Tomás López Enguídanos

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Tomás López Enguídanos
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Tomás López Enguídanos, né à Valence (Espagne) en 1773 et mort à Madrid en 1814, est un graveur espagnol.

Il est le frère de José et Vicente López Enguídanos, également graveurs, et le neveu de Joseph Ortiz y Sanz (es), homme de lettres.

Biographie[modifier | modifier le code]

Tomás López Enguídanos commence ses études à l'Académie royale des beaux-arts Saint-Ferdinand à Madrid, où on le voit inscrit dès . Il a entre autres pour professeur Manuel Monfort Asensi.

En 1802, il est nommé Académicien émérite de cette institution ; il réalise à cette occasion le portrait du peintre Antonio González Ruiz, à partir d'un dessin de Juan Bernabé Palomino.

En 1804, il est nommé Graveur de chambre honoraire. Dans le cadre de ces nouvelles fonctions, il réalise les portraits de Ferdinand VII (dessin de Vicente López y Portaña) et le portrait équestre de Manuel Godoy (dessin de José Ribelles). La même année, il est élu Académicien émérite de l'Académie royale des beaux-arts de San Carlos de Valence, sa ville natale.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Vue de la façade principale du Monastère royal de San Lorenzo del Escorial depuis l'est, vers 1800, d'après un dessin de José Gómez de Navia.
Marie-Louise de Bourbon dans le Temple de la Gloire (1807).

López Enguídanos a réalisé quelques estampes hors série, comme les sept Vistas del Monasterio de San Lorenzo del Escorial (« Vues du monastère de l'Escurial », réalisées vers 1800-1807 d'après des dessins de José Gómez de Navia), María Luisa de Borbón en el templo de la Gloria (« Marie-Louise de Bourbon dans le temple de la Gloire », 1807[a]), ou encore Caridad romana (« Charité romaine », d'après la peinture de Murillo, 1809).

Illustration d'ouvrages[modifier | modifier le code]

Mais c'est dans l'illustration de livres que se trouve la plupart de son abondante œuvre. Il participe notamment dans des projets de la Real Calcografía, édités à Madrid par l'Imprenta Real (« Imprimante royale »), comme Vistas de los puertos de España (« Vues des ports d'Espagne », 1785), pour laquelle il réalise celle du port de Cadix ; Los cuatro libros de la arquitectura de Andrea Palladio (« Les quatre livres de l'architecture d'Andrea Palladio », 1797) ou les ouvrages botaniques d'Antonio José Cavanilles : Icones et descriptiones plantarum, quae aut sponte in hispania crescunt, aut in hortis hospitantur (« Images et descriptions des plantes qui soit poussent spontanément en Espagne, soit sont hébergées dans des jardins », 1791-1801[3]), Observaciones sobre la Historia Natural del Reino de Valencia (« Observations sur l'Histoire naturelle du Royaume de Valence », 1795-1797) et Hortus Botanicus (1804), qu'il a dirigé et qui ne s'est finalement pas publié.

Pour la série des Retratos de los españoles ilustres con un epítome de sus vidas (« Portraits des Espagnols illustres avec un épitomé de leur vie »), un projet ambitieux développé par la Imprenta Real et la Calcografía Nacional entre 1791 et 1819, il a réalisé ceux de Diego García de Paredes et de Pablo de Céspedes, d'après des dessins de José Maea, ainsi que du père Bartolomé de las Casas, d'après un dessin de son frère José[4].

En 1797, il réalise seize planches pour l'édition de Don Quichotte de cette année, dont un portrait de Cervantes qui précède l'étude de son œuvre, à nouveau d'après un dessin de son frère José[5]. Dix autres planches concernent des épisodes du Quichotte, d'après des dessins de José Ribelles, illustreront l'édition suivante, toujours éditée à l'Imprenta Real, mais en 1819, après la mort du graveur ; ces planches sont fidèles aux textes de Cervantes mais sont artistiquement médiocres[6].

