Styppax

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Styppax
Biographie
Activité
Scène de sacrifice, peut-être inspirée du Splanchnoptès de Styppax, musée du Louvre

Styppax (en grec ancien Στὐππαξ, en latin Styppax) est un sculpteur grec du Ve siècle av. J.-C.

Originaire de Chypre, Styppax s'installe à Athènes, probablement après l'affrontement entre Athéniens et Perses de 450-449 av. J.-C.[1]. On lui connaît une seule œuvre, le Splanchnoptès, littéralement le « grilleur d'abats » : selon Pline l'Ancien, « c'était un petit esclave de Périclès à Olympie, qui grillait des abats et allumait le feu de sa bouche pleine de souffle[2]. » Ce jeune ouvrier, continue Pline, tomba du toit d'un temple en construction sur l'Acropole — sans doute le Parthénon[1] — et fut guéri grâce à une herbe qu'Athéna avait montrée en songe à Périclès. En remerciement, le général athénien dédia à la déesse une statue en bronze à l'effigie du jeune homme, et l'on donna à l'herbe le nom de parthenium[3]. Plutarque rapporte la même anecdote à propos des Propylées et non du Parthénon ; selon lui, c'est une statue de bronze d'Athéna Hygiéia que consacre Périclès[4].

Si l'on suit la version de Pline, elle placerait la statue vers 438 av. J.-C., date à laquelle est achevée la structure soutenant les frontons du Parthénon[1]. Le sujet pourrait rattacher Styppax à l'école de Myron : la représentation du sujet en pleine action est typiquement myronienne et l'on sait que Lycius, fils de Myron, est l'auteur d'une statue d'un garçon soufflant sur le feu[5].

Le thème du Splanchnoptès n'est pas une scène de genre, mais une étape d'un rituel religieux, probablement rattaché au culte d'Athéna Hygiéia. Il réapparaît sur des vases attiques à figures rouges de 430-420 av. J.-C., qui s'inspireraient de la statue de Styppax[6]. On l'a également identifiée dans une copie romaine provenant de l'Olympiéion d'Athènes et dans une statuette en bronze de Dodone, toutes deux conservées au Musée national archéologique d'Athènes[7],[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Antonio Corso, The Art of Praxiteles, L'Erma di Bretschneider, 2004, p. 40.
  2. Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne], XXXIV, 81. Extrait de la traduction de Marion Muller-Dufeu, La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques, Paris, éditions de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts, coll. « Beaux-Arts histoire », (ISBN 2-84056-087-9), no1068.
  3. Pline, XXII, 44.
  4. Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire en ligne], Périclès, 13.
  5. Pline, XXXIV, 79.
  6. G. Rizza, « Una nuova pelike a figure rosse e lo ‘Splanchnoptes’ di Styppax », Annuario della Scuola Archeologica Italiana di Atene 37-38 (1959-1960), p. 321-345.
  7. Respectivement no248 et no12 (collection Karapanos).
  8. Corso, p. 41.