Sylvain Tesson

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 1 décembre 2014 à 00:18 et modifiée en dernier par 128.79.125.188 (discuter). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Sylvain Tesson
Description de cette image, également commentée ci-après
Sylvain Tesson en 2011 à la Comédie du Livre à Montpellier.
Naissance (51 ans)
Paris, Drapeau de la France France
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres

Sylvain Tesson est un écrivain et voyageur français né le à Paris.

Biographie

Sylvain Tesson est le fils de Marie-Claude Tesson et du journaliste Philippe Tesson et le frère de la comédienne Stéphanie Tesson et de la journaliste d'art Daphné Tesson. Il a étudié au lycée Passy-Buzenval puis effectué une hypokhâgne et une khâgne[1]. Géographe de formation, il est titulaire d'un DEA de géopolitique[2].

Sylvain Tesson est aussi président de « La guilde européenne du Raid »[3], une ONG reconnue d’utilité publique[4].

Le voyageur

En 1991, il découvre l’aventure lors d’une traversée à vélo du désert central d’Islande[5], puis d’une expédition spéléologique à Bornéo[6].

Puis, en 1993-1994, il fait le tour du monde à bicyclette avec Alexandre Poussin, qu’il connaît depuis la classe de seconde au lycée Passy-Buzenval à côté de Paris[7]. Les deux compères, qui terminaient alors leurs études de géographie[6], tirent de leur voyage, en 1996, le livre On a roulé sur la terre, qui leur vaut le prix jeune de l’IGN[5].

Toujours avec Alexandre Poussin, en 1997, il traverse l'Himalaya à pied, 5 000 km en cinq mois du Bhoutan au Tadjikistan, en passant clandestinement par le Tibet[8]. Cette traversée donne lieu à la publication, en 1998, de La Marche dans le ciel : 5 000 km à pied à travers l'Himalaya.

En 1999-2000, il traverse également les steppes d'Asie centrale à cheval avec la photographe Priscilla Telmon, sur plus de 3 000 km depuis Alma Ata au Kazakhstan jusqu'à la mer d’Aral en Ouzbékistan). Ce périple débouche sur la collaboration à deux ouvrages, La Chevauchée des steppes en 2001 et Carnets de Steppes : à cheval à travers l'Asie centrale en 2002.

En 2001 et 2002, il participe à des expéditions archéologiques au Pakistan et en Afghanistan[5].

De mai 2003 à janvier 2004, il reprend l'itinéraire des évadés du goulag en suivant le récit, à la véracité contestée, de Sławomir Rawicz : The Long Walk (1955)[9]. Il relate ce périple, qui l'emmène de Iakoutsk en Sibérie, puis en Chine où il rejoint le Tibet en vélo[10], jusqu'à Calcutta en Inde à pied, dans son livre L'Axe du loup[11]. Pour lui, l’aventure est plausible dans son ensemble mais comporte des anomalies absolues, comme « dix jours sans boire dans le Gobi »[10]. Ce voyage est l'objet d'un album photographique publié en 2005, Sous l'étoile de la liberté. Six mille kilomètres à travers l'Eurasie sauvage. Les textes sont de Sylvain Tesson, et les photographies sont réalisées par Thomas Goisque, qui « est venu [le] rejoindre pendant sa traversée à quatre reprises : en Sibérie, en Mongolie, à Lhassa et à Darjeeling. »[12]

En 2007, le documentaire Irkoutsk-Pékin, la route des steppes, qu'il réalise avec Nicolas Millet, relate son expédition d’Irkoutsk à Pékin en empruntant la route du transmongolien[13].

En 2010, il réalise un projet souvent évoqué auparavant, en allant vivre six mois (de février à juillet) en ermite dans une cabane au sud de la Sibérie, sur les bords du lac Baïkal, à environ 500 km au nord-est d'Irkoutsk. Selon ses propres dires : « Recette du bonheur : une fenêtre sur le Baïkal, une table devant la fenêtre »[14]. Il relate cette expérience solitaire[15] dans son journal publié l'année suivante sous la forme d'un essai autobiographique intitulé : Dans les forêts de Sibérie[16].

Il voyage la plupart du temps par ses propres moyens, c'est-à-dire sans le soutien de la technique moderne, en totale autonomie. Ses expéditions sont financées par la réalisation de documentaires, par des cycles de conférences et par la vente de ses récits d'expédition.

L'écrivain

Lors de la Réception de Patrice Franceschi comme Écrivain de Marine le 10 février 2014 à l'Hôtel de la Marine à Paris

Sylvain Tesson écrit également des nouvelles. Il signe de nombreuses préfaces et des commentaires de films. Il collabore à diverses revues. On peut retrouver ses bloc-notes mensuels dans le magazine Grands reportages. Depuis 2004, il multiplie les reportages pour Le Figaro Magazine avec le photographe Thomas Goisque et le peintre Bertrand de Miollis. Il signe plusieurs documentaires pour la chaîne France 5[17].

