Utilisateur:Trassiorf/Sandbow

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ceci est mon bac à sable personnel. Je l'utilise pour ranger et tester mes brouillons de traduction, et je demande qu'on n'interfère pas avec son contenu. Utilisez la page de discussion pour vos réactions éventuelles.

Exemple :

πολύεδρον, polyèdre de πολὺς, nombreux, et ἕδρα, siège, base, face
πολύγωνον, polygone, de πολὺς et γωνία, angle, apparenté à γόνυ, genou et non à γόνος, génération






La rédaction de cette lettre est attribuée à Platon.

>

Début de la lettre VII dans le manuscrit médiéval le plus ancien conservé : Paris, Bibliothèque Nationale, Gr. 1807 (IXe siècle)

La Lettre VII est une œuvre littéraire en grec ancien, datée vers le milieu du IVe siècle av. J.-C., et qui indique comme auteur le philosophe Platon, mais dont il est possible qu'il ne soit pas son œuvre. D'après le texte, cet écrit est adressé à un groupe de la Grande-Grèce sicilienne, auquel l'auteur adresse un conseil politique, mais on ne peut pas exclure qu'il s'agisse d'une fiction littéraire. La lettre explique en détail et justifie les activités contestées de Platon à Syracuse, qui tendaient à réformer l'État-cité de Syracuse gouverné par un tyran pour l'amener à des principes philosophiques. L'auteur décrit l'échec catastrophique de ce projet et essaie d'en expliquer les raisons. En outre, il traite la question de la manière d'acquérir et de transmettre les connaissances philosophiques. Ces développements sont apparemment destinés à un public de lecteurs plus large.

L'œuvre est la septième d'une collection de treize lettres, toutes réunies sous le nom de Platon, mais pour la plupart certainement ou probablement pas composées par lui. L'authenticité est douteuse pour certaines, mais n'est sûre pour aucune. La lettre VII est de loin la plus longue et la plus importante de la collection et celle qui a rassemblé le plus grand nombre de partisans de son authenticité. Si elle n'est pas authentique, elle provient d'un philosophe bien informé de l'entourage de Platon. C'est pourquoi elle est précieuse comme source d'information sur la vie et les efforts politiques du philosophe et pour l'histoire de la Sicile. Du point de vue de l'histoire des idées politiques, ses développements sont significatifs pour la théorie de la connaissance de Platon, et sur l'insuffisance du discours philosophique. Dans la mesure où Platon est réellement l'auteur, il s'agit du plus ancien texte autobiographique de l'histoire littéraire européenne.

L'authenticité de la lettre VII n'a qu'à peine été mise en doute pendant l'Antiquité, mais est contestée depuis la fin du XVIIIe siècle par une série de spécialistes de l'Antiquité. Après une longue et intense discussion, les voix qui plaident pour l'authenticité dominent au sein de la recherche. Néanmoins, une forte minorité continue à rejeter ou à mettre en doute la paternité de Platon.

<

Contexte historique

Parmi les écrits de Platon dont l'authenticité n'est pas unanimement admise, la lettre VII mérite une attention particulière. Si la paternité de cette lettre n’est pas établie, quoique généralement reconnue, elle reflète en tous cas la pensée du milieu platonicien de l’époque. Elle est destinée aux parents et aux amis de Dion de Syracuse, ce disciple sicilien dont Platon espérait qu'il pourrait un jour mettre fin à la tyrannie de Denys et instaurer une véritable république.

Le roi philosophe

Platon s'intéresse beaucoup à la politique. Il est convaincu qu'il fait partie des devoirs du philosophe de s'intéresser non seulement théoriquement aux questions de la législation, de la constitutionnalité, et de la gouvernance de l'État, mais aussi, si les circonstances le permettent, de s'impliquer dans les conseils et la formation. Il ne voit aucune chance pour cela dans sa ville-patrie d'Athènes, car sa constitution déjà démocratique n'offre pas de perspective favorable pour un tel projet. La situation est tout autre à Syracuse, la ville la plus importante de la partie grecque de la Sicile. Il y règne une tyrannie, domination individuelle héréditaire pratiquement illimitée. Platon récuse cette forme d'État avec véhémence, mais il y voit une grande opportunité, au cas où un tyran serait prêt à s'ouvrir à une influence philosophique et à changer alors la constitution. Selon l'espoir de Platon, un tel tyran pourrait utiliser sa puissance illimitée pour réformer son État d'après les propositions d'un philosophe qualifié. L'idéal d'une constitution idéale, ou tout au moins une approximation de la meilleure forme possible d'État, pourrait ainsi être réalisé[1].

Platon a rêvé d’une société utopique dans laquelle la cité serait gouvernée par un roi philosophe assisté de sages désintéressés, détachés des biens matériels et dévoués à la multitude à laquelle ils ne veulent que du bien.

Après tout, pourquoi ne pas donner le pouvoir aux philosophes? Rien de mieux qu'une société gouvernée par les meilleurs, par ceux qui ont accédé à la sagesse, laquelle permet d'agir d'une manière droite et juste conduisant au bien de tous. Seuls les philosophes savent ce qu’il convient de faire «pour qu’un État soit éminemment bien gouverné ». Selon Platon, l’harmonie de l’ensemble social ne peut être réalisé que par un philosophe. Comme il le précise dans La République : au bas de l’échelle sociale, la classe des producteurs constitué par des «caractères de bronze» : des hommes à qui la nature n’a donné qu’un courage et un intellect restreints. À l’échelon intermédiaire «les caractères d’argent», gardiens voués à la défense de la cité. Au sommet «les caractères d’or», les philosophes capables d’assurer l’harmonie de l’ensemble. Les philosophes doivent être les rois à moins que les rois soient philosophes. Par l’étude ils ont prouvé qu’ils avaient dépassé les désirs corporels que connaissent les travailleurs et les excès d’affectivité qui sont le lot des gardiens. Ils peuvent donc grâce à l’organisation d’une égalité géométrique et harmonique qui assigne chacun à sa place, sauvegarder l’unité de la cité et lui éviter l’arbitraire de la domination. La mission du philosophe est de connaître le Juste en soi. Pour préserver la cité de la décadence il faut connaître le juste. Le philosophe doit donc gouverner la cité pour qu’elle soit harmonieuse.

Le plus grand paradoxe vient du fait que l’État parfait doit être constitué par le sage parfait et que le sage parfait ne peut exister que dans l’État parfait. On ne peut définir la justice à l’intérieur de l’individu qu’en se référant à la justice de l’état, et on ne peut définir la justice de l’état que par rapport à la justice dans l’individu. Ainsi, la question générale de la justice est abordée de façon telle que l’on définisse à la fois l’injustice dans l’état et l’injustice dans l’âme. Des deux façons nous voyons que l’injustice est une maladie. Morale et politique sont donc fondées en même temps parce que « nous sommes en droit de convenir que les mêmes catégories qui sont dans l’état existent, identiques, à l’intérieur de l’âme de chaque individu» (La République Livre IV 441d). C’est sans doute pour cette raison que celui qui est apte à se gouverner lui-même est apte à gouverner la société.

Toutefois, en vieillissant, et après avoir connu bien des déboires dans le domaine politique Platon a revu sa copie et, dans Les Lois, ouvrage qu’il écrit postérieurement à la lettre 7, il nous propose non plus une cité idéale mais une cité, qui selon lui, éviterait le pire. Marqué par l'expérience de Sparte, cité militaire, Platon en arrive à une organisation très autoritaire de la société avec des enfants précocement soustraits à l'influence de leurs parents et à une stratification sociale rigoureuse: gouvernants, guerriers et producteurs avec cependant une certaine évolution possible au niveau individuel puisque les enfants doués, pris en charge par l'État, peuvent être sélectionnés et intégrer la classe des gouvernants. Il n'est pas étonnant que certains aient vu en Platon un ancêtre des totalitarismes.

>

Buste de Platon (copie romaine du portrait de Platon par Silanion, (Glyptothèque de Munich)

Les voyages du philosophe vers Syracuse

Les trois voyages de Platon vers Syracuse, pendant lesquels il rend visite chaque fois à la cour du tyran, se placent sous le signe de son objectif politique. Pendant le premier voyage, vers 388 av.J.-C., il fait la connaissance de Dion, âgé d'environ 20 ans, alors beau-frère du tyran Denys l'Ancien. Il se lie d'amitié pour la vie avec le jeune homme. Selon la présentation dans la lettre VII, Dion est déjà un adepte convaincu de la philosphie platonique, et se tient donc intérieurement en opposition à la pensée dominante et à l'ordre de l'État[2]. Cependant, il ressort des sources que le rapport de Dion envers Denys est excellent. Il jouit de l'entière confiance du tyran, qui non seulement lui donne sa fille pour femme, mais qui lui confie des ambassades importantes[3],[4].

<

De 388 à 387, Platon se rend en Sicile. Là règne à Syracuse un Grec de modeste origine, Denys Ier l’ancien ; il tient les Carthaginois en échec et est devenu le maître absolu de la Sicile. Platon pense qu’il pourra convertir le tyran à ses idées politico-philosophiques. Pendant son séjour, il se lie d’amitié avec Dion, le beau-frère de Denys, qui se pique de philosophie et admire les philosophes socratiques. Le philosophe se brouille assez vite avec le tyran qui embarque Platon de force sur un bateau spartiate. Celui-ci doit faire escale à Egine, alors en guerre contre Athènes, et Platon est vendu comme esclave. Heureusement, Annicéris, qu’il avait rencontré à Cyrène, le reconnaît, le rachète et le libère. Platon rentre à Athènes.

>

Quand le tyran meurt en 367 av.J.-C., son fils aîné, âgé d'environ 30 ans, Denys le Jeune prend la suite et devient seigneur tout-puissant. Denys le Jeune a deux demi-frères, Hipparinos et Nysaios de Syracuse, issus du mariage de leur père avec la sœur de Dion, Aristomache, et qui étaient donc aussi neveux de Dion. Selon les règles de succession, ils sont éliminés. Dion avait essayé en vain de pousser le tyran sur son lit de mort à disposer que ses deux jeunes neveux prennent part au pouvoir, ce qui lui aurait procuré à lui-même une position très forte[5],[6],[7].

En 367, Denys 1er l’ancien meurt et son fils aîné, Denys II le jeune, monte sur le trône. Il a trente ans et très peu d’expérience des affaires publiques. Dion rappelle aussitôt Platon en lui représentant les possibilités qui s’offrent à lui de réaliser des réformes politiques en appliquant les idées qui lui sont chères. Platon accourt immédiatement. Denys l’accueille fort bien et semble se montrer un élève docile, mais, très vite, il voit en Dion et Platon des rivaux possibles. Il exile Dion puis Platon qu’il avait retenu quelque temps prisonnier, mais promet de les rappeler.

>

Au début, Dion peut conserver sa position à la cour du tyran sous le nouveau seigneur. Il suggère à Denys le Jeune d'inviter Platon comme conseiller à la cour ; il peut en escompter un renforcement de son influence. Platon se laisse gagner par le projet, car Dion lui laisse entrevoir l'opportunité de réformer les rapports politiques dans le sens de la philosophie platonicienne de l'État. C'est pourquoi Platon entreprend en 366 av.J-C son deuxième voyage en Sicile. Mais il y a à la cour un parti opposé, dont le porte-parole, Philistos, un soutien fidèle de la famille du tyran et de la forme tyrannique d'État, soupçonne Dion de manque de loyauté. Quand Platon arrive, Il y a déjà à la cour une forte tension entre les deux groupes ennemis. La lutte de pouvoir entre eux se rapporte à un différend d'opinion sur la politique extérieure : Dion entretient de bonnes relations avec les Carthaginois qui dominent l'ouest de la Sicile, et tente une conciliation avec eux, tandis que le groupe autour de Philistos suit une ligne anti-carthaginoise. Ce groupe voudrait poursuivre la politique menée énergiquement par Denys l'Ancien de confrontation militaire, et repoussser autant que possible les Carthaginois hors de Sicile[8],[9].

Apparemment, Dion a déjà l'intention soit de mettre Denys le Jeune sous son influence avec l'aide de Platon, soit de le renverser[10],[11],[12]. La première possibilité lui paraît accessible dans un avenir proche, car Denys s'intéresse au moins superficiellement à la philosophie, et est fortement impressionné par la personnalité de Platon. Cependant, il est se méfie aussi. Le cercle opposé essaie de le convaincre que Dion ne cherche avec la philosophie que de le détourner de la politique, pour confier le pouvoir à ses neveux ou le prendre pour lui-même. Quand le tyran arrive en possession d'un écrit accusateur, qui semble témoigner d'une coopération traîtresse de Dion avec les Carthaginois, il l'exile[13],[14],[15],[16].

Dion part pour l'exil en Grèce. Par égard pour les nombreux proches, amis et partisans de l'exilé, dont sa propre épouse et Platon, Denys laisse ouverte la possibilité d'une réconciliation, et ne touche pas à la grande fortune de Dion. Néanmoins, Platon se décide à partir, car il ne voit plus dans ces circonstances la possibilité de mettre en œuvre son projet de réforme des rapports politiques[17].

