Tour de l'Horloge (Tours)

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Tour de l'Horloge
Image illustrative de l’article Tour de l'Horloge (Tours)
Présentation
Nom local Tour du trésor
Début de la construction XIe siècle
Style dominant Roman
Protection Logo monument historique Classé MH (1840)[1]
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Centre-Val de Loire
Département Indre-et-Loire
Ville Tours
Coordonnées 47° 23′ 36″ nord, 0° 40′ 57″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Tour de l'Horloge

La Tour de l'Horloge (anciennement tour du Trésor) est un vestige d'une ancienne basilique dédiée à saint Martin de Tours et située à Tours, rue des Halles, dans le Vieux-Tours. Elle est classée au titre des monuments historiques par la liste des monuments historiques de 1840[1].

Son nom lui a été donné après la Révolution française car elle a abrité une horloge.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le dôme de la basilique, la tour Charlemagne, la tour de l'Horloge

La basilique Saint-Martin de Tours jusqu'à la Révolution française[modifier | modifier le code]

Hervé de Buzançais, trésorier de Saint-Martin, décida en 1003 la reconstruction d'une grande basilique romane sur l'emplacement du tombeau de saint Martin de Tours, en remplacement d'une précédente basilique construite au Ve siècle et ruinée ; elle fut consacrée le [Note 1]. Bâtie sur un plan comparable à Saint-Sernin de Toulouse, elle ne comportait à l'origine que trois tours, deux en façade et une à la croisée du transept.

Vers la fin du XIe siècle, on ajoutait à l'édifice une tour à chaque extrémité du transept. Un siècle plus tard, après plusieurs incendies consécutifs, la nef et la façade étaient reprises en style gothique ainsi que les deux tours qui la flanquaient. Vers le milieu du XIIIe siècle, le chœur était agrandi.

En 1562, la basilique fut pillée par les Huguenots. Dans le siècle qui suivit, elle ne connut que des aménagements mineurs.

Les étapes de la construction de la tour[modifier | modifier le code]

  • La tour du Trésor est la tour sud de la façade de la basilique. Elle fut édifiée en même temps que la façade primitive de la basilique, au tout-début du XIe siècle ; elle doit son nom originel à la salle du rez-de-chaussée qui abritait le trésor de la basilique[2].
  • Entre 1175 et 1180[3], dans le cadre d'une reprise générale de l'édifice, la façade fut entièrement reprise voire reconstruite pour certaines parties et la tour du Trésor reçut un placage en style gothique, le style roman n’apparaissant désormais plus qu’à l’intérieur de la tour. Il est donc impossible de se figurer l'aspect de cette tour, comme de l'ensemble de la façade, avant la reprise gothique.

La tour ne connut plus d'autre modification architecturale jusqu'à la Révolution française.

La basilique sous la Révolution française[modifier | modifier le code]

Le , la basilique fut déclarée bien national.Le , la basilique fut destinée à loger des chevaux. En , on constata le vol d’une grande partie du plomb des toitures et des renforts métalliques des voûtes. Le de la même année, les voûtes, ruinées par les infiltrations d’eau dues à la couverture défectueuse et fragilisées par l’absence des renforts, s’effondrèrent. En raison du danger d’écroulement total, la démolition immédiate de la basilique fut décidée : après la vente aux enchères des lots, elle commença dès le pour s’achever le . Seules furent épargnées les tours tour Charlemagne (en raison de son bon état) et du Trésor (on cherchait dans le quartier une tour pour y installer une horloge, d’où son nouveau nom de Tour de l'Horloge), ainsi qu’une petite partie du cloître ; la nouvelle rue Pommereul (par la suite rue des Halles) fut percée presque dans l’axe de la nef et la rue Descartes prit la place du bras sud du transept.

La tour de l'Horloge après la Révolution[modifier | modifier le code]

Autrefois couronnée d’une flèche pyramidale à arêtes tronquées abattue à la Révolution, la tour est couverte depuis 1795 d’un dôme surmonté d’un lanternon, qui abrite une cloche provenant de l’ancienne église Saint-Saturnin démolie en 1798[4] ; cette cloche servait à sonner l’ouverture et la fermeture des marchés. Une horloge installée après la Révolution lui a donné son nouveau nom.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

La tour de l'Horloge, vue depuis la tour Charlemagne.

L'emprise de la tour au sol est de 10 m sur 10 m et sa hauteur d'environ 50 m[2].

Le seul accès à la tour se fait par sa face orientale, à l'origine dans la collatéral sud de la basilique[5]. On pénètre ainsi dans la salle du Trésor, aveugle, sans décor particulier, qui se prête bien au rôle de « coffre-fort » qui lui était dévolu[2]. On pénètre également dans une tourelle d'escalier, accolée à la façade orientale de la tour, qui permet d'accéder aux deux étages supérieurs par un escalier à vis.

Le premier étage est couvert par une voûte romane (Galerie, photo 1). Il est éclairé par des fenêtres en plein cintre sur ses faces ouest et sud, qui donnaient initialement sur l'extérieur de la basilique

La voûte du deuxième étage (Galerie, photo 2) est « la plus ancienne voûte d'ogives de Touraine »[6].

Les faces occidentale et méridionale de la tour sont accompagnées de contreforts plats s'élevant jusqu'aux étages supérieurs, et même jusqu'au sommet pour certains[7].

On distingue, aux angles nord-ouest et nord-est de la tour, les arrachements des arcs de départ de la façade et de la nef de l'ancienne basilique romane et les chapiteaux supportant ces arcs, mais ces motifs datent de la reprise de la fin du XIIe siècle[8] (Galerie, photo 3).

Le second étage porte sur sa façade extérieure septentrionale une arcature soutenue par des colonnettes dont l’une, en marbre noir, provient selon toute vraisemblance de la basilique du Ve siècle[9] (Galerie, photo 4).

Le troisième étage, faisant office de beffroi, a perdu sa couverture d'origine, une flèche abattue en [10]. Elle a été remplacée par un dôme formant lanternon et abritant le mécanisme de l'horloge[4] (Galerie, photo 5).

Pour en savoir plus[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Charles Lelong, La basilique Saint-Martin de Tours, Chambray, C.L.D., , 233 p. (ISBN 2-85443-122-7)
  • Robert Ranjard, La Touraine archéologique : guide du touriste en Indre-et-Loire, Mayenne, Imprimerie de la Manutention, (réimpr. 1986), 3e éd., 733 p. (ISBN 2-85554-017-8).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Jour anniversaire de l'élection de saint Martin à l'épiscopat de Tours ()

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Notice no PA00098131, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. a b et c Lelong 1986, p. 37.
  3. Lelong 1986, p. 79 et 84.
  4. a et b Ranjard 1949, p. 71.
  5. Isabelle de Saint-Loup, « Le pied de la tour du Trésor aménagé en bijouterie », La Nouvelle République du Centre-Ouest,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. André Mussat (repris dans : Charles Lelong, op. cit., p. 85), Le style gothique dans l'ouest de France, Paris,
  7. Ranjard 1949, p. 69.
  8. Lelong 1986, p. XXIV.
  9. Lelong 1986, p. 20.
  10. Lelong 1986, p. 124.