Suzanne Curchod

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Suzanne Curchod
Portrait de Suzanne Curchod par Duplessis.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Suzanne CurchodVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités
Conjoint
Jacques Necker (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Prononciation

Suzanne Necker, née Curchod, née le [1] à Crassier et morte le à Beaulieu, est une femme de lettres et une salonnière franco-suisse[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Monument de piété filiale érigé par Suzanne Curchod à ses parents (temple de Coppet).

Fille d'un pasteur du pays de Vaud, elle reçoit une éducation protestante solide et complète[3]. Restée pauvre, d'abord courtisée par Edward Gibbon, elle épouse en 1764 le financier genevois Jacques Necker, qui a déjà fait fortune, et qui deviendra ministre des Finances de Louis XVI. De leur union naît une fille, Anne-Louise Germaine, future femme de lettres et célèbre sous son nom de femme mariée, Germaine de Staël[3],[4].

Jacques Necker accède à la direction des Finances de la France. Dans le même temps, elle crée et règne sur un salon littéraire rapidement devenu l’un des plus célèbres de Paris[3]. C'est en fait le dernier grand salon de l’Ancien Régime, où l’on discute littérature, mais aussi politique, et qui accueille de nombreux artistes et écrivains : Jean-François Marmontel[5], La Harpe, Buffon[5], Grimm[5], l’abbé de Mably, l’abbé Raynal, Bernardin de Saint-Pierre et les plus grands collaborateurs de l'Encyclopédie, Diderot[5], D'Alembert[5], mais aussi Marie-Thérèse Rodet Geoffrin, Madame du Deffand, et des amis suisses, car les Necker restent très attachés à leur pays d'origine.

Passionnée d'écriture, elle ne publie guère de son vivant, mais l'ensemble de ses notes et réflexions[6] est édité à sa mort par Jacques Necker, en cinq importants volumes. Elle est surtout connue comme l'auteure d'un Mémoire sur l'établissement des hospices (1786) et des Réflexions sur le divorce (1794)[7]. Elle prend soin, parallèlement, de donner à sa fille une excellente éducation, bien supérieure à celle dont bénéficiaient les jeunes filles de son milieu à la même époque ; sa fille, d'ailleurs, la future Germaine de Staël, saura exploiter son goût pour la littérature et son talent d’écrivain.

Elle est également célèbre pour avoir fondé à Paris, en 1778, un hôpital, qui porte aujourd'hui son nom : l’hôpital Necker-Enfants malades[3]. Après la chute du ministère de son mari, elle se retire en Suisse dans son château de Coppet. Après avoir rédigé d’étonnantes instructions sur la construction de son tombeau et sur les soins à apporter à sa dépouille, elle meurt en 1794 à Lausanne, au château de Beaulieu[8]. Son corps repose, avec ceux de son mari et de sa fille, dans le tombeau Necker au château de Coppet, élevé sans doute sur les plans de Jean-Pierre Noblet, avec la collaboration du marbrier veveysan Jean-François Doret[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. data.bnf.fr
  2. Valérie Cossy, « Necker [-Curchod, Suzanne] » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  3. a b c et d Nadine Bérenguier, « Necker, Suzanne (née Curchod) [Crassier 1737 - Lausanne 1794] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 3140
  4. « De Germaine à Albertine », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. a b c d et e Catherine Dubeau, « Suzanne Curchod », SIEFAR,‎ (lire en ligne)
  6. Nouveaux mélanges extraits des manuscrits de Mme Necker. tome 1 et 2, Paris, 1801,Charles Pougens, imprimeur-libraire, lire en ligne sur Gallica
  7. Réflexions sur le divorce sur Gallica
  8. Marcel Grandjean, Les monuments d’art et d’histoire du canton de Vaud IV. Lausanne, villages, hameaux et maisons de l'ancienne campagne lausannoise, vol. III, Bâle, Éditions Birkhäuser, coll. « Les monuments d'art et d'histoire de la Suisse, 71 », , 415 p. (ISBN 978-3-76431-208-4), p. 137 (château de Beaulieu).
  9. Paul Bissegger, « Une dynastie d'artisans vaudois : les marbriers Doret (prédécesseurs de la marbrerie Rossier à Vevey) », Revue suisse d’art et d’archéologie, 1980/2, p. 97-122.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]