Utilisateur:Jean-no/Chronologie du graffiti

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  • VIIe siècle avant notre ère : des graffitis de cette époque prouvent que des mercenaires grecs ont servi en Égypte
  • 79 : la ville de Pompei est recouverte des cendres du Vésuve, ce qui conservera de nombreuses peintures mais aussi des centaines de graffitis.
  • XVIIIe siècle : les voleurs et les mendiants gravent ou dessinent sur les portes des maisons des indications codées, qui indiquent à celui qui peut les déchiffrer ce qu'il trouvera dans la maison : personne seule, femme facile, sans intérêt, etc. Le premier recueil de ces signes date du XIXe siècle, en Allemagne. Cette pratique perdure.
  • de 1780 à 1787 : Restif de la Bretonne écrit des épisodes de sa vie sur les parapets des ponts de l'Île Saint-Louis.
  • 1808 : Bonaparte ordonne la destruction de la Tour du Temple, qui avait servi de prison à la famille royale. On y relève un graffiti de Marie-Thérèse de France : «  Marie-Thérèse-Charlotte est la plus malheureuse personne du monde. Elle ne peut obtenir de savoir des nouvelles de sa mère, pas même d'être réunie à elle quoiqu'elle l'ait demandé mille fois. Vive ma bonne mère que j'aime bien et dont je ne peux savoir des nouvelles. Ô Mon dieu, pardonnez à ceux qui ont fait mourir mes parents. Ô mon père, veillez sur moi du haut du Ciel. Ô mon Dieu, pardonnez à ceux qui ont fait souffrir mes parents.  »
  • 14 juillet 1941 : depuis Londres, l'ancien ministre belge Victor de Laveleye lance la « campagne des V » en demandant depuis Londres à ses compatriotes de graffiter des "V" partout où ils le peuvent. V pour "victoire" mais aussi pour Vrijheid ("liberté"). Le succès dépasse de loin les frontières de la belgique et des petits "V" sont gravés, peints ou dessinés dans toute l'Europe. Le principe sera repris après-guerre, dans l'Espagne de Franco, où l'on pourra lire des "P", pour "protester". Voir aussi : V pour Vendetta.
  • 1944 : après le débarquement, alors que les troupes alliées progressaient, avec difficultés, vers Paris, et avaient la surprise d'avoir été précédés par un soldat Kilroy, qui écrivait aux endroits les plus inaccessibles et les plus dangereux, « Kilroy was here » (Kilroy était là). Très vite, "Kilroy" est devenu un nom collectif et mythique, des dizaines de soldats se sont mis à signer pour lui.
  • 1960 : sortie du livre « Graffiti », par le photographe Brassaï, éd. Le Temps.
  • 1963 : Gerard Zlotykamien commence à peindre dans les rues ses « éphémères », des silhouettes inspirées par les ombres laissées sur les murs par la population d'Hiroshima après l'explosion de la bombe atomique. Zlotykamien cesse les éphémères en 2003.
  • Fin des années 1960 : les premiers tags, signés Cornbread et Cool Earl, apparaissent à Philadelphie.
  • 1969 et années suivantes : début du graffiti à New York, avec Taki 183, Frank 207, Phase 2, Barbara 62 et Eva 62, Stay high 169, Joe 136, Julio 204 et des dizaines d'autres.
  • 21 juillet 1971 : interview de Taki 183 dans le New York Times
  • 1972 : première exposition d'art consacrée aux graffiti-artistes, à la Razor Gallery de New York. Les artistes sélectionnés par le sociologue Hugo Martinez et les United Graffiti Artists étaient Phase 2, Mico, Coco 144, Pistol, Flint 707, Bama, Snake et Stitch 1
  • 1972 : John Lindsay, maire de New York, déclare la guerre au graffiti, mais des graffiteurs de l'époque se rappellent que, malgré tout, les trains peints sous le mandat de ce maire parcouraient la ville pendant des années.