<

En 361, Platon est, à nouveau, invité par Denys. Il se rend à Syracuse pour la troisième fois. Une nouvelle brouille éclate rapidement. Il est probable que Platon plaida la cause de Dion auprès de Denys, mais celui-ci, loin de rappeler Dion, confisque ses biens, contraint la femme de ce dernier à épouser le gouverneur de Syracuse. Platon, pour sa part, est assigné à résidence puis relâché et autorisé à rentrer à Athènes.

>

En 361 av.J-C, Platon repart pour une troisième fois pour Syracuse. Il comble ainsi un vœu du tyran qui l'apprécie et espère le rallier à lui. Mais à nouveau, il n'aboutit à rien. Il ne peut ni obtenir la réhabilitation de Dion, ni convertir Denys à un mode de vie philosophique dans ses principes. Quand Denys a l'impression que Dion, avec les élèves de Platon, médite sa chute, il confisque les possessions du banni. Ceci amène une rupture définitive. Platon rentre à Athènes, car il ne voit plus aucune base de collaboration avec Denys, et il est tombé lui même en suspicion de sympathie pour l'opposition[18].

<

Vers 357, Dion a levé une armée et s’embarque avec des amis de Platon pour prendre Syracuse par surprise. Il y parvient et instaure une dictature, mais ne réussit pas à réaliser le rêve de Platon. Il est assassiné en 354.

>

Affrontements militaires

Dion décide de renverser Denys par la force militaire. Il recrute des mercenaires pour une campagne. Platon se tient en retrait, mais le projet trouve parmi ses élèves un soutien énergique. En 357 av.J-C, Dion part pour la Sicile avec une petite flotte. Il réussit à chasser Denys haï par la population de Syracuse, et de mettre ainsi fin à la dictature tyrannique. La ville revient à sa constitution démocratique antérieure. Dion est élu chef des armées avec une procuration illimitée. Il installe un collège qui devrait élaborer une nouvelle constitution en tant qu'assemblée législative. Mais il se heurte à une résistance croissante dans la bourgeoisie. Comme il est considéré comme un aristocrate et qu'il a longtemps été un soutien de la dynastie renversée, il est suspect aux démocrates. Il est soupçonné de tendre vers la tyrannie pour son propre compte, et se trouve en lutte de pouvoir avec les cercles démocratiques radicaux montants. Un de ses officiers, l'Athénien Callippe le fait assassiner en 354 av.J-C, se présente comme sauveteur de la démocratie et prend le rôle de politicien déterminant[19],[20].

Les partisans du parti battu abandonnent alors Syracuse. Les ex-comparses de Dion se rallient à son neveu Hipparinos, le plus vieux des deux demi-frères du tyran renversé Denys le Jeune. Les partisans de cette branche de la famille du tyran déchu se réunissent à Leontinoi. En 353, Hipparinos réussit à s'emparer de Syracuse dans une attaque par surprise, et à s'établir comme nouveau tyran. Il fait ainsi valoir la revendication du pouvoir de la dynastie, mais passe outre les prétentions de Denys, qui s'est retiré à Lokroi, la patrie de sa mère, où il règne en tyran. La domination de Hipparinos dure deux ans. Après sa mort — il aurait été assassiné — son jeune frère Nysaios prend sa suite en 351 av.J-C[21],[22].

Situation contemporaine

La situation dans laquelle se situe la lettre VII est celle de la confusion qui règne après la mort de Dion. Selon la lettre, les parents et amis de la victime ont demandé son soutien à Platon. Là-dessus, il leur écrit la lettre qui contient sa prise de position détaillée envers les événements qui sont arrivés, ainsi qu'une proposition pour un renouveau des rapports politiques. On discute dans la recherche si à cette époque c'est encore Callippe qui est au pouvoir, ou si c'est déjà Hipparinos qui exerce la domination[23],[24],[25].

Lionel J. Sanders voit un arrière-plan historique important pour l'écriture de la lettre dans l'opposition entre des forces « nationalistes » qui soutiennent un programme de colonisation grecque de la Sicile et une rivalité avec les Carthaginois, et un parti orienté vers l'amitié avec Carthage. Le Dion historique n'aurait pas seulement mené une politique amicale vis à vis des Carthaginois, mais aurait trahi son pays. Comme son adversaire le lui aurait reproché, Platon aurait essayé dans sa lettre VII de le présenter comme un patriote, dont le but aurait été la fondation de nouvelles villes grecques et l'anéantissement de la puissance carthaginoise[26],[27],[28].

<

Science et opinion

Cet échec devait être pour Platon une cause de tristesse comparable à la mort de Socrate. Sa lettre aux parents et amis de Dion est pour lui une occasion d'évoquer les limites de l'écrit pour ce qui est de la transmission du savoir essentiel qu’est la philosophie qui n’est pas une matière comme les autres dont on transmettrait un contenu, et de préciser ce qu’il pense des rapports entre la science et l’opinion. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler ce qu’il a affirmé dans la république et qu’il dit à nouveau dans cette lettre : « les maux ne cesseront pas pour les humains avant que la race des purs et authentiques philosophes n'arrive au pouvoir ou que les chefs des cités, par une grâce divine, ne se mettent à philosopher réellement. »

L’opinion est un genre de connaissance peu fiable, fondée sur des impressions, des sentiments, des croyances ou des jugements de valeur subjectifs, et pour cela, elle est a priori douteuse, illusoire ou fausse, voire dangereuse, lorsqu’elle cherche à s’imposer en dissimulant la faiblesse de ses fondements sous les apparences de la plus claire certitude. Cependant, Platon reconnaît aux « opinions droites » la faculté d’éclairer l’action humaine. À défaut de vérités certaines, des intuitions justes relatives au bien peuvent guider efficacement l’action en lui fixant pour but la satisfaction d’intérêts conformes aux exigences de la réflexion. Pour Platon, la question est alors de savoir quel statut donner à « l’opinion droite ». Doit-elle, parce qu’elle est opinion, être mise du côté de l’opinion par nature étrangère à la science ou, parce qu’elle est droite, doit-elle être mise du côté de la science ? Dans cet écrit, il semble bien que Platon tende à mettre l’opinion droite du côté de la science parce que ce qui caractérise la science et l’opinion droite, c’est qu’elles ne sont ni dans les phénomènes ni dans les images, mais qu’elles sont immanentes aux âmes. De chacun des êtres, il y a cinq approches possibles : le nom, la définition, l’image, l’opinion droite et enfin ce qui est connaissable et vraiment est, c’est-à-dire la science parfaitement science. Le nom n’a rien de ferme (s’inscrivant en faux contre l’enseignement de Cratyle, Platon affirme le caractère arbitraire du signe linguistique). La définition ne l’est pas non plus dans la mesure où, comme le dit le sophiste, elle n’est faite que de noms et de verbes. L’image n’est qu’obscurité et tout homme est dans une aporie quand il s’en contente. L’opinion droite, elle, semble relever de l’esprit qui est « parent des choses en soi et qui leur est semblable », mais quelqu’un qui est raisonnable ne se hasardera jamais à poser dans la chose même les choses pensées par lui. Ainsi, pour arriver au juste et au beau, pour s’harmoniser avec eux, il faut que l’âme présente avec eux une certaine parenté. Il ne suffira donc pas au philosophe d’avoir une intelligence rapide ou une bonne mémoire qui ne le conduiraient qu’à l’opinion droite, il lui faudra une âme d’une nature bonne car si son âme est d’une nature mauvaise, il pourra seulement prétendre faire de la philosophie, il ne sera pas un vrai philosophe. N’arriveront au savoir que ceux qui seront capables de monter et descendre. Il faut « apprendre les deux à la fois, le faux ainsi que le vrai », ainsi l’on connaîtra l’essence dans sa totalité. « Il faut frotter les uns contre les autres, les noms, les définitions, les images, les points de vue » et atteindre ainsi l’intelligence de chaque chose. Mais tout homme sérieux se gardera des écrits et évitera de lancer ainsi ses pensées vers la foule. C’est pourquoi Platon donne libre cours à sa colère contre ce divulgateur des doctrines que fut Denys de Syracuse et, à la fin de la lettre oppose Dion à Denys. Dion recherchait une législation vraiment juste et bonne, et conformément au précepte socratique, il a préféré subir l’injustice que la commettre.

La conclusion est pessimiste. Dion a souffert « ce que souffre le pilote qui est bon et qui, sans ignorer la tempête qui va venir, ne peut pas ne pas être submergé par sa violence ». Il savait que ceux qui l’ont fait échouer étaient des méchants, mais il ne soupçonnait pas leur sottise, leur perversité et leur rapacité : il en est mort.

>

<

Plan de l’œuvre

  • Il convient de remarquer que le Philèbe médite au sujet de trois questions philosophiques: à savoir celles de l'indignation (mais aussi l'étonnement), de la science politique, et de la philosophie elle-même.
  • Préambule.

>

Introduction

Platon, qui se tient à Athènes depuis son retour du troisième voyage en Sicile, écrit aux parents et collègues de son amis assassiné Dion en Sicile. Au début, il les salue de son adresse habituelle eu práttein, littéralement bien faire, formule traditionnelle utilisée dans le sens de bonjour. Ceci fait allusion implicitement au rapport important dans le platonisme entre un comportement éthiquement correct et une vie satisfaisante[29]. Les destinataires non nommés de la lettre lui ont demandé son appui « par l'action et la parole » et l'ont assuré que leur orientation est la même que celle de la victime. Il prend cela pour une incitation à entrer en détail dans la position de Dion, en soulignant qu'il la connaît bien après une expérience de nombreuses années. Il l'a rencontré pour la première fois quand Dion avait l'âge « qu'a maintenant Hipparinos ». On ne sait pas, et les chercheurs en discutent, s'il s'agit ici de Hipparinos, le neveu de Dion, qui s'est désigné tyran de Syracuse, ou d'un fils de Dion, qui apparemment n'a pas eu de carrière politique[30],[31]. Le centre du programme politique de Dion est selon les indications de Platon l'exigence que les Syracusains soient « libres » et régis « par les meilleures lois ». Ils ne doivent donc pas être livrés à un tyran, mais profiter des avantages d'une constitution conçue philosophiquement[32].

<

  • I. Genèse des conceptions philosophico-politiques de Platon.

>

Préhistoire

Tout d'abord, Platon en vient à sa préhistoire personnelle. Selon ses paroles, il voulait, immédiatement après avoir atteint la majorité, entrer dans la politique de sa patrie. Les circonstances étaient cependant très défavorables à ce projet. Il n'a trouvé d'occasions favorables ni pendant la domination des Trente, un bref régime de terreur oligarchique, ni pendant l'ordre étatique démocratique rétabli à la suite. En particulier, il a été secoué par le fait que son maître honoré, Socrate a été mal traité tant dans l'Athènes oligarchique que sous son régime démocratique, et est finalement tombé victime d'une condamnation à mort prononcée arbitrairement. Il déduit de ces expériences que la direction de l'État ne devrait pas être laissée aux politiciens d'un bord ou de l'autre, mais à des philosophes. On ne pourrait attendre d'amélioration que soit si des philosophes parvenaient à des positions dominantes, soit si des puissants gouvernant déjà commençaient à philosopher[33].

<

  • II. Premier séjour à Syracuse.

>

Premier et deuxième voyage en Sicile

C'est avec cette conviction que Platon entreprend son premier voyage en Italie du sud. Les relations politiques et sociales qui y règnent lui déplaisent le plus profondément : tous les efforts des Grecs qui y vivent lui paraissent orientés vers des gains matériels à brève échéance, il n'y trouve nulle part de compréhension pour la nécessité d'une planification à long terme ou d'un ordonnancement raisonnable de l'État. À Syracuse, il recontre néanmoins à la cour du tyran Dion qui est disposé tout autrement que les autres. Dion comprend les pensées et les buts de Platon et devient un des disciples les plus attentifs que le philosophe athénien ait jamais eu. Il se décide pour un mode de vie philosophique et s'éloigne ainsi des autres courtisans. C'est ainsi que Platon met en route alors, comme il le constatera en regardant en arrière, un développement qui amènera finalement la chute de la tyrannie[34].

<

    • Avènement de Denys le Jeune et les espoirs de Dion.

>

Quand Denys le Jeune arrive au pouvoir, Dion pense que l'heure est arrivée pour un revirement. Il pense possible de convertir à la philosophie platonicienne le jeune souverain, influençable et capable d'enthousiasme, puis de réformer l'ensemble de l'État d'après des principes philosophiques. Alors, les citoyens mèneraient une vie dans le bonheur et la véracité. Pour atteindre ce but, il convainc Denys d'inviter Platon pour un deuxième séjour. Après quelque hésitation, Platon se décide à accepter la proposition, malgré ses réticences, parce qu'il considère que cela fait partie de son devoir éthique étant données les circonstances[35].

<

  • III. Deuxième séjour à Syracuse.
    • Attitude ambiguë de Denys.
    1. La fin du second séjour en Sicile.

>

À la cour de Syracuse, Platon trouve une atmosphère très tendue, parce que Dion est accusé par ses ennemis d'un manque de loyauté envers le souverain. Déjà quelques mois après l'arrivée de Platon, Dion est envoyé en exil. Le tyran est certes fortement impressionné par la personnalité du philosophe, tente de le retenir dans son entourage et d'en faire son ami, mais il n'est pas prêt à étudier sérieusement la philosophie et à s'engager dans une vie philosophique. En outre, il tente une relation d'amitié exclusive avec Platon, et entre ainsi en rivalité avec Dion, qui, en tant que véritable philosophe, est bien plus proche de l'hôte athénien. Le départ de Platon met fin à ces rapports fâcheux.