À la fin des années 1990, il anime sur Radio Courtoisie, en collaboration avec Alexandre Poussin, une émission consacrée à l'aventure[18].

Il obtient le prix Goncourt de la nouvelle en 2009, pour Une vie à coucher dehors et le prix Médicis essai en 2011 pour Dans les forêts de Sibérie.

En 2010, il est président du jury du Livre pour la Toison d'or du livre d'aventure[19], attribué cette année à Élodie Bernard pour Le vol du paon mène à Lhassa, Tesson parlant du livre comme d'une « fenêtre ouverte sur le monde »[20].

En juin 2012, il est reçu parmi les écrivains de marine, assimilé au grade de capitaine de frégate et peut embarquer sur des bâtiments de la Marine nationale[21].

Il est brièvement chroniqueur littéraire dans l'émission Le Grand 8 fin 2012, sur la chaîne D8.

Fin 2012, il entreprend depuis Moscou un voyage jusqu’à l’hôtel des Invalides à Paris afin de refaire en moto et side-car le trajet de la retraite de Russie menée par Napoléon Ier deux siècle plus tôt[22].

Le stégophile

Sylvain Tesson est depuis longtemps stégophile, c'est-à-dire qu'il aime escalader les toitures, dans son cas essentiellement celle des cathédrales[23]. Surnommé « le prince des chats » au sein d'un cercle d'acrobates, il passait des nuits entières sur des clochers et des flèches : à Notre-Dame de Paris, au Mont-Saint-Michel, à la basilique Sainte-Clotilde à Paris, et sur d'autres monuments (principalement des églises) à Orléans, Argentan, Reims, Amiens ou encore Anvers[24].

Chaque année, le 10 mars, date anniversaire du soulèvement tibétain de 1959, il pavoise un drapeau tibétain sur un lieu symbolique à Paris. En 2008, il aide Robert Ménard à escalader la façade sud de Notre-Dame pour que celui-ci puisse se cacher sous la toiture en attendant le passage de la flamme olympique. « C'était une manière d'exprimer ma compassion pour la souffrance du peuple tibétain », dira-t-il[25]. Avec d'autres grimpeurs, il participe au déploiement de deux banderoles de Reporters sans frontières sur Notre-Dame puis depuis le premier étage de la tour Eiffel[26].

Le 20 août 2014, il chute de près de 10 mètres en escaladant la façade d'une maison à Chamonix, alors qu'il séjournait chez Jean-Christophe Rufin avec qui il pratique l'alpinisme. Victime d'un sévère traumatisme cranien, il est hospitalisé à Annecy et placé en coma artificiel[27], le corps médical affichant un optimisme prudent 8 jours plus tard[28]. Réveillé du coma artificiel peu après, il n'a apparemment aucune séquelle neurologique[29].

Le Wanderer

Ce terme allemand est un surnom de Goethe repris de nombreuses fois par Sylvain Tesson dans Petit traité sur l'immensité du monde. Il évoque le voyageur sans attache, qui n'attend rien du monde, mais se contente de le parcourir, de faire la route, solitaire, soumis aux besoins de son corps et sans « rien attendre du chemin qu'il emprunte ».
Selon Sylvain Tesson : « Seuls peuvent vivre comme le vrai Wanderer ceux que nul lien n'attache, capables de répondre à l'appel du dehors sans accorder un regard à ce qu'ils abandonnent »[30].

Œuvre

Œuvre écrite

Récits de voyage
Albums photographiques
  • 2002 : Carnets de steppes : à cheval à travers l'Asie centrale, en collaboration avec Priscilla Telmon, Glénat
  • 2005 : Sous l'étoile de la liberté. Six mille kilomètres à travers l'Eurasie sauvage (photographies de Thomas Goisque), Arthaud
  • 2007 : L'Or noir des steppes : voyage aux sources de l'énergie, en collaboration avec Thomas Goisque (photographies), Arthaud
  • 2008 : Lac Baïkal : visions de coureurs de taïga, en collaboration avec Thomas Goisque (photographies), Transboréal
  • 2009 : Haute Tension : des chasseurs alpins en Afghanistan (photographies de Thomas Goisque et illustrations de Bertrand de Miollis), Gallimard
Essais
Nouvelles
Aphorismes et lexiques
  • 2004 : Katastrôf !, Bréviaire de survie français-russe, Mots et Cie
  • 2008 : Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages, Éditions des Équateurs
  • 2011 : Ciel mon moujik ! Manuel de survie franco-russe, Chiflet et Cie
  • 2011 : Aphorismes dans les herbes et autres propos de la nuit, Éditions des Équateurs
Dessins humoristiques
  • 2004 : Les Pendus, Le Cherche Midi

Filmographie

  • Les Chemins de la liberté, Transparences production, 2004, 54 min, coréalisé avec Nicolas Millet et distingué par les Écrans de l'aventure (prix du jeune réalisateur 2004)
  • 6 mois de cabane au Baïkal, Bo Travail production, 2011, 51 min, coréalisé avec Florence Tran
  • 2014 : Silex and the City, série de Jul. Sylvain Tesson apparaît dans le rôle d'un lémurien dans l'épisode « Abilix le Gaulois ».

