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Jacques Albert Verly
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Jacques Albert Verly en grande tenue de colonel des cent-gardes

Surnom « Le colonel noir » par ses officiers et « Pierre le dur » par la troupe[1].
Naissance
Kingston (Jamaïque)
Décès (à 68 ans ans)
Couzon France
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Second Empire
Arme Cavalerie
Unité Escadron des cent-gardes
Grade Colonel
Années de service 1833 – 1870
Commandement Commandant de l'escadron des cent-gardes
Conflits Campagne d'Italie (1859)
Guerre de 1870
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur
Très nombreuses distinctions étrangères
Baron d'empire.
Signature de Jacques Albert Verly

Jacques Albert Verly, qui se faisait appeler Albert Verly, né à Kingston (Jamaïque) le 5 janvier 1815 et mort à Couzon-au-Mont-d'Or France le 24 juillet 1883 est un colonel de cavalerie de l'armée française, sorti du rang, qui fut le principal commandant de l'escadron des cent-gardes pendant plus de quatorze ans, de février 1856 jusqu'à la chute du second empire en juillet 1870. De par ses fonctions de commandant de sa garde rapprochée, il était en contact quasi permanent avec Napoléon III et sa famille. Il fut fait prisonnier avec l'empereur au moment de la défaite de Sedan et fut radié de l'armée et mis à la retraite d'office pendant sa détention.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et jeunesse #[modifier | modifier le code]

La famille Verly est établie dans la région de Lille depuis le XIIe siècle et compte parmi ses membres de nombreux notables et artistes tels que Melchior Verly, qui sculpta en 1741 le buffet de l'orgue et plusieurs statues de l'Abbaye de Mondaye dont le groupe de l'assomption[2].

Son grand-père, François Joseph Verly (1727-1772), médecin à Lille, eut quatre enfants survivants dont son oncle François Verly (1760-1822), architecte de Napoléon Ier qui le nome architecte d'Anvers, et son père, Albert Ferdinand Verly (1721-1821) qui épousa Marguerite Elizabeth Lebœuf avec qui il s'installa en qualité de planteur de café à Saint-Domingue, alors colonie française. Au moment de la proclamation de l'indépendance en 1804 et 1805, les massacres et les spoliations des colons blancs les obligèrent à se réfugier à la Jamaïque. C'est donc à Kingstone, capitale de l'île, que naquirent Jacques Albert, le 5 janvier 1815, Louis François le 14 Mars 1816, puis leur sœur Albertine.

A la mort de son père en 1821, Jacques Albert, âgé de seulement six ans, fut confié à la garde de son oncle François qui résidait à Lille. Au commencement de ses études, le jeune garçon se destinait à faire carrière dans une profession libérale. Il suivit les classes du collège royal à Lille et obtint, en 1833, un baccalauréat es-lettres à l'âge de dix-huit ans. Une fois ce diplôme en poche, il changea radicalement d'objectif pour se tourner vers une carrière militaire[3].

Début de carrière militaire #[modifier | modifier le code]

Engagé le 16 novembre 1833 comme élève-cavalier à l'école de cavalerie de Saumur où il gravit tous les grades de sous-officier : brigadier en 1835, maréchal-des-logis en 1836, maréchal-des-logis chef en 1840 et adjudant en 1841. En 1843 il est nommé sous-lieutenant et quitte l'école de Saumur pour rejoindre le 6e régiment de chasseurs à cheval à Provins. Le 11 septembre 1843 il est nommé porte-étendard du régiment et promu lieutenant le 28 avril 1847. Le 30 mai 1848 il est muté au 1er escadron des guides à Lyon. Le 30 octobre 1852 il est promu capitaine au second escadron des guides[4].

L'escadron des cent-gardes[modifier | modifier le code]

L’ascension #[modifier | modifier le code]

Le 1er mai 1854, il est nommé capitaine-commandant à l'escadron des cent-gardes qui venait d'être créé par un décret impérial de Napoléon III en date du 24 mars[5]. Il était hiérarchiquement placé en troisième position derrière le lieutenant-colonel Lepic, chef de corps, et le commandant Laurans des Ondes, chef d'escadron. Le commandant des cent-gardes dépendait de l'adjudant général du Palais qui fut le général Alexandre Alban Rolin jusqu'au 11 juillet 1868, suivi du général Charles Malherbe jusqu'au 14 mai 1870 et enfin du général de Courson de la Villeneuve, de cette date jusqu'à la fin de l'empire. L'adjudant général du Palais dépendait du grand maréchal du Palais Jean Baptiste Philibert Vaillant (1790-1872) en charge de la Maison militaire de l'empereu [6].