<

  • IV. Quelle doit être l’attitude du Sage en face d’un mauvais gouvernement ?
    • Conseils à Denys.

>

Dans sa lettre, Platon ajoute au rapport sur les événements relatés des considérations générales : on ne devrait pas agir en conseiller quand on ne reconnaît pas chez celui qui demande conseil une compréhension et un effort sérieux. Celui qui veut atteindre un but dans l'État devrait tout d'abord s'exercer à la maîtrise de soi dans la vie de tous les jours, rechercher un accord avec soi-même et trouver des amis et des camarades de mentalité sûrs ; ce serait la condition préalable pour des performances importantes d'homme d'État. C'est dans ce sens qu'il a conseillé alors Denys, et c'est encore son conseil au destinataire de la lettre[36].

<

  • V. Retour au récit des faits.
    • L’académie n’est pas responsable du meurtre de Dion.

>

Prise de position face à la trahison envers Dion

Après ces développements, Platon aborde un thème délicat, qu'il tient apparemment pour très important. À Athènes, Dion en exil a noué une amitié avec Callippe et son frère, et en a fait ses confidents. Comme Callippe, qui n'est pas nommé dans la lettre, a fait ultérieurement assassiner Dion, Platon attache une grande importance à souligner que l'amitié entre eux n'était que superficielle et non fondée en philosophie. Ainsi, il repousse le reproche possible que son école de philosophie, l'Académie, porte une coresponsabilité dans l'assassinat, parce que son auteur provient du milieu philosophique athénien, et qu'il est devenu traître malgré sa formation philosophique. Platon maudit avec horreur cet acte sanguinaire qui a eu un effet catastrophique sur toute la Sicile. Il a empêché la mise en œuvre du remarquable plan législatif de Dion, qui aurait procuré au pays la paix, la liberté et le bien-être[37].

<

  • VI. Conseils aux parents et amis de Dion.

>

Le programme de réforme

Ensuite, Platon présente le programme qu'il considère comme le testament de Dion pour la Sicile, et qu'il confie au cœur des destinataires de la lettre. Il faut cesser les conflits internes entre villes grecques de Sicile, pour lesquels le vainqueur se venge à chaque fois, en bannissant ou exécutant ses adversaires. On peut les éliminer si les vainqueurs se maîtrisent et obéissent à la loi. Il faut faire venir des colons forts et justes des autres colonies de Sicile, du Péloponnèse ou d'Athènes et fonder avec eux de nouvelles villes. Partout, après la fin des hostilités, il faut réviser les constitutions, et les nouvelles colonies doivent avoir des constitutions justes. Chaque ville doit convoquer une assemblée constituante, à laquelle appartiennent des experts hors partis. Ceux-ci doivent être des hommes âgés et bien considérés, dont les vies et l'arrière-plan social démontrent la capacité. Pour dix mille habitants, cinquante membres sont suffisants pour un tel comité. Si les cercles dominants se soumettent volontairement aux nouvelles lois, les partisans de courants opposés deviendront des citoyens loyaux, car il verront que l'égalité devant la loi est respectée (isonomie)[38].

<

  • VII. Nouveau retour au récit des faits.
    1. Préliminaires du troisième voyage.

>

Motivations du dernier voyage en Sicile

Platon revient au passé et sur les motivations de son dernier voyage en Sicile. Aussi bien Denys que Dion l'auraient poussé à entreprendre ce voyage, et ses amis de Tarente l'en auraient explicitement prié pour des raisons politiques. Denys lui aurait fait miroiter la réhabilitation de Dion, mais en échange de ce voyage comme condition pour cette ouverture. Lui, Platon, n'aurait pas pu exclure que le tyran ne soit pas ouvert à une étude sérieuse de la philosophie, après avoir changé d'avis. C'est pourquoi il ne peut refuser son aide.

<

    1. La leçon du dernier séjour.

>

Mais Denys se s'est montré non qualifié, il se serait imaginé à tort avoir déjà compris l'essentiel. Plus tard, le tyran aurait même écrit un livre sur la philosophie, en y présentant des enseignements d'autrui comme ses propres découvertes[39].

<

  • VIII. Intermède dogmatique.
    1. La philosophie doit être vécue et non pas consignée dans des livres.

>

Digression philosophique

Dans cette situation, Platon prend position envers la problématique de la transmission écrite des doctrines philosophiques. Cette partie de la lettre traite des principes et est donc appelée dans la recherche digression philosophique. Selon les positions de Platon, il est en principe impossible de transmettre par écrit ce qui dépend de lui — soit le noyau de sa philosophie. C'est pourquoi il n'a jamais mis par écrit ses découvertes, et il ne le fera jamais. Chacun qui écrit quelque chose à ce sujet démontre par là qu'il n'a rien compris au problème. Cette matière ne se laisse en aucune manière formuler en mots, comme les autres sujets d'enseignement. En effet l'essentiel ne peut pas être saisi par des leçons, mais seulement par une coexistence de longue durée entre le maître et son disciple. Ce n'est qu'après de nombreuses conversations dans une communauté de recherche et de vie où le sujet a été longuement discuté et exploré à fond, qu'il apparaît soudain dans l'âme du disciple la connaissance, comme une lumière allumée à partir d'une étincelle qui jaillit, et qui alors se nourrit d'elle-même. Le disciple fait sortir cette connaissance de lui seul, il ne l'emprunte pas à une communication verbale du maître. Une fixation écrite serait nuisible. Elle entraînerait faussement le lecteur soit à mépriser ce qu'il n'a pas compris, soit à susciter en lui une arrogance liée à un savoir apparent[40],[41].

<

    1. Les cinq facteurs de la connaissance.

>

Pour expliquer le problème, Platon aborde plus en détail sa théorie de la connaissance, en indiquant cinq étapes de la connaissance. La désignation répandue d'étapes de la connaissance est critiquée dans la recherche comme problématique[42]. La première étape consiste en la dénomination de l'objet de connaissance cherché, qui doit commencer par recevoir un nom ; par exemple, un cercle est désigné par le mot cercle[43]. La deuxième étape est la délimitation du concept ; le cercle est ainsi défini par le fait que tous ses points sont à égale distance du centre. L'étape mentionnée en troisième place (mais qui n'a pas à être accomplie en troisième lieu), est l'illustration par une image : l'objet est dessiné ou un modèle matériel en est confectionné. La quatrième étape est de saisir en pensée l'objet présenté, par quoi on obtient une vraie opinion à son sujet. C'est une performance que l'âme accomplit en son intérieur[44]. Ce n'est que quand ces quatre étapes sont accomplies avec succès que la connaissance réelle au sens philosophique devient possible. Elle se rapporte à l'idée platonicienne de l'objet concerné. Selon la théorie des idées platonicienne, chaque espèce d'objet de la perception sensorielle a une idée associée, un prototype intelligible (accessible uniquement par l'esprit), qui est le modèle déterminant pour tous les objets de cette catégorie. Ainsi, derrière tous les cercles que l'on peut dessiner, il y a l'idée de cercle. Alors que les cercles dessinés sont diversifiés et destructibles, il n'y a qu'une idée de cercle, qui est parfaite et existe au-delà du temps. En raison de ses propriétés, tout ce qui est saisissable présente des impuretés. C'est pourquoi toutes les assertions sur la nature des objets des sens sont entachées d'une certaine fausseté. Par exemple, un cercle visible n'est jamais tout à fait rond, mais il contient toujours une part de rectitude, soit quelque chose qui s'oppose à la nature du cercle. Seule l'idée invisible de cercle est entièrement ronde et correspond donc à la définition. Tandis que pour les quatre premières étapes de la connaissance, on n'a pas affaire à des idées, mais avec des objets isolés, le contraire de tout ce que l'on peut en dire est pertinent. Le cercle dessiné n'est pas parfaitement rond, ce que l'on perçoit beau par les sens est entaché de laideur, dans la justice mise en pratique se cache aussi quelque injustice. Ce n'est que dans la dernière étape — la conception de l'idée — qu'on atteint le vrai savoir et ainsi la sûreté. L'accès à ce point est un processus actif, pénible, que l'on ne peut pas remplacer par une lecture[45],[46],[47],[48],[49].

<

    1. L’expression verbale, obstacle à la pensée pure.
    2. Conditions morales du véritable savoir.
    3. Condamnation de l’écrit.

>

Une caractéristique essentielle de la cinquième étape de la connaissance est que l'intelligence et la mémoire sont nécessaires pour y arriver, mais elles ne suffisent pas. Le philosophe qui veut saisir les idées ne peut pas être un observateur perçant, mais intérieurement indifférent des réalités extérieures. Au contraire, il doit montrer et cultiver en lui-même une qualité qui le hisse à la hauteur de l'idée recherchée, et qui lui permet ainsi une relation avec elle. Par exemple, il faut qu'il soit personnellement juste pour pouvoir s'approcher de l'idée de justice. C'est aussi pour cela qu'aucune communication écrite ne peut mener à la reconnaissance des idées, mais seulement un travail spirituel intense, en liaison avec une pratique de vie correspondante. Aucun maître ne pourra aider un disciple peu doué ou à l'âme corrompue à avoir une vision juste, même s'il dispose lui-même de la perspicacité du mythique Lyncée[50],[51],[52].

<

  • IX. Application de ces points de vue au cas des écrits de Denys.

>

L'issue fatale

Après cette digression, Platon continue avec la description de son troisième séjour à Syracuse. Il souligne encore que Denys ne peut avoir aucune connaissance philosophique. Cela se voit à ce qu'il se serait conduit autrement sinon. Selon la présentation dans la lettre VII, Denys voulait empêcher le départ de Platon, et négociait donc avec lui apparemment une donation conditionnelle ou partiellement libre de la fortune de Dion, mais en cachette en confisquait la totalité.

<

  • X. La fin du dernier séjour à Syracuse.

>

Finalement, Platon est impliqué dans les troubles nés de l'explosion d'une rébellion de mercenaires, et il se retrouve en situation de danger pour sa vie. Sa relation à Denys est alors complètement ébranlée. Ce n'est que par l'intercession d'amis influents, avant tout d'Archytas de Tarente qu'il obtient l'autorisation de rentrer chez lui[53].

<

  • XI. Entrevue avec Dion à Olympie.

>

Après son retour, Platon rencontre en Grèce Dion, qui est alors décidé à agir militairement, et demande pour cela une aide. Mais le philosophe ne peut pas se décider à un soutien actif de ce projet, il plaide pour un essai de réconciliation. Mais a posteriori, il apporte beaucoup de compréhension pour la démarche de Dion. Il salue la bonne intention de son ami, qui veut atteindre le meilleur pour sa patrie. Finalement, Dion est amené à la chute parce qu'il n'a pas mesuré l'étendue de la méchanceté de son adversaire.

<

  • Conclusion.

>

La conséquence de son assassinat est une douleur immense en Sicile. C'est ainsi que Platon termine sa présentation dans l'espoir que le destinataire de la lettre comprendra alors mieux les motifs et les événements[54].

Question de l'authenticité et date d'écriture

Au cours de l'intense discussion sur l'authenticité qui dure depuis plus de 2000 ans, de nombreux arguments historiques et philologiques ont été présentés, mais aucun n'est considéré comme décisif. Les études de style ne donnent pas de différence importante avec le style des dialogues tardifs de Platon. Elles indiquent une proximité particulière avec le dialogue des Lois, certainement authentique, mais aussi avec le dialogue Épinomis, qui est majoritairement considéré par la recherche récente comme non authentique[55],[56]. Actuellement, la plupart des spécialistes considèrent la lettre VII de Platon comme une œuvre authentique de Platon, mais les représentants de cette opinion majoritaire ont l'habitude de mentionner l'incertitude qui subsiste largement. On n'a pas apporté de preuve définitive de l'authenticité. Comme la paternité littéraire de Platon était considérée dans l'Antiquité comme indubitable, la charge de la preuve repose sur les adversaires de l'authenticité[57],[58]. Ceux-ci forment en outre une forte minorité. Ils ont attiré l'attention sur un grand nombre d'observations et de réflexions. L'argumentation des partisans de l'authenticité est pour la plus grande part défensive ; ils conçoivent leur tâche essentiellement comme de désarmer les arguments des adversaires et de montrer qu'aucun indice de poids ne s'oppose à l'authenticité. En outre, ils doutent qu'un faussaire ou un imitateur littéraire puisse composer une œuvre aussi longue et détaillée, en présentant de façon aussi réussie les émotions de l'auteur fictif[59]. Parmi les objections des sceptiques et des adversaires de l'authenticité, certaines ont été réfutées, d'autres ont été prises au sérieux jusque dans les discussions récentes. Pour fonder l'idée que Platon pourrait ne pas être l'auteur, les idées suivantes ont été surtout proposées et discutées :

