Trois-mâts

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Un trois-mâts est un navire à voile comportant trois mâts verticaux. Il s'agit du gréement courant pour les navires avant l'arrivée de la propulsion à la vapeur.

Principales caractéristiques du gréement trois-mâts

Le trois-mâts carré Christian Radich

Le mât de beaupré n'étant pas comptabilisé, les trois mâts sont de la proue à la poupe du navire :

Selon le type de voiles utilisées, on distingue :

Le développement des trois-mâts

Le développement des trois-mats se fait tout au long du XIXe siècle jusqu'à ce qu'ils soient supplantés par les navires à propulsion mécanique. Les clippers  précèdent les cap-horniers[1]. Ce sont initialement des navires en bois de 40 à 50 m de long, à la coque fixe et basse, gréés de 3 mâts. Ils transportent passagers et marchandises légères à une vitesse de 15 à 18 nœuds. Entre 1845 et 1883, les chantiers américains sortent ainsi de nombreux clippers pour assurer le trafic de New York vers l'Europe (le Great Republic, New World), vers San Francisco (le Benjamin Packard), vers la Chine (Rainbow, Sea Witch) ou l'Australie (Young America). La coque des clippers anglais est néanmoins revêtue de cuivre, puis est doublée intérieurement de fer, à la différence des clippers américains entièrement en bois. Cependant, la construction en fer devient prépondérante durant les années 1870 à mesure que progressent les techniques des matériaux et leur mise en œuvre. Les navires sont allégés, l’épaisseur des tôles de bordé diminuant sans compromettre la solidité des coques qui deviennent quatre fois plus résistantes et huit fois plus denses. Un nouvel allègement se produit avec le remplacement du fer par l’acier doux. La coque est ainsi 35 à 40 % plus légère par rapport au bois. En France, les grands voiliers, en grande majorité des trois-mâts, se développent dans ces années là notamment grâce à la politique des voiliers à prime.

L'âge d'or passé, malgré l'apparition puis la généralisation des navires à vapeur, un certain nombre de trois-mâts sont conservés comme navires-école dans de nombreuses marines militaires et marchande. De nos jours, un certain nombre de trois-mâts ont été préservés ou sauvés. Ils en subsiste en activité qui se livrent à des opérations de représentation, font du cabotage avec des stagiaires désireux de s'initier à la navigation, etc. Ceux-là participent également souvent à des rassemblements internationaux où se retrouvent les plus grands et les plus vieux voiliers en état de naviguer (voir ci-dessous), pour le plaisir d'un nouveau public qui n'a cessé de croître depuis les années 1980. D'autres sont conservés comme bateaux musée et participent à perpétuer la mémoire des grands ports. L'enthousiasme suscité par ces grands voiliers et le dépaysement qu'ils offrent en mer, génèrent des initiatives diverses, à vertus pédagogiques (ci-après le projet Euroclippers) ou touristiques et commerciales, au point que de nouvelles constructions ont été entreprises au travers le monde (mais pas encore en France).

Exemples typiques de trois-mâts

Le premier trois-mâts français à coque en fer a été construit en 1869 à la Seyne-sur-Mer aux Forges et Chantiers de la Méditerranée. Long de 48 mètres et large de 9 le Tamaris fit naufrage le 9 mars 1887 aux îles Crozet.

Illustration typologique

Galerie illustrant les quatre types de gréement pour un trois-mâts :

En France

Les six seuls exemplaires de trois-mâts restant en Drapeau de la France France illustrent tous les types de gréement :

  • le Duchesse Anne, trois-mâts carré transformé en musée dans le port de Dunkerque est le plus grand voilier visible en France ; auquel s'ajoute désormais l'Étoile du Roy, trois-mâts carré, réplique d'une ancienne frégate britannique, français depuis 2010.
  • le Belem, trois-mâts barque d'origine française compte parmi les plus anciens trois-mâts au monde encore en service ;
  • le Marité, trois-mâts goélette d'origine française est le dernier terre-neuvier ;
  • le Rara-Avis , goélettes à trois mâts et le Bel Espoir II, trois-mâts goélette, sont armés par la même association ;

Cependant, à ces six trois-mâts traditionnels, s'ajoutent les répliques de bisquines que sont La Cancalaise et La Granvillaise.