Le lieutenant-colonel Lepic étant promu colonel au 2e régiment de chasseurs à cheval, c'est son second, Laurans des Ondes, qui prit le commandement de l'escadron à partir du 4 mars 1856. Ce dernier étant à son tour muté en qualité de lieutenant-colonel au 5e régiment de hussards le 7 janvier 1857, c'est Verly qui lui succéda à la tête de l'escadron à cette date, avec le grade de chef d'escadron. Un décret du 31 octobre 1859 ayant établi que l'escadron devait être commandé par un lieutenant-colonel, Verly reçut simultanément sa promotion à ce grade. Le même processus se répéta le 31 décembre 1864 pour l'élévation au grade de colonel[7].

Cette dernière promotion ne se fit toutefois pas sans difficultés. D'une part, le commandement de l'escadron attisait bien des convoitises du fait de son prestige et de sa proximité avec l'empereur et sa cour. D'autre part, des voix s'élevaient pour faire remarquer qu'un colonel était censé commander un régiment et pas un simple escadron, fut-il d'élite. Les principales critiques venaient de l’impératrice et de son entourage qui recommandaient à ce poste le futur général Paul de Bauffremont. Mais ces manœuvres n'entamèrent pas la bienveillance de l'empereur envers son protégé dont il confirma la future nomination dès le 15 aout 1864[8].

Gestion de l'escadron[modifier | modifier le code]

Jacques Albert Verly fit partie de l'escadron des cent-gardes du premier au dernier jour de l'existence de ce dernier. Le 27 avril 1856, alors qu'il n'est encore que commandant en second, il obtient de l'empereur l'ajout au casque d'une crinière blanche tombant sur les épaules. Arrivé à sa tête, il en fut l'organisateur et l'animateur.

Le colonel Verly était très apprécié : « M. Verly qui sortait des rangs, était un brave et excellent homme qui menait très convenablement son brillant escadron. »[9].

Entrainement et formation permanents[modifier | modifier le code]

Cavalier émérite #[modifier | modifier le code]

Du fait de son long séjour à l'école de cavalerie de Saumur, le colonel Verly avait acquis une remarquable compétence d'écuyer. Un épisode, relaté dans les journaux de l'époque, s'est déroulé au cours du dernier carrousel du second-empire, au printemps 1870. Lorsqu'à la demande de l'empereur le colonel voulut s'approcher de la tribune impériale, son cheval nommé Iroquois, effrayé par le mouvement des tentures agitées par le vent, se cabra violemment jusqu'à la verticale mais le colonel réussit à le maitriser et à conserver son assiette[10].

Il avait institué pour tous les gardes et sous-officiers un entrainement quotidien placé sous les ordres du capitaine Charles Schürr (1825-1891) écuyer qualifié de « hors-ligne ». Tous les mouvements devaient être exécutés sans utiliser les brides, la tête des chevaux étant entièrement dégagée de tous liens. Des officiers supérieurs ayant assisté à un entrainement de dix sous-officiers en présence du colonel Verly déclarèrent « ...des cavaliers exercés à manœuvrer ainsi sans bride devaient acquérir une puissance quadruple lorsqu'ils peuvent en outre se servir de la bride et du filet »[11].

Chaque année il se rendait personnellement en Normandie pour sélectionner les futurs chevaux de l'escadron dans les principaux élevages de la région. Ceux-ci, essentiellement de robe noire ou bai-brûlé, étaient considérés comme les plus beaux de toute l'armée du second-empire. Le débourrage et le dressage des chevaux de l'escadron étaient si parfaits qu'ils prenaient une grande valeur lorsqu'ils étaient revendus. Le célèbre Iroquois cité plus haut, acheté 1 800 francs fut vendu à sa réforme 6 000 francs à un maquignon qui le revendit 12 000 francs à une princesse pour ses promenades[12].