  • Il manque une preuve définitive que la lettre ait été connue avant le Ier siècle av. J.-C.. Aristote ne se réfère pas au contenu, bien que celui-ci aurait été intéressant pour lui. En particulier, dans sa Politique, il aurait eu un motif de s'en occuper. On peut en supposer qu'il ne connaissait pas la lettre. Ceci est considéré comme un indice pour une origine postérieure[60].
  • Le plan de nouvelles fondations de villes en Sicile rappelle la politique de recolonisation de Timoléon. On en tire l'hypothèse que c'est l'intervention de Timoléon en Sicile, qui n'a eu lieu qu'après la mort de Platon, qui a inspiré l'auteur de la lettre. Il s'agirait donc d'une prophétie a posteriori[61],[62].
  • L'auteur de la lettre montre un très grand intérêt à l'immense fortune privée de Dion, dont le sauvetage lui est une affaire particulière. En outre, il nomme l'acquisition de richesses en premier lieu parmi les affaires les plus importantes de la vie. Ceci contraste avec l'estime clairement moindre des biens matériels dans les travaux de Platon certainement authentiques[63],[64].
  • L'éloge de l'auteur par lui-même passe pour suspect, car il ne s'accorde pas avec la retenue de Platon par ailleurs[65],[66],[67],[68].
  • La lettre a deux buts politiques : le conseil au destinataire au vu de la situation actuelle, et la justification du comportement de Platon et de Dion dans le passé. Dans l'opinion des opposants à l'authenticité, ces deux buts sont destinés à des cercles de lecteurs différents, et ne peuvent pas être combinés sensément. Il faut donc considérer la lettre comme une fiction littéraire, et non comme un document historique[69]. — Par contre, on objecte que les partisans de Dion n'auraient pas demandé à Platon un conseil, mais un soutien politique par une prise de position en faveur de leur cause. Platon aurait alors voulu réellement les soutenir avec sa réponse, mais par un conseil philosophique, et non dans le sens souhaité par eux. Dans cette perspective, le texte a dans son contenu une unité ; il s'agit pour Platon en première ligne non pas d'une justification de son action, mais d'effectuer un changement de pensée. L'insistance majeure répandue dans la recherche pour l'aspect de justification est l'expression d'une tendance à une recherche discutable des motifs[70],[71]. La position opposée est représentée notamment par Kai Trampedach et Jürgen Villers[72],[73].
  • L'auteur de la lettre suppose qu'une force contraire du destin (Tyché) a entravé les bons plans de Platon et de Dion. La représentation d'une telle force surhumaine, qui s'oppose au moins dans bien des cas en leur voulant du mal à des personnes de bonne volonté, et leur prépare ainsi un sort tragique, et caractérisée par les opposants à l'authenticité comme incompatible avec la pensée de Platon[74],[75].
  • Il est indiqué comme preuve pour le manque d'authenticité que l'auteur cite non seulement des passages des dialogues de Platon, mais qu'il a mal compris ceux-ci dans bien des cas[76]. Richard S. Bluck argumente du contraire dans[77].
  • Dans l'opinion des opposants à l'authenticité, l'auteur de la lettre représente une philosophie politique incompatible avec celle des dialogues de Platon. Sous ce rapport, on indique l'utilisation de l'expression isonomie dans un sens positif, ce qui ne correspond pas à la compréhension de Platon[78],[79]. — Dans l'autre sens, on argumente qu'il ne s'agit pas de positions incompatibles sur le plan des principes, Platon n'aurait pas été un dogmatique rigide, et des divergences comparables se retrouvent aussi au sein de ses travaux certainement authentiques[80].
  • Dans cette lettre, une critique fondamentale est formulée sur la transmission du savoir philosophique habituelle — avant tout sur la fixation par écrit des contenus essentiels — de façon plus radicale que celle formulée dans le dialogue Phèdre. En particulier, on fait valoir comme motif important de doute envers l'authenticité, qu'il n'y a aucun d'écrit de Platon sur ce qui en dépend en philosophie selon lui, et son fondement. En outre, l'auteur de la lettre inclut l'enseignement oral également dans sa critique, et adopte ainsi une position que l'on ne retrouve nulle part dans les dialogues[81],[82],[83]. — Les tenants de la position opposée contestent une discordance de contenu entre la lettre VII et le Phèdre[84],[85].
  • Josef Derbolav mentionne que la philosophie du langage de Platon aurait atteint dans ses dialogues écrits précédemment un niveau théorique, qui n'est pas indiqué dans la critique de la transmission linguistique du savoir, dans la lettre VII. Si la lettre est authentique, il faudrait supposer une rechute derrière le niveau atteint jusqu'alors, ce qui n'est pas plausible. Derbolav en conclut que les passages les plus importants sur le plan philosophique ne peuvent pas provenir de Platon[86].
  • Dans le modèle des cinq étapes de la connaissance et dans la représentation du maniement de la philosophie avec les moyens de la connaissance, les adversaires de l'authenticité pensent pouvoir pointer une série d'inexactitudes et de contradictions avec les concepts énoncés par Platon dans les dialogues[87],[88]. — Contre cela, on rétorque que ces problèmes ne sont qu'apparents et reposent sur des incompréhensions, ou ne sont pas si graves qu'il faille en déduire un manque d'authenticité[89],[90]. Rosemary Desjardins pense même qu'on peu reconnaître un accord complet entre la lettre et les dialogues[91].

Une proposition de solution, qui n'a cependant recueilli que peu de suffrages, est que le texte dont nous disposons n'est authentique qu'en partie. On supposerait ainsi qu'une lettre de Platon authentique aurait été étendue ultérieurement par un interpolateur. Suite à une hypothèse de recherche, la majeure partie de la digression philosophique serait un ajout d'une autre main, inséré dans une lettre originale de Platon[92],[93]. Bröcker considère comme une interpolation le passage de 342a1 jusqu'à 344c1. Selon la variante de cette hypothèse proposée par Harold Tarrant, la digression philosophique n'aurait vu le jour qu'à la fin du Ier siècle av. J.-C. ou au début du Ier siècle ; Tarant propose comme auteur le savant Thrasylle de Mendès[94]. Malcolm Schofield considère un passage plus long en outre de la digression philosophique comme interpolé[95].

La date de la lettre VII peut être bien délimitée, si elle est authentique. On ne peut prendre en considération que l'intervalle entre 354 (mort de Dion) et 351 (mort d'Hipparinos)[96],[97]. En conséquence, l'écriture tombe dans les dernières années de la vie du philosophe, mort en 348/347. Si la lettre est un faux, elle devrait avoir été écrite après la mort de Platon — peut-être vers 340 ou dans les années 330[98].

Il reste une unanimité actuellement sur le fait que l'auteur de la lettre, si elle n'est pas authentique, ne pouvait être qu'un contemporain de Platon très bien informé, sans doute un philosophe de l'entourage du fondateur de l'Académie. Son motif pourrait alors être de prendre la défense de Platon contre les reproches et les soupçons qui circulaient alors[99].

Interprétation

L'auteur et son public

Beaucoup de chercheurs ont souligné qu'il s'agit d'une lettre ouverte. En ce sens, Ernst Howald désigne la lettre comme un manifeste[100]. Heinrich Weinstock l'appelle un courrier public à tout le monde de la culture d'alors[101]. Platon — dans la mesure où il est l'auteur — n'adresse pas ses considérations seulement à un groupe de politiciens de Sicile, mais aussi — et peut-être même en première ligne — à un large public en particulier athénien. Il s'agit par là d'expliquer sa position, de justifier sa conduite et d'aller à l'encontre des accusations. Il se défend contre la critique tant dans le domaine de l'activité politique que dans la philosophie. La tentative de Platon de prendre une domination tyrannique existante comme point de départ pour la concrétisation de son idéal d'État ne pouvait que faire un choc dans l'Athènes démocratique. Déjà le fait de se commettre avec un tyran le rend suspect, et son but apparemment irréaliste de faire d'un tyran un philosophe, est difficile à rendre plausible pour un public sceptique. Les critiques auxquels il fait référence dans la lettre, doutent de la pureté de ses motifs. L'échec complet de ses efforts à Syracuse lui est apparemment reproché par ses adversaires comme une défaillance[102],[103],[104].

L'espace important pris par l'histoire contemporaine et les intérêts de l'auteur dans la lettre a amené bien des chercheurs à l'hypothèse que le but indiqué de conseiller les destinataires est plutôt secondaire. On suppose plutôt que la lettre de demande d'appui sur laquelle l'auteur affirme appuyer sa réaction est plutôt une fiction littéraire. Selon cette hypothèse, la lettre VII n'est pas réellement destinée à être envoyée en Sicile, mais conçue dès le départ pour le public athénien[105]. En tous cas, pour l'appréciation de sa valeur historique, il faut considérer le caractère littéraire et publicitaire de cet ouvrage[106].

Problématique de la transmission du savoir

La digression philosophique est une source importante pour la discussion qui a donné lieu à une controverse sur l'hypothèse que le noyau de la philosophie de Platon ne se trouve pas dans les Dialogues, mais dans ce qu'on appelle la doctrine non écrite qu'il a gardée pour l'enseignement oral. On conteste la signification de l'affirmation dans la lettre, de ce qu'il n'y aurait aucun écrit de Platon sur ce qui dépend de lui en philosophie. Ainsi, s'il a écrit la lettre, il ne faut pas interpréter ses dialogues comme des exposés du plus important dans son point de vue. Les savants de l'école de Tübingen et Milan attribuent une grande importance à cette déduction. Ils voient dans ce passage de lettre une preuve de l'existence et de la signification centrale de la doctrine non écrite ou enseignement des principes[107],[108],[109]. Franco Trabattoni fait une critique de l'interprétation de la lettre VII par l'école de Tübingen et de Milan[110]. Les historiens de la philosophie de cette direction mettent en avant un passage de la lettre VII, où il est constaté que ce qui est important mais impossible à noter par écrit ne peut pas être oublié, car cela a la forme la plus courte de tous[111]. Ainsi, selon eux, seule la polarité traitée dans la doctrine non écrite entre les deux principes les plus élevés, l'Un et la Dyade indéfinie peut avoir été envisagée[112],[113].

Leo Strauss pense que Platon, dans sa lettre VII, n'a pas voulu exclure absolument la communication sous forme écrite de la doctrine touchant les plus hauts sujets. Au contraire, il donne lui-même dans ses Dialogues des allusions subtiles à son enseignement ésotérique. Celles-ci s'adressent aux rares lecteurs qu'elles pourraient aider[114].

La description de l'ouverture soudaine à la connaissance après de longs efforts est interprétée de façons différentes. Il s'agit de savoir ce dont il s'agit : l'aperception intuitive d'une réalité inaccessible par le discours rationnel — la dialectique platonicienne — ou un savoir rationnel comme fruit d'efforts méthodiques[115]. Dans une des directions d'interprétation, qui fait référence à la plainte exprimée dans la lettre VII sur la carence des moyens d'expression linguistiques — même oraux — il s'agit de quelque chose qui est indicible par principe, qui ne peut être que vécu, et non articulé[116]. Christina Schefer pense que l'indicible est une expérience d'ordre religieux non communicable, à laquelle Platon fait ici allusion, et qu'il compare à l'expérience dans les Mystères ; l'ouverture soudaine à la connaissance est une espèce d'initiation. Ceci se déduit des formulations de Platon[117]. Une autre interprétation indique que Platon aurait absolument considéré possible d'écrire sur ce thème. Mais il l'aurait rejeté en le considérant comme une voie inutile et avant tout nuisible, craignant que ce genre d'écrit ne crée chez la majorité des lecteurs que des malentendus et des illusions, que l'on ne pourrait pas corriger en l'absence de l'auteur. La limitation à la transmission orale à des auditeurs qualifiés lui aurait permis d'éviter cet inconvénient de l'écrit[118],[119],[120],[121]. Mais on objecte à cela que la critique de Platon ne concerne pas seulement la fixation écrite des énoncés philosophiques, qu'il considère commeparticulièrement problématique, mais se rapporte aussi explicitement à la parole orale. Sa vision est que l'on peut certes décrire avec des mots la réalité — la nature des objets de connaissance — mais de façon insuffisante, parce qu'elle ne peut pas être saisissable de cette manière, et qu'une certaine expérience propre soit indispensable pour une véritable compréhension. Dans le sens de la distinction en théorie de la connaissance moderne entre le savoir propositionnel (savoir que) et le savoir avec un objet direct (connaître) le savoir dont on parle ici est à caractériser comme non propositionnel. Pour Platon, tout savoir propositionnel est hypothétique. Selon cette interprétation, on peut traduire la position de Platon ainsi : tous les mots, les énoncés et même les images avec lesquels on tente de se rapprocher de la réalité sont le résultat de la tendance à se substituer soi-même à la place de la réalité recherchée et par là même de la cacher. Cependant, il y a une solution. En soi, le savoir propositionnel ne peut pas atteindre la réalité, mais une certaine fréquentation de ce savoir peut conduire le philosophe à un point où une prise de conscience se produit. Ce processus de discussion dialectique avec le savoir propositionnel insuffisant met finalement en action dans l'âme de celui qui cherche un savoir supérieur qui s'y trouvait à l'état latent. Ce genre de processus est discursif et ne peut pas être remplacé par une lecture. Si un texte écrit éveille l'impression qu'il pourrait y aboutir, il crée des illusions et est donc condamnable. La pensée discursive et son expression verbale sont certes transcendés dans le processus exigé par Platon, mais ce n'est nullement superflu, c'est même indispensable pour le processus[122],[123],[124].

