Mu Geminorum

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μ Geminorum
Tejat
Description de cette image, également commentée ci-après
μ Gem est l'étoile brillante située à gauche de l'image. Elle est entourée par la nébuleuse Sh2-249. L'étoile brillante à droite, située près du rémanent de supernova IC 443, est η Gem.
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 06h 22m 57,627s[1]
Déclinaison +22° 30′ 48,90″[1]
Constellation Gémeaux
Magnitude apparente +2,75 à +3,02[2]

Localisation dans la constellation : Gémeaux

(Voir situation dans la constellation : Gémeaux)
Caractéristiques
Type spectral M3IIIab[3]
Indice U-B +1,85[4]
Indice B-V +1,64[4]
Indice R-I +1,38[4]
Variabilité semi-régulière[2]
Astrométrie
Vitesse radiale +54,38 ± 0,24 km/s[5]
Mouvement propre μα = +56,39 mas/a[1]
μδ = −110,03 mas/a[1]
Parallaxe 14,08 ± 0,71 mas[1]
Distance 230 ± 10 al
(71 ± 4 pc)
Magnitude absolue −1,38[6]
Caractéristiques physiques
Masse M
Rayon 50 R
Luminosité 300 L
Température 3 650 K
Métallicité ~1,3 celle du Soleil

Désignations

Tejat, Tejat Posterior, Pish Pai, Calx, μ Gem, 13 Gem, HD 44478, HIP 30343, HR 2286, ADS 4990A, BD+22°1304, CCDM J06230 +2230A, FK5 241, SAO 78297[7]

Mu Geminorum (μ Gem / μ Geminorum), également nommée Tejat, est une étoile variable de troisième magnitude de la constellation des Gémeaux. D'après la mesure de sa parallaxe annuelle par le satellite Hipparcos, elle est située à environ 230 années-lumière de la Terre[1]. Elle s'éloigne du Système solaire à une vitesse radiale de +54 km/s[5].

Nomenclature[modifier | modifier le code]

Tejat est le nom de aujourd’hui approuvé par l'Union astronomique internationale (UAI) pour désigner Mu Geminorum. Il a été introduit sous la forme Tejat Posterior par Giuseppe Piazzi (1814)[8] à partir de la transcription AlTah’ayi donnée par Thomas Hyde (1665), dans sa traduction du سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437) pour l’arabe التحاﺋﻲ al-Taḥā’ī, peut-être « les Pluvieuses », qui correspond chez certains auteurs, relève-t-il d’après le lexicographe al-Fīrūzabādī (ca. 1400), au couple η et μ Gem, lequel appartient aux étoiles de la VIe des ‘’manāzil al-qamar’’ ou « stations lunaires »[9],[10].

Autres noms: 1. Calx, « le Talon » en latin, que l’on lit chez Tycho Brahe (1598)[11] ; et surtout 2. Pish Pai, qui vient de la transcription Pishpâi que fait Thomas Hyde du persan پیش‌پای, Pīshpāy, calque du grec Πρόπους chez Ptolémée, dans sa traduction du سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437)[12]. Ces deux noms ont pu, grâce à leur signalement par Richard Allen (1899)[13], se répandre dans les catalogues contemporains[14],[15].

Propriétés[modifier | modifier le code]

Deux courbes de lumière en bande visible de Mu Geminorum, adaptée de Percy et al. (2001)[16]. Celle du haut montre la variabilité à long terme, celle du bas montre la variabilité à plus court terme.

Mu Geminorum est une géante rouge de type spectral M3IIIab[3]. Sa température de surface est de 3 650 kelvins[14]. Elle est actuellement située sur la branche asymptotique des géantes, générant son énergie par la fusion de l'hydrogène et de l'hélium dans des coquilles concentriques entourant un cœur inerte de carbone et d'oxygène[17]. C'est une étoile variable semi-régulière dont la luminosité varie entre les magnitudes +2,75 et +3,02[2]. On lui a détecté deux périodes de variation de 25,2 et 40,5 jours[18]. L'existence d'une une variation longue sur une période de 2 000 jours a également été suggérée[16].

