Théodebald (maire du palais)

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Théodebald ou Thibaud, né vers 708 et mort en 741, est un fils illégitime de Grimoald II, et le maire des palais d'Austrasie, de Neustrie et de Bourgogne de 714 à 717.

Filiation[modifier | modifier le code]

Selon le Liber Historiae Francorum, il est un fils illégitime de Grimoald II : « Grimoald engendra un fils nommé Theudoald d'une concubine ... Grimoald prit comme épouse Theudesinda, fille de Radbod, duc des gentils[1] ». Ce texte est sans ambiguïté sur la naissance illégitime de Théodebald, qu'il date de l'année de la mort de Drogon, soit 708, alors que les Chronicon Moissaciense placent le mariage de son père en 711[2]. Aussi la proposition de certains historiens[3] qui, sur la base de l'onomastique, font de Theudesinde la mère de Théodebald est très fortement improbable[4].

Biographie[modifier | modifier le code]

Son père est assassiné en par un Frison et son grand-père Pépin le désigne comme héritier de toutes ses possessions et ses charges de maire de palais. Théodebald avait alors environ 6 ans. Pépin de Herstal meurt le et il devient maire du palais des trois royaumes francs, sous la régence de sa grand-mère Plectrude[5],[6].

Un an plus tard, à l'automne 715, Dagobert III, le roi que Pépin de Herstal avait placé sur le trône, meurt. Les Neustriens, sous la conduite de Ragenfrid, décident de secouer la tutelle austrasienne et placent sur le trône le roi Chilpéric II, lequel nomme en retour Ragenfrid comme maire du palais de Neustrie. Comme Plectrude refuse de reconnaître cette prise de pouvoir, Ragenfrid conduit l'armée neustrienne contre l'Austrasie et bat Plectrude en 715 dans la forêt de Compiègne. Ragenfrid s'empare des trésors de Plectrude, abandonnés sur le champ de bataille. Puis il proclame Chilpéric également roi d'Austrasie, s'allie à Radbod, duc des Frisons, et attaque l'Austrasie. C'est à ce moment que Charles Martel parvient à regrouper des partisans pour repousser les Neustriens. Après un premier échec, il tend avec succès une embuscade à Amblève, puis les défait à Vinchy le . Désormais accepté par les Austrasiens comme leur chef, il oblige Plectrude et Theodebald à renoncer au pouvoir, confisque les biens de Plectrude et l'enferme dans un couvent à Cologne[7],[8].

La suite de la vie de Theodebald est incertaine. Les Annales Mettenses affirment que « peu après il acheva sa vie innocente ». Cependant Charles Martel effectue en 723 une donation à Utrecht et, parmi les témoins figurent un Thiedoldi, nepoti eius. Charles n'ayant que trente ans, le sens possible de népos est neveu et le seul neveu connu de Charles Martel est l'ancien maire du palais. L'affirmation des Annales Mettenses pourrait être dû au fait que son auteur, cent ans après, n'ait pas trouvé de mention de Theodebald après 717 et en ait conclu à son décès[9]. Il ne semble pas avoir participé à la conspiration organisée en 723 par son cousin Arnulf, mais les cousins étaient peut-être brouillés : Pépin de Herstal l'avait choisi au détriment d'Arnulf, pourtant fils du fils aîné[10].

En 741, après la mort de Charles Martel, ses deux fils Pépin et Carloman font tuer un Theodebald, qui ne peut pas être Theodebald, duc d'Alémanie ( 744), ni Theodebald, duc de Bavière ( 732), ni Theodebald, duc de Thuringe ( début VIIIe siècle). Il pourrait très bien s'agir de leur cousin germain, dont ils pourraient craindre les ambitions en profitant des troubles qui ont suivi la mort de Charles[11].

Généalogie[modifier | modifier le code]

Plectrude
 
 
 
 
 
Pépin de Herstal
(° v. 645  714)
maire de palais
 
 
 
 
 
Alpaïde
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Drogon
( 708)
duc de Champagne
 
Grimoald II
( 714)
maire du palais
 
Theudesinde
fille de Radbod
duc des Frisons
 
Charles Martel
(° v. 688  741)
maire du palais
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Arnulf
( 723)
duc
 
Théodebald
( 741)
maire du palais
 
 
 
Carloman
( 755)
maire du palais
 
Pépin le Bref
( 768)
roi des Francs
 

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. c'est-à-dire de païens.
  2. « Merovingian Nobility ».
  3. Parmi lesquels Roger COLLINS, Deception and Mispresentation in Early Eight Century Frankish Historiography : Two Cases Studies, .
  4. Settipani 1993, p. 163, note 126.
  5. Settipani 1993, p. 164.
  6. Riché 1983, p. 43.
  7. Riché 1983, p. 44-5.
  8. Settipani 1993, p. 166.
  9. Settipani 1993, p. 164-5.
  10. Settipani 1993, p. 162-3.
  11. Settipani 1993, p. 165.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Foundation for Medieval Genealogy : Grimoald

Bibliographie[modifier | modifier le code]