Théâtre au Moyen Âge

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Représentation de La Farce de Maître Pathelin, une farce célèbre du Moyen Âge.
Gravure du XIXe siècle.

Le théâtre au Moyen Âge se présente sous des formes multiples et souvent peu institutionnalisées : quasiment aucun édifice réservé à cet art ne nous est parvenu et les gens de théâtre (acteurs, dramaturges) n'étaient pas considérés comme des artistes de premier plan. Les pièces de théâtre se jouaient en extérieur.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le théâtre fut un art important pendant tout le Moyen Âge, mais peu de traces nous en sont restées, les textes étant peu (et mal) édités et les équipements éphémères.

Il fut notamment illustré par des genres souvent reliés à un ton (comique ou solennel) et un registre (religieux ou profane) particulier. On y trouve notamment les mystères, les fabliaux, les farces, les soties ou encore le mime. Certains de ces genres sont plus ou moins inspirés de survivances de genres antiques comme l'atellane.

Nombre de ces genres sont des descendants plus ou moins directs de genre théâtraux antiques, plus ou moins influencés par des cultures nordiques ou d'Europe orientale.

Le qualificatif de Moyen Age est à comprendre au sens large, et il n'est pas circonscrit à une période qui se terminerait à la Renaissance. Les mystères, par exemple, s'ils s'inscrivent dans une tradition héritée du XVe siècle, restent en pleine activité et floraison au XVIe siècle, et coexistent avec ce que l'on classe dans le théâtre à la Renaissance[1].

Auteurs[modifier | modifier le code]

La plupart des auteurs de théâtre médiéval ne sont pas connus, ou le sont sous des pseudonymes.

Voici certains :

Par types[modifier | modifier le code]

Le classement des œuvres théâtrales du Moyen Age n'est qu'un modèle abstrait, tant une même œuvre peut associer les genres religieux et profane, mélanger gravité et burlesque, et tenir à la fois des mystères, des farces, des moralités ou des sotties[1].

Dans le nord de la France et à sa proximité dans ce qui est aujourd'hui la Belgique, il est souvent plus facile de comprendre un spectacle à partir de ce qui le déclenche. En effet, souvent, ces pièces ne sont jouées qu'une seule fois, à propos d'un événement particulier. Si elles sont jouées plusieurs fois, elles sont à chaque fois modifiées pour s'adapter à ce qui motive la représentation. Il peut s'agir d'un fait historique ; par exemple La Paix de Péronne, écrite par Georges Chastelain à propos du Traité de Péronne (1468), pour donner de l'ampleur à l'engagement politique au moment où il se passe, cela peut être aussi l'entrée du roi dans une ville ; il peut s'agir d'un anniversaire quelconque, ou de donner une interprétation de diverses circonstances ou de commenter des choix politiques ; les épidémies donnent souvent lieu à des processions suivies de représentations théâtrales dans le but d'éloigner la maladie : en 1488, pour une peste, à Abbeville on joue des scènes bibliques. Ces pièces sont souvent financées par les municipalités, et n'ont pas pour seul but de distraire, mais il s'agit d'affirmer la cohésion de la communauté devant l'événement déclencheur. Et souvent, ces représentations, point culminant d'une fête, sont un événement en soi. Elles impliquent la plupart des membres d'une communauté urbaine, et elles influent sur le déroulement de la vie quotidienne[1].

Le théâtre religieux[modifier | modifier le code]

Aux XIVe et jusqu'au milieu du XVIe siècle le théâtre religieux rencontre un grand succès : plusieurs centaines de spectacles sont réalisés par des personnes, des confréries, des municipalités. La plupart des textes utilisés sont aujourd'hui perdus, mais un ensemble d'un million de vers sont parvenus jusqu'à nous. Le succès d'un spectacle dépendait de plusieurs facteurs, comme la rivalité entre deux villes voisines, la fierté collective, la valeur commerciale, la dimension spirituelle, la contribution des habitants ou des habitantes. La réussite dépendait du spectacle, et moins du texte : le décor, la machinerie, les effets spéciaux, les diableries, la musique, les costumes ou le mouvement avaient plus d'importance[2].

  • Du XIe au XIVe siècle : par exemple

La comédie[modifier | modifier le code]

Au Moyen Âge, on entendait par le mot « comédie » toutes les farces, sotties, moralités et autres jeux théâtraux à dénouement heureux : c'est sous cette appellation qu'ils seront tous interdits par édit du Parlement de Paris de 1588 à 1594, marquant la fin du théâtre médiéval.

  • Au XIIe siècle

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Katell Lavéant, « L’événement et le théâtre dans le nord de la France à la fin du Moyen Âge », dans Que m'arrive-t-il ? : Littérature et événement, Presses universitaires de Rennes, coll. « Interférences », (ISBN 978-2-7535-4633-2, lire en ligne), p. 121–131
  2. Graham A. Runnalls, « Le Personnage dans les mystères à la fin du Moyen Âge et au XVIe siècle : stéréotypes et originalité », Réforme, Humanisme, Renaissance, vol. 44, no 1,‎ , p. 11–26 (DOI 10.3406/rhren.1997.2107, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]