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Histoire[modifier | modifier le code]

1582-1625 : Premiers établissements académiques à Dorpat[modifier | modifier le code]

Portrait d'Étienne Báthory, Roi de Pologne et Grand-Duc de Lituanie.

Au Moyen-âge, Tartu, alors connue sous le nom de Dorpat, est une ville commerçante prospère, dominée par les allemands depuis les Croisades baltes du début du XIIIe siècle. Entre-temps devenue protestante suite à la réforme des années 1520-1530, Dorpat et sa région attirent les convoitises des différentes puissances environnantes, notamment la Russie, la Suède et la Pologne-Lituanie, ce qui fini par déclencher la Guerre de Livonie. Au sortir de la guerre en 1582, Dorpat et toute la région environnante (appelée Livonie) sont contrôlées par l'Union de Pologne-Lituanie, un pays profondément catholique.

Dorpat devient alors un centre important en vue du projet de re-conversion au catholicisme de l'Europe du Nord, enclenché par le Roi de Pologne Étienne Báthory, avec le soutien du Pape. Pour se faire, Báthory compte essentiellement sur des groupes de prêtres jésuites venus d'Allemagne et d'Autriche. Theodor Havkenscheid, Thomas Busaeus, Valentin Hengelius et Johannes Ambrosius Völcker, arrivés en mars 1583, ouvrent un lycée en plein coeur de Dorpat le 18 avril de la même année. Il est alors situé dans l'ancien monastère cistercien de l'église Sainte-Catherine (disparu depuis).

Portrait d'Antonio Possevino, fondateur du séminaire des traducteurs de Dorpat.

Fréquenté par une trentaine d'étudiants (essentiellement polonais) lors des deux premières années d'existence, le lycée est finalement complété par un séminaire/collège (en latin Collegium Dorpatense) pour former des traducteurs en 1585. La création du séminaire est alors motivée par le prêtre jésuite et diplomate italien Antonio Possevino, arrivé à Dorpat à partir de l'été 1585. Il permet alors de diffuser la parole des prêtres jésuites dans les différentes langues autochtones de cette région d'Europe : estonien, russe, biélorusse, letton, suédois et finnois.[1] Il permet également de répandre les arts et la littérature catholique en Estonien : documents pour le catéchisme, musiques, chants... Un millier de jeunes autochtones, notamment Estoniens, sont alors convertis au catholicisme, et ce malgré l'omniprésence du paganisme dans les campagnes et l'hostilité des prêtres allemands protestants. Le lycée compte environ 70 étudiants (dont quelques Estoniens) à la fin des années 1590.

Le début de la guerre contre la suède en 1600 qui ravage la ville interrompt le processus de contre-réforme. Les jésuites reviennent à Dorpat en 1603 et découvrent le lycée et la ville détruites par les invasions et par l'épidémie de peste. Repartis de rien, ils réouvrent le lycée en 1611 avec seulement 20 étudiants, tous enfants de soldats polonais.[2] Une fois la guerre définitivement terminée, le Royaume de Suède, un pays protestant luthérien, prend possession de Dorpat et de toute la Livonie.

1626-1631 : Dorpat devient une ville de Suède[modifier | modifier le code]

Développement territorial du Royaume de Suède (haut) et carte détaillée de la province de Livonie (bas).

Depuis 1625, la ville de Dorpat est totalement sous contrôle suédois. En vertu du Traité d'Altmark du 25 septembre 1629, le territoire anciennement polonais de Livonie devient officiellement la Livonie suédoise, une province composant le tentaculaire Empire suédois, une des plus grandes puissances d'Europe de l'époque, qui grâce à ses positions, domine les principales côtes de la mer Baltique. En arrivant sur place en 1629, le nouveau gouverneur-général de Livonie Johan Skytte, ancien précepteur du Roi Gustave II Adolphe, est affolé par l’état de cette province ravagée par 70 ans de guerres et fonctionnant encore sous un régime féodal, qu'il juge comme étant de la "pure barbarie". Le paganisme est alors encore très présent dans les campagnes chez les paysans Estoniens, réduit au servage par l'aristocratie allemande.

Le roi de Suède Gustave II Adolphe (haut), et Johan Skytte (bas), fondateurs de l'université.

La noblesse terrienne allemande défend ses intérêts de classe avec un fort esprit corporatiste auprès de la couronne. Cette dernière lui accorde néanmoins un statut juridique privilégié (Ritterschaft, littéralement "chevalerie" en allemand); les affaires courantes sont désormais gérées par des conseillers territoriaux (Landräte) choisis parmi les barons allemands. Les représentants forment une assemblée régionale qui se réunit tous les trois ans à Riga. Les pouvoirs du gouverneur suédois Johan Skytte sont essentiellement fiscaux et militaires. Les lois suédoises n'ont pas cours au grand dam de la couronne.

