Taktser

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Taktser
Tengster, Hongya
Taktser
Taktser, village où est né le 14e dalaï lama, Tenzin Gyatso.
Administration
Pays Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Province ou région autonome Qinghai (Amdo)
Préfecture Haidong,
Subdivision Ping'an
Chef-lieu Shihuiyao
Statut administratif Village de Chine
Indicatif +86 (0)
Démographie
256 hab. (2009)
Géographie
Coordonnées 36° 22′ 41″ nord, 101° 51′ 57″ est
Altitude 2 843 m
Localisation
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Taktser
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Taktser

Taktser, Tagtsèr ou Tengster (tibétain སྟག་འཚེར།, Wylie : stag ’tsher, pinyin tibétain : Dagcêr), ou Hongya (红崖村) en chinois, est un village situé dans le comté de Ping'an, préfecture de Haidong, province du Qinghai (province traditionnelle tibétaine de l'Amdo)[1]. Il est le lieu de naissance du 14e dalaï-lama et abrite toujours sa maison natale, celle d’une famille de paysans bouddhistes d'ethnie mongour dont un autre enfant, Thupten Jigme Norbu, avait été reconnu par le 13e dalaï-lama comme la réincarnation de Taktser Rinpoché. La maison est ouverte aux visiteurs étrangers uniquement lorsqu'il n'y a pas de tensions politiques au Tibet mais elle leur a été fermée pendant les mois sensibles de mars et avril ces dernières années[2].

Situation et cadre géographiques

Vue, depuis l'extérieur, de la maison de la famille du 14e dalaï-lama en 2008 (le mur d'enceinte est en pisé).

Taktser est le nom tibétain du village de Hongya (红崖村 Hongya cun, Hongaizi dans le parler local), qui forme avec 13 autres villages la ville-préfecture de nationalité chinoise hui de Shihuiyao (石灰窑回族乡). Shihuiyao est situé dans le xian de Ping'anyi (comté de Ping'an), qui fait partie de la préfecture de Haidong dans la province du Qinghai en République populaire de Chine.

Sur le site web du 14e dalaï-lama, Taktser est un petit village de l'ancienne province de l'Amdo [3], à la limite nord-est du « Tibet historique » (aussi désigné sous l'appellation de « Grand Tibet » par le gouvernement chinois[4]).

Taktser se trouve à plusieurs centaines de kilomètres de la région autonome du Tibet et à deux heures de route de Xining, la capitale de la province du Qinghai. Il est situé sur la route nationale 109 (G109), reliant Lanzhou, province du Gansu et Xining et de la nationale 6 (G6), reliant Pékin à Lhasa.

On y trouve également le monastère de Labrang, le plus grand monastère de la province après celui de Kumbum[5].

Le village se trouve sur l'ancienne route de la soie[6].

Situé sur un petit plateau à une altitude de 9000 pieds, le village domine une large vallée. Dans les souvenir du dalaï-lama, sa situation permettait à ses habitants de pratiquer à la fois la culture du blé et de l'orge et l'élevage de yaks [7],[8].

Il consiste de maisons en pierre et en terre[9].

Signification du nom

Taktser (ou Tengtser) signifie « emplacement sur la hauteur » et peut se traduire par « village de montagne » ou « village supérieur », ce qui correspond à sa position perchée sur une haute cime, relativement aux villages voisins[10]. On trouve aussi l'explication de « tigre rugissant » [11],[12],[13]. À l'origine, l'endroit servait d'alpage aux paysans du village de Balangtsa à deux heures de marche de là dans la vallée. Ils y plantaient leurs tentes en poil de yak pour la durée de l'été. Lorsqu'ils s'aperçurent que le sol riche pouvait être cultivé, ils y bâtirent des maisons permanentes jusqu'à former un véritable village[14].

Selon des sources chinoises, en 1935, le village portait le nom chinois de Qijiachuan (ou Qijiazhuang), c'est-à-dire « rivière » ou « maison de la famille Qi », Qi étant, semble-t-il, le nom de clan chinois de la famille du dalaï-lama [15],[16],[17],[18].

Population

Situé dans une région à majorité Hui depuis la dynastie des Qing (1644)[19], le village de Taktser, alors sous le contrôle du seigneur de la guerre musulman Ma Bufeng, comportait 17 foyers dont 15 tibétains à l'époque de la naissance du 14e dalaï lama en 1935[20]. Plusieurs familles tibétaines venaient cependant de quitter le village qui avait été frappé par une famine consécutive à la destruction des récoltes par la grêle[21]. En 1985, il y avait 40 familles[22]. En 2002, le nombre passait à une cinquantaine de foyers[23], dont 30 de Tibétains et 20 de Han[24]. En 2009, le village compte 256 habitants[24].

Proximité d'un monastère du 4e Karmapa

Le monastère de Shadzong Ritro, fondé par le 4e Karmapa au début du XIVe siècle, d'où la vue plonge sur Taktser

À 7 km de Taktser[25], sur un escarpement d’un pic dominant les environs, se dresse le monastère de Shadzong Ritro, fondé par le 4e Karmapa (1340-1383) au début du XIVe siècle. C’est dans ce monastère, blanchi à la chaux, que le 4e Karmapa conféra les premiers vœux (Upāsaka) à Tsongkhapa (1357-1419), le futur réformateur du bouddhisme tibétain. Lors de cette cérémonie, le Karmapa coupa une mèche de cheveux de l’enfant, puis la lança sur un rocher proche de la grotte où il vivait, créant une fissure dans la roche. Un genévrier exhalant une odeur de chevelure humaine et encore visible de nos jours aurait poussé dans l’anfractuosité[26]. Lors de son retour de Chine, le 13e Dalaï Lama, trouvant l'endroit magnifique, fit halte dans ce monastère et son regard attentif se serait porté sur la maison de sa prochaine réincarnation[1], détail dont les moines du monastère se souvenaient[27].

