Tolga (Biskra)

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Tolga
Tolga (Biskra)
Tolga
Noms
Nom arabe algérien طولڨة
Nom amazigh ⵜⴰⵍⴳⴰ
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Région Zibans
Wilaya Biskra
Daïra Tolga
Code postal 07003
Code ONS 0721
Indicatif 033787902
Démographie
Population 66 479 hab. (2015[1].)
Densité 54 hab./km2
Géographie
Coordonnées 34° 43′ 44″ nord, 5° 22′ 50″ est
Altitude 156 m
Superficie 1 225,00 km2
Localisation
Localisation de Tolga
Localisation de la commune dans la wilaya de Biskra.
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Tolga
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Tolga
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Tolga

Tolga (en arabe طولڨة et en berbère ⵜⴰⵍⴳⴰ) est une ville et daïra située dans la wilaya de Biskra dans le nord-est du Sahara algérien.

Tolga est une des cités les plus anciennes des Ziban, elle fait figure de capitale locale du Zab Gharbi. Elle est surtout connue pour sa variété de dattes, appelée Deglet Nour.

Toponyme[modifier | modifier le code]

Tolga est probablement en rapport avec le nom d'une plante, issu de la racine LG, ou WLG, en relation avec la forme du nom au Moyen Âge aleggi, pluriel ilegga, « jonc d'une grande espèce »[2].

Selon une autre hypothèse, le nom de Tolga serait d'origine romaine, Taloucht[3].

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Tolga est située à 36 km à l'ouest de Biskra, sur la route nationale 4. Elle est le centre du Zab Rharbi [4].

Localités de la commune[modifier | modifier le code]

Lors du découpage administratif de 1984, la commune de Tolga est composée des localités et lieux-dits suivants[5] :

  • Tolga
  • Farfar
  • Mazouchia
  • Selga
  • Megsem
  • Bir Labreche

Climat[modifier | modifier le code]

Le climat à Tolga, est désertique et très sec. La classification de Köppen est de type BWh. La température moyenne est de 21 °C et la moyenne des précipitations annuelles ne dépasse pas 150 mm[6].

 Données climatiques à Tolga.
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 5,1 6,9 9 13 17,6 22,6 25,7 25,3 21,6 15,5 10 6
Température moyenne (°C) 10,3 12 15 20 24,6 29,5 32,9 32 27,7 21,3 15,3 11 21
Température maximale moyenne (°C) 15,5 17,6 21,7 26 31,6 36,4 40 39 33,8 27 20,6 16,2
Précipitations (mm) 13 10 15 10 13 6 2 4 16 17 19 13 138
Source : climate-data.org[6]
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
15,5
5,1
13
 
 
 
17,6
6,9
10
 
 
 
21,7
9
15
 
 
 
26
13
10
 
 
 
31,6
17,6
13
 
 
 
36,4
22,6
6
 
 
 
40
25,7
2
 
 
 
39
25,3
4
 
 
 
33,8
21,6
16
 
 
 
27
15,5
17
 
 
 
20,6
10
19
 
 
 
16,2
6
13
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Histoire[modifier | modifier le code]

Tolga en 1911.

Tolga est l'une des plus anciennes cités de la région des Zibans[2]. La ville est fondée par les Numides à proximité d'une source thermale[3]. Elle devient probablement un castellum romain. Les Byzantins l'ont fortifiée, des vestiges de murailles ont été retrouvés à l'ouest de la forteresse[2].

Elle devient une cité importante au viiie et ixe siècles, entourée d'un rempart et d'un fossé, d'après Al-Bakri[4]. Le géographe et historien andalou le décrit ainsi : « Tolga située au nord de Bentious, se compose de trois villes [...] Aux alentours on remarque plusieurs ruisseaux et un grand nombre de jardins remplis d’oliviers, de vignes, de dattiers et toutes les autres espèces d’arbres fruitiers »[7].

Au XIVe siècle, elle est l'une des localités les plus connues du Zâb et le centre du Zâb occidental[8].

La région de Tolga résista à la conquête française en animant l'insurrection des Zaatchas, en , conduite par Cheikh Bouziane ; puis la révolte d'El-Amri en menée par Mohamed Ben Yahia et Ahmed Ben Ayache[3].

Démographie[modifier | modifier le code]

Selon le recensement général de la population et de l'habitat de , la population de la commune de Tolga est évaluée à 55 809 habitants contre 42 316 habitants en 1998, dont 50 575 habitants dans l'agglomération chef-lieu[9].

La ville a connu un accroissement urbain important. La croissance démographique était très rapide après l'indépendance (9,4 % de moyenne annuelle entre 1966 et 1987), puis connaît un ralentissement très sensible (3,3 % entre 1987 et 2008). Les immigrants sont majoritairement originaires des petites villes-relais de la région et des petites oasis environnantes, attirés par le développement du secteur agricole[10].

Évolution démographique
1977 1998 2008
14 92139 84750 575
(Source : recensements[11])

Économie[modifier | modifier le code]

Tolga est connue pour la grande qualité de ses dattes, la Deglet nour connue mondialement[2]. Elle dispose d'une vaste palmeraie[4], on y trouve plus de 500 000 palmiers dattiers dont la plupart des récoltes sont exportées. L'agriculture fait travailler un grand nombre de jeunes entre saisonniers et permanents.

Elle est l'une des communes leaders en matière de production de dattes en Algérie 241 000 qx en 2011[12]. La ville d'où est originaire la Deglet Nour a obtenu le label bio et s'exporte vers plusieurs pays, dont ceux de l'Union européenne et les États-Unis[13]. La deglet nour de Tolga obtient, en 2016, de même que la figue sèche de Beni Maouche, le premier label IG (Indication géographique) en Algérie[14].

