n° 53, 2003 (en ligne).
    Frédéric Encel et al., Comprendre le Proche-Orient, éd. Bréal, 2005, p. 113 (aperçu en ligne).
  2. Ezéchiel 39, 28
  3. Isaïe 42, 6
  4. Titre allemand : Der Judenstaat : Versuch einer modernen Lösung der Judenfrage, Vienne et Leipzig, 1896.
    Toutes les éditions françaises avant 1980 ont L'État juif pour titre (et non L'État des Juifs). Étant francophone, Herzl avait avalisé la traduction. – Même traduction dans les premières éditions anglaises (The Jewish State) et aussi en yidish (Di Yudishe medine). – La formule L'État des Juifs apparaît dans les années 1980, est typique du postsionisme (voir Hazony, Did Herzl Want A “Jewish” State ?). – En outre il n'est pas vrai que la forme « Judenstaat » soit nécessairement grammaticalement un génitif, comme le prouve ce titre de Duhring, Die Judenfrage, qui se traduit par La question juive et ne peut pas sans contresens se traduire par La question des Juifs.
  5. Herzl, L'État juif, Chapitre 2.
  6. Maurice Kriegel, « Néo-capitalisme et mission des juifs : l'idéologie émancipatrice d'Ellis Rivkin », Annales, vol. 34, no 4,‎ , p. 684–693 (DOI 10.3406/ahess.1979.294080, lire en ligne, consulté le )
  7. Herzl, L'État juif, p. 64.
  8. a et b Giniewski, L'an prochain..., p. 112.
  9. Voir notamment le Discours de Max Nordau au premier Congrès (en ligne).
  10. Herzl, L'État juif, « Le dessein que je poursuis ici comporte l'utilisation d'une force active. ... Tout repose sur cette force active. Et que représente-t-elle ? La détresse des Juifs », p. 32.
  11. Giniewski, L'an prochain..., p. 102.
  12. Ben Gourion, Discours lors du 21e Congrès sioniste, 1937.
  13. Herzl, Journal, p. 361 : Herzl « fait état de l'offre britannique portant sur une partie de l'Ouganda. Il demande au congrès de pas la rejeter et de nommer une commission qui ira enquêter sur place, ce que le congrès accepte par 242 voix contre 176 et 143 abstentions ».
  14. Hazony, L'État juif - Sionisme, postsionisme et destins d'Israël, p. 198-199 (la proposition de l'Ouganda anéantissait le rêve).
  15. Réfence à un auteur contemporain A TROUVER.
  16. (en) David Faiman, Learning firsthand about Theodor Herzl, Jerusalem Post, 20-08-2019 : « Herzl considérait comme extrêmement important que le congrès accepte la proposition du gouvernement anglais unanimement, afin de garder une ligne de communication ouverte. Après le congrès cependant, quand il retourna en Angleterre, Herzl laissa Zeyde libre de continuer ses manifestations contre le projet Ouganda. » – Voir aussi Herzl, Journal, p. 114 : « planter le premier jalon, c'est tout ce qui importe à l'heure actuelle ».
  17. Herzl, Journal, p. 361 et 363, lettre à Plehve, ministre de la police tsariste, 5 sept. 1903 : « je connaissais suffisamment le mouvement sioniste pour savoir d'avance de quelle façon serait reçue la proposition anglaise. La gratitude était unanime (!), on était touché aux larmes (!) – mais l'Afrique orientale n'est pas la Palestine. Après une lutte assez chaude, je ne pus mettre aux voix que la question préalable, c'est-à-dire l'expédition d'une commission d'exploration – le vote définitif étant réservé à un autre congrès dans un ou vingt (!) ans ... L'émigration sans retour ne peut être dirigée ailleurs que vers la Palestine ».
  18. a et b Hazony, L'État juif - Sionisme, postsionisme et destins d'Israël, p. 214 : « ce fut son enthousiasme pour les objectifs proches, non menaçants, en Palestine, qui permit à Weizmann de faire sensation dans les cocktails ».