Histoire

Étant dans le secteur de Xining, Taktser fut à partir de 1928 sous la coupe du seigneur de la guerre hui pro-Kuomintang Ma Bufang.

Le village abrite une petite pagode blanche où le 13e dalaï-lama faisait halte pour se reposer lorsqu'il se rendait du monastère de Kumbum à celui de Labrang[28].

Le lieu de naissance du 14e dalaï-lama

Taktser est connu pour être le village natal de Tenzin Gyatso, le 14e dalaï-lama, mais il est aussi celui où vit le jour son frère aîné, Thupten Jigme Norbu, reconnu par le 13e dalaï-lama comme la réincarnation d'un grand lama, Taktser Rinpoché[29].

C'est le 6 juillet 1935 que naît Lhamo Dhondup, nom qui signifie « déesse propice, qui exauce les souhaits »[30], dans une famille de simples paysans[31], qui vivait essentielle du troc[32], d'ethnie mongour selon Nathan Hill ou tibétaine selon Sam van Schaik[33], qui cultivent orge, sarrasin et pommes de terre. Selon la biographe Patricia Cronin Marcello, le père, qui est réputé en tant qu'éleveur de chevaux, dirige l'exploitation à l'aide de cinq ouvriers agricoles tout au long de l'année, mais pour les semailles et les moissons loue les bras de 15 à 40 ouvriers[34]. Dans son récit biographique, Thupten Jigme Norbu, fils né en 1922 qui resta à Taktser jusqu'à l'âge de 8 ans, ne mentionne qu'un seul journalier, et parfois quelques voisins, qui aidait son père[35]. Diki Tsering précise que des musulmans et des Chinois étaient engagés pour les travaux des champs[36]. Selon le sociologue Raphaël Liogier, il s'agit d'une famille fermiers relativement pauvres mais indépendants[37],[38].

Le Dalaï-lama indique que sa famille utilisait comme langue un dialecte chinois, le dialecte de Xining[39], c'est dans ce même dialecte que le dalaï-lama et son frère aîné, Thupten Jigme Norbu, devaient converser lors de leurs rencontres ultérieures[40]. Selon son frère aîné, la famille utilisait le dialecte de l'Amdo, le langage qu'ils utilisaient encore initialement à Lhassa[41]. Pour Mary Craig, ce dialecte de l'Amdo comportait des expressions de l'ancien dialecte de Lhassa et de nombreuses tournures chinoises depuis la nouvelle occupation de 1910[42].

Le village était placé sous la protection d'une déesse, Kye, dont le siège était une montagne sacrée proche, Kyeri (Gyiri)[43].

Découverte de la réincarnation du 13e dalaï-lama

La reconnaissance du jeune Lhamo Dhondup comme réincarnation du 13e dalaï-lama se fait dans le cadre d'une famille bien connue des milieux religieux bouddhistes : outre le fait que son frère aîné avait été reconnu comme la réincarnation d'un grand lama, Taktser Rinpoché, il se trouve que le précédent Taktser Rinpoché était l'oncle maternel de son père et qu'un de ses oncles était le trésorier du grand monastère de Kumbum[44].

Selon l'hagiographie traditionnelle, les circonstances de la découverte sont les suivantes. Alors que Lhamo Dhondup a trois ans, une équipe envoyée par le gouvernement tibétain pour rechercher la réincarnation du 13e dalaï-lama, Thubten Gyatso, décédé en 1933, arrive au monastère de Kumbum, proche de Takster. Plusieurs éléments avaient indiqué aux enquêteurs qu'ils trouveraient sa réincarnation dans cette région. Le régent du Tibet, Réting Rinpoché avait eu la vision dans les eaux limpides du lac Lhamo-Latso des lettres a, ka, et ma, puis d'un monastère à trois étages et au toit d'or et aux tuiles turquoises. À l'est, un chemin menait à une montagne voisine au pied de laquelle se trouvait une maison bleue d'un étage possédant des gouttières particulières[45]. L'Autrichien Heinrich Harrer, qui eut l'occasion d'interroger un des enquêteurs, Dzasa Kunsangtse, précise qu'il s'agissait d'une petite maison paysanne chinoise aux pignons sculptés (« a little Chinese peasant house with carved gables » (« ou une ferme d'architecture chinoise »)[46]. Les membres de la mission demandent l'hospitalité pour la nuit et ne révèlent pas le but de leur visite. Leur chef passe d'ailleurs la soirée à jouer avec le cadet des enfants. Ils repartent le lendemain matin pour revenir quelque temps plus tard, officiellement cette fois-ci. Ils apportent avec eux des objets ayant appartenu au 13e dalaï-lama. Lhamo Dhondup identifie les objets comme étant les siens. Les enquêteurs sont alors convaincus que l'enfant est le nouveau dalaï-lama.

Pour sa part, Michael Harris Goodman décrit la maison natale du 14e dalaï-lama comme typiquement tibétaine. Nettement visible depuis une clairière où son prédécesseur s’était reposé 30 ans auparavant, elle est formée d'un bâtiment rectangulaire d'un seul étage sans fenêtre sur les murs extérieurs, au toit plat et large, entourant une cour pavée comportant en son centre un mât en bois dans un socle en pierre pavoisant un drapeau de prière. Elle correspondait à la vision car pourvue d'avant-toits bleus et de gouttières taillées dans un genévrier noueux[26].