Rassemblements contemporains de trois-mâts

Les rassemblements et courses de grands voiliers ont lieu un peu partout dans le monde. La plupart sont organisés ou agréés par Sail Training International Race Committee. On y rencontre les plus beaux trois-mâts du monde (entre autres).

En France, les événements maritimes les plus importants sont l'Armada de Rouen, les rassemblements de Brest ou de Douarnenez, mais aussi les étapes des Tall Ships' Races à Cherbourg (en juillet 2005), Saint-Malo (Cinquantenaire en 2006) et aussi Toulon (21 au 24 juillet 2007).

En 2008, à la suite du rassemblement de Rouen (cinquième du genre, baptisé Armada 2008), qui s'est tenu du 5 au 14 juillet, certains voiliers se sont rendus à Liverpool, d'où était donné le départ de la course Tall Ship's Race 2008, le 18 juillet. Simultanément un rassemblement avait lieu à Brest (Brest 2008) du 11 au 17 juillet.

Le projet « Euroclippers »

Euroclippers est une association française[2] qui s'est donnée pour objectif de promouvoir l'insertion des jeunes par la navigation en équipage le long des côtes européennes et en haute mer[3] et de susciter concomitamment la construction de grands voiliers, notamment des trois-mâts. Dans le cadre d'un véritable « plan Marshall des banlieues » (dixit Jean-Charles Duboc, son président), il s'agirait de disposer d'un grand voilier par quartier difficile et, pour ce faire, de construire, chaque année, pendant dix ans, environ 50 grands voiliers trois-mâts, du type des Lord Nelson, Cisne Branco, Gorch Fock II, ou Dar Mlodziezy, des trois-mâts barque ou trois-mâts carré que l'association présente, parmi d'autres, comme des modèles. Les voiliers devraient être, en effet, de taille suffisante pour l'hébergement et posséder des salles de cours qui permettent de dispenser un enseignement de qualité (y compris universitaire) ; pour certains d'entre eux, effectuer des tours du Monde en toute sécurité, afin qu'aux vertus de l'initiation à la navigation et d'une bonne formation, s'ajoutent celles du voyage et de la découverte[4].

Notes et références

  1. Le premier armateur du moment, l'armement français Bordes (Nantes/Dunkerque) aura ainsi, à la veille de la Première Guerre mondiale, 17 trois-mâts sur ses 35 grands voiliers cap-horniers. Cf. Brigitte Le Coat, Yvonnick Le Coat, « Cap-Horniers français » (tome 1), Mémoire de marins des voiliers de l'armement Bordes, Chasse-marée, 2002.
  2. Ses archives internet semblent indiquer qu'elle s'est créée courant 2006
  3. Cela rejoint des projets plus modestes comme, par exemple, celui de l'Association française « Voile Libre » soutenu par la Région Poitou-Charente. Mais l'idée de la réhabilitation par la navigation à voile n'est pas neuve. En 1961, le trois-mâts carré Duchesse Anne faillit être employé pour la réinsertion de jeunes délinquants fraîchement libérés de prison.
  4. Site du projet Euroclippers. Voir aussi le Blog du Grenelle de l'insertion

Voir aussi

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Bibliographie

  • Quand on parle « trois-mâts », on pense aux célèbres navires de guerre des XVIIe et XVIIIe siècles, qui sont l'achèvement de la technologie en matière de voiliers en bois. Jean Boudriot, archéologue naval, a consacré plus de 10 ans à rechercher, rassembler, analyser et faire une synthèse des connaissances ayant survécu à cette époque, qu'il a rassemblé dans un ensemble de 4 livres Le Vaisseau de 74 canons, édité aux Éditions ANCRE. Ce traité complet est considéré par nombre de spécialistes comme « la » référence internationale concernant la conception de ces navires.
  • Les trois-mats composèrent aussi une grande partie des flottes de cap-horniers (cf. bibliographie de cet article)

Articles connexes

Liens externes

  • Listes de trois-mâts [1] et [2]