  19. Weizmann : « un mouvement authentiquement moderne de responsabilité culturelle et scientifique » débarrassé de toutes les « déplaisantes nuances petites-bourgeoises, conservatrices et rabbiniques » (The letters and papers of Chaim Weizmann, présenté par M. Weisgal et B. Litvinoff, série A, vol. 2, p. 319).
  20. Bensoussan, Histoire du sionisme, p. 329.
  21. Hazony, L'État juif - Sionisme, postsionisme et destins d'Israël, p. 184.
  22. Shmuel Trigano, L'Idéal démocratique à l'épreuve de la Shoa, Odile Jacob, Paris, 1999 ("sionisme%20spirituel"& aperçu en ligne).
  23. a et b Nahum Goldman, Introduction aux textes choisis de Ahad Haam traduits par A. Gottlieb (Au Carrefour, Lipschutz, Paris, 1938).
  24. Ahad Haam, cité par Charbit, Sionismes, p. 227. – cette dimension, Ahad Haam l'appelle aussi « la torah inscrite dans le cœur ».
  25. Hazony, L'État juif - Sionisme, postsionisme et destins d'Israël, p. 168.
  26. Giniewski, L'an prochain..., p. 129.
  27. Nadia Malinovich, Une expression du « Réveil juif » des années vingt : la revue Menorah (1922-1933), Archives Juives 2004/1, p. 86-96 (en ligne).
  28. Hazony, L'État juif - Sionisme, postsionisme et destins d'Israël, p. 170 et suivantes.
  29. Shmuel Trigano, Pardes, n° 61, p. 18.
  30. Bensoussan, Histoire du sionisme, p. 335 et suivantes.
  31. Bensoussan, Histoire du sionisme, « C'est un plaisir de surprendre un enfant ashkénaze et un enfant séfarade causant entre eux la langue de nos ancêtres. », p. 342.
  32. « L'hébreu ne peut vivre que si revit la nation et que nous revenons au pays de nos ancêtres » ((en) Haaretz, 23-11-2008).
  33. Freddy Eytan, Eliezer Ben Yehuda, la renaissance de l’hébreu.
  34. Hazony, L'État juif - Sionisme, postsionisme et destins d'Israël, p. 204-206 : « ce ne sera que quand nous aurons appris le secret du travail que nous mériterons le titre d'Homme » (Brenner).
  35. (en) Phyllis Appel, The Jewish Connection, Graystone, 2013.
  36. Sionisme de gauche, sionisme ouvrier, sionisme travailliste ou sionisme socialiste voire sionisme marxiste sont des expressions à peu près synonymes idéologiquement (Bensoussan, Histoire du sionisme, p. 263). Le Parti travailliste israélien (formellement créé en 1968 seulement) se nomme couramment HaAvoda, « le travail ».
  37. Lors du 18e Congrès à Prague, où le Mapaï dirigé par Ben Gourion devient le parti majoritaire (Bensoussan, Histoire du sionisme, p. 415 et 857).
  38. Bensoussan, Histoire du sionisme, p. 407-408 où, après analyse des « tendances » du bloc des Sionistes généraux : « Tout se passe comme si la pensée sioniste se muait en pragmatisme pur au fur et à mesure qu'elle s'incarne ».
  39. Giniewski, L'an prochain..., p. 151.
  40. Durant son premier mandat à la direction de l'Organisation sioniste (1920-1931), voir Sionistes anti-État juif.
  41. Hazony, L'État juif - Sionisme, postsionisme et destins d'Israël, p. 273.
  42. Bensoussan, Histoire du sionisme, p. 766, donne un exemple amusant de l'art du compromis : le vote des femmes étant imposé en 1920, une dérogation permet d'en excepter les femmes des ultra-orthodoxes, chaque homme ultra-orthodoxe élu disposant de deux voix pour respecter l'égalité arithmétique...
  43. Abraham Livni, Le retour d’Israël et l’espérance du monde, Monaco, Éditions du Rocher, 1999 (aperçu en ligne).
  44. Cité par (en) Chaim Weizmann, Trial and Error, p. 165 (en ligne).
  45. (en) Encyclodaedia Judaica, 2007, vol. 17, p. 192.
  46. Hazony, L'État juif - Sionisme, postsionisme et destins d'Israël, p. 269. Allocution devant le 17e Congrès en juillet 1931 : « Il est impératif, politiquement, de purifier l'atmosphère, et ce sera chose faite si nous disons la vérité. Pourquoi devrions-nous permettre que l'expression "État juif" soit présentée comme un extrémisme ? ».
