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L'Histoire de l'orangisme au Canada ....

1759-1798[modifier | modifier le code]

1799-1829[modifier | modifier le code]

L'apparition des premières loges orangistes au Canada survient moins de cinq ans après la fondation de l'Ordre loyal d'Orange (Loyal Order of Orange) en Irlande ulstérienne, le 21 septembre 1795[A 1]. Ces premières loges que l'on retrace en 1799-1800 sont le fait de militaires britanniques et ne s'enracinent pas. Elles sont succédées par des loges civiles qui s'implantent de façon permanente dans tout l'Amérique du Nord britannique (ANB) avec l'immigration irlandaise protestante. Leur nombre augmente sans cesse durant le premier tiers du XIXe siècle[A 2].

1830-1867[modifier | modifier le code]

Les loges de l'ANB, nombreuses mais éparpillées et communiquant peu entre elles, sont réunies sous une Grande loge d'Orange de l'Amérique britannique (Grand Orange Lodge of British America) à Brockville, dans le Haut-Canada (Ontario), le 1er janvier 1830 à l'initiative de Ogle Robert Gowan, qui devient d'ailleurs Grand maître adjoint (Deputy Grand Master) de l'association[A 3]. Ernest-Augustus, duc de Cumberland, à qui on avait demandé d'être Grand maître, refuse finalement ce titre et c'est Gowan qui devient le premier véritable Grand maître[A 4].

Après la dissolution des loges orangistes des îles britanniques en 1836, il est également question de dissoudre celles de l'ANB. Les lieutenants gouverneurs du Haut-Canada Francis Bond Head et George Arthur, qui y sont favorables, n'y parviennent pas. Au lendemain des insurrections de 1837-1838 dans le Bas-Canada (Québec) et le Haut-Canada, Gowan estime que les orangistes ont amplement démontré leur utilité à l'Empire et il souhaite la reconnaissance des services rendus[B 1][A 5]. En 1843, les deux chambres du Parlement du Canada-Uni adoptent un projet de loi (Secret Societies Act) pour tenter d'enrayer l'infiltration orangiste dans l'administration du gouvernement et de la justice. Le gouverneur Charles Metcalfe défère cependant la sanction de la loi au Parlement impérial à Westminster, qui choisit de la rejeter. Metcalfe donne toutefois son assentiment à une loi qui interdit les défilés orangistes (Party Procession Act)[A 6][A 7]. Les députés orangistes Henry Sherwood et George Duggan mènent l'opposition contre cette loi[A 8].

Un schisme survient au sein de mouvement orangiste en 1853, lorsque Gowan conteste la direction du mouvement à George Benjamin, qui lui avait succédé en 1846. Les deux chefs sont populaires, Gowan à titre de fondateur et premier Grand maître de l'ANB, Benjamin à titre de modéré qui a obtenu l'abrogation de la loi interdisant les défilés orangistes en août 1851[A 9]. Les partisans de Gowan l'emportent et le font élire au poste de grand maître. Les partisans de Benjamin n'acceptent pas la défaite et fondent une grande loge séparée. 106 des 563 loges en activité dans l'ANB suivent Benjamin[A 10]. Gowan démissionne en 1856 et les factions rivales font la paix sous la direction du grand maître George Lyttleton Allen, ancien secrétaire de l'ordre d'Orange[A 11].

Après sa démission, Gowan se consacre à la politique et à l'expansion du mouvement orangiste mondial. Après avoir donné une structure solide à l'orangisme dans l'ANB, c'est lui qui propose, lors d'un congrès préliminaire tenu à Belfast en 1866, la réunion annuelle d'un Grand conseil impérial d'Orange (Imperial Grand Orange Council). Le grand conseil en question est fondé dans cette même ville l'année suivante[A 12].

Le nombre de loges croît rapidement dans la plupart des provinces de l'ANB, ce qui entraîne la création de grandes loges provinciales. Après l'Ontario et le Québec, le mouvement s'organise dans les Maritimes. Une Grande loge provinciale est fondée en Nouvelle-Écosse en 1859 et une autre à l'Île-du-Prince-Édouard en 1862[A 13].

Les leaders du mouvement orangiste ne sont pas étrangers à la naissance de l'union fédérale des provinces de l'ANB, au contraire. Bien qu'initialement les orangistes de la British American League tels Gowan et John A. Macdonald semblent préférer une simple union législative à une union de type fédéral[A 14], l'idée fédérale fait tranquillement son chemin et reçoit éventuellement des appuis significatifs dans le mouvement. L'important pour les orangistes est d'abord le maintient de la monarchie britannique au Canada et la suprématie protestante à l'intérieur de l'Empire et c'est pourquoi ils s'organisent contre le mouvement annexionniste dès 1849.

En 1854, John A. Macdonald, alors procureur général du Canada-Ouest, prend en main le parti conservateur et devient co-premier ministre avec Étienne-Paschal Taché en 1856.

1867-1920[modifier | modifier le code]

En 1867, l'orangiste John A. Macdonald, devient le premier ministre de la Puissance du Canada (Dominion of Canada). Il ne sera pas le dernier. En effet trois autres orangistes parviendront à la tête de la fédération canadienne : John Abbott de 1891 à 1892[A 15], Mackenzie Bowell[B 2] de 1894 à 1896 et, beaucoup plus tard, John Diefenbaker, de 1957 à 1963.

