Trappe à liquidité

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La trappe à liquidité est un phénomène proposé en analyse keynésienne, dont le but est d'expliquer les caractéristiques observées quand la banque centrale devient incapable de stimuler l'économie par la voie monétaire.

Dans un contexte de récession, une des méthodes de relance est la diminution du taux d'intérêt et l'augmentation de la masse monétaire. Cependant, les agents réagissent à leur prévision du taux d'intérêt par rapport à un taux considéré comme « normal ». Ainsi, la demande de monnaie pour motif de spéculation est d'autant plus importante que le taux d'intérêt est bas. Pour Keynes, les agents arbitrent, dans la répartition de leur portefeuille, entre la détention d'obligations — un actif risqué dont le cours varie de manière inverse au taux d'intérêt — et la détention de monnaie — un actif non risqué. Lorsque le taux d'intérêt est faible, les agents prévoient (spéculent) qu'il va nécessairement augmenter et veulent donc détenir de la monnaie, le cours des obligations étant amené à diminuer. Il existe alors un taux critique, pour lequel la demande de monnaie est parfaitement (infiniment) élastique  : les agents pensent alors tous que le taux va augmenter, et leur préférence pour la liquidité est alors absolue. Une politique monétaire de baisse du taux d'intérêt est alors totalement inefficace dans le cadre d'une relance.

L'existence de la trappe à liquidité a été postulée par Keynes dans sa Théorie générale. Elle a été reprise par Hicks dans le cadre du modèle IS/LM, où le taux d'intérêt possède un taux minimum au-dessous duquel il ne peut plus descendre, car les spéculateurs préfèrent détenir tous leurs avoirs en monnaie[1].

Son existence n'est pas admise par tous les économistes. Pour certains économistes néo-keynésiens, dont Krugman, la « décennie perdue » au Japon, au cours des années 1990, est un exemple concret de trappe à liquidité[2].

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

La trappe a liquidité a-t-elle fonctionné au Japon ?

Notes et références

  1. Histoire de la pensée économique, éditions Breal, p. 289"
  2. Page sur le Japon sur le site de Paul Krugman.