Terra Mariana

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Terra Mariana
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La Terra Mariana.

La Terra Mariana (« Terre de Marie ») est le nom (latin) donné en 1207 par le pape Innocent III[1] aux territoires de Livonie médiévale[2],[3] ou ancienne Livonie[4],[5] (en allemand : Alt-Livland, en estonien : Vana-Liivimaa, en letton : Livonija) qui correspondent aux actuelles Lettonie et Estonie.

L'histoire de la Terra Mariana est liée à celle de l'ordre des chevaliers Porte-Glaive, puis (1237) ordre de Livonie, branche de l'ordre des chevaliers Teutoniques.

Contexte : les croisades baltes[modifier | modifier le code]

À la fin du XIIe siècle, les territoires situés entre l'embouchure de la Vistule et le golfe de Finlande sont habités par des populations encore païennes (Prussiens, Lives, Lettes, Estes etc.). Le pape Célestin III, et son successeur (1198) Innocent III, promeuvent cette région comme zone de croisades.

La première étape est la création de l'évêché de Riga, dont le premier titulaire, Albert de Buxhoeveden, fonde l'ordre militaire des chevaliers Porte-Glaive en 1202.

En 1216, l'ordre de Dobrzyń est créé par le premier évêque de Prusse (région située entre la Vistule et le Niemen), mais vu son insuffisance, le prince polonais Conrad Ier de Mazovie fait appel (1226) aux chevaliers Teutoniques, bien implantés en Terre sainte et dans le Saint-Empire. Les Teutoniques, avec la caution de l'empereur (bulle de Rimini, 1226) entament dès 1230 la conquête des territoires prussiens et la conversion de leurs habitants.

Histoire de la Terra Mariana[modifier | modifier le code]

La période des chevaliers Porte-Glaive (1207-1236)[modifier | modifier le code]

La Terra Mariana est établie le [6] en tant que principauté du Saint-Empire romain germanique[7], mais perd ce statut en 1215 lorsque Innocent III la déclare territoire du Saint-Siège[8].

En 1228, le légat pontifical, Guillaume de Modène, considérant que la croisade est achevée, répartit la Terra Mariana entre

Hiérarchiquement, la fonction la plus élevée en Terra Mariana est l'archevêché de Riga.

Après la défaite subie par les chevaliers Porte-Glaive à Siauliai face au grand-duché de Lituanie (1236), ils rejoignent en 1237 l'ordre Teutonique, dont ils deviennent une branche autonome, sous le nom d'ordre de Livonie.

La période 1237-1410[modifier | modifier le code]

En 1240, le roi de Danemark crée l'évêché de Reval, en se réservant le droit de nommer l'évêque (un cas unique à cette époque).

En dehors du duché d'Estonie, une rivalité existe pour le contrôle du pays entre l'Église, l'ordre de Livonie, la noblesse germanique et les citoyens des villes hanséatiques de Riga et Reval qui ont un statut particulier. Il s'ensuit une période de guerre civile de 1296 à 1330.

En 1343, le duché d'Estonie subit le soulèvement de la nuit de la Saint-George, au terme duquel le Danemark décide de l'abandonner et de le vendre à l'ordre de Livonie (1346).

Après cette date, l'ordre contrôle 67 000 km² et l'Église 41 000 km² (dont 18 000 pour l'archevêché de Riga, 4 500 pour l'évêché de Courlande).

Le territoire de l'ordre de Livonie est divisé en 40 districts dirigés par les baillis (sg. : Vogt).

La période 1410-1525 et la confédération livonienne[modifier | modifier le code]

À la suite de la défaite subie en 1410 à Grunwald face à l'armée polono-lituanienne, l'ordre Teutonique et son État de Prusse se trouve affaibli.

En 1418, le pape nomme Johannes VI Ambundii archevêque de Riga. Ce prélat est à l'origine de la première réunion de la diète (Landtag) de Livonie, réunie en 1419 à Walk. En 1435, la diète décide la création d'une véritable confédération livonienne.

Le déclin de l'ordre Teutonique (branche prussienne) se poursuit jusqu'en 1525, date où, sécularisé, il devient le duché de Prusse, vassal de la Pologne. L'ordre de Livonie devient alors un ordre indépendant.

La fin de la Terra Mariana (1561)[modifier | modifier le code]

En 1561, au début de la guerre de Livonie, l'ordre de Livonie, vaincu par les Russes, cesse d'exister[1] à la suite de la sécularisation effectuée par le grand-maître Gotthard Kettler sous la protection du grand-duché de Lituanie.

Il s'ensuit une dislocation de la Terra Mariana.

La partie septentrionales est annexée par la Suède et forme l'Estonie suédoise, un des plus anciens territoires de l'empire suédois.

Les territoires situés au nord de la Daugava (dont Riga) reviennent au grand-duché de Lituanie (et en 1569 à la république des Deux Nations) et forment le duché de Livonie.

Le grand-maître, converti au luthéranisme, reçoit le duché de Courlande et de Sémigalle (au sud de la Daugava).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Terra Mariana, The Encyclopedia Americana, (lire en ligne)
  2. (fr) Karl Johann von Blomberg, Description de la Livonie : Avec une Relation de l'origine du progres et de la décadence de l'ordre teutonique, Utrecht, Guillaume Van Poolsum, (lire en ligne)
  3. (en) Andres Kasekamp, Medieval Livonia, Mc Millan, (lire en ligne)
  4. (fr) François-Gabriel Bray, Essai critique sur l'histoire de la Livonie, Volume 1 (ISBN 978-1-148-14589-1, lire en ligne)
  5. pour la distinguer du (Duché de Livonie) et du Gouvernement de Livonie qui seront formés de parties de son territoire après sa partition
  6. (en) Alfreds Bilmanis, Latvian-Russian Relations: Documents, The Latvian legation, (lire en ligne)
  7. (fr) Charles George Herbermann, The Catholic Encyclopedia, Robert Appleton Company, (lire en ligne)
  8. (en) Alfreds Bilmanis, The Church in Latvia, Drauga vēsts, (lire en ligne)
  9. (en) Eric Christiansen, The Northern Crusades, Penguin, (ISBN 0140266534, lire en ligne)
  10. (en) Helle Knut, The Cambridge History of Scandinavia : Prehistory to 1520, Cambridge, Cambridge University Press, , 872 p. (ISBN 0-521-47299-7, lire en ligne), p. 269
  11. (en) William Urban, « An Historical Overview of the Crusade to Livonia », On-line Reference Book for Medieval studies (consulté le )