Florian Finck ne considère pas les deux interprétations différentes comme irréconciliables. Il ne s'agit pas d'une opposition entre négations absolue et relative du caractère dicible, car entre ces deux extrêmes, il y a la possibilité d'une restitution imparfaite de l'objet d'étude[125]. Rafael Ferber pense aussi que l'auteur de la lettre aurait considéré la différence entre caractère dicible et indicible comme graduelle. Il pense qu'en raison du caractère saisissable de l'être — des idées et des principes en eux-mêmes — l'auteur de la lettre a pris une position sceptique. C'est pourquoi il a sous ce rapport rejeté non seulement la prétention au savoir des auteurs des écrits philosophiques, mais il n'a pas non plus émis de telle prétention pour lui-même[126].

Réception

Antiquité

Walter Burkert suppose qu'un auteur hellénistique ancien du IVe siècle av. J.-C. tardif, Néanthe de Cyzique a connu la lettre VII[127]. Mais des preuves irréfutables de connaissance de la lettre n'existent qu'à partir du Ier siècle av. J.-C. : Cicéron s'appuie dessus à plusieurs reprises[128],[129],[130].

Dans le classement des œuvres de Platon en tétralogies, apparemment introduite au Ier siècle av. J.-C., les 13 Lettres entrent dans la neuvième tétralogie. L'historien de la philosophie Diogène Laërce les comptait parmi les ouvrages éthiques. Il s'appuyait pour cela sur un écrit perdu aujourd'hui du savant Thrasylle de Mendès († 36)[131].

Pour Plutarque, qui a composé une biographie de Dion, la lettre VII est une source importante.

Le rhéteur et sophiste Aelius Aristide a composé dans les années 140 un discours dans lequel il défend la rhétorique contre la critique présentée contre Platon dans le dialogue Gorgias. Il y fait valoir aussi la lettre VII pour son argumentation[132].

Plotin († 270), un fondateur du néoplatonisme, s'appuie sur la constatation dans la lettre VII que l'essentiel en philosophie ne peut être exprimé avec des mots. Il entend par indicible l'Un absolument transcendant et indifférencié, dans lequel il voit l'origine de tout. Il place à égalité la connaissance soudaine évoquée dans la lettre avec la vision de l'Un, une expérience de la plus haute réalité surpassant la pensée[133].

Selon une source de l'Antiquité tardive, le néoplatonicien Proclus († 485), aurait tenu les lettres attribuées à Platon pour inauthentiques, en raison de la simplicité de leur style[134]. Mais cette affirmation n'est pas pertinente, parce que Proclus cite la lettre VII dans ses commentaires sur les dialogues Parménide et Timée, en la supposant authentique[135],[136].

Moyen Âge et Temps modernes débutants

Au Moyen Âge, il y avait dans l'Empire byzantin quelques exemplaires disponibles de la collection des lettres. Le plus ancien manuscrit conservé, le Codex A, date du IXe siècle[137]. Comme il n'y avait pas de traduction latine, la lettre VII est restée inconnue des savants occidentaux qui n'étaient que latinistes.

Début de la lettre VII dans la première édition, Venise, 1513 (six dernières lignes)

C'est sans doute l'humaniste et homme d'État italien Leonardo Bruni qui a sans doute établi la première traduction en latin. Il la dédicace en 1427 à Cosme de Médicis dans l'espoir que celui-ci prenne à cœur les conseils éthiques de Platon. La traduction est largement diffusée et est imprimée vers 1474 à Paris[138]. Pier Candido Decembrio, un contemporain plus jeune de Bruni, pense que les lettres ne sont pas authentiques, n'étant pas dignes de Platon. Mais l'auteur inconnu aurait été bien informé. La position de Decembrio est la première contestation de l'authenticité de la lettre VII dans les temps modernes[139].

L'humaniste Marsile Ficin compose une nouvelle traduction latine de la lettre. Il la complète avec une introduction (argumentum), et la publie en 1484 à Florence dans l'édition générale de ses traductions de Platon. Dans l'introduction, il aborde en particulier le concept de Platon de la transmission du savoir philosophique et la soudaineté de la connaissance. La première édition du texte grec paraît en septembre 1513 à Venise chez Alde l'Ancien comme partie de la première édition générale des œuvres de Platon. L'éditeur est Marcus Musurus.

Le philosophe Pierre de La Ramée (1515–1572) établit une traduction en latin des treize lettres attribuées à Platon, qui est imprimée en 1549 à Paris.

En 1697, le philologue influent Richard Bentley se prononce pour l'authenticité de toutes les lettres parvenues sous le nom de Platon. Le premier savant des temps modernes, après Decembrio, qui conteste l'authenticité de la lettre VII est Christoph Meiners. Il déclare en 1782 que toutes les 13 lettres sont inauthentiques[140].

En 1792 paraît à Königsberg la première traduction allemande de la collection des lettres. Le traducteur est Johann Georg Schlosser, qui fait réellement référence aux événements politiques contemporains après la Révolution Française. Schlosser espère que les développements de Platon contrebalanceraient les idées révolutionnaires. Dans la préface de la deuxième édition, qu'il publie en 1795, il s'attaque à Emmanuel Kant, sans toutefois le nommer. Il lui reproche d'avoir séparé la réalité métaphysique si loin de l'empirisme, qu'elle en devient en fait superflue. Kant s'élève contre cette vision pour se défendre en 1796 dans son article D'un ton haut et noble depuis peu en philosophie. Il y fait aussi une vigoureuse critique de la lettre VII qu'il a lue dans la traduction de Schlosser, et qu'il ne tient pas pour un ouvrage de Platon, comme Meiners. Le philosophe grec, par la lettre attribuée à lui à tort, serait devenu sans sa faute, le père de tout cet engouement pour la philosophie. Pour Kant, l'auteur de la lettre serait un mystagogue qui fait le beau avec sa prétendue philosophie. Kant se formalise surtout de la position élitiste de l'auteur de la lettre ; celui-ci distingue entre ses disciples et le peuple, parmi lequel il compte tous les non-initiés[141].

Époque moderne

Déroulement du débat sur l'authenticité

Au XIXe siècle prédomine la vue que Platon ne peut pas être l'auteur des lettres. Avant tout dans la recherche germanophone, l'hypothèse de la non-authenticité trouve un large consensus. Se sont exprimés en ce sens notamment Friedrich Ast (1816), Karl Friedrich Hermann (1839), Friedrich Ueberweg (1861) ainsi que Hermann Thomas Karsten (1864). Après une recherche approfondie, fortement admirée, Karsten arrive au résultat que l'ensemble de la collection des lettres a une origine commune[142],[143]. Le traducteur de Platon Friedrich Schleiermacher n'a pas repris les lettres dans sa traduction des ouvrages du philoosophe de l'Antiquité. En 1871, Friedrich Nietzsche se joint à ce jugement de Karsten[144]. Eduard Zeller rejette aussi toutes les lettres dans son manuel La philosophie des Grecs dans son développement historique, qui est réédité de nombreuses fois aux XIXe et XXe siècles. Un défenseur isolé de l'authenticité est George Grote (1865). August Böckh (1808) porte un jugement différencié ; il tient trois des lettres pour authentiques, notamment la VII[145].

Un revirement a été apporté en première ligne par l'autorité du spécialiste renommé de la philologie grecque antique et connaisseur de Platon Ulrich von Wilamowitz-Moellendorff, qui défend à partir de 1919 l'authenticité de la lettre VII, après l'avoir contestée encore en 1898[146]. L'historien de l'Antiquité influent Eduard Meyer s'est exprimé avec décision pour l'authenticité de la lettre dans son manuel souvent réédité Histoire de l'Antiquité[147]. D'autres défenseurs notables de l'authenticité ont été Max Pohlenz (1913)[148], Giorgio Pasquali (1938)[149] et Richard S. Bluck (1949)[150]. La position opposée a continué cependant à avoir des partisans, avant tout dans l'espace anglophone (Paul Shorey et Harold Cherniss, tous deux en 1933[151] ; George Boas, 1948[152]), mais aussi en Italie (Antonio Maddalena, 1948[153]) et en Allemagne (Gerhard Müller, 1949[154]).

Depuis le milieu du XXe siècle, de nombreux chercheurs se sont prononcés pour l'authenticité. On y compte des savants de l'École de Tübingen et de Milan (Hans Krämer[155], Konrad Gaiser[156], Giovanni Reale[157]), qui utilisent la lettre VII pour leur interprétation de la doctrine non écrite. D'autres auteurs encore tiennent la lettre pour authentique, notamment Helmut Berve (1957)[158], Kurt von Fritz (1966)[159], Rainer Thurnher (1975)[160], Uvo Hölscher (1975)[161], William K. Guthrie (1978)[162], Kenneth M. Sayre (1995)[163], James M. Rhodes (2003)[164], Rainer Knab (2006)[165] et Michael Erler (2007)[166]. Du côté opposé, on trouve notamment Ludwig Edelstein (1966)[167], Olof Gigon (1980)[168], Gregory Vlastos (1981)[169], Jaap Mansfeld (1989)[170], Terence Irwin (1992 et 2009)[171],[172], Michael Zahrnt (1997)[173] et Walter Burkert (2000)[174].

Un troisième groupe se refuse à juger. Ainsi, Rafael Ferber écrit que la question n'est vraiment pas résoluble objectivement, car la plupart des arguments pour l'authenticité peuvent aussi être utilisés comme arguments contre elle[175], et Kai Trampedach (1994) se voit forcé après l'évaluation de toutes les probabilités à laisser la question ouverte ; on ne peut rien démontrer, la réponse revient dans les circonstances à une affaire de goût[176]. Julia Annas s'exprime de la même manière (1999)[177]. Malcolm Schofield (2005) se range hésitant dans le camp des sceptiques[178].

Signification de la digression philosophique

Si Platon est réellement l'auteur de la lettre VII, la digression philosophique qui y est contenue est le seul endroit dans toute son œuvre où il s'exprime lui-même sur sa philosophie. Sinon, on ne peut conclure à sa conception que par les thèses des personnages de ses Dialogue, ce qui conduit souvent à des interprétations différentes et à des hypothèses spéculatives. C'est pourquoi la lettre récolte beaucoup d'attention dans la recherche sur l'histoire de la philosophie.

Ernst Cassirer s'occupe dans sa Philosophie des formes symboliques (1923) de la Digression philosophique. D'après ce Cassirer en comprend, Platon y a entrepris pour la première fois dans l'histoire de la pensée, de tenter de définir et de délimiter la valeur du langage en un sens purement méthodique. Il a reconnu un moment fondamental de toute langue, la symbolisation, « pour la première fois dans sa certitude de principe et toute sa signification ». Ce n'est que par là que le rapport de symbolisation — la représentation d'une signification donnée par un signe sensible — atteint une pertinence systématique vraiment centrale. En théorie des Idées, les choses, les objets des sens, deviennent elles-mêmes des images, dont le contenu en vérité n'est pas ce qu'elles sont immédiatement, mais ce qu'elles expriment comme un moyen. Le concept d'image, que Platon utilise dans la digression, crée « une nouvelle intermédiation spirituelle entre forme de langage et forme de connaissance ». Par là, « le contenu physico-sensible de la parole devient le porteur d'une signification idéale », qui reste au-delà des limites du langage. La parole et le mot ne peuvent jamais atteindre l'expression de l'être pur vers lequel ils tendent, parce qu'il se mêle toujours à la désignation de cet être pur une constitution aléatoire de l'objet. Ceci a pour conséquence que ce qui constitue la force propre du langage, est aussi toujours sa faiblesse intrinsèque. Cassirer constate que la limite rigoureuse posée par Platon entre le concept en soi et ses représentants langagiers a été menacée d'effacement au cours de l'histoire postérieure de la philosophie[179].

Hans-Georg Gadamer publie en 1964 sa recherche Dialectique et sophistique dans la lettre VII de Platon. Il y expose qu'il ne s'agit pas pour Platon dans sa lettre de contenus spécifiques de sa philosophie, mais d'une propédeutique ; la digression ne présente pas de théorie de la connaissance, mais le thème en est plus une théorie de l'enseignement et de l'apprentissage. Platon veut montrer qu'il ne peut y avoir aucune argumentation contraignante dans le domaine de la philosophie des idées. La connaissance de la cinquième, de la chose qui n'est reconnue que dans la cinquième étape de la connaissance, est constamment menacée, et c'est l'une des plus grandioses intuitions de Platon, que de voir que cette menace vient de la faiblesse des logos, des moyens de compréhension verbaux. Dans la lettre VII, il décrit comment malgré toute la finitude et les limitations de notre être humain, l'intuition peut néanmoins être atteinte[180].

Le rapport de tension entre politique et philosophie

Voir aussi Dion de Syracuse.


Georg Wilhelm Friedrich Hegel, dans ses leçons sur l'histoire de la philosophie, a étudié la représentation de la vie de Platon par les données biographiques de la lettre VII. Il juge que ce fut une aberration de Platon que d'avoir voulu adapter par Denys la constitution de l'État aux exigences de son idéal philosophique. La théorie ne suffit pas pour une constitution. Une constitution n'est pas l'œuvre d'un individu, mais quelque chose de divin, de spirituel, qui agit dans l'histoire et qui est si fort que la pensée d'un individu n'a pas d'importance face à cette puissance de l'esprit du monde[181].

