Twist

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Le twist (du verbe anglais signifiant « tordre » ou « se tortiller ») est une danse qui a été extrêmement populaire au tout début des années 1960, en même temps qu'un genre musical dérivé du rock 'n' roll.

Historique

Le point de départ de la vague twist est le morceau The Twist, composé et enregistré par Hank Ballard en 1959. Sorti sur la face B du single Teardrops On Your Letter du groupe Hank Ballard and the Midnighters, il obtient un honorable succès en culminant en 28e place au Billboard Hot 100. La vraie percée a lieu lorsque le jeune chanteur Chubby Checker reprend cette chanson. Sa version, publiée en juin 1960, se propulse en tête des ventes au mois de septembre suivant, tandis que ses apparitions télévisées font connaître le twist en tant que danse auprès du grand public américain et déclenche un grand engouement sans précédent. (The Twist, sera bien plus tard, adapté en allemand par le chanteur new wave Klaus Nomi sur son premier LP paru chez RCA Records en 1981).

Chubby Checker réédite l'exploit au niveau international avec Let's Twist Again en juin 1961, qui, s'il ne monte qu'en no 8 aux États-Unis, arrive au sommet des ventes au Royaume-Uni et obtient un succès majeur dans toute l'Europe occidentale. Le twist devient dès lors un véritable phénomène de société, des deux côtés de l'Atlantique. À New York, le temple du twist est le Peppermint Lounge, un bar-discothèque qui va brusquement accéder à une renommée mondiale lorsque son groupe résidant, Joey Dee and the Starliters, inscrit sa chanson Peppermint Twist pour trois semaines en tête du Billboard, en janvier-février 1962.

Le twist a eu son apogée entre l'été 1961 et la fin 1962. Divers producteurs et artistes tentèrent alors de lancer des danses concurrentes (watusi, chicken, hully-gully, monkey etc.), dont certaines dérivées du twist (loco-motion, mashed potatoes) mais aucune ne prit durablement, à l'exception du madison reposant sur une base musicale distincte. Le twist reste de nos jours pratiqué comme danse de salon, non sans un un clin d'œil rétro.

En 2014, Matt Houston et DJ Assad sortent Twist 2k14, un titre moderne qui fait allusion au twist.

Le twist en France

En septembre 1961, Johnny Hallyday lance le twist en France sur la scène de l'Olympia[1]. Il publie au même moment, le 25 septembre 1961, le 33 t 25 cm Viens danser le twist (qui sera son premier disque d'or) et un EP 45 t comportant tous deux l'adaptation française de Let's Twist Again, intitulée Viens danser le twist, enchaînée avec une reprise en anglais de l'original.

En décembre 1961, Eddy Mitchell et Les Chaussettes Noires sortent une adaptation française de The Twist, sous le titre Le Twist.

Tous les artistes français de la génération yéyé eurent dès lors à cœur d'enregistrer des twists, souvent les mêmes. La Leçon de twist, adaptation française de Twistin the Twist créé aux États-Unis par Teddy Martin (alias Giuseppe Mengozzi) and his Las Vegas Twisters, fut ainsi publiée pratiquement en même temps, au début du printemps 1962, par Les Chaussettes Noires, Richard Anthony, Danyel Gérard et même Dalida.

Le twist comme danse

La simplicité du twist explique en grande part son exceptionnel succès. Il consiste à tortiller en rythme son bassin (et son arrière-train), les bras à demi pliés accompagnant le mouvement, avec alternativement une jambe tendue et l'autre en flexion, voire décollée du sol. Ce mouvement est défini par la formule : « Faire comme si on s'essuyait les fesses avec une serviette de bain tout en écrasant une cigarette avec le pied. »

Les danses rock 'n' roll stricto sensu, dérivées du swing et du bop d'antan, demandaient un certain apprentissage mutuel des partenaires, et donc tendaient à stabiliser les couples déjà formés en sélectionnant les plus experts ; à l'inverse, le twist est une danse sans contact qui exige peu d'espace, qui peut se faire aussi bien en solo qu'en ligne ou en foule chaotique.