  • mars 1973 : dans le New York Magazine, un article de Richard Goldstein intitulé The Graffiti hit parade évoque le potentiel artistique du graffiti.
  • 1974 : Avec des auteurs tels que Tracy 168, Cliff 159 ou Blade, les graffitis new yorkais se compliquent et gagnent des décors, des fonds, des personnages. Les premiers wagons intégralement peints commencent à se montrer.
  • 1974 : Un homme qui se dit artiste peint à la bombe « Kill lies all » sur le Guernica de Pablo Picasso, au Museum of Modern Art de New York et afin de protester contre le massacre de My Lai. L'artiste, un iranien nommé Tony Shafrazi, qui a affirmé que son action n'était pas du vandalisme mais une complétion du tableau, deviendra plus tard un important marchand d'Art Américain, qui représentera d'ailleurs plusieurs artistes liés au graffiti : Keith Haring, Jean-Michel Basquiat ou encore Kenny Sharf.
  • 1975-1977 : on s'accorde en général à considérer ces deux années comme les plus prolifiques de l'histoire en termes de graffiti dans le métro de New York : les divers principes créatifs étaient arrivés à maturité, le nombre de graffiteurs ne cessait d'augmenter, mais la réponse de la Metropolitan Transportation Authority était bien trop molle pour endiguer le phénomène.
  • 1976 : Jean Baudrillard publie un essai consacré au graffiti, Kool-Killer ou l’insurrection par les signes (in: L'échange symbolique ou la mort, Gallimard)
  • 1981 : ouverture à New York des galeries Fashion Moda (3e avenue, dans le Bronx) et Fun Gallery (East Village), toutes deux consacrées à la promotion d'artistes issus du graffiti.
  • 28 octobre 1981 : premier article consacré au graffiti new-yorkais dans la presse française. L'article « American Graffiti : Tag » est signé Pascaline Cuvelier.
  • 1982 : sortie du film « Wild Style » (Charlie Ahearn), qui met en scène Lee Quinones et Lady Pink
  • 1982 : la première exposition de Keith Haring a lieu, à la galerie Tony Shafrazi
  • 1982 : Bando importe le graffiti new-yorkais à Paris avec Asphalt, Spirit, Blitz. Cette primeur peut être disputée avec Epsylon Point, un peintre original, street-artist avant la lettre et n'ayant jamais eu peur de mélanger les techniques et les cultures : pochoiriste, graffiteur "new-yorkais", peintre plus traditionnel, etc.
  • 1983 : débuts à Paris de Saho, Skki, Lokiss, Scipion, TDK, Doc. Les premiers groupes sont le Bomb Squad 2, les Paris City Painters, le Bad Boys Crew. La plupart des premiers graffiteurs sont des bourgeois parisiens, le mouvement mettra des années avant d'atteindre les cités[1]
  • printemps 1983 : Blitz, Asphalt et Spirit peignent un métro parisien. C'est une première. Le second sera peint par Blitz, Asphalt et Saho.[2]
  • 1983 : sortie du documentaire « Style Wars » (Henry Chalfant/Tony Silver), où apparaissent des graffiti-artists tels que Seen, Dondi White, Kaze 2, Daze, Iz the Wiz, etc.
  • 1983, ouverture de la galerie de Sidney Janis (57ème rue, New York), consacrée au graffiti. Sidney Janis, né en 1896 et décédé en 1989, était un collectionneur d'art "primitif" américain depuis le début des années 1940.
  • 1984 : sortie du livre « Subway Art », par Henry Chalfant et Martha Cooper. Ce sera la bible des amateurs de graffiti "new-yorkais"
  • 1984 : La RATP embauche le graffiti-artist Futura 2000 pour sa campagne "Ticket chic, ticket choc" (des affiches détournées à la bombe)
  • 1984 : La galerie Tony Shafrazi expose Kenny Scharf.
