Túcume

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Túcume
El Purgatorio ou
Huaca La Raya
Image illustrative de l’article Túcume
Vue partielle du site de Túcume.
Localisation
Pays Drapeau du Pérou Pérou
Lambayeque Région
Lambayeque Province
Coordonnées 6° 30′ 57″ sud, 79° 50′ 39″ ouest
Superficie 220 ha
Géolocalisation sur la carte : Pérou
(Voir situation sur carte : Pérou)
Túcume
Túcume
Histoire
Époque de 1000 à 1370 : culture Lambayeque
de 1370 à 1470 : culture Chimú
de 1470 à 1532 : culture Inca

Túcume est un site archéologique situé à 33 km au nord de Chiclayo, dans la partie basse de la vallée de La Leche, au nord-ouest du Pérou. Il est formé par les restes de nombreuses pyramides, ou huacas, en adobe, autour d'une structure rocheuse connue sous le nom de Cerro La Raya.

C'était l'un des centres administratifs et cérémoniels de la culture sicán ou lambayeque, érigé au XIe siècle de notre ère. Il fut annexé successivement au royaume Chimú et à l'empire Inca, et resta en activité jusqu'à la conquête espagnole.

Situation[modifier | modifier le code]

Le site archéologique est situé à 1 km à l'est de la petite ville de Túcume (qui lui a donné son nom), dans la partie centrale de la province de Lambayeque , dans le département du même nom . Il se dresse au pied et autour de la colline El Purgatorio (le purgatoire) ou Cerro La Raya, un promontoire rocheux qui était un ancien lieu de culte.

Le quartier de Tucume a été créé en 1894 autour de la ville et a été confié à l'espagnol Juan Roldán Dávila en 1536 par Francisco Pizarro. En 1622, une inondation de la rivière La Leche nécessita le déplacement de la ville à son emplacement actuel. Le district, très plat est à 43 m au dessus du niveau de la mer et couvre une superficie de 89,74 km². Il fait partie de la vallée de la Lambayeque, la plus longue de la côte nord du Pérou.

Histoire[modifier | modifier le code]

On pense que le lieu fut d'abord occupé par les Lambayeque (), puis par les Chimú () et enfin par les Incas (). En 1547, le site est déjà abandonné et en ruine, selon le chroniqueur espagnol Pedro Cieza de León.

La fondation de la ville, entre les années 1000 et 1100, coïncide avec la chute de Batán Grande sur les rives de la rivière Chancay, qui fut brûlée et abandonnée à cette époque.

La légende raconte que le lieu a été fondé par Naymlap, un héros mythique venu de la mer qui construisit la ville avec l'aide des paysans locaux autour du Cerro La Raya, une élévation rocheuse dressée au milieu de la plaine. Cette légende a été recueillie par le chroniqueur espagnol Miguel Cabello Valboa en 1586.

Les recherches scientifiques sur le site commencent en 1930, lorsque Alfred Kroeber décrit le site et en dresse un plan. En 1939, Wendell C. Bennett rend compte de ses fouilles sur le site. En 1951, Richard P. Schaedel publie un plan, préparé par Antonio Rodríguez Suy Suy, à partir de photographies aériennes. En 1979, Hermann Trimborn réalise la première analyse historique et archéologique détaillée couvrant toute la zone adjacente au Cerro La Raya jusqu'à la Huaca Grande dans la périphérie est de la ville.

Dans les années 1990, Thor Heyerdahl, après avoir visité le site de Túcume, lance un projet de recherche (auquel participent les archéologues Daniel Sandweiss et Alfredo Narváez) qui aboutit à côté de la Huaca 1, à la création d'un musée du site de Túcume. Le musée abrite les vestiges les plus importants trouvés dans les ruines.

Description[modifier | modifier le code]

Le site archéologique, que la population locale appelle El Purgatorio ou Huaca La Raya, est composé de dizaines de pyramides précolombiennes de grande taille, ce qui en fait l'un des plus grands sites archéologiques d'Amérique.

Le matériau de construction de base est la brique de pisé rectangulaire. Les murs étaient plâtrés, et dans certains secteurs, peints et décorés de motifs, comme des rangées d'oiseaux.

Ces pyramides étaient accessibles par des rampes. Au pied se trouvent des cimetières. Sur certaines, on trouve des constructions de style inca, témoins de la conquête inca du XVe siècle.

La plus grande pyramide (Huaca Larga) mesure 700 m de long, 270 m de large et 30 m de haut. D'autres atteignent 10 m à 15 m de hauteur. Contrairement aux pyramides égyptiennes, les pyramides américaines forment de grandes plateformes superposées et ne se terminent pas en pointe, mais par une esplanade sur laquelle se trouvent les temples (pyramide tronquée). Aujourd'hui, les pyramides de Túcume, comme d'autres pyramides similaires de la côte nord péruvienne, ressemblent à des collines naturelles, alors qu'en réalité elles avaient à l'origine des formes géométriques. Ceci est dû aux ravages des pluies torrentielles, qui fouettent périodiquement la région en raison du phénomène El Niño.

Parmi ces nombreuses pyramides ou huacas, les plus remarquables sont :

  • la Huaca del Pueblo ou Huaca Grande (située à l'extrémité est de la ville de Túcume).
  • la Huaca 1 ou Huaca Mirador (ainsi nommée parce que de son sommet on a une vue panoramique sur la vallée).
  • la Huaca de las Estacas.
  • la Huaca Larga.
  • la Huaca Pintada.
  • la Huaca Las Balsas.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (es) Pedro Cieza de León : La Crónica del Perú. Biblioteca peruana, tomo 1, p. 172. Ediciones PEISA, Lima, 1973.
  • (es) Federico Kauffmann Doig : Historia y arte del Perú antiguo. Tomo 3, pp. 414-417. Lima, Ediciones PEISA, 2002. (ISBN 9972-40-215-0)
  • (es) Denise Pozzi-Escot Buenano : Historia del Perú III. El Perú Antiguo III (500-1400) El Horizonte Medio y los estados regionales, p. 63. Empresa Editora El Comercio S.A., Lima, 2010. (ISBN 978-612-4069-88-8)
  • (es) Alberto Tauro del Pino : Enciclopedia Ilustrada del Perú. Tercera Edición. Tomo 16, p. 2603. Lima, PEISA, 2001. (ISBN 9972-40-165-0)
  • (es) Ouvrage collectif : Documental del Perú, p. 607. Lexus Editores. Impreso y encuadernado por Grafos S.A., Barcelona, España. (ISBN 978-9962-04-017-0)
  • (en) Izumi Shimada et Raffael Cavallaro, « Monumental Adobe Architecture of the late prehispanic Northern North Coast of Peru », Journal de la société des américanistes, vol. 71,‎ , p. 41-78 (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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