Selon le témoignage de sa mère, ainsi que de Kesang, l'un des membres de la mission d'enquête venus chercher la réincarnation du 13e dalaï-lama en 1938[47], le jeune enfant leur adressa la parole également en tibétain de Lhassa, la langue de la précédente incarnation[48]. Selon Thomas Laird, encore aujourd'hui, le 14e dalaï-lama manifeste une certaine incrédulité quant à cette connaissance innée[49].

La tribu Chi-kyā

Le tibétologue allemand Matthias Hermanns, qui faisait des recherches dans l'Amdo à l'époque de la découverte et connaissait bien la famille du futur dalaï-lama, rapporte que l'enfant ne comprenait pas le tibétain. Le rencontrant, il lui avait demandé son nom, et le petit garçon lui avait répondu en chinois qu'il s'appelait « Chi » (nom chinois officiel du village de Taktser)[50]. La famille du 14e dalaï-lama appartient à la tribu Chi-kyā qui habite la région autour du monastère de Kumbum. Selon la tradition familiale, cette tribu est une des « six tribus de Kumbum » et ses origines remontent à un dignitaire mongol répondant au nom de famille Qi et ayant servi, dans les derniers temps de la dynastie Yuan (1271-1368), de fonctionnaire des frontières – en tibétain, nang-so. Tous les Tibétains considérés comme faisant partie de la tribu Chi-kyā descendent des sujets de ce personnage. Cette tribu s'est distinguée par l'aide financière qu'elle a apportée aux moines de Kumbum pour la construction des bâtiments du monastère[51].

Origine remontant à l'époque du roi Mangsong Mangtsèn (VIIe siècle)

À l'âge de 17 ans, la mère du dalaï-lama, Sonam Tsomo, originaire du village de Choukra, proche de Taktser, épousa Cheukyong Tséring, le 11e jour du 11e mois de l'année serpent de feu (1917). Les origines de la famille que Sonam Tsomo rejoignait remontaient dans l'Amdo au règne de Mangsong Mangtsèn, petit fils du roi Songtsen Gampo, qui au milieu du VIIe siècle, posta une garnison pour protéger les frontières de son royaume des incursions chinoises. Au VIIIe siècle Trisong Detsen envoya 9 de ses officiers commander ses troupes dans les région qui prit le nom de Gouthoup (les neufs capables). Les descendants nomades des 9 officiers ont reçu le nom de Kamlok (qui ne reviennent pas sans ordre) et vivent dans certaines contrées de l'Amdo. À l'exception des 2 dernières générations, un membre de la famille fut chef de village, un poste électif bénévole, responsable des impôts[52].

La nouvelle famille, de pure souche tibétaine, avait des ancêtres venus de Phenpo, à proximité de Lhassa, avec l'armée de Trisong Detsen[53].

Sous la République populaire de Chine

Peu après la visite en 1979 de la première délégation de la missions d'enquête au Tibet, Thupten Jigme Norbu visita son village natale. Il constata que les Tibétains y étaient devenus minoritaires, plus de 20 de ses parents et amis étaient morts. Certaines personnes qu'il a rencontré lui dirent que leurs familles et amis furent tués, emprisonnés, mutilés ou devenus infirmes, et qu'en 1959 et 1960, les hommes furent rassemblés et envoyés par camion dans des camps de travail. Il ne restait que des femmes, des enfants et des vieillards[54].

La maison natale du 14e dalaï-lama

Aujourd'hui, le chef spirituel des bouddhistes tibétains a 78 ans. Il ne vit plus au Tibet mais depuis 1959 en exil en Inde, à Dharamsala. C'est en 1955 qu'il a revu pour la dernière fois le village de Taktser et la maison où il est né[55].

« L'ancienne résidence de Hongya »

Maison natale du 14e dalaï-lama : une cour intérieure

Dans son livre Le Dalaï-Lama, mon fils. L'histoire d'une mère, publié en 2000, la mère du 14e dalaï-lama, Diki Tsering, rapporte la description plus que succincte que fit de leur maisonnée le 5e Reting Rinpoché après avoir vu celle-ci en songe : il y avait un arbre dans l'arrière-cour et un stupa à l'entrée, ils avaient un petit chien noir et blanc ainsi qu'un gros mâtin sur la terrace, il y avait des gens de diverses nationalités dans la maison[56].

Description

Le futur dalaï-lama passa sa petite enfance dans une maison constituée de pierre et de terre, « sans siège ni lit »[32].

Pour trouver une description fouillée de la maison, il faut se tourner vers la biographie, publiée en 1961, d'un des frères aînés du dalaï-lama, Thupten Jigme Norbu. L'aspect extérieur et la disposition intérieure de la maison y sont notés dans les moindres détails ainsi que l'environnement immédiat.

De plan rectangulaire, la maison était une structure en rez-de-chaussée, aux bâtiments agencés autour d'une vaste cour centrale et couverts d'un toit plat en terrasse. Les murs extérieurs étaient aveugles (à l'exception du portail d'entrée). La toiture comportait deux souches de cheminée et trois orifices de ventilation. L'égout des toits, recueilli par des gouttières, tombait dans la cour. Au-dessus de l'entrée était planté un mât de 3 m de haut arborant un drapeau orné de nombreuses prières.