  47. Selon ce qu'avait prévu la Société des Nations en 1922 : l'Alliance des sionistes révisionnistes, fondée à Paris en 1925, entend « réviser » la politique sioniste justement sur ce point (Bensoussan, Histoire du sionisme, p. 862).
  48. Dieckhoff, L'invention d'une nation, p. 222.
  49. Dieckhoff, L'invention d'une nation, p. 247 et 249.
  50. Jabotinsky, Histoire de ma vie, p. 220 – voir aussi p. 30.
  51. a b et c Bensoussan, Histoire du sionisme, p. 794.
  52. Herzl, Journal, p. 130, Londres, 3 julllet 1896, s'adressant aux Amants de Sion : « Je dis que j'accepterais seulement une colonisation que nous pourrions protéger à l'aide de notre propre armée juive. »
  53. Durant la Première guerre mondiale, son fils, arrivé en Palestine avec l'armée britannique, est parmi les recruteurs des Jewish battalions, ce dont Edmond de Rothschild se félicite (Encyclopaedia Judaica, 2007, vol. 17, p. 492).
  54. Devise en 1907 du premier groupe de défense qui deviendra Hashomer, tirée d'un célèbre poème de Yaacov Cohen (1903 ; cité par Bensoussan, Histoire du sionisme, p. 714 et 798).
  55. a b et c Jabotinsky, Le mur de fer.
  56. Bensoussan, Histoire du sionisme, p. 710.
  57. Alfred Berl, Le Mouvement sioniste et l'antisémitisme, La Grande Revue, juillet 1899 ; en 40 p., description des extraordinaires progrès du sionisme en deux ans, et compendium des critiques qu'un Juif assimilé épris de la France lui oppose ; conclut à « la vaine et impossible poursuite d'une utopie qui, malgré les nobles intentions de ses auteurs, reste platement utilitaire ; d'une chimère d'apparence ambitieuse, mais en réalité égoïste et médiocre ; enfin d'un Rêve, qui n'est même pas un beau Rêve. »
  58. D'autres suivront, plus radicaux encore, comme les Neturei Karta (Bensoussan, Histoire du sionisme, p. 255).
  59. Bensoussan, Sionisme, p. 150 et 284.
  60. Bensoussan, Sionisme, p. 288.
  61. Bensoussan, Histoire du sionisme, donne l'exemple du philologue allemand Victor Klemperer qui, parce que « nous avons été élevés dans la langue et la culture allemandes et notre être le plus intime est allemand et non pas palestinien », finit par égaler hitlérisme et sionisme, p. 290.
  62. « Entre 1890 et 1922, moins de 1 % des Juifs fuyant l'Europe de l'Est choisissent Eretz Israël » (Bensoussan, Histoire du sionisme, p. 899).
  63. Antebi, Les missionnaires. – Points-clés de son incompréhension des idées de Herzl : ce Turc ne pouvait croire en l'imminence de l'effondrement de l'empire Ottoman, et voulait croire qu'une émigration discrète ne déclencherait pas une réaction de rejet (voir ci-dessus l'opinion inverse de Herzl).
  64. a et b Bensoussan, Histoire du sionisme, p. 248.
  65. George Steiner, Héritages et présence de l'esprit européen, Esprit, décembre 2003. Voir commentaires : par Emmanuel Navon et par Olivier Ypsilantis.
  66. Bensoussan, Histoire du sionisme, p. 468.
  67. Pierre Bouretz, Hannah Arendt et le sionisme : Cassandre aux pieds d'argile, Raisons politiques, 2004/4, p. 125-138.
  68. Ainsi Einstein, dans un papier de 1938 : « J'aimerais bien mieux voir un accord raisonnable avec les Arabes sur la base d'une cohabitation dans la paix plutôt que la création d'un État juif » (cité par (en) Rowe et Schulmann, Einstein on Politics, 2007, p. 33, et repris dans (en) Einstein, Ideas and Opinions, 1954, p. 190).
  69. Hazony, L'État juif - Sionisme, postsionisme et destins d'Israël, p. 250 et suivantes.

