Trait lituanien

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Trait lituanien
Trait lituanien alezan
Trait lituanien alezan
Région d’origine
Région Drapeau de la Lituanie Lituanie
Caractéristiques
Morphologie Cheval de trait
Taille 1,52 m à 1,62 m
Poids 645 à 700 kg
Robe Généralement alezan ou bai
Tête Large, profil rectiligne
Caractère Tranquille
Autre
Utilisation Viande

Le trait lituanien, ou trait lourd lituanien (lituanien : lietuvos sunkieji arkliai), est une race de chevaux de trait lituanienne, issue du Žemaitukas. Formée depuis la fin du XIXe siècle sur la base de croisements avec diverses races de trait européennes, son stud-book ouvre en 1951, puis est reconnu douze ans plus tard. La race est alors largement diffusée dans son pays d'origine.

De nos jours, ce cheval de trait solide et rustique est surtout destiné à la production de viande et de lait. La race est devenue rare, et par là menacée d'extinction.

Dénomination[modifier | modifier le code]

Le trait lituanien est également connu sous les noms russes de Litvoskaya tyazhelovoznaya[1], Lietuvos Sunkieji et Tyazheloupryazhnaya[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Ses origines remontent à la fin du XIXe siècle[3]. À partir de 1879, des croisements sont opérés entre le Žemaitukas local et des chevaux de races Arabe, Ardennais, Brabançon et Shire[2]. Au début du XXe siècle, ces croisements se poursuivent[4], en incluant notamment le Percheron[3], et l'Ardennais suédois, après la Seconde Guerre mondiale[1]. Les chevaux croisés présentent une meilleure adaptabilité au rude climat local que les sujets importés[3].

Le stud-book est créé en 1951[2], puis la race est officiellement reconnue en 1963[4],[3]. L'année suivante, ses effectifs sont de 62 000 têtes, ce qui en fait la race équine la plus largement diffusée en Lituanie[4],[5].

Description[modifier | modifier le code]

D'après DAD-IS et le guide Delachaux (qui reprend probablement les informations de cette dernière source), la taille s'échelonne de 1,55 m à 1,60 m, avec une moyenne de 1,57 m chez les juments et 1,60 m chez les mâles, pour un poids de 645 à 700 kg[2],[3]. CAB International indique une fourchette de 1,52 m à 1,62 m, pour un poids moyen de 700 kg[6]. Cependant, les sources plus anciennes de l'université de l'Oklahoma indiquent un poids de 850 à 920 kg chez les étalons[5].

Morphologie[modifier | modifier le code]

Il est proche du type trait de la race lettone[3]. C'est un cheval d'ensemble solide, d'assez grande taille, et de proportions corporelles harmonieuses[1],[2]. La tête est large et grosse[4], de profil rectiligne, dotée de longues oreilles[3]. L'encolure est courte et musclée[4]. Le poitrail est large[3]. Le dos est long, parfois légèrement creux[4]. Les reins sont larges et plats[4]. La croupe est longue, large, musclée[4] et ronde[3]. Les membres sont courts et solides, terminés par de larges sabots[3]. Crinière et queue sont abondantes[3].

Morphologiquement, une tête trop grosse, des jarrets clos et un dos trop creux sont considérés comme des défauts[7],[5].

Robes[modifier | modifier le code]

Les couleurs de robe les plus communes sont l'alezan et le bai[4], ces chevaux peuvent aussi être noirs, gris ou rouans[3],[6].

Tempérament, entretien et allures[modifier | modifier le code]

La race est réputée pour sa longévité, sa fertilité[4], et la qualité de ses allures. Le trait lituanien est capable de résister à des conditions climatiques rudes[4] en se contentant de peu d'apports de nourriture[2]. La fertilité est de l'ordre de 80 % dans les meilleurs haras, le taux de survie des poulains s'établissant à 76-79 %[5].

Il existe historiquement 9 lignées de trait lituanien[4].

Utilisations[modifier | modifier le code]

Trait lituanien gris au travail agricole

C'est un cheval de trait, toujours utilisé pour le trait agricole lourd et les autres types de travaux de ferme[3],[7], activités pour lesquelles il présente d'excellentes dispositions, et une grande puissance. Il est également élevé pour la production de viande, notamment en croisement avec la race de l'Altaï[4]. Il a également influencé la race à viande et laitière du Chara[8]. D'après la base de données DAD-IS, la race est employée en croisement sur d'autres races dans l'Altaï, en Russie, en Ukraine, en Biélorussie et au Kazakhstan[2].

Les juments sont réputées bonnes laitières[3],[2] ; la lactation dure en moyenne 210 jours[2].

Les performances de la race ont été mesurées à l'époque soviétique[5]. Le record de traction de 150 kg sur 2 000 m est de 13 minutes et 20 secondes ; le record de traction d'une charge de 50 kg au trot sur la même distance est de 4 minutes et 45 secondes[5].

Diffusion de l'élevage[modifier | modifier le code]

Le trait lituanien est historiquement élevé dans les fermes collectives de Nyamun, Sudav et Zhagar[4]. L'étude menée par l'Université d'Uppsala, publiée en pour la FAO, le signalait comme race de chevaux locale européenne menacée d'extinction, faisant l'objet de mesures de protection[9]. DAD-IS ne fournit pas d'informations relatives au niveau de menace, mais le dernier recensement disponible, daté de 2003, signale qu'il reste moins de 1 000 individus, et qu'un programme de conservation in situ a été mis en place[2]. D'après le guide Delachaux, « les effectifs continuent de diminuer rapidement », certaines lignées ayant d'ores et déjà disparu, et la race est menacée d'extinction[3]. Il fournit une estimation de moins de 700 chevaux subsistants, en 2016[3].

Par ailleurs, l'ouvrage Equine Science (4e édition de 2012) le classe parmi les races de chevaux de trait peu connues au niveau international[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Hendricks 2007, p. 268.
  2. a b c d e f g h i et j DAD-IS.
  3. a b c d e f g h i j k l m n o et p Rousseau 2016, p. 238.
  4. a b c d e f g h i j k l m et n Hendricks 2007, p. 269.
  5. a b c d e et f Université de l'Oklahoma 1997.
  6. a et b Porter et al. 2016, p. 482.
  7. a et b Bongianni 1988, p. 114.
  8. Porter et al. 2016, p. 433.
  9. (en) Rupak Khadka, « Global Horse Population with respect to Breeds and Risk Status », Uppsala, Faculty of Veterinary Medicine and Animal Science - Department of Animal Breeding and Genetics, , p. 59 ; 65.
  10. (en) Rick Parker, Equine Science, Cengage Learning, , 4e éd., 608 p. (ISBN 1-111-13877-X), p. 63Voir et modifier les données sur Wikidata.

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]