  • 1984 : l'exposition Arte de Frontiera - NY Graffiti, organisée par la galerie d'Art Moderne de Bologne (et qui voyagera à Milan) propose au public européen une sélection d'artistes "post-graffiti" : Basquiat, Haring, Quinones, Lady Pink, Zephyr, Daze, Rammelzee, A-One, etc.
  • 1984 : On commence à parler de Post-Graffiti, et c'est le titre d'une exposition à la galerie de Sidney Janis.
  • 1984 : Les Frères Ripoulin exposent à la Galerie du Jour/Agnès B.
  • 1985 : Les Frères Ripoulin exposent à la Galerie Tony Shafrazi, à New York. C'est un premier lien véritable entre Paris et New York.
  • 1985 : sortie du livre de D. Riout, D.Gurdjian, J.-P. Leroux, « Le livre du graffiti » aux éditions Alternatives
  • 14 janvier 1986 : première interview de graffiti-artists « hip hop » français, par Le Matin : Lokiss, Scipion, Saho, Skki et Jacki.
  • 1987 : ouverture du musée du graffiti ancien à Verneuil-en-Halatte (Oise)
  • 1987 : sortie du livre « Spraycan Art », par Henri Chalfant et James Prigoff. Ce livre est important car il est le premier à montrer que le graffiti existe hors de New York, il traite d'autres villes américaines mais aussi de Paris, Barcelone, Amsterdam, Londres,...
  • 1988 : c'est, selon le sociologue Alain Vulbeau, l'année où les "tags" sont devenus insuportables pour la population parisienne : les articles des journaux n'en parlent en effet plus de manière bienveillante, dans l'opinion publique le vandalisme urbain a pris le pas sur l'art de rue.
  • 1989 : le dernier wagon graffité est mis au garage par la Metropolitan Transportation Authority à New York, achevant avec succès une campagne de 5 ans destinée à éradiquer le graffiti dans le métro de la ville. Cette campagne a coûté environ 250 millions de dollars.
  • 24 juin 1991 : à Mougins, Ghislaine Maréchal est assassinée. Sur sa porte, avec son sang, est écrit "Omar m'a tuer". C'est le début de l'affaire Omar Raddad.
  • 12 janvier 1992, la station de métro Louvre-Rivoli est vandalisée. L'image de copies de statues antiques taguées fera le tour du monde et choquera beaucoup l'opinion publique.
  • 18 janvier 1992, le Figaro magazine titre Tags : ras-le-bol et pointe du doigt la bienveillance de Jack Lang à l'égard du graffiti.
  • 25 février 1992 : lors d'un point presse, Jacques Chirac, maire de Paris, propose de réglementer la vente des bombes de peinture.
  • 1996 : la société Keep America Beautiful, Inc. et la compagnie Sherwin-Williams (fabriquant des bombes de peinture Krylon, légendaires dans le monde du graffiti) lancent un programme anti-graffiti : Graffiti Hurts (le graffiti fait mal).
  • 2001 : ouverture à Paris de la galerie Speerstra, dédiée au graffiti. Willem Speerstra vendait et exposait du graffiti depuis 1990 avant de s'être décidé à ouvrir un espace à son nom.
  • 2003 : la SNCF attaque en justice les magazines Graff'it, Graff Bombz et Mix Gril, qu'elle accuse d'encourager le graffiti sur les trains en en publiant des photographies. Déboutée en première instance, la SNCF a fait appel.
  • 2004 : dans la nuit du 9 au 10 avril, Mickaël Cohen, 19 ans, se noie dans la Marne en tentant d'échapper à la police qui l'avait pris en flagrant délit de peindre sur des murs anti-bruit de l'Autoroute A4 vers le pont de Charenton, au niveau de Maisons-Alfort. Les policiers avaient reçu l'ordre de ne pas plonger afin d'éviter d'être comme lui victimes d'hydrocution.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. cf. interview de Blitz dans Technikart #104, du sous-sol au musée
  2. Technikart #104