La porte d'entrée de la maison s'ouvrait dans le mur est, à l'abri du vent. Elle donnait sur un large couloir aboutissant dans la cour. À droite se trouvait la cuisine, laquelle occupait presque toute l'aile est. Dans l'aile nord, se trouvait la pièce de réception, l'autel et la chambre des parents (kharchung), toutes communiquant entre elles. L'étable, la chambre d'amis et la resserre étaient dans l'aile ouest tandis que l'écurie, le chenil et la bergerie étaient dans l'aile sud. La cour était dallée ainsi que le passage couvert et les stalles. Les pièces avaient un parquet en bois[57].

Historique

En 1868, une insurrection locale liée au soulèvement musulman du nord-ouest[58] entraîna la destruction de la ferme familiale que Lobsang Tsultrim Jigme Gyatso (1856-1919), 5e dans la lignée des Taktser Rinpoché, fit reconstruire pour sa sœur et son époux, les grands-parents paternels du dalaï-lama. Elle devint la maison de ses parents, Choekyong Tsering et son épouse Sonam Tsomo, que Taktser Rinpoché nomma Dekyi Tsering lorsqu'elle vint à Taktser[59].

D'après le journaliste chinois Li Rongxia, la maison familiale fut reconstruite une première fois en 1940, avec les fonds fournis par le gouvernement tibétain de l'époque. En 1955, lorsqu’il passa dans son village natal pour participer à une réunion à Beijing, le dalaï-lama transforma la maison en « école primaire du dalaï-lama ». Pendant la révolution culturelle (1966-1976), l'école serait devenue l'« école primaire de Hongya ». En 1987, le transfert de l'école dans de nouveaux locaux construits par le gouvernement provincial du Qinghai, permit de rétablir l’ancienne demeure dans ses fonctions d'origine[60].

Selon d'autres sources, dont le journaliste John Gittings, la maison fut détruite en 1959[61] ou pendant la révolution culturelle[62],[63] puis reconstruite en 1986 par le gouvernement chinois alors que des négociations pour le retour du 14e dalaï-lama étaient en cours[62]. Elle fut ultérieurement administrée par Gonpo Tashi, ancien officiel local et neveu du dalaï-lama[64].

À l'été 1999, le village de Taktser était interdit aux étrangers par décision du Bureau de sécurité publique de Xining, comme cela fut signifié à l'entrée de la ville par un garde chinois à l'historien anglais Patrick French lors de son séjour au Tibet[65]. Selon John Gittings, jusqu’en 2003 la maison du dalaï-lama était fermée aux pèlerins[62].

En 2002, à l'occasion de pourparlers entre le gouvernement chinois et des émissaires du gouvernement tibétain en exil, la maison reçut la visite de Gyalo Dhondrub, un des frères aînés du 14e dalaï-lama.

À la suite des troubles au Tibet en mars 2008, par crainte, selon Michael Bristow, qu’il ne devienne le lieu d’autres manifestations en opposition à la politique de Pékin, l'accès au village fut fermé pendant près d'un an par la police, et les journalistes de la BBC ne furent pas autorisés à voir le village[66],[67].

En 2009, lors du cinquantenaire du soulèvement tibétain de 1959, le village était sous surveillance policière et la maison interdite au public, Pékin s’efforçant de faire oublier le dalaï-lama [68].

En 2013, la maison a connu une réfection complète mais controversée, avec l'adjonction d’un haut mur d’enceinte et de caméras de sécurité. Pour Rudy Kong, un auteur canadien, un des rares étrangers à avoir pu la visiter : « Le bâtiment principal présente un aspect totalement différent. Les ouvertures dans l’architecture ont été comblées (...) Je ne me rappelle certainement pas ce mur d’enceinte gris de trois mètres de haut ». Pour lui, il s'agit d’une reconstruction complète[64].

Touristes et pèlerins

Selon Perry Garfinkel qui visita Taktser en 2007, pour entretenir la maison, l'administration chinoise rémunère Gongbu Tashi (Goinbozhaxi, ou Qi Fuquan selon son nom han[24]), un petit neveu du dalaï-lama et son seul parent encore vivant dans le village. Ancien maître d'école à la retraite, Gongbu Tashi fait partie du comité local de la Conférence consultative politique du peuple chinois[69],[70]. Il est typiquement tibétain[24].

Bien qu'il n'y ait pas de panneaux indiquant que le 14e dalaï-lama est enfant du pays, ce qui d'après Michael Bristow indique que la Chine ne souhaite pas de visites, le village reçoit de nombreux touristes ou pèlerins, qui y viennent en car pour voir la maison[71]. Il y aurait environ 4 000 visiteurs par an, bouddhistes principalement[72], et de plus en plus d'Occidentaux feraient le pèlerinage[73].

Faute de signalisation, l'« ancienne résidence de Hongya » ainsi que l'appellent les responsables et les touristes chinois, se reconnaît aux écharpes de cérémonie en soie blanche qui sont nouées aux anneaux en bronze d'une porte en bois à deux vantaux[74],[75].

À l'intérieur, le visiteur découvre, dans une pièce, un lit d'enfant, des photos de famille.

Dans la chambre où est né le dalaï-lama, il y a un grand moulin à prière. À proximité, se trouve la chambre de Goinbozhaxi, une photo montre le groupe quand Goinbozhaxi et son épouse ont rendu visite au dalaï-lama en exil en 1993[24].

Une cour intérieure est décorée d'un mât et de drapeaux de prières.

