Théâtre à l'italienne de La Roche-sur-Yon

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Théâtre à l’italienne de La Roche-sur-Yon
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Façade du théâtre à l’italienne de La Roche-sur-Yon.
Type Théâtre à l'italienne
Lieu La Roche-sur-Yon
Coordonnées 46° 40′ 16″ nord, 1° 25′ 46″ ouest
Architecte Urbain Pivard
Inauguration 2 novembre 1845
Nb. de salles 1
Capacité 373
Gestionnaire Ville de la Roche-sur-Yon
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1985)
Site web http://www.legrandr.com/

Carte

Le théâtre à l’italienne de La Roche-sur-Yon est une salle de spectacle de La Roche-sur-Yon (Vendée). Construit en 1845, il est inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis 1985 [1].

Propriété de la ville de La Roche-sur-Yon, le lieu abrite un espace d'informations et de médiation culturelle, il accueille des propositions de la programmation municipale et une partie de la programmation de la Scène nationale du Grand R.

Localisation et dimensions[modifier | modifier le code]

Il se situe sur la place du Théâtre, entre les rues Salvador Allende et de Verdun et au centre de la perspective reliant la préfecture à l’église du Sacré-Cœur. D’une capacité de 373 places[2] assises, le bâtiment possède les dimensions suivantes[3] :

  • Longueur : 42,8 m
  • Largeur : 18,7 m
  • Hauteur de fronton : 13,5 m
  • Hauteur sous coupole : 11 m

Histoire[modifier | modifier le code]

Si l’installation d’une « comédie » est prévue dès 1804 au nord de l’actuelle place Napoléon, les difficultés financières liées à la construction de la ville mettront le projet en suspens. De passage à La Roche-sur-Yon, Napoléon Ier signe le un décret impérial incitant à l’édification d’un théâtre dans la jeune préfecture de Vendée. Il faut attendre 1811 pour que la direction des halles de la ville mette en location la salle centrale du marché couvert pour que puissent s’y jouer des représentations de manière provisoire[4]. La situation durant, l’édification d’une salle dans les jardins de l’Hôtel de ville est envisagée en 1833, mais devant le refus de subventionnement du Conseil Général, le projet est abandonné.

La question de la modernisation de la salle des halles sera évoquée en 1842, mais la municipalité, sous l’impulsion du maire Bazile Moreau, décide en 1843 de se doter d’un véritable théâtre[5]. En effet, les halles sont vétustes et la ville connait un développement important qui, associé à l’achèvement de nombreux bâtiments de première nécessité, permet la création d’infrastructures nouvelles. Conçu par l’architecte-voyer Urbain Pivard en lien avec le décorateur nantais Louis-Lucien Penne, le coût du bâtiment est de 25 000 francs.

Inauguré le , le théâtre présente en son extérieur une architecture néo-classique marquée par un fronton couronnant un portique toscan de quatre colonnes et deux pilastres. L’ensemble est réalisé en pierre calcaire du sud Vendée. La place du Théâtre sera quant à elle lotie pendant les années suivantes avec un urbanisme strictement réglementé, destiné à mettre en valeur le monument central.

Le 22 décembre 1874, sous la présidence d'Hippolyte Périer, maire, la municipalité de la Roche-sur-Yon décida l'intronisation de l'éclairage au gaz en remplacement de l'éclairage à l'huile de colza devenu archaïque. En août 1911, le maire de l'époque, Lucien Genuer, décida la mise en marche d'un réseau de distribution d'énergie électrique. L'année suivante le 10 août 1912, le théâtre fut le premier édifice communal à être doté de l'éclairage électrique. Le 28 juillet 1914, la municipalité décida d'installer le chauffage centrale au théâtre mais en raison de la Première Guerre mondiale, le projet n'aboutit pas. Le 12 février 1920, le conseil municipal, avec à sa tête, Lucien Morineau, décida d'installer en adjudication le droit d'installer un cinématographe et d'y donner des représentations à partir du 1er mai 1920. M. Boisson fut déclaré adjucitaire. Durant la Première Guerre mondiale, un certain Duigou avait obtenu des édiles l'autorisation d'introniser un cinématographe et d'inviter gratuitement les militaires blessés[6].

Le 22 juillet 1922, le maire Lucien Morineau, décida à nouveau l'installation du chauffage central en reprenant, avec des améliorations, le projet qui avait été annulé du fait des hostilités. L'adjudication eut lieu le 19 octobre suivant. Durant presque cinquante ans, le théâtre vécut sans changements notoires. Les habitants purent voir ainsi de nombreux films, pièces de théâtre, concerts, revues locales et assister à des conférences. Il fallut attendre le 20 juillet 1970 pour que la municipalité reprennent à son compte la gestion du théâtre. Trois ans plus tard, la municipalité décida la rénovation du théâtre, en effectuant au passage d'importants travaux de sécurité et en réaménageant la salle de théâtre. Le plan de rénovation fut approuvé le 27 décembre 1974. Le 30 mars 1976, la municipalité confia l'étude des travaux de rénovation au cabinet d'architecture Durand-Ménard. Les travaux durèrent six mois et le théâtre rouvrit ses portes le 1er janvier 1977[6].