Mu Geminorum possède cinq compagnons recensés dans le catalogue d'étoiles doubles de Washington[19]. Ces étoiles apparaissent être toutes des compagnons optiques, dont la proximité avec Mu Geminorum n'est qu'une coïncidence[20]. Deux de ces étoiles, désignées Mu Geminorum B et C, forment une double serrée avec une séparation angulaire de seulement de 0,9 seconde d'arc en date de 2016[19].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy & Astrophysics, vol. 474, no 2,‎ , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
  2. a b et c « VSX : Detail for mu. Gem », sur The International Variable Star Index, AAVSO (consulté le )
  3. a et b (en) Philip C. Keenan et Raymond C. McNeil, « The Perkins catalog of revised MK types for the cooler stars », The Astrophysical Journal Supplement Series, vol. 71,‎ , p. 245 (DOI 10.1086/191373, Bibcode 1989ApJS...71..245K)
  4. a b et c (en) D. Hoffleit et W. H. Warren, « Bright Star Catalogue, 5e éd. », Catalogue de données en ligne VizieR : V/50. Publié à l'origine dans : 1964BS....C......0H, vol. 5050,‎ (Bibcode 1995yCat.5050....0H)
  5. a et b (en) B. Famaey et al., « Local kinematics of K and M giants from CORAVEL/Hipparcos/Tycho-2 data. Revisiting the concept of superclusters », Astronomy & Astrophysics, vol. 430, no 1,‎ , p. 165–186 (DOI 10.1051/0004-6361:20041272, Bibcode 2005A&A...430..165F, arXiv astro-ph/0409579)
  6. (en) E. Anderson et Ch. Francis, « XHIP: An extended Hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5,‎ , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971)
  7. (en) * mu. Gem -- Long-Period Variable sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  8. Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 42.
  9. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 35. »
  10. Pour les étoiles de cet espace dans les calendriers traditionnels arabes, voir Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 92-93.
  11. (la) Tycho Brahe, « ‘‘Opera omnia, sive astronomiae instauratae progymnasmata‘‘, Francfort : imp. Ioannis Godofredi, 1598, p. 146. »
  12. Thomas Hyde, op.cit., p. 34.
  13. Richard Hinkley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 236.
  14. a et b (en) James B. Kaler, « Mu Geminorum », sur Stars
  15. Astronomers Predict Eclipse of Naked-Eye Star by an Asteroid Monday Morning, Nov. 20 at Spaceref.com.
  16. a et b (en) John R. Percy, Joseph B. Wilson et Gregory W. Henry, « Long-Term VRI Photometry of Small-Amplitude Red Variables. I. Light Curves and Periods », Publications of the Astronomical Society of the Pacific, vol. 113, no 786,‎ , p. 983–996 (DOI 10.1086/322153 Accès libre, JSTOR 10.1086/322153, Bibcode 2000AAS...197.4614P, lire en ligne)
  17. (en) T. Lebzelter et J. Hron, « BRITE stars on the AGB », Communications in Asteroseismology, vol. 152,‎ , p. 178–181 (DOI 10.1553/cia152s178 Accès libre, Bibcode 2008CoAst.152..178L)
  18. (en) V. Tabur et al., « Long-term photometry and periods for 261 nearby pulsating M giants », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 400, no 4,‎ , p. 1945–1961 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2009.15588.x, Bibcode 2009MNRAS.400.1945T, arXiv 0908.3228)
  19. a et b (en) Brian D. Mason et al., « The 2001 US Naval Observatory Double Star CD-ROM. I. The Washington Double Star Catalog », The Astronomical Journal, vol. 122, no 6,‎ , p. 3466 (DOI 10.1086/323920, Bibcode 2001AJ....122.3466M, lire en ligne, consulté le )
  20. (en) P. P. Eggleton et A. A. Tokovinin, « A catalogue of multiplicity among bright stellar systems », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 389, no 2,‎ , p. 869–879 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2008.13596.x, Bibcode 2008MNRAS.389..869E, arXiv 0806.2878)

Liens externes[modifier | modifier le code]