Le twist comme phénomène social

Conséquence de ce qui précède, cette danse convient aussi bien aux piètres danseurs et aux timides qu'aux dragueurs et aux volages, sans parler des attitudes très suggestives auxquelles elle se prête. On peut dire que le twist a accompagné la libération sexuelle des années 1960 tout en transformant la culture rock en un véritable phénomène de masse.

D'autre part, il désamorce le contenu de révolte juvénile que recélait le rock 'n' roll des origines pour répandre une vision hédoniste et festive, non sans arrières-pensées commerciales. Il devient vite trans-générationnel. L'illustre big band du vétéran Count Basie sort en 1962 The Basie Twist, écrit par Benny Carter, tandis que Frank Sinatra chante Everybody's Twistin. La même année, Maurice Chevalier, alors âgé de soixante-quatorze ans, enregistre Le Twist du canotier, accompagné par Les Chaussettes noires.

Le twist comme genre musical

Bien qu'étant à travers Hank Ballard issue du rythm and blues, la musique twist marque une rupture avec les musiques noires et le monde du jazz (contrairement au madison). Elle exige des temps également marqués, syncopes et swing sont en principe proscrits, ce qui la distingue aussi du rockabilly. Le tempo s'inscrit dans d'étroites limites autour de 165 BPM, soit environ 40 mesures 4/4 par minute. L'instrumentation reste toutefois éloignée du rock, les guitares sont peu présentes, la rythmique met en avant claviers et instruments à vent (le solo de saxophone est quasiment un cliché de cette musique).

Cet aspect très codifié du style twist a donné naissance en 1961-1962 à une foule de morceaux souvent d'une grande banalité, mais l'influence de leur rythmique strictement binaire a préparé l'émergence du Mersey Beat, des Beatles et de leurs suiveurs.

Quelques succès twist

  • Chubby Checker : Let's Twist Again (chanté en presque toutes les langues).
  • Joey Dee & the Starliters : Peppermint Twist
  • The Marcels : Merry Twistmas (dans le film Twist Around The Clock avec Chubby Checker)
  • Clay Cole : Twist around the Clock (dans le film Twist Around The Clock avec Chubby Checker)
  • The Dovells : Bristol Twist Annie, groupe créateur d'un style de musique dérivé du twist, le stomp (également chanté par Elvis Presley pour le film Viva Las Vegas)
  • Elvis Presley : Rock a Hula Baby (Twist Special)
  • Danny And The Juniors : Twistin' USA (une reprise de Chubby Checker, également adaptée par Johnny Hallyday)
  • Gary U.S Bonds : Twist, Twist Senorita (repris par plusieurs chanteurs dans le monde)
  • Terry Corrin : Twistin' and Cryin' All Alone (pas très connu mais reconnu de nos jours comme une des meilleures interprétations twist féminines new yorkaise)[réf. nécessaire]
  • Top Notes : Twist and Shout (repris par les Isley Brothers et surtout par les Beatles)
  • The Wiggles : Can you (Point Your Finger and Do the Twist)
  • Sam Cooke composa et interpréta de nombreux twists dont Twistin' The Night Away et Meet me at the Mary's place en 1962. Ce dernier fut repris avec succès par Johnny Hallyday et par Sylvie Vartan, sous le nom de Madison Twist, tentative sans lendemain de fusion entre musique twist et madison.

Quelques twist français :

Des Allemands ont aussi chanté le twist :

  • Billy Sanders : Hallo Mister Twist
  • Caterina Valente : Popocateptl Twist
  • Oliver Twist and the Happy Twistler : Twist für Gina
  • Jack Hammer : Kissin' Twist
  • Peter Van Eck und sein Quintett : Bundespresseball Twist


  • Matt Houston, DJ Assad & Dylan Rinnez : Twist 2K14 (2014), un titre moderne qui fait allusion au twist.

Notes et références

Notes

Références

  1. Bob Lampard, Jean-Louis Rancurel, La première discographie complète de Johnny Hallyday, édition Deville, 1982, p. 16