Tetrapodophis

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Tetrapodophis amplectus

Tetrapodophis est un genre éteint de squamates ophidiens, datant de l'Aptien (Crétacé inférieur), soit il y a environ 120 Ma (millions d'années), et découvert à l'état fossile au Brésil[1].

L'attribution du genre au groupe des serpents (ophidiens) est remise en cause par certains paléontologues[2].

Historique[modifier | modifier le code]

L'espèce type et seule espèce rattachée au genre est Tetrapodophis amplectus, décrite en 2015 par Martill et al. à partir d'un squelette fossile quasi complet (référencé : BMMS BK 2-2) « re-découvert » dans un bloc calcaire au Bürgermeister Müller Museum de Solnhofen en Bavière. Ce fossile était archivé dans le musée allemand comme « fossile inconnu » jusqu'à ce qu'il attire l'attention du paléontologue britannique David Martill[3]. Il détermina par la suite que ce fossile provenait de la formation géologique de Crato du Crétacé inférieur de la région de Ceará au Brésil.

Description[modifier | modifier le code]

Tetrapodophis présente la particularité d'avoir de petits membres antérieurs et postérieurs bien développés (quatre pattes fonctionnelles comme son nom l'indique)[4],[5]. C'est une caractéristique que l'on retrouve chez aucun autre serpent actuel ou fossile.

Ces caractéristiques sont toutefois très proches de celles des serpents actuels, avec un corps très allongé, une queue courte, des écailles larges sur le ventre, un crâne étiré avec un museau court et long, des mâchoires incurvées et des dents crochues tranchantes. D'autres caractéristiques telles que des vertèbres à épines neurales courtes suggèrent que Tetrapodophis était adapté à l'enfouissement, étayant l'hypothèse selon laquelle les serpents ont évolué dans les environnements terrestres. Elles suggèrent également que ce serpent « devait se déplacer par propulsion ondulatoire, ses membres graciles jouant peu ou pas de rôle dans la locomotion, mais pourraient par contre avoir été utilisés lors de l’accouplement ou pour saisir des proies (le contenu gastrique fossilisé de l’animal indique qu’il se nourrissait de petits vertébrés)[6] ».

Paléobiologie[modifier | modifier le code]

L'holotype BMMS BK 2-2 contient des fragments d'os fossiles d'un autre animal au niveau de son intestin. Ceci indique que Tetrapodophis était carnivore comme la plupart des autres serpents[1].

Classification[modifier | modifier le code]

Cladogramme[modifier | modifier le code]

Le cladogramme issu de l'analyse phylogénétique réalisée par les inventeurs de l'espèce en 2015[1], indique la position assez basale de Tetrapodophis amplectus au sein du clade des ophidiens :

Ophidia

Eophis underwoodi (it)



Diablophis gilmorei



Portugalophis lignites



Parviraptor estesi (en)





Tetrapodophis amplectus



Coniophis precedens (de)





Najash rionegrina




Dinilysia patagonica




Madtsoiidae (en)


Serpentes

Scolecophidia





Haasiophis terrasanctus (en)




Euopodophis descouensi



Pachyrhachis problematicus





Alethinophidia









Débat sur l'attribution de Tetrapodophis au groupe des serpents[modifier | modifier le code]

Dès 2016, Caldwell et al.[2] remettent en cause, à la fois le fait que Tetrapodophis amplectussoit un serpent primitif, et qu'il soit adapté à l'enfouissement, dans un article au titre explicite : « Tetrapodophis amplectus n'est pas un serpent »[2].

Caldwell et al. le considèrent comme un probable squamate de la famille des dolichosauridés[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e (en) Martill, Tischlinger & Longrich. 2015, « A four-legged snake from the Early Cretaceous of Gondwana », Science, https://dx.doi.org/10.1126/science.aaa9208
  2. a b et c (en) Michael W. Caldwell, Robert R. Reisz, Randall L. Nydam, Alessandro Palci et Tiago R. Simões, « Tetrapodophis amplectus (Crato Formation, Lower Cretaceous, Brazil) is not a snake », Society of Vertebrate Paleontology 76th Annual Meeting Program & Abstracts,‎ , p. 108 (lire en ligne)
  3. Ed Yong, « A Fossil Snake With Four Legs », sur Phenomena: Not Exactly Rocket Science, National Geographic, (consulté le )
  4. (en) Ed Yong, « A Fossil Snake With Four Legs », sur Phenomena: Not Exactly Rocket Science, National Geographic, (consulté le )
  5. L'énigme du serpent à quatre pattes. Sciences&Vie n°1177 d'octobre 2015, pages 71 et suivante
  6. Aurélien Miralles, « Sans pattes : quand les Tétrapodes ne le sont plus vraiment… », Espèces, no 18,‎ , p. 24.
  7. (en) http://www.livescience.com/56685-debate-about-four-legged-snake-fossil.html

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

(en) Référence Paleobiology Database : Tetrapodophis Martill et al., 2015

Liens externes[modifier | modifier le code]

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