Elle est le chef-lieu de la daïra du même nom et polarise autour d'elle comme relais de Biskra. Elle est considérée, par son importance économique, comme la capitale du Zab occidental ou Zab Gharbi[2]. En sus des dattes, on trouve à Tolga des paysages agricoles variés modernes avec des cultures sous serre[3]. La modernisation agricole mène au déclin de l'oasis traditionnelle. Toutes les exploitations modernes pratiquent la phœniciculture, possèdent des serres ou bien font les deux, leurs cultures sont irriguées par le système du goutte-à-goutte[10].

Culture[modifier | modifier le code]

La grande mosquée de Tolga.

Patrimoine religieux[modifier | modifier le code]

Tolga passe aussi pour une cité intellectuelle[2], avec sa zaouia El Athmania ou Ali Benamor qui possède, dans sa bibliothèque, plus d'un millier de manuscrits. Ces écrits portent sur divers domaines dont le Fiqh notamment selon le rite malékite, l'exégèse coranique, le hadith, l'histoire, la littérature, la philosophie, la médecine et mécanique. Le plus vieux manuscrit date du IVe siècle de l'Hégire[15]. Dépendant de la confrérie de la Rahmaniyya, la zaouia rayonnait, depuis le XVIIe siècle, sur l'ensemble de l'Algérie orientale. Toutefois, la zaouïa connaît une désaffection, depuis la création en Algérie d'universités et d'instituts publics délivrant un enseignement islamique[10].

La ville avec ses différents quartiers, compte au moins 10 mosquées[Combien ?]. La vieille mosquée de Tolga, d'assez grandes dimensions, se distingue par son minaret de forme pyramidale[2].

Patrimoine architectural[modifier | modifier le code]

Tolga compte également des sites très anciens : constructions en matériaux locaux en voie de perdition[3]. Le ksar de Tolga, que les habitants désignent par le terme de dechra, est l'un des plus anciens du Sahara. Des vestiges remontent à l'époque romaine, dont quelques traces archéologiques d'une église paléochrétienne. Le ksar est presque abandonné de nos jours[10].

Éducation[modifier | modifier le code]

Il existe actuellement plusieurs établissements scolaires dont trois lycées.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (ar) « Wilaya de Biskra : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion » (consulté le ). Données du Recensement général de la population et de l'habitat de 2008 issues de l'ONS
  2. a b c d e f et g Mohand-Akli Haddadou, Dictionnaire toponymique et historique de l'Algérie, Tizi Ouzou, Éditions Achab, (ISBN 978-9947-9-7225-0), p. 546
  3. a b c d et e Achour Cheurfi, Dictionnaire des localités algériennes : villes, villages, hameaux, ksars et douars, mechtas et lieux-dits, Casbah-Editions, impr. 2011, ©2011 (ISBN 978-9961-64-336-5 et 9961-64-336-4, OCLC 947843177, lire en ligne), p. 1154
  4. a b et c Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Algérie, Média-Plus, , 319 p. (ISBN 9961-9-2200-X), p. 256
  5. Décret n° 84-365, fixant la composition, la consistance et les limites territoriale des communes. Wilaya de Biskra, Journal officiel de la République algérienne, 19 décembre 1984, p. 1488.
  6. a et b « Climat Tolga: Pluviométrie et Température moyenne Tolga, diagramme ombrothermique pour Tolga - Climate-Data.org », sur fr.climate-data.org (consulté le )
  7. Saïd Belguidoum et Aines Boudinar, « Les cités du Bas-Sahara. Eléments d'histoire urbaine », Les mutations de la ville saharienne – Approches croisées sur le changement social et les pratiques urbaines, Faculté des Sciences Sociales et Humaines-Université Kasdi Merbah, Ouargla.,‎ , p. 7 (lire en ligne, consulté le )
  8. Allaoua Amara, « Entre le massif de l’Aurès et les oasis : apparition, évolution et disparition des communautés ibâḍites du Zâb (viiie-xive siècle) », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, no 132,‎ , p. 115–135 (ISSN 0997-1327, DOI 10.4000/remmm.7837, lire en ligne, consulté le )
  9. « Tolga (Commune, Biskra, Algeria) - Population Statistics, Charts, Map and Location », sur www.citypopulation.de (consulté le )
  10. a b c et d Abdallah Khiari, « Systèmes oasiens traditionnels, entre pérennité et abandon.. Les cas de Sidi Khaled et Tolga », Les Cahiers d’EMAM. Études sur le Monde Arabe et la Méditerranée, no 30,‎ (ISSN 1969-248X, DOI 10.4000/emam.1531, lire en ligne, consulté le )
  11. (en) Algeria: Provinces & Major Cities - Population Statistics, Maps, Charts, Weather and Web Information
  12. Yaël Kouzmine, Le Sahara algérien : Intégration nationale et développement régional, L'Harmattan, , 291 p. (ISBN 978-2-336-00418-1 et 2-336-00418-6, lire en ligne), p. 66
  13. « Algérie : le blues des producteurs de dattes – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  14. Rédaction AE, « Des signes distinctifs pour la figue Béni Maouche et la datte Deglet Nour », sur Algerie Eco, (consulté le )
  15. https://www.aps.dz/regions/74174-un-tresor-d-environ-1-500-manuscrits-conserve-a-la-zaouia-ali-benamor-de-tolga

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]