Transport ferroviaire au Royaume-Uni

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Transport ferroviaire au Royaume-Uni
Description de cette image, également commentée ci-après
Locomotive Class 90.

Caractéristiques du réseau

Les transports ferroviaires au Royaume-Uni sont les plus anciens du monde, puisque c’est dans ce pays que les premières lignes commerciales ont été construites, dans le premier tiers du XIXe siècle.

Histoire[modifier | modifier le code]

D'après un rapport de George Stephenson de 1856, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande possédait déjà 8 054 milles (12 961 km) de chemins de fer et avaient coûté 286 millions de livres sterling. Les Compagnies de chemin de fer employaient 90 400 agents. Les machines brûlaient chaque année 2 millions de tonnes de charbon[1].

Carte des infrastructures ferroviaires britanniques, par nombre de voies, électrification, vitesse maximale et trafic.

Après avoir développé son réseau par des compagnies privées, l’ensemble fut nationalisé, puis privatisé via un système de franchises à la fin du XXe siècle par le gouvernement conservateur de Margaret Thatcher, qui voulait favoriser l’initiative privée, diminuer le rôle de l’État, faire faire des économies à l’État, et améliorer l’efficacité du fonctionnement des chemins de fer. Les lignes de chemin de fer, entretenues par Network Rail, sont louées à dix-neuf exploitants privés[2].

Au début du XXIe siècle, la privatisation des chemins de fer britanniques cause de grandes difficultés. Les compagnies privées ne réussissent pas à être profitables. Seize des dix-neuf exploitants privés bénéficient de subventions[2]. De plus, en cas de perte, les opérateurs dans les trois secteurs jugés rentables, voient 50 à 80 % de leurs pertes prises en charge par l’État. La ligne la plus fréquentée du pays, Londres-Édimbourg (17 millions de passagers par an[2]), a dû être abandonnée prématurément par GNER en 2006, considérant qu’il serait impossible d’y faire des bénéfices[2] ; l’exploitant suivant, National Express, décide de se retirer fin 2009[2].

La qualité de service et la sécurité du réseau sont sujettes à de nombreux débats depuis la privatisation[2]. L’enquête relative au déraillement de Hatfield (4 morts et 70 blessés en ) a permis de comprendre que les gestionnaires privés investissaient très peu dans la sécurité et l'entretien des lignes, l’ensemble de ces dernières étant désormais en mauvais état[3]. En dix ans les prix des transports ferroviaire ont augmenté de 40%[4] sans que les services ne soient améliorés, ce qui pose la question de la renationalisation. Mais depuis la reprise en main du réseau par l’État en 2010[2], le nombre d'accidents a fortement chuté[5]. En 2013, un rapport du Centre de recherches sur le changement socioculturel établit que les dépenses publiques dans les réseaux ferroviaires ont été multipliées par six depuis la privatisation de 1993. Selon le document, les sociétés d’exploitation ferroviaire ont bénéficié d’« une envolée des dépenses publiques à partir de 2001, quand l’État s’est vu contraint d’intervenir pour compenser la faiblesse de leurs investissements »[6]. Le dimanche premier , un train est parti de la Chine à destination du Royaume-Uni[7]. Une grève de vingt-sept jours est menée en par les salariés du rail britannique pour protester contre la remise en cause de la présence d’un second agent à bord[8].

Utilisation[modifier | modifier le code]

Le réseau britannique est en troisième position européenne par rapport à la distance parcourue par passager. Il dépasse les dix milliards de passagers kilomètres par trimestre.

Transport ferroviaire - Voyageurs transportés, données trimestrielles
* Source des données: Eurostat mise à jour au 21/09/2016[9]

Caractéristiques techniques[modifier | modifier le code]

Le réseau ferroviaire britannique se décline sous deux formes répondant des caractéristiques techniques différentes :

Situation en 2020[modifier | modifier le code]

En 2018, une partie du réseau Est, et, en 2020, une partie du réseau Nord, repassent sous contrôle gouvernemental[10],[11].

Le projet de ligne rapide "HighSpeed2"[12] entre Londres et Édimbourg devrait être progressivement opérationnel en 2026-2033.

En 2021, la création de l'entreprise publique Great British Railways est annoncé pour 2023.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Louis Figuier, L'année scientifique et industrielle, Paris, Librairie de L. Hachette & Cie, (lire en ligne), p. 90 Statistique des chemins de fer de l'Angleterre
  2. a b c d e f et g Virginie Malingre, « La ligne de chemin de fer Londres-Édimbourg est nationalisée provisoirement », Le Monde, 3 juillet 2009, p. 10
  3. Julian Mischi et Valérie Solano, « Accélération de la privatisation du rail en Europe », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Royaume-Uni : la hausse des prix du train ne passe pas », sur rfi.fr, (consulté le ).
  5. « La privatisation du rail britannique: success story ou erreur historique? »,
  6. Owen Jones, « Crédits publics pour le secteur privé britannique. Le socialisme existe, pour les riches », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « La Chine lance son premier train de fret à destination de Londres - china radio international », sur french.cri.cn (consulté le )
  8. « Transports. Début d’une grève exceptionnelle de vingt-sept jours dans le rail britannique », sur Courrier international,
  9. ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php/File:Quarterly_evolution_rail_passenger_transport_%28mio_pkm%29_2014.png
  10. Michel Waintrop, « Le gouvernement britannique reprend des lignes ferroviaires privées », La Croix,‎ (lire en ligne).
  11. « Boris Johnson nationalise les lignes ferroviaires du nord de l’Angleterre », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Au Royaume-Uni, feu vert pour la ligne de train à grande vitesse HS2, projet à 118 milliards d’euros », Le Monde,‎ (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]