À l'étage du bâtiment de la cour arrière, il y a un sanctuaire avec un autel orné d'une grande photo du chef spirituel portant sa signature, une statue du Bouddha[24], quelques bols rituels en cuivre envoyés depuis l'Inde par ce dernier ainsi qu'une lettre écrite de sa main :

« Je suis né ici sous le nom de Lhamo Dhundup. On a découvert en moi la réincarnation du précédent dalaï-lama et je suis parti. Je n'ai jamais oublié mon village natal. Je prie pour ses habitants et espère qu'ils sont en sécurité »[23].

La reconstitution de Ouarzazate

On peut voir une reconstitution en pisé de la maison natale du dalaï-lama sur le flanc d'une montagne marocaine à Ouarzazate, là où se trouve l'un des plus importants ateliers cinématographiques occidentaux : il s'agit d'un des décors du film Kundun, tourné par Martin Scorsese en 1997[76].

Notes et références

  1. a et b Roland Barraux, Histoire des Dalaï Lamas - Quatorze reflets sur le Lac des Visions, Albin Michel, 1993. Réédité en 2002, Albin Michel, (ISBN 2226133178). Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Histoire des Dalaï Lamas » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  2. (en) Lonely Planet, Lonely Planet Qinghai: Chapter from China Travel Guide, 2012 : « The building is open to foreign visitors only when there are no political tensions in Tibet, and it's been closed to foreigners during March and April in recent years because of a number of sensitive dates during those months. ».
  3. (en) His Holiness The 14th Dalai Lama of Tibet, section From Birth to Exile : « His Holiness the Dalai Lama was born (...) to a poor family in the small village of Taktser in the province of Amdo ».
  4. (en) His Holiness the Dalai Lama discusses the recent unrest inside Tibet with the editors of the Financial Times (FT) : « FT: Dalai Lama, Just to clarify, are you willing now to renounce the claim to historical Tibet, to greater Tibet? — His Holiness: Everybody knows we are not seeking separation. "Greater Tibet", now, this very word comes from the Chinese government side. We never state the greater Tibet ».
  5. (fr) Norbu Thubten Dschigme, Tibet, Patrie Perdue, Raconté par Heinrich Harrer, Éd. Albin Michel, 1963 ; (en) Tibet is my Country: Autobiography of Thubten Jigme Norbu, Brother of the Dalai Lama as told to Heinrich Harrer, édition de 1986, Wisdom Publications, Londres, p. 21 (ISBN 0-86171-045-2).
  6. (en) Christian Schmidt, The Monk. Interviews Matthieu Ricard, Christina Schmidt, Manuel Bauer.
  7. (en) Thomas Laird, The Story of Tibet: Conversations With the Dalai Lama, 2007, 496 p., en part. pp. 261-262.
  8. Dans son livre My Land and my people, publié chez McGraw-Hill en 1962, le 14e dalaï-lama décrit ainsi son village : « Our village, which lay on a little plateau, was almost encircled by fertile fields of wheat and barley; and the plateau, in turn, was surrounded by ranges of hills which were covered by grass - thick and vividly green » (p. 127).
  9. (en) Yu Zheng, An enigmatic paradox - How a layman sees the Dalai Lama, China View, 13 mars 2009 ; citation : « the remote mud-and-stone village, formerly known as Taktser ».
  10. (en) Thubten Jigme Norbu, Heinrich Harrer, Tibet is my country, Wisdom Publications, Londres, 1986, p. 21 : « The meaning of 'Tengtser' is 'place on the heights' ; that is to say something like 'mountain village', or 'upper village », (fr), p. 17-18. « Tengster signifie « emplacement sur la hauteur » et peut donc se traduire par « village de montagne » ou aussi « village supérieur ». Notre village était perché sur une haute cime parmi d'autres pics encore plus élevés que dominait un géant hérissé de glaciers, le Kjeri... Notre village, situé plus haut que les hameaux voisins »
  11. (en) His Holiness The 14th Dalai Lama of Tibet, section From Birth to Exile : « Taktser (Roaring Tiger) was a small and poor settlement that stood on a hill overlooking a broad valley ».
  12. (en) Taktser Rinpoche: reincarnate lama and brother of the Dalai Lama, « Taktser Rinpoche was born Thubten Jigme Norbu, but according to custom his name was changed when he entered the religious life. The first name, meaning “roaring tiger”, was taken from the village in which he, like the Dalai Lama, was born. Rinpoche means “precious one”, a title given to spiritual masters. »
  13. (en) Astrological Biographies: Seventeen Examples of Predictive Insights, par Bepin Behari.
  14. (en) Thubten Jigme Norbu, Heinrich Harrer, Tibet is my country, op. cit., p. 22 : « Tengtser was actually pasture land for the bigger village of Balangtsa, which lay about two hours' distance away, and in summer the peasants would bring their herds of cattle to us to pasture. (...) At one time only herdsmen had stayed on the spot. But when the population in the valley increased some families moved to our hilltop. They soon noticed that oats, barley and wheat (...) did well in the soil, and so they built themselves permanent houses (...) ».
  15. (en) Yi Duo (People's Daily Online), What's in Dalai Lama's mind on his birthday?, sur le site CHINADAILY, 2010-07-27 : « the Dalai Lama was originally born in Qijiachuan, Huangzhong County of northwest China's Qinghai Province. »
