Thomas Perrin

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Thomas Perrin, né le , est un préhistorien français. Il est spécialiste de technologie lithique et de la transition Mésolithique / Néolithique en Méditerranée occidentale. Il est directeur de recherche au CNRS et enseigne à l’université Toulouse-Jean-Jaurès.

Formation[modifier | modifier le code]

Né en 1971[1], Thomas Perrin soutient en 2001 sa thèse intitulée « Évolution du silex taillé dans le Néolithique haut-rhodanien autour de la stratigraphie du Gardon (Ambérieu-en-Bugey, Ain) », sous la direction de Marion Lichardus-Itten (université Panthéon-Sorbonne, Paris)[2].

Carrière académique[modifier | modifier le code]

Après avoir été Attaché temporaire d'enseignement et de recherche (ATER) au Collège de France (chaire du Professeur Jean Guilaine), il entre au CNRS en 2004. Il devient en 2018 directeur adjoint de l'UMR 5608 TRACES, un important laboratoire d'archéologie en France[3].

Parallèlement, il enseigne dans le Master de préhistoire et protohistoire de l'université Toulouse-Jean-Jaurès / EHESS[4], avec notamment des cours sur l'usage des statistiques en archéologie et de traitement des datations par le carbone 14. Il a dirigé de nombreux masters et codirigé plusieurs thèses.

Fouilles[modifier | modifier le code]

Archéologue de terrain, il a dirigé de nombreuses opérations de fouilles programmées ainsi qu'une opération préventive[5]. Il a enfin animé plusieurs programmes collectifs internationaux.

Il a notamment dirigé depuis 2012 les fouilles sur le site mésolithique et néolithique de Roquemissou, sur la commune de Montrozier, dans l'Aveyron, et depuis 2015 sur le site néolithique de Basi, à Serra-di-Ferro, en Corse-du-Sud. Ces deux programmes sont toujours en cours.

Responsabilités éditoriales[modifier | modifier le code]

En 2015, il prend la direction de la revue Gallia Préhistoire[6], qu'il fait évoluer vers un modèle de publication moderne en Open Access (Freemium).

Principaux travaux[modifier | modifier le code]

Ses thèmes de recherche actuels sont les processus de néolithisation en Méditerranée occidentale, et plus particulièrement la question des prolongements continentaux de la néolithisation méditerranéenne et des interactions entre derniers chasseurs-collecteurs et premiers agro-pasteurs[7].

Sa recherche se construit autour de trois axes. Le premier s'attache à caractériser les dernières sociétés de chasseurs-cueilleurs du Mésolithique et à définir leurs critères évolutifs[8],[9],[10],[11]. Le second cherche à définir la variabilité interne (chronologique, fonctionnelle, géographique, environnementale) du Néolithique ancien méditerranéen[12],[13]. Enfin, le troisième axe analyse la transformation de ces sociétés productrices à l'aube du Néolithique moyen.

Son programme de recherche s'efforce de mettre en évidence les interactions entre les divers groupes, mésolithiques ou néolithiques, en Méditerranée occidentale, et vise à documenter les échanges de part et d’autre des rives du bassin occidental. Cette question des relations entre Europe sud-occidentale et Afrique du Nord constitue l'essentiel de son travail de recherche de ces dernières années. Il a notamment dirigé un important programme de recherche collectif sur ces questions en 2016 et 2017[14], et dirige aujourd'hui un réseau de recherche international[15].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Perrin, Thomas (1971-) : 12 contributions de 1993 à 2014 », sur persee.fr (consulté le ).
  2. Thomas Perrin, Évolution du silex taillé dans le Néolithique haut-rhodanien autour de la stratigraphie du Gardon (Ambérieu-en-Bugey, Ain), Lille, Presses Universitaires du Septentrion, , 1016 p.
  3. UMR 5608 TRACES
  4. Master de préhistoire et protohistoire de l'université Toulouse-Jean-Jaurès / EHESS
  5. « Les premiers agriculteurs du Sud de la France - Le journal du CNRS - CNRS », sur pertimm.dsi.cnrs.fr (consulté le ).
  6. « Gallia Préhistoire », sur journals.openedition.org (consulté le )
  7. (en) Thomas Perrin et Claire Manen, « Potential interactions between Mesolithic hunter-gatherers and Neolithic farmers in the Western Mediterranean: The geochronological data revisited », PLOS ONE, vol. 16, no 3,‎ , e0246964 (ISSN 1932-6203, PMID 33657127, PMCID PMC7928471, DOI 10.1371/journal.pone.0246964, lire en ligne, consulté le )
  8. Grégor Marchand et Thomas Perrin, « Why this revolution? Explaining the major technical shift in Southwestern Europe during the 7th millennium cal. BC », Quaternary International, the Frison Institute symposium: International perspectives on climate change and Archaeology, vol. 428,‎ , p. 73–85 (ISSN 1040-6182, DOI 10.1016/j.quaint.2015.07.059, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Thomas Perrin, « The Time of the Last Hunters: Chronocultural Aspects of Early Holocene Societies in the Western Mediterranean », Open Archaeology, vol. 9, no 1,‎ (ISSN 2300-6560, DOI 10.1515/opar-2022-0275, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) Tiphaine Dachy, Colas Guéret, William Green et Thomas Perrin, « Rethinking the Capsian: Lithic Variability Among Holocene Maghreb Hunter-Gatherers », African Archaeological Review, vol. 40, no 1,‎ , p. 169–203 (ISSN 1572-9842, DOI 10.1007/s10437-023-09514-z, lire en ligne, consulté le )
  11. Thomas Perrin et Elsa Defranould, « The Montclus rock shelter (Gard) and the continuity hypothesis between 1st and 2nd Mesolithic in Southern France », Quaternary International, mesoLife: A Mesolithic perspective on Alpine and neighbouring territories, vol. 423,‎ , p. 230–241 (ISSN 1040-6182, DOI 10.1016/j.quaint.2015.09.046, lire en ligne, consulté le )
  12. Claire Manen, Thomas Perrin et Jean Guilaine, La transition néolithique en Méditerranée. Actes du colloque « Transitions en Méditerranée, ou comment des chasseurs devinrent agriculteurs », Muséum de Toulouse, 14-15 avril 2011, Arles et Toulouse, Editions Errance et Archives d'Écologie Préhistorique, , 464 p.
  13. Thomas Perrin, Claire Manen et Pierre Séjalon, Le Néolithique ancien de la plaine de Nîmes (Gard), Toulouse, Archives d'Écologie Préhistorique,
  14. programme de recherche IDEX MeNeMOIA
  15. IRN DECAPAN

Liens externes[modifier | modifier le code]