L'échec de la tentative de faire de la politique selon des principes philosophiques, et ses raisons, sont un aspect souvent abordé dans la recherche des développements de la lettre VII. Sous ce rapport, on se demande dans quelle mesure l'image rapportée dans la lettre de la personnalité et des motifs de Dion correspond à la réalité historique. Les opinions à ce sujet divergent considérablement. Bien des spécialistes de l'Antiquité voient en Dion un idéaliste sincère et un platonicien enthousiaste, d'autres le tiennent pour un pur opportuniste. Jürgen Sprute offre une présentation des opinions contraires sur le comportement de Dion[182]. L'opinion très négative de Sprute sur les motifs de Dion contredit celle de Wolfgang Orth[183]. Karl-Wilhelm Welwei le tient pour un réformateur enthousiasmé par la philosophie[184].

Indépendamment de ces évaluations opposées, un consensus prévaut largement sur le fait que la tentative de Platon d'intervenir en politique pour la façonner était dès l'abord sans issue. Cette constatation est souvent généralisée au sens d'une contradiction fondamentale entre la Realpolitik et les idéaux philosophiques. Ainsi, Kurt von Fritz écrit en s'appuyant sur Kant, que l'implication de Platon dans la politique sicilienne démontre très clairement la corruption du libre usage de la raison qui ne ressort pas de la possession d'une puissance illimitée, mais qui est déjà liée à l'association avec la puissance politique. La lettre VII montre que Platon, à l'encontre d'une meilleure prévoyance de sa part, s'est laissé embarquer dans les intrigues à la cour du tyran par un sentiment de devoir envers son ami Dion. Platon a néanmoins apporté une contribution impérissable à l'affrontement entre juste et injuste en politique[185]. Kai Trampedach tient Dion pour un politicien non philosophe de la puissance, et se pose avec cette évaluation en contraste marqué avec von Fritz, mais au fond arrive à un bilan semblable. Il pense que la philosophie se trouve avec Platon et Dion dans une constellation politique caractérisée par l'opposition ami-ennemi, qui est étrangère à son être, et dans laquelle elle ne peut absolument pas s'affirmer : « Dans la concurrence politique ouverte pour la faveur du peuple ou du tyran, l'argumentation rationnelle est soumise à une stratégie vraiment politique, qui se sert de la tromperie, de la menace, de la diffamation, de la publicité par la pression ou par la flatterie, etc. La domination de la philosophie suppose donc [...] déjà une fin de la politique »[186]. Helmut Berve constate qu'il est impossible d'imposer par la loi à une population réfractaire un ordre sorti de la pensée philosophique et qui néglige les données réelles. L'histoire n'autoriserait que rarement la réalisation institutionnelle d'un idéal élevé par une action immédiate. La tentative d'exécution immédiate conduirait à des contradictions internes et à des catastrophes. Un idéal ne pourrait devenir politiquement efficace qu'après une diffusion progressive et une adaptation aux diverses conditions de vie[187]. Jürgen Sprute voit en Platon un philosophe incompétent en politique, qui a été troublé par son étroite amitié avec Dion et qui n'a jamais pénétré les véritables intentions de son ami. Dion n'aurait poursuivei que des intérêts personnels et oligarchiques. Une politique et une législation selon les principes platoniciens n'aurait jamais été à l'ordre du jour des acteurs politiques de Syracuse[188].

Les jugements sur le projet sicilien de Platon soulignent qu'il ne s'agissait pas pour lui de réaliser à Syracuse un État idéal, comme il l'a esquissé dans le dialogue La République. Rien ne laisse penser qu'il a jamais cru pouvoir changer Denys le Jeune en un Philosophe roi au sens du modèle de la République. Dès le début, son but était bien plus modeste : il voulait convertir le jeune tyran à un mode de pensée et de vie philosophique, et par là exercer une influence salutaire sur les relations politiques et sociétales[189].

Aspects littéraires

Du point de vue littéraire, la lettre VII est, si elle est authentique, particulièrement importante pour l'histoire de la littérature autobiographique. Il s'agit de savoir si à cette époque il existait déjà cette branche de la littérature, ou si l'on ne peut que parler d'éléments autobiographiques dans divers textes[190],[191]. Rainer Thurnher se tourne contre une surestimation de l'aspect autobiographique[192].

Beaucoup de chercheurs considèrent l'ensemble du corpus des treize lettres attribuées à Platon comme une unité littéraire, un livre de lettres avec la VII au centre. Selon Franz Dornseiff, il ne s'agit pas du tout de lettres réelles adressées aux destinataires respectifs, mais une fiction littéraire analogue aux Dialogues de Platon fantaisistes. Dornseiff comme Niklas Holzberg et Hartmut Längin utilisent pour la collection l'expression roman de lettres[193],[194],[195],[196]. Julia Annas range la lettre VII dans le genre littéraire des lettres artificielles. Elle déduit de ce caractère de l'œuvre destinée au public, que l'on ne peut en tirer aucune information fiable sur la personnalité de Platon ou son état d'esprit à l'époque de la rédaction, comme cela aurait été le cas pour une lettre privée à cœur ouvert[197].

Werner Jaeger trouve que la lettre VII est de la plus grande beauté pour le lecteur historien ; il la loue particulièrement pour l'animation qui provient de l'intérieur du texte[198],[199]. Ernst Howald trouve que le texte est de nature passionnée, et parfois impatiente, il en émane de toute la force de l'affirmation de soi la méfiance et le mépris de l'humanité. Se défendant dans de nombreuses directions, Platon écrit ici démasqué, sans déguisement littéraire. L'amertume du ton serat aussi une conséquence de l'immense sensation soulevée par les événements esquissés en Grèce. L'échec politique de Platon aurait discrédité sa théorie de l'État[200]. Du point de vue du style, la lettre ne montre pas la platitude typique des faussaires rhétoriques, mais elle est plutôt lourde et inégale. Ce seraient des marqueurs de l'écrit vivant, ce qui parlerait pour l'authenticité[201]. Selon Michael Erler, la lettre a une structure claire, et est un chef d'œuvre de rhétorique[202].

Les savants qui tiennent la lettre pour non authentique jugent bien plus négativement sa qualité littéraire. Olof Gigon écrit ainsi qu'il manque aux acteurs des traits individuels évidents, que la présentation de Denys le Jeune est marquée par les lieux communs courants sur les tyrans, une scène serait trop péniblement mélodramatique, et Dion serait décirt par les tournures les plus vulgaires et banales[203]. George Boas trouve le style de l'auteur de la lettre pour vraiment mauvais, les phrases seraient longues et lourdes, la syntaxe approximative et le ton dogmatique[204].

Éditions et traductions

Édition sans traduction

  • Jennifer Moore-Blunt (Hrsg.): Platonis epistulae. Teubner, Leipzig 1985, S. 16–43 (édition critique de référence).

Éditions avec traduction

  • Gunther Eigler (Hrsg.): Platon: Werke in acht Bänden. Bd. 5, 4. Auflage, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, Darmstadt 2005, (ISBN 3-534-19095-5), S. 366–443 (Abdruck der kritischen Ausgabe von Joseph Souilhé, 3. Auflage, Paris 1960; daneben deutsche Übersetzung von Dietrich Kurz)
  • Ernst Howald (Hrsg.): Die echten Briefe Platons. Artemis, Zürich 1951, S. 17–36, 42–49, 56–137, 175–177 (unkritische Ausgabe mit Einleitung und Übersetzung des Herausgebers)
  • Margherita Isnardi Parente, Maria Grazia Ciani (Hrsg.): Platone: Lettere. Fondazione Lorenzo Valla, Rom 2002, (ISBN 88-04-50666-0), S. 63–135, 215–256 (enthält die kritische Edition von Jennifer Moore-Blunt in einer von Isnardi Parente geringfügig bearbeiteten Fassung mit Kommentar sowie eine italienische Übersetzung von Ciani)
  • Rainer Knab (Hrsg.): Platons Siebter Brief. Einleitung, Text, Übersetzung, Kommentar. Olms, Hildesheim 2006, (ISBN 3-487-13168-4) (unkritische Edition mit Übersetzung des Herausgebers)
  • Willy Neumann, Jula Kerschensteiner (Hrsg.): Platon: Briefe. Heimeran, München 1967, S. 44–115, 185–212 (enthält eine geringfügig bearbeitete Fassung der Edition von John Burnet, Oxford 1907, mit Übersetzung und Erläuterungen der Herausgeber)

Traductions

  • Otto Apelt: Platons Briefe. In: Otto Apelt (Hrsg.): Platon: Sämtliche Dialoge, Bd. 6, Meiner, Hamburg 2004, (ISBN 3-7873-1156-4) (mit Einleitung und Erläuterungen; Nachdruck der 2., durchgesehenen Auflage, Leipzig 1921)
  • Wilhelm Wiegand: Siebenter Brief. In: Erich Loewenthal (Hrsg.): Platon: Sämtliche Werke in drei Bänden. Bd. 3, unveränderter Nachdruck der 8., durchgesehenen Auflage, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, Darmstadt 2004, (ISBN 3-534-17918-8), S. 717–758

Bibliographie

Sur les autres projets Wikimedia :

Revue

Commentaires

  • Rainer Knab (Hrsg.): Platons Siebter Brief. Einleitung, Text, Übersetzung, Kommentar. Olms, Hildesheim 2006, (ISBN 3-487-13168-4), S. 119–327
  • Brisson, Luc, « La lettre VII de Platon, une autobiographie ? » L'Invention de l'autobiographie (congrès), 1993, p. 37-46


Études

  • Andreas Graeser: Philosophische Erkenntnis und begriffliche Darstellung. Bemerkungen zum erkenntnistheoretischen Exkurs des VII. Briefs. Franz Steiner, Stuttgart 1989, (ISBN 3-515-05471-5)
  • Maria Liatsi: Die semiotische Erkenntnistheorie Platons im Siebten Brief. Eine Einführung in den sogenannten philosophischen Exkurs. Beck, München 2008, (ISBN 978-3-406-57771-0)
  • Rainer Thurnher: Der siebte Platonbrief. Versuch einer umfassenden philosophischen Interpretation. Hain, Meisenheim am Glan 1975, (ISBN 3-445-01155-9)

Liens externes

  • Siebter Brief, griechischer Text nach der Ausgabe von John Burnet, 1907
  • Siebter Brief, deutsche Übersetzung nach Wilhelm Wiegand, 1859, bearbeitet