  16. (en) The 14th Dalai Lama, sur le site Tibet Human Rights, Tibet328.cn, 2009-02-17 : « The 14th Dalai Lama Dainzin Gyamco, born in July 1935 in Qijiachuan (present-day Hongya Village), Huangzhong (present-day Ping'an) County, Qinghai Province, was called Lhamo Toinzhub when he was chosen by the former local government of Tibet in 1938 as the sole reincarnate of the late 13th Dalai Lama ».
  17. Cf (en) [1] sur le site solabona.com : « The village of Taktser gained fame when the 14th Dalai Lama was born. The village was called "Qijiachuan" at the time, or by the earlier name of "Qijiazhuang", which meant "the river (or home) of the family of Qi" (Ch’i in older romanisation). The latter seems to have been the Chinese kinship name of the family of the Dalai Lama, since this was the name to which the boy responded ».
  18. (en) Qingying Chen, The system of the Dalai Lama reincarnation, China Intercontinental Press, 2005, 140 p., p. 122 (ISBN 7508507452) : « In 1938, the people who went to Qinghai found a boy named Lhama Toinzhub, son of the farmer Qiqu Cerang living in Qijiachuan in Huangshong ».
  19. (en) The 14th Dalai Lama's road to treason (1), People's Daily Online, 23 avril 2008.
  20. (en) Thomas Laird, The Story of Tibet: Conversations with the Dalai Lama, 2007, p. 262.
  21. (en) Patricia Cronin Marcello, The Dalai Lama. A Biography (extrait), Jaico Great Lives Series, Jaico Publishing House, Mumbai, 2009, p. 8 ; citation : « Lhamo Dhondup's family had experienced a particular rough period just before his arrival. (...) rather than nurturing rain, only hail fell, which destroyd their crops, bringing on a famine that lasted for three years. Lhamo Dhondup's family remained in Taktser although many families migrated to other parts of Tibet ».
  22. (en) Qinghai Province, Surrounded by Natural Beauty ; chiffre tiré du Chinese Statistical Yearbook 1985.
  23. a et b (en) John Gittings, Half a century of exile cannot crush Tibetan dreams, guardian.co.uk, 8 février 2003.
  24. a b c d e et f Li Rongxia, Les choses vues au village natal du dalaï-lama, Chinafrique, N° 9, 2002.
  25. (en) Michael Buckley, Tibet, édition No 2, Bradt Travel Guides, 2006, 310 p. : « Taktser (is) about 7 km from the small attractive monastery of Shadzong ».
  26. a et b Michael Harris Goodman, Le dernier Dalaï-Lama ? Biographie et témoignages, Éditeur Claire Lumière, 1993, (ISBN 2905998261).
  27. Gilles Van Grasdorff, Panchen Lama, Otage de Pékin (livre numérique Google), Ramsay, 1999, (ISBN 2-84114-283-3), 384 p. : « …les moines se rappelaient qu’il avait observé attentivement quelques instants la maison où allait naître sa réincarnation ».
  28. (en) Yu Zheng, An enigmatic paradox - How a layman sees the Dalai Lama, China View, 13 mars 2009 ; « Pointing at a small white pagoda about 200 meters away down from the residence's front gate, Gonpo said, "You know what – that was an exact place where the Thirteenth Dalai Lama rested himself on his route from Kumbum Monastery to Labrang Monastery." "A prophetical assertion of the Thirteenth Dalai Lama foretold reincarnation of his soul in this particular rural village," said the former primary school teacher. »
  29. (en) Taktser Rinpoche: reincarnate lama and brother of the Dalai Lama, Obituary, TimesOnLine, 16 septembre 2008.
  30. (en) Birth to Exile, site dalailama.com : « The name, Lhamo Thondup, literally means 'Wish-Fulfilling Goddess' »
  31. (en) Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, E. P. Dutton, 1954 : « They had lived at Amdo as simple peasants. »
  32. a et b Dalaï-lama Tenzin Gyatso (1935- ) Encyclopédie Universalis « Fils de petits paysans, qui disposaient d'une centaine de têtes de bétail et vivaient principalement du troc, il passa sa petite enfance dans une maison faite de pierre et de boue, avec un toit plat, sans siège ni lit. Sa mère eut seize enfants, dont sept seulement survécurent. »
  33. (en) Nathan Hill, compte rendu de Sam Van Schaik's Tibet: A History, xxiii, 324 pp., Yale University Press, London and new York, 2011, in Bulletin of the School of Oriental and African Studies, University of London, 75 (1), pp. 190-192. : « the remark that "Yonten Gyatso ... remains the only non-Tibetan to have held the role of Dalai Lama" (p. 177) presents a Monpa (sixth Dalai Lama), and a Monguor (fourteenth Dalai Lama) as Tibetan although neither spoke Tibetan natively. »
  34. (en) Patricia Cronin Marcello, The Dalai Lama. A Biography, Jaico Great Lives Series, Jaico Publishing House, Mumbai, 2009, pp. 5-6 : « The farm belonging to Lhamo Dhondup's family was small, and though they were not peasants, neither were they wealthy nobles. They grew barley and buckwheat, which were the main crops throughout Tibet at the time, as well as potatoes. [...] The family's farm normally produced only enough food to sustain them, and they did most of the work, with the help of five regular workers, known as the yuleg. During sowing and harvesting season, fifteen to forty more workers, known as the nyohog, were hired. Choekyong Tsering oversaw them all [...]. »
  35. Thupten Jigme Norbu, op. cit. p. 31 et 32.
