Traité de Nankin

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Le traité de Nankin est l'accord qui mit fin à la première guerre de l'opium, qui s'est terminée en 1842 par une nette victoire du Royaume-Uni, au côté d'autres puissances occidentales colonisatrices, sur l'Empire chinois de la dynastie Qing. Le traité ouvre aux Européens de nouvelles possibilités commerciales dans un pays auquel ils n'avaient encore qu'un accès restreint ou militaire. Il ouvre cinq nouveaux ports au commerce dont celui de Shanghai, et proclame la cession de l'île de Hong Kong au Royaume-Uni. La Chine est aussi dans l'obligation de verser des indemnités de 21 millions de dollars sur quatre ans, pour la drogue détruite en 1839. Cet accord fait partie des « traités inégaux », une série de traités imposés militairement par les puissances colonisatrices occidentales aux pays d'Extrême-Orient.

Il fut signé à Nankin le à bord d'un vaisseau de guerre britannique, le HMS Cornwallis, par Qiying, Yilibu (zh), et Niu Jian (zh) du côté mandchou et Henry Pottinger du côté britannique.

Signature du traité

Ports du traité[modifier | modifier le code]

La Chine donne une indemnité ainsi qu'une concession, l'île de Hong Kong, à l'Empire britannique et les ports suivants sont ouverts pour le commerce avec l'extérieur :

Autres clauses du traité[modifier | modifier le code]

D'autre part, les Anglais obtiennent une représentation consulaire, des taxes fixes, l'abolition de la guilde, l'égalité de traitement entre diplomates occidentaux et chinois[1]. Libre commerce, libre résidence consulaire, achat possible de terrains pour les Anglais, ouverture d'écoles, extraterritorialité des Occidentaux.

Commerce de l'opium[modifier | modifier le code]

Paradoxalement, le traité ne mentionne même pas le commerce de l'opium, qui demeure donc illégal.

Immunité pénale des citoyens britanniques[modifier | modifier le code]

Par ce traité, les sujets britanniques responsables de crimes de sang en Chine peuvent désormais être jugés par une cour de justice au Royaume-Uni.

Langue[modifier | modifier le code]

La négociation du traité de Nankin à l'issue de la première guerre de l'opium se heurte à un obstacle de taille : la langue. Les deux versions du texte, anglaise et chinoise, diffèrent en effet sur un point central : le droit de séjour dans les cinq ports ouverts, permanent en anglais, n'est que temporaire en chinois. Il n'existe pas encore, en Europe, de formation au chinois moderne, et les diplomates doivent faire appel à des missionnaires pour les négociations[2].

Suites[modifier | modifier le code]

En , la première partie de la seconde guerre de l'opium finit avec les traités de Tianjin dans lesquels la France, la Russie et les États-Unis obtenaient l'ouverture de onze autres ports au commerce avec l'Occident (les traités inégaux).

L'humiliation éprouvée par les Chinois à la suite du traité de Nankin est à l'origine de soulèvements populaires contre la dynastie mandchoue des Qing, le plus notable étant la révolte des Taiping (1851-1864)[3] qui, avec 20 à 30 millions de morts, fut l'une des plus grandes guerres civiles de l'histoire de l'humanité[4].

Annexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alain Peyrefitte, L'Empire Immobile ou Le Choc des Mondes, 1989, Fayard, Paris, 556 pages.
  2. Xavier Paulès, « 1839 : la Chine sous le feu des Anglais », L'Histoire, janvier 2020, p. 36.
  3. 29 août 1842 Le traité de Nankin met fin à la guerre de l'opium sur herodote.net. Version tronquée
  4. Xavier Paulès, « 1839 : la Chine sous le feu des Anglais », L'Histoire, janvier 2020, p. 37.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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