La salle de spectacle, ainsi que les façades et toitures du bâtiment sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le [7].

Intérieur[modifier | modifier le code]

C'est un théâtre à l'italienne à l'intérieur d'un bâtiment de style néo-classique. Dite « en fer à cheval » en raison de sa forme qui lui donne une acoustique remarquable, la salle est bâtie en bois. Les circulations latérales distribuent pour la partie publique, le parterre, un niveau de baignoires, un niveau de loges et un balcon. S’il ne reste rien du décor d’origine (y en a-t-il eu un ?) hormis la structure de la salle, les études liées à la restauration du bâtiment permettent d’établir une coloration ancienne dans des teintes bleutées et grises[8]. Aussi, la salle telle qu’elle a été restaurée en 2005, présente les couleurs et ornements de 1888 date de la première grande modernisation. Chutes de guirlandes, instruments de musique, masques grecs, oves… sont les stucs et dorures qui décorent les avant-gardes des loges et balcons ainsi que l’ouverture de scène.

Le plafond en coupole est l’élément majeur du Théâtre de La Roche-sur-Yon. Il est composé en son centre d’un lustre de 2,33 m de haut et 1,66 m de diamètre réalisé en 2005 à partir de dessins de 1845. Autour du lustre, huit toiles marouflées dans des caissons du nantais Georges Levreau avec en alternance muses romaines et motifs fleuris. Les Muses représentées sont Calliope (poésie épique), Erato (poésie lyrique), Thalie (comédie) et Melpomène (tragédie).

Modernisations[9][modifier | modifier le code]

  • 1874 : Installation de l'éclairage au gaz et réfection des plafonds et peintures.
  • 1888 : Devant les risques d'incendie, l'absence d'isolation… la première rénovation est effectuée. Les peintures sont rafraîchies, les sols et la toiture refaits, la décoration réalisée…
  •  : Premier bâtiment public de La Roche-sur-Yon raccordé à l’électricité.
  • 1920 : Arrivée du cinématographe.
  • 1922 : Chauffage central.
  • 1930 : Modernisation avec reprise des peintures, boiseries et cloisons notamment.
  • 1948 : Travaux divers dont vitrage du portique d'entrée.
  • 1977 : Seconde grande rénovation intérieure avec installation de sièges de cinéma par exemple.
  • 2005 : Restauration totale de l'édifice.

Fontaine Olof Palme par Bernard Pagès[modifier | modifier le code]

En 1986, le programme "7 fontaines monumentales en France" permet à la ville de La Roche-sur-Yon de repenser la place du Théâtre qui est alors un parking. L'artiste français Bernard Pagès est alors chargé d'imaginer une fontaine sur mesure pour le parvis futur[10]. La géométrie brisée des trois colonnes de la fontaine veut rappeler l'urbanisme de La Roche-sur-Yon ainsi que les difficultés historiques et financières liées à la construction de la ville. Les mosaïques font référence à l'architecture art-déco de l'hôtel des postes voisin, tandis que l'absence de bassin est une référence au climat océanique, donc humide, de l'Ouest de la France[11].

Le projet a suscité une polémique importante en raison notamment de son coût, alors que celui-ci n'était supporté qu'à hauteur de 25% par la Ville de La Roche-sur-Yon[12]. La fontaine est dédiée à Olof Palme, assassiné en 1986.

Photos[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Vidéo, théâtre à l'italienne »
  2. Dossier de presse d'inauguration, 2005
  3. Étude préalable à la restauration des façades extérieures du théâtre municipal, 1998
  4. La Roche-sur-Yon, la ville de Napoléon 1804-1870, Henry Brunetière, 2004
  5. Le patrimoine des communes de la Vendée, Flohic Éditions, Paris, 2001.
  6. a et b Mazurelle, Jeannie., La Roche-sur-Yon : une capitale pour la Vendée, Le Cercle d'Or, (ISBN 2-7188-0114-X et 978-2-7188-0114-8, OCLC 419795098, lire en ligne)
  7. « Théâtre », notice no PA00110217, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  8. Étude préalable à la restauration intérieure du théâtre à l’italienne, 1998
  9. Notice historique sur le théâtre. Collectif d'auteurs, le Cercle d'or, 1982
  10. Réalisations artistiques depuis 1945 dans l'espace public de La Roche-sur-Yon, William Chevillon, 2012
  11. Xavier GIRARD. Bernard Pagès. Toulouse, Labège, 1989
  12. Ouest-France (édition Vendée-Ouest, La Roche-sur-Yon) : 11/14/15/19/20/21/22/23/25/27/29 mars 1986

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]