Lien insulte

Henri Choppin, Souvenirs d'un capitaine de cavalerie : 1851-1881 : capitaine Henri Choppin, Paris, Berger Levrault, (lire en ligne)

Proximité impériale[modifier | modifier le code]

Ses fonctions le maintenant en permanence dans l'entourage immédiat de l'empereur, de l'impératrice et du prince impérial, il s'en suivit des relations avec la famille impériale, la cour et les visiteurs étrangers, beaucoup plus étroites que ce qu'elles auraient dû être du fait du grade et de la position relativement modestes de Jacques Albert Verly. A titre d'exemple, le colonel Verly et son épouse ont systématiquement fait partie des invités de l'empereur aux dîners de la Saint-Sylvestre au palais des Tuileries à partir de 1862 ?.

Albert, le fils ainé du colonel, était un ami d'enfance et un compagnon de jeu du prince impérial Louis-Napoléon né seulement quelques mois avant lui. Celui-ci, qui l'appelait « le petit Verly », lui avait offert un poney gris du nom de Souris qui, abrité dans les écuries de l'escadron, en était devenu en outre la mascotte[13].

Campagne d'Italie[modifier | modifier le code]

À son départ pour la campagne d'Italie le , l'empereur se fit accompagner de la totalité de sa Maison militaire et de l'escadron, fort à l'époque de deux cent huit hommes[14]. Au cours de la bataille de Solférino, le 24 juin 1859, il se rendit vers midi sur un escarpement au centre de la ligne de bataille. Sa présence, particulièrement voyante du fait de son entourage de cent-gardes, attira sur lui les tirs de l'artillerie autrichienne[15]. Une balle ricocha sur la cuirasse d'Albert Verly, alors commandant, placé quelques pas derrière Napoléon III, le blessant sur la face interne de l'avant-bras droit, et vint s'aplatir sur la cuirasse du capitaine placé à ses côtés[16].

Défaite de Sedan et fin de vie[modifier | modifier le code]

Napoléon III remettant son épée à Guillaume Ier.

Fait prisonnier avec l'empereur le 2 septembre 1870 à Sedan,

Le 24 décembre 1870, le Gouvernement de la Défense nationale qui avait précédemment supprimé l'escadron décrète : « La mise à la retraite d'office du colonel Verly, commandant les Cent-Gardes pour prendre date du 12 octobre précdent », acte en contravention avec les dispositions légales puisqu'à la date de ce décret il était encore prisonnier de guerre.

Alors qu'il était encore détenu à l'étranger survint un épisode tragi-comique dans la propriété ou résidait sa famille: Au lendemain de la

Verly2

Revenu à la vie civile il se consacra à sa famille et à l'éducation de ses enfants jusqu'à son décès survenu le 24 juilet 1883 à son domicile parisien du 17e arrondissement[17] et a été inhumé dans le caveau familial du cimetière de Couzon-au-Mont-d'Or.

Correspondances #[modifier | modifier le code]

Le colonel Verly ne rédigea pas ses mémoires de son vivant. Toutefois son fils Albert publia, dans les trois tomes des Souvenirs du second empire, de nombreux extraits des lettres qu'il adressait à son épouse pour lui relater les évènements dont il était témoin. Ces correspondances apportent en particulier de nombreux détails sur l'environnement et le comportement de l'empereur au moment de la défaite de Sedan.

Vie privée #[modifier | modifier le code]

Jacques Albert a épousé le 10 octobre 1855 à Lyon Élisabeth Marie Stéphanie Goiran, fille du maire du 1er arrondissement de Lyon Barthélémy Philippe Goiran (1790-1863), née le 24 février 1835 à Lyon et décédée le 19 novembre 1917 à Couzon-au-Mont-d'Or. Ses témoins étaient rien moins que le maréchal de Castellane et Claude-Marius Vaïsse, sénateur et préfet du Rhône. De cette union est née deux enfants :

  • Barthélémy Albert (dit Albert), né le 6 septembre 1856 à Couzon-au-Mont-d'Or. Écrivain et journaliste il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur le second empire et sur l'escadron des cent-gardes. Après le décès de son père, il reprit son titre de baron et assura la présidence de l'association des cent-gardes. À ce titre il présida avec son épouse les banquets des anciens cent-gardes pendant une trentaine d'années.
  • Jeanne Élisabeth Marie, née le 18 aout 1863 à Couzon-au-Mont-d'Or et décédée le 11 novembre 1952 à Villeurbanne.