Les villes, d’importance capitale pour renforcer le contrôle du gouvernement, sont toujours dominées par les commerçants allemands. Riga, ville prospère peuplée de 30 000 habitants, est alors une des plus grandes villes du Royaume suédois. A la manière des propriétaires terriens, les bourgeois, allemands eux aussi, continuent de défendre les privilèges que leur octroyaient d’anciennes chartes. Reval (Tallinn) est dans une situation similaire. L'ambition de Skytte est marquée par la volonté de calquer à terme, l'administration, le système scolaire et le système judiciaire sur celui de la Suède métropolitaine, ou les paysans sont libres, et de veiller à ce que l’ordre ecclésiastique soit conforme aux principes du protestantisme luthérien. Le régime suédois tente d'organiser cette province sous la forme d'un contre-pouvoir à la noblesse allemande locale.

Plutôt que Riga ou Reval, dominée par une puissante bourgeoisie allemande dont il est difficile de se défaire, Johan Skytte, avec le soutien du Roi, choisit Dorpat comme centre intellectuel et judiciaire de la province.[3] Un lycée luthérien (Gymnasium Dorpatense) ouvre en 1630 dans les bâtiments de l'ancien lycée jésuite. L'enseignement est alors en latin. Le programme comprend un enseignement des arts, des langues classiques, de théologie, ainsi que de droit et de médecine. En 1631, une imprimerie ouvre dans les locaux du lycée, ce qui fait entrer Dorpat dans l'ère de l'instruction et de la diffusion progressive des savoirs.

1632-1639 : Création de l'Université par Johan Skytte et le Roi Gustave II Adolphe[modifier | modifier le code]

Emplacement de l'ancien bâtiment disparu (haut). Détail de la plaque commémorative installée en 2007 (bas).

La transformation de ce lycée en une Université est évoquée dès 1632, une première réunion de professeurs le 4 avril, puis une première admission d'étudiants les 20 et 21 avril ont lieu cette même année. Le 30 juin 1632, le Roi Gustave II Adolphe, qui se trouve au beau milieu d'un camp militaire en Allemagne, à proximité de Nüremberg, signe le décret de création de l'Université de Tartu, appelée (en Latin) Academia Dorpatensis.

La cérémonie d'ouverture et de rentrée a lieu le 15 octobre de la même année. Le premier bâtiment utilisé par l'Université (aujourd'hui disparu) se trouve alors aux pieds de la colline de Toomemägi, près de l'ancienne église Sainte-Marie (également disparue), entre l'actuelle Rue Jakobi et le contrefort de la colline.

Lors de la cérémonie, Johan Skytte, qui endosse également le rôle de chancelier de l'Université, prononce un discours sur son rêve de rendre l'Université accessible aux paysans.

Le roi de Suède Gustave II Adolphe meurt le 6 novembre, soit moins d'un mois après la cérémonie d'ouverture, lors de la bataille de Lützen en Allemagne continentale (Saint-Empire), l'université prend alors le nom d' Academia Gustaviana en son honneur.

Symboliquement, Johan Skytte nomme alors son fils Jakob premier recteur de l'Université alors qu'il n'est qu'un étudiant de 16 ans. Le premier étudiant inscrit à l'Université, Bengt Ekehielm a alors trois ans de plus que lui.

Plusieurs anciens professeurs ayant travaillés au lycée continuent d'enseigner dans la nouvelle Université, tels que les allemands Heinrich Oldenburg, professeur de rhétorique et de poésie et Friedrich Menius, professeur d'histoire. La plupart des autres professeurs viennent directement d'Allemagne : Johannes Below (professeur de médecine de 1632 à 1642 et médecin de la ville), Heinrich Hein (professeur de droit de 1632 à 1656), Andreas Virginius (professeur de théologie de 1632 à 1658) ou encore Salomon Matthiae (professeur de langues classiques) et beaucoup d'autres.

1640-1656 : L'Academia Gustaviana, une Université protestante, latine et conservatrice[modifier | modifier le code]

Le fonctionnement de l'Université est modelé sur celui de la prestigieuse Université d'Uppsala dont Johan Skytte est déjà le chancelier depuis 1622. L'enseignement est en latin et l'Université est divisée en 4 facultés : religion (théologie), philosophie, médecine et droit. La faculté de théologie est alors la principale faculté. L'Université et la ville de Dorpat, tout juste sorties de l'ère catholique polonaise, sont une cible prioritaire de la Suède pour rétablir le luthéranisme comme religion dominante. Les enseignements doivent alors être en adéquation avec l'idéologie religieuse et politique du moment, tout comme les livres qui sortent de l'imprimerie de L'université.

Entre 1940 et 1942, l'Université déménage dans un bâtiment située en face de l'Eglise Saint-Jean (aujourd'hui à l'adresse Jaani 8).