Distinctions

Notes et références

  1. François Aubel, « L'écriture, une histoire de famille - Philippe et Sylvain Tesson - La folie des hauteurs », Le Figaro, mercredi 30 juillet 2014, page 18.
  2. Sylvain Tesson, présentation de l'auteur sur le site des Éditions Arthaud : « Géographe de formation […]. Sylvain Tesson obtiendra en 1996 un DEA de géopolitique (La Guerre de l'eau en Israël, directeur Yves Lacoste). »
  3. La Guilde européenne du Raid - Fiche d'identité, sur le site mecenova.org.
  4. La Guilde Européenne du Raid
  5. a b et c Sylvain Tesson en bref, in Les Chemins de la liberté, Retour d’expé, page 47.
  6. a et b Sylvain Tesson. Écrivain français, sur le site evene.fr.
  7. Sylvain Tesson 40 ans - Écrivain, sur le site franceinter.fr.
  8. Sonia Poussin et Alexandre Poussin, Africa trek - Tome 1 - Du Cap au Kilimandjaro, p. 122
  9. En français, À marche forcée, paru aux Éditions Phébus, Libretto, 2011.
  10. a et b Sylvain Tesson, Les Chemins de la liberté, Retour d’expé, sur le site expemag.com, 16 avril 2004, p. 45 : « La vérité de tout ou partie de ce récit a été souvent contestée […]. Selon lui, l’aventure est plausible dans son ensemble mais comporte des anomalies absolues, comme « 10 jours sans boire dans le Gobi ». »
  11. « Les Chemins de la liberté » La plus grande des évasions.
  12. Introduction de l'album, Éditions Artaud, p.8
  13. François Ekchajzer, Irkoutsk-Pékin, la route des steppes.
  14. Le Figaro, « J'ai vécu six mois en ermite au bord du lac Baïkal », par Sylvain Tesson.
  15. Sylvain Tesson a également réalisé un film à ce sujet : Sylvain Tesson, Florence Tran, « 6 mois de cabane au Baïkal », (consulté le )
  16. Les nouveaux écrivains-voyageurs, Rolin, Fauquemberg, Weber, Tesson.
  17. Sylvain Tesson. Écrivain, voyageur, géographe, journaliste, sur le site Chemin d'étoiles.
  18. Radio Courtoisie, Carnets de Courtoisie, 8 avril 2007.
  19. Le jury du livre 2010
  20. Le vol du paon mène à Lhassa, par Élodie Bernard
  21. Un nouvel écrivain de marine, site internet de la Marine nationale.
  22. La retraite de Russie comme il y a deux-cents ans, site La France en Pologne, ambassade de France à Varsovie, 18 janvier 2013.
  23. Jérôme Dupuis, Sylvain Tesson écrivain aventurier, L'Express, 10 novembre 2005.
  24. Sylvain Tesson, Petit traité sur l'immensité du monde, 2005, paru aux éditions Pocket no 13179, p. 106.
  25. Jérôme Dupuis, La quête de l'inaccessible, L'Express, 23 avril 2008.
  26. « Le drapeau noir flotte sur les JO », Le Figaro, 14 avril 2008 : « Il est à l'origine de deux coups d'éclat : celui de la tour Eiffel et celui de Notre-Dame. Son récit : « La nuit du 6 au 7 avril, à quatre (dont Robert Ménard et la réalisatrice Priscilla Telmon), nous avons atteint la charpente de la nef (qu'on appelle la forêt). Trois d'entre nous se sont installés et ont attendu 16 h 30 le lendemain. C'est là que Robert Ménard a déployé une banderole RSF (avec les menottes en guise d'anneaux olympiques) de 8 × 8 mètres, plus un drapeau tibétain. Juste au-dessus de la rosace ! Entre-temps, j'étais redescendu le matin pour aller à la tour Eiffel, que j'ai escaladée jusqu'au premier étage, accompagné de deux amis alpinistes. Vers 13 heures, nous avons déroulé les couleurs de RSF, qui ont flotté plus d'une heure à 50 mètres de hauteur. »
  27. L'écrivain Sylvain Tesson dans un coma artificiel après une chute, Le Point, 22 août 2014.
  28. Marianne Payot, Sylvain Tesson devrait être réveillé de son coma en fin de semaine, L'Express, 28 août 2014.
  29. Marianne Payot, L'écrivain Sylvain Tesson presque indemne après une chute de 10 mètre, L'Express, 1er septembre 2014.
  30. Petit traité sur l'immensité du monde, paru aux éditions Pocket no 13179.

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

Liens externes