Soulèvement du Dos de Mayo[modifier | modifier le code]

López Enguidanos est également l'auteur des premières estampes consacrées au soulèvement du Dos de Mayo : il compile en quatre gravures les principaux événements du drame vécu par le peuple madrilène : le soulèvement populaire devant le Palais royal, la défense du Parque de Artillería par Daoíz y Velarde, l'affrontement avec les troupes françaises à la Puerta del Sol et les exécutions au musée du Prado. Il y donne une importance particulière à l'élément populaire comme étant le protagonisme des événements. Les estampes sont probablement réalisées vers la moitié de l'an 1813, la Gaceta de Madrid informant du projet dans son édition du 11 juin de cette année. La première gravure citée porte la signature « T. L. Enguidanos inv. t. » et les dessins semblent être de son fait, bien que la participation de Vicente López y Portaña ait été mentionnée. Cependant, aussi bien la date comme le nom de l'auteur des dessins a été sujet à controverses, José Ribelles signant une copie postérieure gravée par Alejandro Blanco y Asensio[b] et l'architecte de la Ville de Madrid, Ángel Augusto de Monasterio (es) aurait décoré le cénotaphe élevé en 1811 par les madrilènes réfugiés à Cadix, à l'occasion du troisième anniversaire des événements du [7].

Autres publications et gravures hors série[modifier | modifier le code]