  36. (en) Diki Tsering, Dalai Lama, My Son. A Mother's Story, mis en forme et présenté par Khedroob Thondup, Harmondsworth, Viking Arkana, 2000 ; citation : « He [regent Reting] noted that there were many nationalities in our house and asked who they were. I said they were Muslims and Chinese, whom we had hired to work in the fields » (« Il fit observer qu'il y avait maintes nationalités sous notre toit et demanda qui elles étaient. Je répondis que c'étaient des musulmans et des Chinois que nous engagions pour les travaux des champs »).
  37. Raphaël Liogier, A la rencontre du Dalaï-Lama, p. 1946.« dans une famille de fermier relativement pauvre mais indépendante. Même pauvre, une famille indépendante se situe déjà à un niveau honorable dans un pays qui n'avait pas aboli à l'époque (dans les années 1930) le pouvoir féodal »
  38. Claude Lanzmann, La Tombe du divin plongeur.
  39. Dans ses entretiens avec Thomas Laird (The Story of Tibet: Conversations with the Dalai Lama, op. cit., p. 262), le dalaï-lama qualifie ce dialecte de « broken Chinese » ou « broken Xining language which was (a dialect of the) Chinese language » : « "Tibetans in Amdo ordinarily spoke Tibetan, so it was a surprise to hear the Dalai Lama say that in Taktser (nominally under Ma Pu-fang's control in 1935), although two of the seventeed households were Chinese, his family did not speak Tibetan as its first language. "At that time in my village, "he said, "we spoke a broken Chinese. As a child, I spoke Chinese first, but it was a broken Xining language which was (a dialect of the) Chinese language." "So your first language, " I responded, "was a broken Chinese regional dialect, which we might call Xining Chinese. It was not Tibetan. You learned Tibetan when you came to Lhasa." "Yes," he answered, "that is correct, but then, you see, my brother Lobsang Samtem entered Kumbum monastery before me and the Amdo dialect was spoken there. They spoke Amdo Tibetan in the monastery. In other villages, they spoke Amdo Tibetan. But in my village, I don't know why, my parents spoke broken Xining language." ».
  40. (en) Taktser Rinpoche: reincarnate lama and brother of the Dalai Lama, TimesOnLine, obituary, 16 septembre 2008 : « For all their differences they remained friends who talked intensely together on the few occasions they met in later years, speaking in the thick country dialect they learnt on the roof of the world in a village of no more than 20 families. »
  41. Thupten Jigme Norbu, op. cit., p. 190. Fin 1941, parlant de Lobsang Samten et du dalaï-lama : « Déjà ils s'entretenaient exclusivement dans le dialecte de Lhassa, alors que nous, les autres membres de la famille, nous parlions encore le dialecte de l'Amdo et ne nous habituions que peu a peu au haut-tibétain. »
  42. Mary Craig, Kundun: une biographie du dalaï-lama et de sa famille, préface du 14e dalaï-lama, traduction François Vidonne, Presses du Châtelet, 1998, (ISBN 2911217330), p. 41. « La nouvelle famille de Sonam Tsomo était de pure source tibétaine ... Leur parler était encore émaillé de mots et d'expressions de l'ancien dialecte de Lhassa, mais ils utilisaient le dialecte de l'Amdo, qui comportait de nombreuses tournures chinoises depuis que les Chinois avaient à nouveau occupé la région en 1910. »
  43. (en) Tibetan Way of Life, Four Rivers, Six Ranges (Chushi Gangdrug).
  44. (en) Thubten Jigme Norbu (notice nécrologique), site Buzzle.com, 9 juillet 2008.
  45. Michael Harris Goodman, op. cit., p. 14.
  46. (en) Seven years in Tibet, translated from the German by Richard Graves; with an introduction by Peter Fleming; foreword by the Dalai Lama, E. P. Dutton, 1954 (ISBN 0874778883) : « One of the few living eyewitnesses of the event was the Commander in Chief of the Army, Dzasa Kunsangtse. One evening he told me the story of this mysterious event. (...) When the regent, after long prayers, came to the water and looked in its mirror, he had a vision of a three-storied monastery with golden roofs, near which stood a little Chinese peasant house with carved gables. » Voir aussi la traduction en français, Sept ans d'aventure au Tibet, p. 264.
  47. Thupten Jigmé Norbu, op. cit., p. 138-139
  48. Thomas Laird, op. cit., p. 266 : « When the search party reached us, the Dalai Lama said, "they said I spoke Lhasa dialect. I don't remember, but my mother told me that I spoke with the search party members in a language she didn't understand. So that means I used the language of my previous life. »
  49. Thomas Laird, op. cit., p. 266 : « he maintains a certain incredulousness about these stories even now ».
  50. Cité par les Trimondi dans (en) The Shadow of the dalai-Lama - Part II - 2, The Foundation of the Tibetan Bouddhocracy  : « The German Tibet researcher, Matthia Hermanns, who was doing fieldwork in Amdo at the time of the discovery and knew the family of the young Kundun well, reports that the child could understand no Tibetan at all. When he met him and asked his name, the boy answered that he was called "Chi". This was the official Chinese name for the village of Taktser (Hermanns, 1956, p. 319. » (Il s'agit du livre Mythen und Mysterie. Mage und Religion der Tibeter, Cologne, 1956).
