Swing (musique)

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Swing
Origines stylistiques Jazz
Origines culturelles Drapeau des États-Unis États-Unis Nouvelle-Orléans
Vers les années 1910
Instruments typiques Guitare
Basse
Batterie (charleston)
Cuivres
Popularité Très importante au début du XXe siècle

Le swing désigne en premier lieu une manière d'être essentielle du jazz, celle qui donne à balancer, à se balancer, à danser avec son corps dans l'espace. Pour certains auteurs, le swing a accompagné toute l'histoire du jazz, pour d'autres, comme André Hodeir, le swing s'est plutôt cristallisé durant les années 1930-1940 avec l'avènement des big bands.

Analyse et histoire

D'un point de vue technique, s'appuyant sur le caractère rythmique constant du jazz, il consiste d'une part, dans une mesure à deux temps ou quatre temps, à accentuer les temps faibles, d'autre part à substituer systématiquement à toute formule rythmique binaire une formule ternaire « balancée » (en anglais : shuffle, une formule rythmique également appliquée dans le blues). Ainsi à une succession de deux croches on substitue la première et la troisième croche d'un triolet. Cependant, cette explication est une simplification ; en effet, d'après le chercheur Anders Friberg, le taux de modification du rapport entre deux croches (ou swing ratio) varie selon le tempo : si le rapport est bien comparable à celui d'un triolet autour d'un tempo de vivace, il devient de plus en plus binaire à un tempo plus élevé. De même, lorsque le tempo est plus bas, le rapport ressemble davantage à celui d'une croche pointée suivie d'une double croche[1].

Benny Goodman
Glenn Miller

En définitive, cet élément fondamental du jazz classique se rapporte à la pulsation. Fondée sur la syncope qui confère souplesse et rebondissement à la section rythmique, elle permet au soliste et aux ensembles orchestraux « par une parfaite mise en place des valeurs »[2] de produire ce phénomène de l'ordre de la sensation pure et donc difficile à noter. L'accentuation forte ou faible du contre-temps participe aussi de ce processus de création d'une ambiance faite pour la danse. Avec la révolution du be bop structuré autour d'une conception harmonique novatrice et le cool qui revisite la fonction esthétique même du jazz, le swing réexamine ses concepts de base pour s'intégrer dans un cadre où il devient un partenaire présent mais discret pour les auditeurs, la mise en place des valeurs évoquées ci-dessus (articulation des phrases musicales, mise en place des notes par rapport à la mesure, accentuations) pouvant être différentes, voire inversées. Les musiques évoluées qui se réclament du jazz depuis les années soixante-dix, après le free jazz, ne se fondent, sauf exception, sur ces principes et le terme swing est peu usité et évoque plutôt un climat musical.

Duke Ellington et son orchestre
Count Basie
Gene Krupa

Le swing désigne aussi d'un point de vue historique l'ère swing c'est-à-dire la période allant de 1930 à 1945. Cette période faste est illustrée par les big bands « blancs » comme celui de Benny Goodman surnommé « le roi du swing », Glenn Miller, Gene Krupa et les orchestres « noirs » tels ceux de Duke Ellington, Count Basie, Chick Webb, Jimmie Lunceford. Ces différents orchestres emblématiques du phénomène swing surent allier avec efficacité perfection de la mise en place, décontraction de l'énoncé et équilibre entre pulsion vitale, chaleur d'expression, maîtrise instrumentale et imagination mélodique[3]

Avoir le « swing »

Il est bien évident que la pédagogie et la codification de cette musique de jazz ont démystifié depuis longtemps ce mystère de la chose inexpliquée. Le swing se ressent comme toute autre forme artistique, il se travaille par l'écoute et la pratique.

Notes et références

  1. (en) Anders Friberg, « Jazz Drummers' Swing Ratio in Relation to Tempo », Acoustical Society of America ASA/EAA/DAGA '99,
  2. André Hodeir, « Hommes et problèmes du jazz », Flammarion, 1954.
  3. Philippe Carles, André Clergeat, Jean-louis Comolli Dictionnaire du jazz Bouquins/Laffont pp.985-986 (ISBN 2-22104516-5)