Transgression marine Dunkerque I

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La transgression marine Dunkerque I est une transgression marine de la mer du Nord de 5 500 à 2 000 ans avant notre ère, qui a envahi progressivement la plaine côtière de la mer du Nord en créant le pas de Calais[1]. Les eaux ont occupé alors la plaine maritime flamande en y déposant des sables sur 25 à 30 mètres d'épaisseur. Pendant les périodes de repli, les rivières descendant des collines ont apporté des vases argileuses sur lesquelles la végétation s'est installée.

Il s'agit d'un épisode de l’histoire régionale de la remontée du niveau marin au cours du Flandrien (Holocène) c'est-à-dire après la fin de la dernière grande glaciation quaternaire (Weichsel). À la fin du Tardiglaciaire (Postglaciaire, juste avant l'Holocène qui commence il y a environ 10 000 ans), du Préboréal au Subboréal (Holocène), un chenal principal serpente dans une vaste région marécageuse. Le début de la transgression du Calaisien (transition Boréal-Atlantique durant l'Holocène) se met en place. Pendant cette période, l’Atlantique envahit progressivement le bassin. Des phases de stagnation ou de légères régressions du niveau marin interrompent cette progression ; lors de ces phases de relative tranquillité, se développent des marais tourbeux ou vaseux. La remontée du niveau marin s’arrête à la fin de la chronozone Atlantique. La tourbe du Subboréal est ensuite recouverte par les sédiments marins du Dunkerquien.

La plaine maritime flamande[modifier | modifier le code]

Carte topographique actuelle du Nord de la France montrant les altitudes en fausses couleurs et révélant, en bleu, les golfes de l'Aa et de l'Yser. En cas de transgression marine, le trait de côte a pu être ramené aux zones en vert.

L'estuaire de l'Aa[modifier | modifier le code]

La falaise de Sangatte[modifier | modifier le code]

Le bassin de Saint-Omer[modifier | modifier le code]

Le marais de Saint-Omer est alimenté par l’Aa et de petits affluents boulonnais. Avant d'être maîtrisé par les hommes (drainage et irrigation), il est issu des variations du niveau de la mer durant l'Holocène.

Avant les glaciations quaternaires, le bassin est incisé dans les roches du Tertiaire. Puis les sédiments issus du Quaternaire colmatent le secteur.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références et notes[modifier | modifier le code]

  1. Dominique Drapie, « Histoire de la Flandre », sur http://d.drapie.free.fr/.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Cecile Baeteman, Dirk J. Beets et Mark Van Strydonck, « Tidal crevasse splays as the cause of rapid changes in the rate of aggradation in the Holocene tidal deposits of the Belgian Coastal Plain », Quaternary International : the journal of the International Union for Quaternary Research, vol. 56,‎ , p. 3-13 (lire en ligne).
  • (fr + en) Emmanuel Gandouin, Brigitte Van Vliet-Lanoë, Evelyne Franquet, Valérie Andrieu-Ponel, David H. Keen, Philippe Ponel, Murielle Meurisse, Jacques Brulhet et Marcel Brocandel, « Analyse en haute résolution de l’enregistrement de la transgression holocène dans un secteur subsident du littoral français : le bassin-marais de Saint-Omer (Pas-de-Calais, France) », Géologie de la France, no 1,‎ , p. 11-32 (lire en ligne).
  • Emmanuel Gandouin, Enregistrement paléoclimatique interdisciplinaire de la transgression holocène : Signature paléoenvironnementale des Chironomidae (Diptères) du bassin de Saint-Omer (France), Paris, Publication ANDRA, , 246 p. (présentation en ligne) (thèse de doctorat à l'université Lille I, sous la direction de Brigitte Van Vliet-Lanoë et d'Evelyne Franquet).
  • Emmanuel Gandouin, Brigitte Van Vliet-Lanoë et Evelyne Franquet, « Chironomids (Diptera) in river floodplains: their status and potential use for palaeoenvironmental reconstruction purposes », Arch. Hydrobiol., no 162(4),‎ , p. 511-534.
  • Jean Sommé, « Unités lithostratigraphiques quaternaires du Nord de la France : un inventaire », Quaternaire, vol. 24, no 1,‎ (présentation en ligne).
  • M. G. Waterlot, Notice explicative de la feuille au 1/80 000 de Saint-Omer, Paris, Bureau de recherches géologiques et minières, coll. « Carte géologique au 1/80 000 » (no 4), , 3e éd..
  • J. Desoignies et Pierre-Marie Thibaut, Notice explicative de la feuille au 1/50 000 de Saint-Omer, Orléans, BRGM, coll. « Carte géologique de la France au 1/50 000 » (no 12), , 20 p. (lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

« Carte géologique centrée sur Grevelines », sur http://www.geoportail.gouv.fr/.