  51. (en) Elliot Sperling, A Note on the Chi-kyā Tribe and the Two Qi Clans in Amdo, in Alex McKay, The History of Tibet, vol. 1, Routledge, 2003, 1840 p., p. 73 : « The Chi-kyā tribe of the area around the famous monastery of sKu-'bum is the larger entity to which the family of the fourteenth Dalai Lama belongs. Family tradition holds it to be one of the constituent units within the greater groups known as the "Six Tribes of sKu-'bum" (Tib. sKu-'bum tsho-drug), and traces its origins back to a Mongol figure, bearing the Chinese surname Qi, who had served during the latter part of the Yuan dynasty (1271-1316) as a local-frontier official - in Tibetan, nang-so. It is said that those Tibetans who are considered members of the Chi-kyā tribe are the descendants of this figure's subjects. In fact, the Chi-kyā tribe is mentioned on several occasions in the account of sKu-'bum completed in 1903 by gSer-thog Blo-bzang tshul-khrims rgya-mtsho, where it is referred to as one of the 'Five Tribes' (Tib. Tsholnga) that, along with the 'princely lineages' (Tib. rgyal-rgyud) of the area, distinguished themselves through their contributions to religious construction on the site of the monastery. »
  52. Michael Harris Goodman, op. cit., p. 37-39
  53. Mary Craig, Kundun: une biographie du dalaï-lama et de sa famille, préface du 14e dalaï-lama, traduction François Vidonne, Presses du Châtelet, 1998, (ISBN 2911217330) p. 41
  54. Mary Craig, op. cit., p. 344-345
  55. (en) Michael Sheridan, Young Tibetans will resist China with blood, Timesonline, 16 novembre 2008.
  56. (en) Diki Tsering, Dalai Lama, My Son. A Mother's Story, edited and introduced by Khedroob Thondup, Hermondsworth, Viking Arkana, 2000 ; citation : « there was a tree in the back-yard and a stupa (...) at the doorway and (...) we had a small black-and-white dog and a large mastiff on the terrace. (...) there were many nationalities in our house » ; Diki Tsering, Le Dalaï-Lama, mon fils. L'histoire d'une mère, Guy Tredaniel, 2000, (ISBN 2844451926).
  57. Thubten Jigme Norbu, Tibet is my country, as Told to H. Harrer, op. cit., pp. 22-24.
  58. (en) Piper Rae Gaubatz, Beyond the Great Wall: Urban Form and Transformation on the Chinese Frontiers
  59. Mary Craig, Kundun: une biographie du dalaï-lama et de sa famille, préface du 14e dalaï-lama, traduction François Vidonne, Presses du Châtelet, 1998, (ISBN 2911217330), p. 42.
  60. Lirongxia, op. cit. : « D’après un fonctionnaire du district, après l’intronisation du 14e dalaï-lama en 1940, on a reconstruit la maison familiale avec les fonds fournis par le gouvernement tibétain d’alors. En 1955, le dalaï-lama a transformé cette maison en « école primaire du dalaï-lama » lorsqu’il est passé dans son village natal pour participer à une réunion à Beijing ; pendant la Révolution culturelle (1966-1976), le nom de cette école est devenu « école primaire de Hongya ». En 1979, le gouvernement local a décidé de rétablir cette construction dans ses fonctions d’origine. En 1987, l’école a été aménagée dans de nouveaux locaux construits au pied de la montagne avec des fonds fournis par le gouvernement provincial du Qinghai et l’on a réparé l’ancienne demeure du dalaï-lama ».
  61. (en) Jeffrey Hays, Dalai Lama and Politics, in Facts and Details, 2008 : « In 1959, Chinese authorities tore down the Dalai Lama's family home in Taktser and then had it rebuilt during negotiations for his return in 1986. The home is currently cared for by the Dalai Lama's cousin and around 4,000 pilgrims visit it each year. »
  62. a b et c (en) John Gittings, Half a century of exile cannot crush Tibetan dreams, Guardian.co.uk, 8 février 2003 : « In 1986 the Chinese government rebuilt the family home which had been destroyed in the cultural revolution, as a gesture in its dialogue with the Tibetan government in exile. Yet no agreement has ever been reached: the house is closed to pilgrims. »
  63. (en) Michael Sheridan, Young Tibetans will resist China with blood, in Timesonline, 16 novembre 2008 ; « Destroyed by Red Guards ».
  64. a et b AFP, Chine : réfection controversée de la maison natale du dalaï lama, Libération, 3 septembre 2013.
  65. Patrick French, Tibet, Tibet Une histoire personnelle d'un pays perdu, traduit de l'anglais par William Oliver Desmond, Albin Michel, 2005, p. 127.
  66. (en) Michael Bristow, Dalai Lama's birthplace blocked, BBC News, 18 mars 2008 : « That village, which lies along a pot-holed road, has now been blocked off by Chinese police following the wave of protests across Tibetan areas... Unfortunately, the BBC was not allowed to see the village... ».
  67. (en) Bill Allan, Praying for change, sundayherald (Écosse), 24 juin 2009.
  68. La Chine essaie de faire oublier le village natal du Dalaï-lama, Le Matin, 9 mars 2009.
  69. (en) Andreas Lorenz, 50 Years Later, Beijing Still Fails to Control Tibet, SpiegelOnLine International, 10 mars 2009
  70. (en) Perry Garfied, Hand In Hand With The Dalai Lama, World Tibet News.
  71. (en) Michael Bristow, Dalai Lama's birthplace blocked, BBC News, 18 mars 2008. « It is obviously not a place China wants tourists to visit ».
  72. Jeffrey Hays, op. cit.
  73. (en) Perry Garfied, Hand in Hand With the Dalai Lama, Hall of Fame magazine, 31 décembre 2007.
  74. (en) Bill Allan, Praying for change, sundayherald (Écosse), 24 juin 2009.
  75. (en) Ernie's blog, Just in Case: Xining, China Expat, 20 août 2008.
  76. Source : Maroc, terre d’images: du charme oriental au cinéma d’aujourd’hui, Synopsism, samedi 10 - samedi 17 octobre 2009].

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