Ce mariage, incontestablement sentimental comme en témoignent les nombreuses lettres écrites par Abert à son épouse et publiées ultérieurement par leur fils, n'en est pas moins financièrement intéressant car Marie (son prénom usuel) est largement dotée : une rente annuelle de 5 000 francs et 15 000 francs sous forme de bijoux et d'argenterie. La fortune du couple sera estimée à 250 000 francs. Sur l'autorisation accordée le 25 septembre 1855 par Jean-Baptiste Philibert Vaillant, ministre de la Guerre figure l'annotation suivante : « Tout en faisant observer que la dot ne repose sur aucune garantie légale, on croit pouvoir passer outre, en présence des avis exprimés par M. le Lieutenant-colonel Lepic[N 1] et par M. le général Rolin et proposer au Ministre d'accorder à l'officier désigné ci-contre l'autorisation qu'il sollicite[N 2]. »

[18]

Honneurs et distinctions #[modifier | modifier le code]

Le colonel baron Verly arborant ses principales décorations
Félix Régamey (1894)

Distinctions françaises[modifier | modifier le code]

  • Baron d'empire en 1867

Légion d'honneur[19].

  • Chevalier le 15 septembre 1854
  • Officier le 27 octobre 1861
  • Commandeur le 24 décembre 1869

Distinctions étrangères[modifier | modifier le code]

Du fait de ses fonctions, le colonel Verly était amené à côtoyer les chefs d'état et hauts dignitaires étrangers dans les réceptions officielles. Il était généralement très apprécié de ceux-ci, ce qui lui valut de recevoir, outre dix décorations au grade de chevalier, les distinctions suivantes :

Au grade d'officier
Au grade de commandeur
Au grade de grand officier

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Commandant l'escadron des cent-gardes à l'époque.
  2. Adjudant général du Palais dont dépendait l'escadron des cente-gardes.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Verly 1896, p. 75
  2. « Verly Melchior (sculpteur) », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
  3. Verly 1894, p. 114-116
  4. Verly 1894, p. 116-117
  5. Décret du 24 mars 1854 publié in Le moniteur de l'armée du 16 juin 1854
  6. Conegliano 1897, p. 39-47
  7. Verly 1894, p. 114-116
  8. Verly 1896, p. 68-73
  9. Conegliano 1897, p. 344
  10. Verly 1894, p. 63-65
  11. Comte Savary de Lancosme-Brêves, Seconde Réponse à M. le Baron Azémar, Paris, Librairie militaire J. Dumaine, (lire en ligne), p. 53
  12. AMI N°40 1983, p. 82
  13. AMI N°40 1983, p. 82
  14. (Albert Verly 1894, p. 105).
  15. Madame Henri Carette, Souvenirs intimes de la Cour des Tuileries T3, P. Ollendorff, Paris 1891, p. 118 lire en ligne.
  16. Isidore Mullois, Histoire de la Guerre d'Italie, Bibliothèque de tout le monde, Paris, 1862 p. 69.
  17. Acte de décès Lire en ligne page 22
  18. Thuard 1894, p. 1305
  19. Base Léonore

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Albert Verly, Souvenirs du second empire : L'escadron des cent-gardes, t. 1, Paris, Paul Ollendorff,
    Illustrations en couleur et en noir de Félix Régamey
  • Albert Verly, Souvenirs du second empire : De Notre-Dame au Zululand, t. 2, Paris, Paul Ollendorff, (lire en ligne)
  • Charles Adrien Gustave Conegliano, Le second Empire : La Maison de l'empereur, Pris, Calman Lévy,
  • Albert Verly, Souvenirs du second empire : Les étapes douloureuses de l'Empereur, de Metz à Sedan, t. 3, Paris, H. Daragon,
  • Pierre Wolfs, « Les cent-gardes », AMI, no 40,‎ , p. 80-85
  • Claude Kirsche, « L'escadron des Cent-Gardes », Tradition, no 37,‎ , p. 4-8
  • Jean Tulard, Dictionnaire du Second Empire, Fayard, coll. « Divers Histoire », , 1347 p. (ISBN 978-2213592817), « Verly », p. 1305
  • Eric Blanchegorge, Nathalie Baudouin et Michel Baudoin, Cent-gardes pour un empereur : L'escadron d'élite de Napoléon III, Compiègne, Association des Amis des musées Antoine Vivenel et de la Figurine historique, coll. « Histoire et Documents », , 338 p. (ISBN 2951157983, lire en ligne)
    Édité pour l'exposition sur ce thème en l'église Saint-Pierre-des-Minimes de Compiègne, du 6 mars au 2 mai 2004

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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