La Grande loge provinciale de Terre-Neuve (Provincial Grand Lodge of Newfoundland) est fondée en 1870, 7 ans après l'organisation de la première loge sur le territoire qui sera annexé à la fédération canadienne en 1949[A 16]. Les loges se multiplient également dans l'Ouest canadien en suivant le développement du chemin de fer.

En plus de son expansion géographique, le mouvement orangiste se diversifie et on voit apparaître en 1869 des organisations jeunesses (Orange Young Britons) et même plus tard des jeunes loges (Junior Orange Lodges). En 1881, le mouvement orangiste se dote d'une société d'assurance, la Orange Insurance Society. En 1889, Mary Callum fonde la Ladies Orange Benevolent Association of Canada à Hamilton en Ontario[A 17]. La Grande loge d'Orange du Canada est incorporée en tant que société d'aide mutuelle (fraternal organization) le 24 avril 1890[A 18].

En 1900, le Canada surpasse l'Irlande pour le nombre de ses loges orangistes et en 1912 c'est la moitié de tous les orangistes du monde qui sont Canadians[A 19].

Au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, le Canada et Terre-Neuve comptent plus de 2000 loges[A 20]

1920-1960[modifier | modifier le code]

1960-[modifier | modifier le code]

Notes de références[modifier | modifier le code]

  1. Bégin, p. 31
  2. Bégin, p. 42
  3. Bégin, p. 48
  4. Bégin, p. 48
  5. Bégin, p. 50
  6. Hereward Senior, « Gowan, Ogle Robert », dans Dictionnaire biographique du Canada en ligne, consulté le 25 août 2010
  7. Bégin, p. 51
  8. Kealey, p. 174
  9. Kealey, p. 183-208
  10. Bégin, p. 52
  11. Bégin, p. 52
  12. Bégin, p. 53
  13. Bégin, p. 63
  14. Bégin, p. 51
  15. Bégin, p. 60
  16. Bégin, p. 62
  17. Bégin, p. 65
  18. [1], p. 28
  19. Bégin, p. 67
  20. Bégin, p. 70

Notes explicatives[modifier | modifier le code]

  1. Les orangistes sont nombreux parmi les miliciens qui s'enrôlent pour la « défense » du gouvernement colonial britannique. Gowan sera lui-même aux commandes de plusieurs bataillons dans le Haut-Canada.
  2. Grand maître de 1870 à 1878.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

En français
  • Pierre-Luc Bégin, Loyalisme et fanatisme. Petite histoire du mouvement orangiste canadien, Québec : Éditions du Québécois, 200 p. (ISBN 2923365224)
  • Hereward Senior, « Gowan, Ogle Robert », dans Dictionnaire biographique du Canada en ligne, Université Laval et University of Toronto, 2000
En anglais [2]

Monographies

  • David A. Wilson, The Orange Order in Canada, Four Courts Press, 2007, 213 p. (ISBN 1846820774) [3]
  • Charles D. Anderson, Bluebloods & Rednecks: Discord and Rebellion in the 1830s, General Store Publishing House, 1996, 263 p. (ISBN 1896182453) (aperçu)
  • Gregory S. Kealey, Workers and Canadian History, McGill-Queen's Press, 1995, 458 p. (ISBN 0773513558) (aperçu) [chapitre 6. Orangemen and the Corporation: The Politics of Class in Toronto during the Union of the Canadas, p. 163-]
  • Donald H. Akenson, The Orangeman: The Life & Times of Ogle Gowan, James Lorimer & Company, 1986, 330 p. (ISBN 088862963X) (preview)
  • R. S. Pennefather, The Orange and the Black. Documents in the History of the Orange Order. Ontario and the West, 1890-1940, Orange and Black Publications, 1984, 187 p.
  • Cecil J. Houston et William J. Smyth, The Sash Canada Wore: A Historical Geography of the Orange Order in Canada. Toronto: University of Toronto Press, 1980, 215 p. (ISBN 0802054935)
  • Leslie Howard Saunders, An Orangeman in Public Life: The Memoirs of Leslie Howard Saunders, Britannia Printers, 1980, 230 p.
  • Hereward Senior, Orangeism: The Canadian Phase, McGraw-Hill Ryerson, 1972, 107 p. (ISBN 007092998X)
  • William Perkins Bull, From the Boyne to Brampton : or, John the Orangeman at home and abroad, Toronto: Perkins Bull Foundation, 1936, 365 p. (en ligne)
  • Ogle Robert Gowan, Orangeism; Its Origin and History, Toronto : Lovell and Gibson, 354 p. (en ligne)

Articles

Conférences, communications

Thèses

  • Timothy Edgard Strauch, Walking for God and Raising Hell. The Jubilee Riots, The Orange Order and the Preservation of Protestantism in Toronto, 1875, Queen's University, Kingston, Ontario, avril 1999 (en ligne)
  • Elinor Kyte Senior, The origin and political activities of the Orange order in Newfoundland, 1863–1890 (MA thesis, Memorial University of Newfoundland, 1959).

Liens externes[modifier | modifier le code]