  • Illustration de la version espagnole de l'ouvrage Précis de l'histoire universelle de Louis-Pierre Anquetil[8]
  • Retrato de Miguel de Santander, portrait de Miguel de Santander, un capucin missionnaire apostolique[9] (Madrid, 1802-1803, dans l'ouvrage de ce dernier : Doctrinas y sermones para mision[10])
  • Alegoría de Lord Wellington, portrait d'Arthur Wellesley (Valence, 1814, d'après un dessin de Vicente López[c])
  • Fernando VII : rei de España e Indias, portrait de Ferdinand VII d'Espagne (Valence, 1809, d'après un dessin de Vicente López[d])
  • Cabellos de Sansón (« Cheveux de Samson », eau-forte, conclu par Alejandro Blanco y Assensio à l'imprimante de Fuentenebro (Madrid)[e]
  • Dario I, Rey por su caballo, représentant Darius Ier, à l'imprimante de Fuentenebro (Madrid)[f]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La gravure porte l'inscription « MARIA LUISA DE BORBON, REYNA DE ESPAÑA ». Selon la description fournie, la reine apparaît assise sur un trône de nuages et porte une palme dans la main gauche. À ses côtés, il y a deux petits génies : celui de gauche lui offre une planchette tandis que celui de droite porte une palme et une couronne de lauriers. Dans l'angle supérieur gauche, un autre joue de la trompette et dans la partie inférieure, encore un autre brûle des arômes[2]. Cette gravure est étudiée dans :
    • (es) Juan Carrete Parrondo, Catalogo del Gabinete de Estampas del Museo Municipal de Madrid : Estampas españolas : grabado 1550 - 1820, vol. I : Juan Carrete ; Estrella de Diego ; Jesusa Vega, Madrid, Ayuntamiento de Madrid, Concejalia de Cultura, , 313 p. (ISBN 978-84-398-4273-6), p. 86-88
    • (es) Estampas de la Guerra de la Independencia : Colecciones : Museo Municipal de Madrid, Antonio Correa, Calcografía Nacional, Arteclio, British Museum, Madrid, Real Academia de Bellas Artes de San Fernando, , 265 p. (ISBN 978-84-87181-33-7), p. 101
    • (es) Vicente Ferrán Salvador, Historia del grabado en Valencia, Valence, , 164 p. (OCLC 433841169), p. 126
    • (es) Elena Páez Ríos, Iconografía hispana : retratos de personajes españoles de la Biblioteca Nacional, vol. III, Madrid, Biblioteca Nacional de España, (OCLC 26337517), p. 5386
  2. Des exemplaires des deux copies sont conservés au musée d'histoire de Madrid.
  3. Sur le général anglais, allié aux Espagnols contre l'armée de Napoléon Bonaparte. Selon la description fournie, Lord Wellington montre les personnages qui symbolisent l'union de l'Espagne et de l'Angleterre. Derrière, un lion dévore un aigle, et des couronnes, sceptres et tridents sont au sol, symbolisant la défaite française. Derrière à gauche, la sépulture du Marquis de Romana ; sur la médaille de l'arçon, les monarques Ferdninand VII et Georges III[11]. Cette gravure est étudiée dans :
    • (es) Isidro Albert Berenguer, Grabados por dibujos de Vicente López, Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, Instituto Diego Velázquez, (OCLC 432952381), p. 55
    • (es) Juan Carrete Parrondo, Catalogo del Gabinete de Estampas del Museo Municipal de Madrid : Estampas españoles : grabado 1550 - 1820, vol. I : Juan Carrete ; Estrella de Diego ; Jesusa Vega, Madrid, Ayuntamiento de Madrid, Concejalia de Cultura, , 313 p. (ISBN 978-84-398-4273-6), p. 86-87
    • (es) Elena Páez Ríos, Repertorio de grabados españoles en la Biblioteca Nacional, vol. I, Madrid, Biblioteca Nacional de España, Secretaría General Técnica, (ISBN 978-84-7483-211-2), p. 1226-1233
    (voir œuvre)
  4. Inscription au bas de la plaque : « V. Lopez pinter de Camara de. S.M. lo pinto y dibujo ; T.L. Enguidanos grabador de Camara de S.M. lo go. en Vala. año 1809[12] », soit « V. Lopez, peintre de Chambre de Sa Majesté, l'a peint et dessiné ; T.L. Enguidanos, graveur de Chambre de Sa Majesté l'a gravé à Valence en 1809 ».
  5. Voir Cabellos de Sansón.
  6. Voir Dario I, Rey por su caballo.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Bénézit
  2. « Fiche de Marie-Louise de Bourbon dans le temple de la Gloire », sur worldcat.org (consulté le ).
  3. (la) Antonio José Cavanilles, Icones et descriptiones plantarum, quae aut sponte in hispania crescunt, aut in hortis hospitantur, Madrid, Ex Regia Typographia Lazaro Gayguer, 1791-1801, 6 vol. (OCLC 878786229, lire en ligne).
  4. (es) Juan Carrete Parrondo, « Retratos de los Españoles Ilustres 1791-1819 », sur Arte Procomún, (consulté le ).
  5. (es) Óscar Fernández Olalde, El Quijote de las luces : Ilustraciones para la edición de la Imprenta Real (1797-1798), Cuenca, Servicio de Publicaciones de la Universidad de Castilla la Mancha, (lire en ligne), p. 57.
  6. (en) « Cervantes Collection », sur Cushing Memorial Library & Archives (consulté le ).
  7. (es) Christian Demange, El Dos de Mayo : Mito y fiesta nacional (1808-1958), Madrid, Marcial Pons, , 307 p. (ISBN 84-95379-73-2, lire en ligne), p. 103.
  8. (es) Louis-Pierre Anquetil (trad. du français par Francisco Vázquez, ill. Tomás López y Enguídanos), Compendio de la historia universal : o Pintura historica de todas las naciones, su origen, vicisitudes y progresos hasta nuestros dias [« Précis de l'histoire universelle »], Madrid, Imprenta Real, , 19 vol. (OCLC 433952331, lire en ligne).
    Une deuxième édition se fera en 1829 avec l'imprimante d'Alejandro Fuentenebro sur seulement 9 volumes (OCLC 645130633).
  9. « Fiche de Retrato de Miguel de Santander », sur worldcat.org (consulté le ).
  10. (es) Miguel de Santander, Doctrinas y sermones para mision, Madrid, Imprenta de la administracion del Real Arbitrio de Beneficencia, 1802-1803, 420 p. (OCLC 609893517, lire en ligne).
  11. « Fiche de Alegoría de Lord Wellington », sur worldcat.org (consulté le ).
  12. « Fiche de Fernando VII : rei de España e Indias », sur worldcat.org (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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