Grande crevette nettoyeuse

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Stenopus hispidus

Stenopus hispidus
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Grande crevette nettoyeuse
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Crustacea
Classe Malacostraca
Sous-classe Eumalacostraca
Super-ordre Eucarida
Ordre Decapoda
Sous-ordre Pleocyemata
Infra-ordre Stenopodidea
Famille Stenopodidae
Genre Stenopus

Espèce

Stenopus hispidus
(Olivier, 1811)

Synonymes

  • Squilla Groenlandica Seba, 1759
  • Astacus muricatus Olivier, 1791
  • Cancer (Astacus) longipes Herbst, 1793
  • Penaeus borealis Latreille, 1802
  • Palaemon hispidus Olivier, 1811
  • Palaemon ? asper Latreille, 1818
  • Embryocaris stylicauda Ortmann, 1893[1]

La grande crevette nettoyeuse[2],[3] (Stenopus hispidus) ou crevette barbier ou crevette boxeuse est une espèce de crustacés décapodes de la famille des Sténopodidés. Elle est omnivore et commune dans toutes les mers tropicales.

Description[modifier | modifier le code]

Planche Stenopus hispidus du rapport de l'Expédition du Challenger

Stenopus hispidus mesure de 5 à 9 cm[2]. La troisième paire de pattes hypertrophiées forme de grandes pinces. Les corps et les pinces sont poilus[3] voire épineux[4]. Ils sont rayés rouge et blanc en « barrière de chemin de fer »[2]. Une tache rouge est située sur la partie antérieure de la carapace[5]. La base des pattes des grands adultes est bleue[5]. Les yeux sont marron[5].

Elle possède trois paires d'antennes blanches qui mesurent environ le double de la taille du corps[3].

Écologie et comportement[modifier | modifier le code]

Alimentation[modifier | modifier le code]

Cette crevette est omnivore, et se nourrit notamment des parasites, feutrages algo-bactériens et débris de nourriture à la surface de l'épiderme de plus gros animaux.

Habitat et répartition[modifier | modifier le code]

Stenopus hispidus vit entre 2 et 40 mètres[5] dans les crevasses du récif[3]. On note des observations de S. hispidus jusqu'à 210 mètres de profondeur[5].

C'est une espèce benthique, elle se tient à l’ouverture des anfractuosités ou des éponges. Seules dépassent ses grandes antennes[2] qui restent généralement à la lumière du soleil[5].

Stenopus hispidus a une répartition circumtropicale. Cette large répartition vient du fait que l'espèce était déjà présente dans l'ancien océan Téthys de l'Ère secondaire[2].

Reproduction[modifier | modifier le code]

La grande crevette nettoyeuse vit généralement en couple stable[6]. Ses œufs mesurent 0,5 mm de diamètre et sont en nombre important[7]. La femelle porte la ponte qui est de couleur turquoise[5].

Association[modifier | modifier le code]

Comme l'indique son nom vernaculaire de grande crevette nettoyeuse, Stenopus hispidus est la plus grande des crevettes nettoyeuses[4]. Une partie du régime alimentaire de la crevette nettoyeuse est constituée des parasites externes de certains poissons, dont elles les débarrassent dans le cadre d'un commensalisme ou d'un mutualisme.

Les poissons qui ressentent le besoin de se faire nettoyer la bouche par ces crevettes adoptent une nage stationnaire expressive, la bouche largement ouverte : ce signe est compris par les crevettes, qui se mettent ainsi au travail. Il s'agit d'un cas exceptionnel de langage sémantique élaboré partagé par de très nombreuses espèces appartenant à des clades très éloignés.

Systématique[modifier | modifier le code]

Classification[modifier | modifier le code]

Cette espèce est faussement classée dans les insectes sous le nom Palaemon hispidus par Guillaume-Antoine Olivier[8].

Étymologie et appellations[modifier | modifier le code]

La partie spécifique du nom binomial, hispidus, est le latin du mot « hérissé » en référence aux excroissances sur le corps et les pinces[3].
Noms communs : Sténope hispide[9], Grande crevette nettoyeuse[10].

Stenopus hispidus et l'homme[modifier | modifier le code]

Philatélie[modifier | modifier le code]

Cette crevette figure sur une émission de Cuba de 1969 (valeur faciale : 2 c.).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Steven Weinberg, Découvrir la mer Rouge et l'océan Indien, Nathan, (ISBN 2-09-278035-2)
  • (en) Conrad Limbaugh, Harry Pederson et Fenner A. Jr. Chace, « Shrimps that Clean Fishes », Bulletin of Marine Science, vol. 11, no 1,‎ , p. 237-257 (ISSN 0007-4977, lire en ligne)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) S. De Grave et C.H.J.M. Fransen, « Carideorum catalogus: the recent species of the dendrobranchiate, stenopodidean, procarididean and caridean shrimps (Crustacea: Decapoda) », Zoologische Mededelingen,‎ , p. 253 (ISBN 978-90-6519-200-4, ISSN 0024-0672, lire en ligne)
  2. a b c d et e (Weinberg 2005, p. 293)
  3. a b c d et e DORIS, consulté le 19 février 2012
  4. a et b (Limbaugh, Pederson et Chace 1961, p. 251)
  5. a b c d e f et g (Limbaugh, Pederson et Chace 1961, p. 252)
  6. Andrea et Antonella Ferrari (trad. de l'italien par Dominique Le Bouteiller Johnson), Guide des récifs coralliens : la faune sous-marine des coraux [« Barriere corraline »], Paris, Delachaux et Niestlé, coll. « Les compagnons du naturaliste », (1re éd. 1999), 288 p. (ISBN 2603011936), Crevette barbier, crevette boxeuse page 262
  7. (en) Charles Spence Bate, Report on the Crustacea Macrura collected by H.M.S. Challenger during the years 1873-1876, (lire en ligne), p. 211-213
  8. Guillaume-Antoine Olivier, Encyclopédie méthodique : Insectes, t. 8, (lire en ligne), p. 666
  9. Henri Milne-Edwards, Histoire naturelle des crustacés, t. 2, (lire en ligne), p. 407
  10. François Cornu, « Grande crevette nettoyeuse », sur SousLesMers (consulté le ).