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La Ligue des Justes et les premières associations communistes[modifier | modifier le code]

En 1834, des émigrés politiques allemands fondèrent à Paris la Ligue secrète républicaine démocratique des proscrits, qui disparu peu après 1840. Mais dès 1836, la fraction la plus radicale, formée pour l'essentiel d'ouvriers, en été sortie pour fonder une société secrète, la Ligue des justes. Influencée par le babouvisme, ils réclament l'égalité et la communauté des biens. Ses membres sont le plus souvent tailleurs ou ébénistes, deux corps de métiers où les allemands sont nombreux à Paris[1].

L'ouvrier tailleur suisse Wilhelm Weitling (1808-1871) est le principal théoricien de la Ligue des justes (Bund des Gerechten). Son livre L'Humanité telle qu'elle est et telle qu'elle devrait être, publié en 1838 à Paris, s'inspire fortement des Paroles d'un croyant de Lamennais. Il y propose un système communiste, d'inspiration religieuse, fondé sur la communauté des biens, l'organisation de la population en familles et groupes de familles, et des conseils élus pour diriger la production agricole et industrielle. Son influence est grande dans les premiers cercles communistes, car ses voyages lui permettent d'avoir des contacts en Suisse, en Allemagne et en France[2]. La Ligue des justes devient, de fait, la branche allemande de la Société des saisons d'Auguste Blanqui et d'Armand Barbès. Le 12 mai 1839, lorsque la celle-ci tente de déclencher un insurrection à Paris, les ouvriers allemands de la Ligue des justes y participent, ce qui vaudra à plusieurs de ses membres d'être emprisonnés, puis exilés[1]. Weitling lui-même est obligé de quitter la France pour la Suisse en 1841. Il y publie un journal en langue allemande, Der Hülferuf der deutschen Jugend (Le cri de détresse de la jeunesse allemande), essentiellement diffusé en France[3].

En février 1840, des ouvriers communistes allemands fondèrent à Londres l'Association légale des ouvriers allemands pour la propagation de l'instruction. Ce n'est pas en tant que telle une organisation communiste, mais le rôle déterminant qu'ils y jouent en fait un espace de propagande pour leurs idées. Elle eut un certain succès, puisqu'elle devint en 1864 une section de l'Association internationale des travailleurs, et ne disparut que lorsqu'elle fût interdite par le gouvernement britannique en 1918.[1].

En 1843, Friedrich Engels entra en contact avec la Ligue des justes.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Friedrich Engels, « Quelques mots sur l'histoire de la Ligue des communistes », 1890 (Disponible en ligne).
  2. Gaston Bordet, « Gavoille Christine : Wilhelm Weitling, 1808-1871. Un théoricien social avant l'ère du capitalisme », Cahiers Charles Fourrier, n° 1, décembre 1990 (Disponible en ligne).
  3. Boris Nicolaïevski et Otto Maenchen-Helfen, La vie de Karl Marx, , L'homme et le lutteur, Gallimard, NRF, traduit de l'allemand par Marcel Stora, 1970.