Couteau de Lichtenberg

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Le couteau de Lichtenberg est, selon la définition que lui a donnée Georg Christoph Lichtenberg, philosophe allemand du XVIIIe siècle, « un couteau sans lame auquel ne manque que le manche ».

Paradoxe[modifier | modifier le code]

La formule contient un paradoxe, car un couteau ne saurait se composer d'autre chose que d'une lame et d'un manche. Par conséquent, si les deux manquent, il ne reste plus rien que l'on puisse appeler couteau, si ce n'est le néant.

Irrationalité[modifier | modifier le code]

La locution ou la formule complète sont souvent utilisées, depuis leur invention, pour commenter et désavouer des propositions qui peuvent paraître cohérentes au premier abord mais qui perdent toute substance rationnelle lorsqu'elles sont étudiées de près.

Psychanalyse[modifier | modifier le code]

Sigmund Freud a affirmé que « la psychanalyse de Jung ressemble au fameux couteau de Lichtenberg : après avoir changé le manche et remplacé la lame, il veut nous faire croire qu'il possède le même instrument, parce qu'il porte la même marque que l'ancien ». Freud fait ici référence, non au couteau de Lichtenberg, mais au couteau de Saint-Hubert, forme populaire du paradoxe ancien dit du bateau de Thésée : si toutes ses composantes matérielles ont été remplacées avec le temps, est-ce encore le même bateau ?

Cette utilisation de la formule revient fréquemment dans les textes critiques de la psychanalyse, par exemple dans un certain nombre de critiques françaises de cette discipline parues au début des années 2000[1],[2].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (fr) Sophie de Mijolla-Mellor, « Un désaveu de postérité : le couteau de Lichtenberg : Freud/Jung », Topique, 2002, n°79, pp. 125-138.
  2. (fr) Nicole Beauchamp, « Le couteau de Lichtenberg », Essaim, 2003, n°11, pp. 95-100.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]