Une femme mariée

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Une femme mariée

Réalisation Jean-Luc Godard
Acteurs principaux
Sociétés de production Anouchka Films, Orsay Films
Pays de production Drapeau de la France France
Durée 98 minutes
Sortie 1964

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Une femme mariée est un film français réalisé par Jean-Luc Godard, sorti en 1964

Synopsis[modifier | modifier le code]

Le film commence par une série de plans fragmentaires du corps nu d'une femme (jambes, mains, dos), parfois juxtaposé à celui d'un homme sur un drap, sur fond évocateur des Quatuors à cordes no 7, no 9 et no 14 de Beethoven. Peu à peu, la caméra cadre également le visage de la femme, Charlotte, mariée à un pilote de ligne ; l'homme qui l'accompagne, Robert, est un comédien de théâtre. Pendant la scène, une voix hors champ récite en chuchotant de courtes phrases tirées de publicités sur la beauté féminine.

Après l'amour, Charlotte doit aller chercher à l'école l'enfant issu du précédent mariage de son mari. Elle se fait conduire dans la voiture de Robert, puis prend plusieurs taxis l'un après l'autre, dans l'intention de détourner une éventuelle filature commandée par son mari. Charlotte se rend avec l'enfant à l'aéroport, où Pierre arrive d'Allemagne de l'Ouest avec le réalisateur Roger Leenhardt, qui a assisté le 20 décembre 1963 à Francfort-sur-le-Main à l'ouverture du procès des gardiens du camp de concentration d'Auschwitz et est invité à dîner.

Au cours de la soirée chez le couple, Pierre, Charlotte et Leenhardt livrent chacun une sorte de monologue, respectivement sur la mémoire, la vie au présent et l'intelligence.

Le lendemain matin, la femme de ménage Mme Céline livre elle aussi son monologue à Charlotte : une longue citation littéraire tirée du roman Mort à crédit de Louis-Ferdinand Céline. Charlotte, qui travaille pour un magazine féminin, va rencontrer des mannequins au travail, écoute les propos de deux jeunes filles assises à une table voisine, qui parlent de leur « première fois », et se rend enfin chez un gynécologue qui lui donne le résultat d'un test de grossesse : le résultat est positif, Charlotte attend un bébé, mais ne peut déterminer s'il s'agit de celui de son mari Pierre ou de celui de son amant Robert. Ce dernier lui a donné rendez-vous au cinéma de l'aéroport d'Orly (où l'on projette Nuit et Brouillard d'Alain Resnais), car il part jouer Racine. Presque inévitablement, ils se retrouvent au lit dans l'hôtel de l'aéroport, avec des séquences d'images qui reflètent celles du début du film. Charlotte, troublée, cherche à savoir auprès de cet homme quelle est la différence entre la vie et une pièce de théâtre.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Réception[modifier | modifier le code]

Initialement titré La Femme mariée lors de sa présentation au festival de Venise, le film doit, après son examen par la commission de censure, être diffusé avec un titre moins explicite et quelques coupures. Jean de Baroncelli, dans Le Monde, salue, malgré ces modifications subies, un film « typiquement godarien » qui en révèle plus sur l'auteur lui-même que sur son sujet affiché : la femme-objet[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean de Baroncelli. "Une femme mariée". Le Monde, 8 décembre 1964. Lire en ligne

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Louis Comolli, « La femme mariée », Cahiers du cinéma, n° 159, , p. 28-30.
  • L’Avant-scène Cinéma, n° 46, . Découpage – après montage définitif – et dialogues in extenso.
  • Michel Mortier, « Une femme mariée  », Téléciné, no 120, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), Paris, , (ISSN 0049-3287).
  • Jean-Luc Godard, Macha Méril, Journal d'une femme mariée, Paris, Denoël, 1965.
  • Samuel Bréan, « Le sous-titre révélateur : inaudibilité et traduction audiovisuelle », 1re partie, L’Écran traduit, n° 1, printemps 2013, p. 54-74 ; 2e partie L’Écran traduit, n° 2, hiver 2013, p. 28-41 [article sur le sous-titrage anglais du film].

Liens externes[modifier | modifier le code]