Sanctuaire d'Ise

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Ise-jingū
Image illustrative de l’article Sanctuaire d'Ise
Le bâtiment principal du naikū.
Présentation
Nom local 伊勢神宮
Culte Shintoïste
Protection Trésor national
Site web www.isejingu.or.jpVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays Japon
Ville Ise
Coordonnées 34° 27′ 18″ nord, 136° 43′ 33″ est
Géolocalisation sur la carte : Japon
(Voir situation sur carte : Japon)
Ise-jingū
Le sanctuaire betsugū du gekū.

Le sanctuaire d'Ise (伊勢神宮, Ise-jingū?), aussi connu comme le grand sanctuaire d'Ise (伊勢大神宮, Ise-daijingū?), est le sanctuaire shinto le plus important du Japon, considéré comme le lieu le plus sacré de cette religion.

Situation et description[modifier | modifier le code]

Le sanctuaire d'Ise se situe dans la ville d'Ise, au centre de la préfecture de Mie au Japon. Le lieu dans lequel se trouve le sanctuaire forme une partie du parc national d'Ise-Shima, qui inclut aussi d'autres lieux sacrés et historiques, comme Meoto Iwa et le Saikū, résidence impériale durant l'époque de Heian (794-1185).

Le sanctuaire est en réalité un ensemble complexe composé de plus d'une centaine de petits bâtiments ; il se compose de deux sites principaux[1] : le sanctuaire « intérieur »[l 1] et le sanctuaire « extérieur »[l 2]. Le premier, dédié à la déesse solaire Amaterasu, est officiellement nommé Kōtai-jingū[l 3] et situé dans le quartier Ujitachi (parfois simplement appelé Uji) ; le second, dédié à une déesse de la nourriture Toyouke, est officiellement nommé Toyouke daijingū[l 4] et situé dans le quartier Toyokawa. Six kilomètres séparent les deux sanctuaires.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les sanctuaires sont mentionnés dans les annales du Kojiki et du Nihon shoki (datant, respectivement, de 712 et 720). D'après cette chronologie officielle, les sanctuaires ont été construits aux alentours de l'an -4 par Yamotohime-no-mikoto, fille de Suinin[2], mais il est probable que la plupart aient été construits des siècles plus tard, plutôt vers 690.

Réputé pour avoir abrité le miroir sacré de l'empereur du Japon, le sanctuaire est probablement l'un des lieux les plus sacrés du shintoïsme. L'accès aux lieux est réglementé, le public ne peut visiter qu'une partie des sanctuaires.

Le sanctuaire est reconstruit à son image tous les vingt ans, permettant ainsi un gage de pureté — les bâtiments actuels, qui datent de 2013, sont les 62e à avoir été construits. Les traditions et les consignes de reconstruction, extrêmement précises, sont transmises dans un ensemble de textes datant du Xe siècle. Le bois récupéré est envoyé dans tout le pays pour renforcer des édifices religieux, ou encore vendu à des pèlerins. La cérémonie est appelée shikinen-sengū (式年遷宮?)[3].

Tous les ans se déroulent les fêtes traditionnelles de Kanname[l 5] et Niiname[l 6], respectivement du 15 au 25 octobre et du 23 au 29 novembre[3].

Construction du nouveau sanctuaire naikū à côté de l'ancien (1953).
Kagura-den du naikū.

Refus du commerce d’artefacts religieux[modifier | modifier le code]

Depuis l’ère Meiji (1868-1912), le sanctuaire refuse de vendre aux particuliers des objets religieux (par exemple, des ema) afin de démontrer son caractère national, soucieux du bien du pays et non de celui des individus[4].

Patrimoine[modifier | modifier le code]

Le sanctuaire possède onze biens classés au patrimoine culturel du Japon et exposés au musée Jingū attenant[5]. De plus, le sentier d'Ise[l 7] qui, long d'environ 160 km, relie Ise au sanctuaire Kumano, est inscrit depuis 2004 au patrimoine mondial l'UNESCO, comme élément de l'ensemble des sites sacrés et chemins de pèlerinage dans les monts Kii.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Le sanctuaire en 1910-1919.

Notes lexicales bilingues[modifier | modifier le code]

  1. Sanctuaire « intérieur » (内宮, naikū?).
  2. Sanctuaire « extérieur » (外宮, gekū?).
  3. Kōtai-jingū (皇大神宮?).
  4. Toyouke daijingū (豊受大神宮?).
  5. Kannamesai (神嘗祭?).
  6. Niinamesai (新嘗祭?).
  7. Le sentier d'Ise (伊勢路, Iseji?).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Catherine Mollet, Office national du tourisme japonais, « Ise-Shima », sur tourisme-japon.fr, (consulté le ).
  2. L'année 26 de Suinin, selon le chapitre 6 du Nihon shoki.
  3. a et b (fr + ja) « La carte des festivals traditionnels au Japon (全国お祭りMAP) », sur nippon.com (consulté le ).
  4. Damien Kunik, « Repenser les catégories de l’objet votif au Japon », Techniques & Culture, suppléments au no 70, mis en ligne le (consulté le ).
  5. (ja) « 展示・所蔵品(コレクション)|神宮徴古館・農業館|神宮の博物館 », sur musée Jingu (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Sébastien Cluzel et Nishida Masatsugu (dir.), Le Sanctuaire d'Ise. Récit de la 62e reconstruction, Éditions Mardaga, 2015, 192 p.  (ISBN 978-2-8047-0289-2).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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