Notes

  1. Übersichtsdarstellungen zu Platons politischer Einstellung bieten Malcolm Schofield: Plato and practical politics. In: The Cambridge History of Greek and Roman Political Thought, Cambridge 2005, S. 293–302 (zur Praxis) und Michael Erler: Platon, Basel 2007, S. 441–449 (zur Theorie).
  2. Platon, Siebter Brief 327a–b.
  3. Kai Trampedach: Platon, die Akademie und die zeitgenössische Politik, Stuttgart 1994, S. 107
  4. Jürgen Sprute: Dions syrakusanische Politik und die politischen Ideale Platons. In: Hermes 100, 1972, S. 294–313, hier: 296 f.
  5. Jürgen Sprute: Dions syrakusanische Politik und die politischen Ideale Platons. In: Hermes 100, 1972, S. 294–313, hier: S. 297 und Anm. 3
  6. Kai Trampedach: Platon, die Akademie und die zeitgenössische Politik, Stuttgart 1994, S. 109
  7. Kurt von Fritz: Platon in Sizilien und das Problem der Philosophenherrschaft, Berlin 1968, S. 65 f.
  8. Überlegungen zu diesem Hintergrund des Konflikts finden sich bei Lionel J. Sanders: Nationalistic Recommendations and Policies in the Seventh and Eighth Platonic Epistles. In: The Ancient History Bulletin 8, 1994, S. 76–85, hier: 78–85.
  9. Helmut Berve: Dion, Wiesbaden 1957, S. 27–31, 38.
  10. Jürgen Sprute: Dions syrakusanische Politik und die politischen Ideale Platons. In: Hermes 100, 1972, S. 294–313, hier: 297–299
  11. Kurt von Fritz: Platon in Sizilien und das Problem der Philosophenherrschaft, Berlin 1968, S. 68 f. Anm. 110
  12. Helmut Berve: Dion, Wiesbaden 1957, S. 33.
  13. Jürgen Sprute: Dions syrakusanische Politik und die politischen Ideale Platons. In: Hermes 100, 1972, S. 294–313, hier: 299 f.
  14. Kai Trampedach: Platon, die Akademie und die zeitgenössische Politik, Stuttgart 1994, S. 109 f.
  15. Hermann Breitenbach: Platon und Dion, Zürich 1960, S. 28 f.
  16. Helmut Berve: Dion, Wiesbaden 1957, S. 32–38.
  17. Helmut Berve: Dion, Wiesbaden 1957, S. 38–44.
  18. Helmut Berve: Dion, Wiesbaden 1957, S. 45–60.
  19. Zu den Einzelheiten siehe die gegensätzlichen Interpretationen von Kurt von Fritz: Platon in Sizilien und das Problem der Philosophenherrschaft, Berlin 1968, S. 70–107
  20. Kai Trampedach: Platon, die Akademie und die zeitgenössische Politik, Stuttgart 1994, S. 111–124.
  21. Helmut Berve: Dion, Wiesbaden 1957, S. 120–125
  22. Helmut Berve: Die Tyrannis bei den Griechen, Bd. 1, München 1967, S. 272–274 und Bd. 2, München 1967, S. 661 f.
  23. Luc Brisson: Lectures de Platon, Paris 2000, S. 16 f.
  24. Uvo Hölscher: Die Forderung der Philosophie. In: Würzburger Jahrbücher für die Altertumswissenschaft Neue Folge 1, 1975, S. 93–102, hier: 98 f.
  25. Kai Trampedach: Platon, die Akademie und die zeitgenössische Politik, Stuttgart 1994, S. 256.
  26. Lionel J. Sanders: Nationalistic Recommendations and Policies in the Seventh and Eighth Platonic Epistles. In: The Ancient History Bulletin 8, 1994, S. 76–85. Vgl. Kai Trampedach: Platon, die Akademie und die zeitgenössische Politik, Stuttgart 1994, S. 270 f.
  27. Jürgen Sprute: Dions syrakusanische Politik und die politischen Ideale Platons. In: Hermes 100, 1972, S. 294–313, hier: 299, 308 f.
  28. Helmut Berve: Dion, Wiesbaden 1957, S. 37 f.
  29. Luc Brisson: Platon. Lettres. In: Richard Goulet (Hrsg.): Dictionnaire des philosophes antiques, Bd. 5, Teil 1 (= V a), Paris 2012, S. 829–832, hier: 829.
  30. Siehe zu dieser Frage Rainer Knab (Hrsg.): Platons Siebter Brief, Hildesheim 2006, S. 123–125
  31. Eva Baer: Die historischen Angaben der Platonbriefe VII und VIII im Urteil der modernen Forschung seit Eduard Meyer, Dissertation Berlin 1957, S. 146–160, 197–200.
  32. Siebter Brief 323d–324b.
  33. Siebter Brief 324b–326b.
  34. Siebter Brief 326b–327b.
  35. Siebter Brief 327b–329b.
  36. Siebter Brief 329b–333d.
  37. Siebter Brief 333d–336b.
  38. Siebter Brief 336c–337e.
  39. Siebter Brief 337e–341b.
  40. Siebter Brief 341b–342a.
  41. Andreas Graeser: Philosophische Erkenntnis und begriffliche Darstellung, Stuttgart 1989, S. 4 f., 33.
  42. Harald Patzer: Mitteilbarkeit der Erkenntnis und Philosophenregiment im 7. Platobrief. In: Archiv für Philosophie 5/1, 1954, S. 19–36, hier: 20 f.
  43. Siehe dazu William K. C. Guthrie: A History of Greek Philosophy, Bd. 5, Cambridge 1978, S. 404.
  44. Siehe dazu William K. C. Guthrie: A History of Greek Philosophy, Bd. 5, Cambridge 1978, S. 406 f.
  45. Siebter Brief 342a–343d.
  46. Hans-Georg Gadamer: Gesammelte Werke, Bd. 6, Tübingen 1985, S. 99–108
  47. Klaus Oehler: Die Lehre vom noetischen und dianoetischen Denken bei Platon und Aristoteles, 2. Auflage, Hamburg 1985, S. 82 Anm. 1
  48. Florian Finck: Platons Begründung der Seele im absoluten Denken, Berlin 2007, S. 137–156.
  49. Gregor Schneider: Mathematischer Platonismus, München 2012, S. 103–106.
  50. Siebter Brief 343e–344d.
  51. Florian Finck: Platons Begründung der Seele im absoluten Denken, Berlin 2007, S. 157–167.
  52. Zum Vergleich des Lehrers mit Lynkeus siehe Kurt von Fritz: Schriften zur griechischen Logik, Bd. 1, Stuttgart-Bad Cannstatt 1978, S. 229–234.
  53. Siebter Brief 344d–350b.
  54. Siebter Brief 350b–352a.
  55. Gerard R. Ledger: Re-counting Plato, Oxford 1989, S. 148–150, 199.
  56. Vgl. Carl A. Huffman: Archytas of Tarentum, Cambridge 2005, S. 43.
  57. Thomas Alexander Szlezák: Platon und die Schriftlichkeit der Philosophie, Berlin 1985, S. 388 f.
  58. Frank Leslie Vatai: Intellectuals in Politics in the Greek World, London 1984, S. 28.
  59. Florian Finck: Platons Begründung der Seele im absoluten Denken, Berlin 2007, S. 123–127.
  60. Norman Gulley: The Authenticity of the Platonic Epistles. In: Pseudepigrapha I (= Entretiens sur l’Antiquité classique, Bd. 18), Vandœuvres-Genève 1971, S. 103–130, hier: 105–107, 110–112.
  61. Norman Gulley: The Authenticity of the Platonic Epistles. In: Pseudepigrapha I (= Entretiens sur l’Antiquité classique, Bd. 18), Vandœuvres-Genève 1971, S. 103–130, hier: 127 f.
  62. Ludwig Edelstein: Plato’s Seventh Letter, Leiden 1966, S. 36–39. Vgl. die Gegenargumentation von Peter Brunt: Studies in Greek History and Thought, Oxford 1993, S. 341 f.
  63. Olof Gigon: Der Brief in der griechischen Philosophie. In: Didactica Classica Gandensia 20/21, 1980, S. 117–132, hier: 122 f.
  64. Elizabeth Gwyn Caskey: Again – Plato’s Seventh Letter. In: Classical Philology 69, 1974, S. 220–227, hier: 225.
  65. Siebter Brief 341d und 345c. Siehe dazu Gerhard Müller: Platonische Studien, Heidelberg 1986, S. 161
  66. Olof Gigon: Der Brief in der griechischen Philosophie. In: Didactica Classica Gandensia 20/21, 1980, S. 117–132, hier: 120
  67. Friedrich Solmsen: Rezension von Ludwig Edelstein, Plato’s Seventh Letter. In: Gnomon 41, 1969, S. 29–34, hier: 32
  68. Bertha Stenzel: Is Plato’s Seventh Epistle Spurious? In: American Journal of Philology 74, 1953, S. 383–397, hier: 393 f.
  69. Gerhard Müller: Platonische Studien, Heidelberg 1986, S. 175.
  70. Uvo Hölscher: Die Forderung der Philosophie. In: Würzburger Jahrbücher für die Altertumswissenschaft Neue Folge 1, 1975, S. 93–102.
  71. Kurt von Fritz: Platon in Sizilien und das Problem der Philosophenherrschaft, Berlin 1968, S. 48–50.
  72. Kai Trampedach: Platon, die Akademie und die zeitgenössische Politik, Stuttgart 1994, S. 103, 259 f., 264 f.
  73. Jürgen Villers: Das Paradigma des Alphabets, Würzburg 2005, S. 163–167.
  74. Gerhard Müller: Platonische Studien, Heidelberg 1986, S. 181 f.
  75. Ludwig Edelstein: Plato’s Seventh Letter, Leiden 1966, S. 53–55.
  76. George Boas: Fact and Legend in the Biography of Plato. In: The Philosophical Review 57, 1948, S. 439–457, hier: 455 f.
  77. Richard S. Bluck: Plato’s Biography: The Seventh Letter. In: The Philosophical Review 58, 1949, S. 503–509, hier: 503–506.
  78. Norman Gulley: The Authenticity of the Platonic Epistles. In: Pseudepigrapha I (= Entretiens sur l’Antiquité classique, Bd. 18), Vandœuvres-Genève 1971, S. 103–130, hier: 112–129 (vgl. die einschlägige Diskussion S. 135–139, 142)
  79. Gregory Vlastos: Platonic Studies, 2., korrigierte Auflage, Princeton 1981, S. 202 f.
  80. Friedrich Solmsen: Rezension von Ludwig Edelstein, Plato’s Seventh Letter. In: Gnomon 41, 1969, S. 29–34, hier: 29–31.
  81. Gerhard Müller: Platonische Studien, Heidelberg 1986, S. 148 f., 155–161, 185–188
  82. Olof Gigon: Der Brief in der griechischen Philosophie. In: Didactica Classica Gandensia 20/21, 1980, S. 117–132, hier: 121, 123
  83. Ludwig Edelstein: Plato’s Seventh Letter, Leiden 1966, S. 82 f.
  84. Hermann Gundert: Platonstudien, Amsterdam 1977, S. 116 f.
  85. Kurt von Fritz: Die philosophische Stelle im siebten platonischen Brief und die Frage der ‚esoterischen’ Philosophie Platons. In: Phronesis 11, 1966, S. 117–153, hier: 120–122.
  86. Josef Derbolav: Von den Bedingungen gerechter Herrschaft, Stuttgart 1979, S. 111–125.
  87. Gerhard Müller: Platonische Studien, Heidelberg 1986, S. 149–156
  88. Ludwig Edelstein: Plato’s Seventh Letter, Leiden 1966, S. 85–108.
  89. Kurt von Fritz: Die philosophische Stelle im siebten platonischen Brief und die Frage der ‚esoterischen’ Philosophie Platons. In: Phronesis 11, 1966, S. 117–153, hier: 121–135
  90. Harald Patzer: Mitteilbarkeit der Erkenntnis und Philosophenregiment im 7. Platobrief. In: Archiv für Philosophie 5/1, 1954, S. 19–36, hier: 20–31, 36.
  91. Rosemary Desjardins: Plato and the Good, Leiden 2004, S. 203–227.
  92. Walter Bröcker: Der philosophische Exkurs in Platons siebentem Brief. In: Hermes 91, 1963, S. 416–425
  93. Walter Bröcker: Nachtrag zum philosophischen Exkurs in Platons siebentem Brief. In: Hermes 93, 1965, S. 132.
  94. Harold Tarrant: Middle Platonism and the Seventh Epistle. In: Phronesis 28, 1983, S. 75–103.
  95. Malcolm Schofield: Plato and practical politics. In: The Cambridge History of Greek and Roman Political Thought, Cambridge 2005, S. 293–302, hier: 301.
  96. Siehe zu den Datierungsansätzen Michael Erler: Platon, Basel 2007, S. 315 f.
  97. Kai Trampedach: Platon, die Akademie und die zeitgenössische Politik, Stuttgart 1994, S. 256 f.
  98. Siehe den Diskussionsbeitrag von Walter Burkert in: Pseudepigrapha I (= Entretiens sur l’Antiquité classique, Bd. 18), Vandœuvres-Genève 1971, S. 177 und Ludwig Edelstein: Plato’s Seventh Letter, Leiden 1966, S. 60–62.
  99. Gerhard J. D. Aalders: Political Thought and Political Programs in the Platonic Epistles. In: Pseudepigrapha I (= Entretiens sur l’Antiquité classique, Bd. 18), Vandœuvres-Genève 1971, S. 144–175, hier: 148 f. (vgl. den Diskussionsbeitrag von Walter Burkert S. 177).
  100. Ernst Howald (Hrsg.): Die echten Briefe Platons, Zürich 1951, S. 17.
  101. Heinrich Weinstock (Übersetzer): Platon: Die Briefe, Stuttgart 1954, S. 33.
  102. Jürgen Villers: Das Paradigma des Alphabets, Würzburg 2005, S. 163–167
  103. William K. C. Guthrie: A History of Greek Philosophy, Bd. 5, Cambridge 1978, S. 402 f.
  104. Glenn R. Morrow: Plato’s Epistles, Indianapolis/New York 1962, S. 45–63.
  105. Rainer Thurnher: Der siebte Platonbrief, Meisenheim am Glan 1975, S. 9 f.
  106. Julia Annas: Platonic Ethics, Old and New, Ithaca 1999, S. 74–77.
