Sugako Kanno

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Sugako Kanno
管野 須賀子
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
管野 須賀子Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de pinceau
幽月Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Drapeau du Japon Japonaise
Activité
Conjoint
Autres informations
A travaillé pour
大阪朝報 (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Idéologie
Mouvement
Maître
Bunkai Udagawa (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Condamnée pour

Sugako Kanno (管野 須賀子?), parfois nommée simplement Suga Kanno, née le à Osaka et exécutée par la justice japonaise à l'âge de 29 ans le [1], est une anarchiste et féministe japonaise, journaliste de profession. Elle est l'auteur d'une série d'articles sur l'oppression des genres et est une défenseuse de la liberté et de l'égalité des droits entre les hommes et les femmes.

En 1910, elle est accusée de trahison par le gouvernement japonais pour son implication supposée dans l'incident de haute trahison, une conspiration visant à assassiner l'empereur Meiji. Elle est la première femme prisonnière politique à avoir été exécutée dans l'histoire du Japon moderne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Née à Osaka, au Japon, Kanno Sugako perd sa mère à l'âge de dix ans. Son père se remarie. En plus d'être maltraitée par sa belle-mère, Kanno est violée à l'âge de quinze ans. Elle découvre le socialisme pour la première fois en lisant un essai sur les victimes d'abus sexuels. En 1898, à dix-sept ans, elle se marie à un homme appartenant à une famille marchande de Tokyo afin d'échapper aux mauvais traitements de sa belle-mère et ne revient à Osaka qu'en 1902[2].

Kanno commence ensuite à écrire pour un journal et s'engage dans le mouvement féministe chrétien qui lutte contre le système des bordels légaux. Au déclenchement de la guerre russo-japonaise en 1904, elle rejoint le mouvement pacifiste socialo-chrétien, devient, en 1906, directrice d'un journal de la préfecture de Wakayama et entame une liaison avec le meneur socialiste Kanson Arahata (1887–1981).

Elle retourne ensuite à Tokyo et participe à un rassemblement anarchiste dont les meneurs sont arrêtés lors de l'incident du drapeau rouge en . Elle est elle-même arrêtée alors qu'elle rend visite à ses amis en prison. Après sa libération deux mois plus tard, elle rencontre l'anarchiste Shūsui Kōtoku (1871–1911). Ils publient tous les deux un journal anarchiste qui est finalement interdit par les autorités et Kanno est de nouveau arrêtée.

Plus tard, elle est accusée d'avoir participé à un complot visant à assassiner l'empereur Meiji. Avec vingt-trois autres personnes, Kanno est condamnée à mort. Sur ses co-condamnés, douze voient leur peine commuée en prison à vie ; les autres sont exécutés le . Kanno est pendue seule le dans la prison d'Ichigaya (ja) à Tokyo.

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

La vie de Kanno Sugako a inspiré la pièce de théâtre Kaiki Shoku (« éclipse »), produite la compagnie théâtrale Aono Jikken Ensemble et écrite par William Satake Blauvelt.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Oya, 1989.
  2. Kanno Suga from Encyclopedia of Modern Asia.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Aurélien Roulland, Sugako Kanno : les derniers mots d'une intrépide, Editions du Monde Libertaire, 2021, (ISBN 9782379810022), 62 p.
  • (en) Stefan Anarkowic, Against the god emperor: the anarchist treason trials in Japan, Kate Sharpley Library, 1994, 40 p.
  • (en) Joseph Cronin, The Life of Seinosuke: Dr. Oishi and the High Treason Incident, White Tiger Press, 2007.
  • (en) Mikis Hane, Reflections on the Way to the Gallows: Voices of Japanese Rebel Women, Pantheon, New York, 1988.
  • (ja) Toshio Itoya, Kanno Suga, Iwanami Shinsho, 740, 1970, 226 p.
  • (en) Helene Raddeker, Treacherous Women of Imperial Japan: Patriarchal Fictions, Fantasies Patricidal, Routledge, 1998.
  • Sharon L. Sievers, Flowers in Salt: The Beginnings of Feminist Consciousness in Modern Japan, Stanford University Press, Stanford, 1983, 67p.
  • (en) Kano Sucks et al., Under the Yoke of the State: Selected Anarchist Responses to Prison and Crime, Kate Sharpley Library, 2003, 60 p.
  • Wataru Oya, Kanno Suga to Tsonokami Tsuyuko, Toho Shuppan, Osaka, 1989.

Liens externes[modifier | modifier le code]