Annexes[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • Yaakov Ben-Dov, Shivat Zion (« Retour vers Sion »), 1920.
  • Tsilla Hershco, Entre Paris et Jérusalem. La France, le sionisme et la création de l’État d’Israël, 1945-1949, Honoré Champion DVD.
  • Norma Percy (en), Israël et les Arabes (La guerre de cinquante ans).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes internes temporaires[modifier | modifier le code]

#Note 1 : Myl : Le présent verbal valide les congrès jusqu'à nos jours. Valp: OK, mettre autant que possible au présent de narration.

#Note 2 : Après suppression de "plus de normalité" et question de Valp: Ca va comme ça? -- Myl : Bien mieux mais un peu réducteur. Il faudrait garder la précédente idée (aspiration à la normalité) en la présentant de manière plus séduisante. Juste une question de cosmétique lexical.

#Note 3 : Valp: j'ai supprimé: "d'avoir un État juif sur l'ensemble de la terre d'Israël", car trop réducteur! à ma connaissance la bible n'appelle pas à avoir UN ÉTAT mais plutôt à tirer vers le haut rien moins que le monde! enfin il faut laisser vague, vu que les idées néosionistes sont en devenir.

OL : Certes mais le paragraphe néosionisme évoque l'Etat nation et les revendications territoriales. Est-ce que le neo-sionisme vise seulement au Tikkoun Olam ?
Valp: L'un ou l'autre, l'un et l'autre, ou même une dimension encore autre, nous ne savons pas car idées sont en devenir. En tout cas, l'introduction n'est pas le lieu où en discuter, il y a le § 4.1.4 pour cela. Mon sentiment est qu'on réduit trop néosionisme à extrême-droite-colonialiste et qu'il ne faut pas ajouter de l'eau à ce moulin : d'autres le feront, c'est à craindre.

#Note 4 : SVP ajoutez à ces derniers mots une REF à une tonitruente prophétie d'Isaïe ou Ézéchiel.
Cet ajout répond à Myl: Nulle part jusqu'ici (et même ici), il n'a été indiqué clairement que les juifs sont originaires de cette terre, qu'elle s'inscrit dans un "contrat" biblique, puis qu'ils ont été dispersés - sauf de façon euphémistique, en présupposant que le lecteur sait et donc peut maintenant comprendre "la nostalgie de Sion". Il faudrait être un peu plus clair dans le corps du texte, et pas seulement en renvoi de notes. :: Ce devrait être un préambule à tout. Pourquoi les Juifs ont choisi et s'obstinent sur cette terre alors que le monde est vaste ? Because ci et ça. L'histoire de la "nostalgie de Sion" est parlante ! Pourquoi les juifs seraient-il nostalgique de cette terre ? On n'a rien expliqué auparavant des royaumes, des Romains et de l'expulsion. Au moins, une évocation qui pique la curiosité, laquelle sera rassasiée à cet endroit.
Valp : Suggestion : à l'exemple de mon ajout, les évocations de faits ou idéaux du passé lointain pourraient être présentées comme subjectivité actuelle des acteurs (ex. "...car, se récitant les versets d'Isaïe disant que ..., ils veulent...")

#Note 15 : Valp: j'avais supprimé ce qui suit, peut-être il y a-t-il des éléments valables ? :
=== Esprit des institutions sionistes === SECTION PROBABLEMENT TROP DIFFICILE + RISQUE DE TI
==== Les institutions mondiales ====
Organisation sioniste mondiale (1897). Anglo-Palestine Bank (1902). Agence juive exécutive (1929). Congrès juif mondial diplomatique (1936).
Bensoussan p. 926 : note 29 « En 1908, l'Organisation sioniste avait créé un organisme séparé destiné à acquérir des terres en Palestine (Palestine Land Development Company) pour les individus comme pour les sociétés, remises entre les mains du Fonds national juif. »
==== L'organisation en Palestine====
Le Yishouv, ses organes et ses établissements, qui feront qu'en 1948, en proposant la création d'un État palestinien, les principaux services publics prévus sont ceux créés par le Yishouv. -->br>