  107. Giovanni Reale: Zu einer neuen Interpretation Platons, 2., erweiterte Auflage, Paderborn 2000, S. 85 f., 96, 98–105
  108. Thomas Alexander Szlezák: Platon und die Schriftlichkeit der Philosophie, Berlin 1985, S. 386–405
  109. Hans Joachim Krämer: Arete bei Platon und Aristoteles, Heidelberg 1959, S. 22–27, 403 f., 463 f.
  110. Franco Trabattoni: Oralità e scrittura in Platone, Milano 1999, S. 93–125.
  111. Siebter Brief 344d–e.
  112. Konrad Gaiser: Plato’s enigmatic lecture ‚On the Good’. In: Konrad Gaiser: Gesammelte Schriften, Sankt Augustin 2004, S. 265–294, hier: 278
  113. Hans Joachim Krämer: Arete bei Platon und Aristoteles, Heidelberg 1959, S. 460. Anderer Meinung ist Mauro Tulli: Dialettica e scrittura nella VII lettera di Platone, Pisa 1989, S. 43.
  114. Siehe dazu Clemens Kauffmann: Die Hermeneutik der „dritten Dimension“ in der Platondeutung von Leo Strauss. In: Ada Neschke-Hentschke (Hrsg.): Argumenta in dialogos Platonis, Teil 2, Basel 2012, S. 285–297, hier: 292 f.
  115. William K. C. Guthrie: A History of Greek Philosophy, Bd. 5, Cambridge 1978, S. 403 f., 411 f.
  116. Diese Deutung vertreten James M. Rhodes: Eros, Wisdom, and Silence, Columbia 2003, S. 168–181 und Andreas Graeser: Philosophische Erkenntnis und begriffliche Darstellung, Stuttgart 1989, S. 4 f., 8, 33–37.
  117. Christina Schefer: Platons unsagbare Erfahrung, Basel 2001, S. 63–71.
  118. Giovanni Reale: Zu einer neuen Interpretation Platons, 2., erweiterte Auflage, Paderborn 2000, S. 106–109
  119. Rafael Ferber: Die Unwissenheit des Philosophen oder Warum hat Plato die „ungeschriebene Lehre“ nicht geschrieben?, Sankt Augustin 1991, S. 35–37
  120. Thomas Alexander Szlezák: The Acquiring of Philosophical Knowledge According to Plato’s Seventh Letter. In: Glen W. Bowersock u. a. (Hrsg.): Arktouros, Berlin 1979, S. 355–363, hier: 358–363
  121. Hans Joachim Krämer: Arete bei Platon und Aristoteles, Heidelberg 1959, S. 21–27, 464–467.
  122. Francisco J. Gonzalez: Dialectic and Dialogue, Evanston 1998, S. 252 f., 256–274
  123. Kenneth M. Sayre: Plato’s Dialogues in Light of the Seventh Letter. In: Charles L. Griswold (Hrsg.): Platonic Writings, Platonic Readings, New York/London 1988, S. 93–109, hier: 95–97, 109
  124. Eugen Dönt: Platons Spätphilosophie und die Akademie, Wien 1967, S. 23–27.
  125. Florian Finck: Platons Begründung der Seele im absoluten Denken, Berlin 2007, S. 128–137.
  126. Rafael Ferber: Die Unwissenheit des Philosophen oder Warum hat Plato die „ungeschriebene Lehre“ nicht geschrieben?, Sankt Augustin 1991, S. 33–61. Vgl. die Rezension von Thomas Alexander Szlezák in Gnomon 69, 1997, S. 404–411.
  127. Walter Burkert: Neanthes von Kyzikos über Platon. In: Museum Helveticum 57, 2000, S. 76–80.
  128. Cicero, Tusculanae disputationes 5,100
  129. De finibus bonorum et malorum 2,92
  130. Epistulae ad familiares 1,18.
  131. Diogenes Laertios 3,60 f.
  132. Aelius Aristides, An Platon über die Rhetorik 285–298.
  133. Plotin, Enneaden VI 9,4.
  134. Prolegomena zur Philosophie Platons 26, hrsg. von Leendert G. Westerink: Prolégomènes à la philosophie de Platon, Paris 1990, S. 39.
  135. Proklos, In Platonis Parmenidem 985
  136. In Platonis Timaeum I 303.
  137. Paris, Bibliothèque Nationale, Gr. 1807.
  138. Zu dieser Übersetzung und ihrer Datierung siehe James Hankins: Plato in the Italian Renaissance, 3. Auflage, Leiden 1994, S. 74–80, 384–387, 739.
  139. James Hankins: Plato in the Italian Renaissance, 3. Auflage, Leiden 1994, S. 421 und Anm. 18.
  140. Siehe dazu Margherita Isnardi Parente (Hrsg.): Platone: Lettere, Rom 2002, S. 11–13. Meiners legte seine Ergebnisse am 27. April 1782 in einem Vortrag vor, der 1783 veröffentlicht wurde (Digitalisat).
  141. Immanuel Kant: Von einem neuerdings erhobenen vornehmen Ton in der Philosophie. In: Kant’s gesammelte Schriften, Bd. 8, Berlin 1912, S. 387–406, hier: 398. Siehe hierzu und zum Streit zwischen Kant und Schlosser Rafael Ferber: Platon und Kant. In: Ada Neschke-Hentschke (Hrsg.): Argumenta in dialogos Platonis, Teil 1, Basel 2010, S. 371–390, hier: 376–384.
  142. Siehe dazu Margherita Isnardi Parente (Hrsg.): Platone: Lettere, Rom 2002, S. XIII f.
  143. Eva Baer: Die historischen Angaben der Platonbriefe VII und VIII im Urteil der modernen Forschung seit Eduard Meyer, Dissertation Berlin 1957, S. 4–6.
  144. Vorlesungsaufzeichnung in: Friedrich Nietzsche: Werke. Kritische Gesamtausgabe, Abteilung 2, Bd. 4, Berlin 1995, S. 30–32.
  145. Eva Baer: Die historischen Angaben der Platonbriefe VII und VIII im Urteil der modernen Forschung seit Eduard Meyer, Dissertation Berlin 1957, S. 4–6.
  146. Ulrich von Wilamowitz-Moellendorff: Platon. Sein Leben und seine Werke, 5. Auflage, Berlin 1959 (1. Auflage Berlin 1919), S. 510–517 und Platon. Beilagen und Textkritik, 4. Auflage, Dublin/Zürich 1969 (1. Auflage Berlin 1919), S. 281–300.
  147. Eduard Meyer: Geschichte des Altertums, Bd. 3, 2. Auflage, Stuttgart/Berlin 1915, S. 287.
  148. Max Pohlenz: Aus Platos Werdezeit, Berlin 1913, S. 113–122.
  149. Giorgio Pasquali: Le lettere di Platone, Firenze 1938, S. 47–50.
  150. Richard S. Bluck: Plato’s Biography: The Seventh Letter. In: The Philosophical Review 58, 1949, S. 503–509.
  151. Margherita Isnardi Parente (Hrsg.): Platone: Lettere, Rom 2002, S. XV und Anm. 3.
  152. George Boas: Fact and Legend in the Biography of Plato. In: The Philosophical Review 57, 1948, S. 439–457, hier: 455–457.
  153. Antonio Maddalena (Übersetzer): Platone: Lettere, Bari 1948, S. 77–346.
  154. Gerhard Müller: Die Philosophie im pseudoplatonischen 7. Brief. In: Archiv für Philosophie, Bd. 3, Heft 3, 1949, S. 251–276.
  155. Hans Joachim Krämer: Arete bei Platon und Aristoteles, Heidelberg 1959, S. 19–26, 401, 403 f. Anm. 41.
  156. Konrad Gaiser: Plato’s enigmatic lecture ‚On the Good’. In: Konrad Gaiser: Gesammelte Schriften, Sankt Augustin 2004, S. 265–294, hier: 281.
  157. Giovanni Reale: Zu einer neuen Interpretation Platons, 2., erweiterte Auflage, Paderborn 2000, S. 85.
  158. Helmut Berve: Dion, Wiesbaden 1957, S. 7 f.
  159. Kurt von Fritz: Die philosophische Stelle im siebten platonischen Brief und die Frage der ‚esoterischen’ Philosophie Platons. In: Phronesis 11, 1966, S. 117–153.
  160. Rainer Thurnher: Der siebte Platonbrief, Meisenheim am Glan 1975, S. 1–8.
  161. Uvo Hölscher: Die Forderung der Philosophie. In: Würzburger Jahrbücher für die Altertumswissenschaft Neue Folge 1, 1975, S. 93–102.
  162. William K. C. Guthrie: A History of Greek Philosophy, Bd. 5, Cambridge 1978, S. 402 Anm. 1.
  163. Kenneth M. Sayre: Plato’s Literary Garden, Notre Dame 1995, S. XVIII–XXIII.
  164. James M. Rhodes: Eros, Wisdom, and Silence, Columbia 2003, S. 119–130.
  165. Rainer Knab (Hrsg.): Platons Siebter Brief, Hildesheim 2006, S. 1–6, 50.
  166. Michael Erler: Platon, Basel 2007, S. 310.
  167. Ludwig Edelstein: Plato’s Seventh Letter, Leiden 1966, S. 166–169.
  168. Olof Gigon: Der Brief in der griechischen Philosophie. In: Didactica Classica Gandensia 20/21, 1980, S. 117–132, hier: 120–123.
  169. Gregory Vlastos: Platonic Studies, 2., korrigierte Auflage, Princeton 1981, S. 202 f.
  170. Jaap Mansfeld: Greek Philosophy in the Geschichte des Altertums. In: Elenchos 10, 1989, S. 23–60, hier: 56–59.
  171. Terence H. Irwin: Plato: The intellectual background. In: Richard Kraut (Hrsg.): The Cambridge Companion to Plato, Cambridge 1992, S. 51–89, hier: S. 78 f. Anm. 4
  172. Terence H. Irwin: The Inside Story of the Seventh Platonic Letter: A Sceptical Introduction. In: Rhizai 6/2, 2009, S. 127–160.
  173. Michael Zahrnt: Der Demos von Syrakus im Zeitalter der Dionysioi. In: Walter Eder, Karl-Joachim Hölkeskamp (Hrsg.): Volk und Verfassung im vorhellenischen Griechenland, Stuttgart 1997, S. 153–175, hier: 158 f.
  174. Walter Burkert: Neanthes von Kyzikos über Platon. In: Museum Helveticum 57, 2000, S. 76–80, hier: S. 80 Anm. 33.
  175. Rafael Ferber: Die Unwissenheit des Philosophen oder Warum hat Plato die „ungeschriebene Lehre“ nicht geschrieben?, Sankt Augustin 1991, S. 72 Anm. 79.
  176. Kai Trampedach: Platon, die Akademie und die zeitgenössische Politik, Stuttgart 1994, S. 258.
  177. Julia Annas: Platonic Ethics, Old and New, Ithaca 1999, S. 75.
  178. Malcolm Schofield: Plato and practical politics. In: The Cambridge History of Greek and Roman Political Thought, Cambridge 2005, S. 293–302, hier: 299–301.
  179. Ernst Cassirer: Philosophie der symbolischen Formen, Teil 1, 2. Auflage, Oxford 1954 (Erstveröffentlichung 1923), S. 64–66.
  180. Hans-Georg Gadamer: Dialektik und Sophistik im siebenten platonischen Brief. In: Gadamer: Gesammelte Werke, Bd. 6, Tübingen 1985, S. 90–115, hier: 95 f., 110, 114.
  181. Georg Wilhelm Friedrich Hegel: Vorlesungen über die Geschichte der Philosophie II, hrsg. von Eva Moldenhauer, Karl Markus Michel (= Werke, Bd. 19), Frankfurt 1971, S. 18 f.
  182. Jürgen Sprute: Dions syrakusanische Politik und die politischen Ideale Platons. In: Hermes 100, 1972, S. 294–313
  183. Wolfgang Orth : Der Syrakusaner Herakleides als Politiker. In: Historia 28, 1979, S. 51–64, hier: 56–58, 63 f.
  184. Karl-Wilhelm Welwei]]: Griechische Geschichte, Paderborn 2011, S. 387.
  185. Kurt von Fritz: Platon in Sizilien und das Problem der Philosophenherrschaft, Berlin 1968, S. 140, 143.
  186. Kai Trampedach: Platon, die Akademie und die zeitgenössische Politik, Stuttgart 1994, S. 266.
  187. Helmut Berve: Dion, Wiesbaden 1957, S. 141.
  188. Jürgen Sprute: Dions syrakusanische Politik und die politischen Ideale Platons. In: Hermes 100, 1972, S. 294–313.
  189. Susan Sara Monoson: Plato’s Democratic Entanglements, Princeton 2000, S. 147–153.
  190. Luc Brisson: Lectures de Platon, Paris 2000, S. 15, 22, 24
  191. Michael Erler: Philosophische Autobiographie am Beispiel des 7. Briefes Platons. In: Michael Reichel (Hrsg.): Antike Autobiographien, Köln 2005, S. 75–92, hier: 75–81.
  192. Rainer Thurnher: Der siebte Platonbrief, Meisenheim am Glan 1975, S. 14 f.
  193. Franz Dornseiff: Platons Buch ‚Briefe’. In: Hermes 69, 1934, S. 223–226
  194. Franz Dornseiff: Echtheitsfragen antik-griechischer Literatur, Berlin 1939, S. 31–36
  195. Niklas Holzberg: Der griechische Briefroman, Tübingen 1994, S. 8–13, 47 f.
  196. Hartmut Längin: Erzählkunst und Philosophie in den Platon-Briefen. In: Grazer Beiträge 22, 1998, S. 101–115.
  197. Julia Annas: Platonic Ethics, Old and New, Ithaca 1999, S. 75–77.
  198. Werner Jaeger: Paideia, Berlin 1989 (Nachdruck der Auflage von 1973 in einem Band
  199. Erstveröffentlichung des 3. Bandes 1947), S. 1147.
  200. Ernst Howald (Hrsg.): Die echten Briefe Platons, Zürich 1951, S. 17, 21.
  201. Ernst Howald: Der siebente Brief, Stuttgart 1964, S. 57.
  202. Michael Erler: Philosophische Autobiographie am Beispiel des 7. Briefes Platons. In: Michael Reichel (Hrsg.): Antike Autobiographien, Köln 2005, S. 75–92, hier: 80.
  203. Olof Gigon: Der Brief in der griechischen Philosophie. In: Didactica Classica Gandensia 20/21, 1980, S. 117–132, hier: 120.
  204. George Boas: Fact and Legend in the Biography of Plato. In: The Philosophical Review 57, 1948, S. 439–457, hier: 457.