Stanley Bréhaut Ryerson

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Stanley Bréhaut Ryerson
Stanley B. Ryerson
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Parti politique

Stanley Ryerson Brehaut (né le à Toronto, mort le à Montréal) est un historien et militant politique canadien.

Origines idéologiques[modifier | modifier le code]

Il nait en 1911, dans une famille de classe moyenne à Toronto. Son engagement communiste débute durant ses études à la Sorbonne à Paris en 1931. Alors qu'il prépare un Diplôme d'études supérieures avec une thèse sur les écrits du romancier réaliste sicilien Giovanni Verga, Ryerson s'implique dans des activités communistes. Lors d'un voyage à travers l'Europe, il prend connaissance des troubles politiques de l'Espagne et de l'Italie durant les premières années de dépression. Ses expériences en Europe affectent sa vision du monde capitaliste et il écrit:

"Le fait que les valeurs culturelles de l'art et de littérature aient été transformées par le capitalisme dans ce que je peux décrire comme onanisme spirituel et la découverte que le communisme, en résolvant les problèmes matériels de la société, est la seule voie vers une future renaissance créative, a été la première impulsion".

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Stanley Bréhaut Ryerson est né en 1911 à Toronto. Son père est un chirurgien et professeur à l'Université de Toronto alors que sa mère s'est ouverte aux arts et à la culture européenne. C'est d'ailleurs en partie grâce à elle que Ryerson développe son goût pour la langue française et pour l'Europe.

Il fait ses études au Upper Canada College pour son primaire et son secondaire (1919-1929). En 1931, il poursuit son parcours scolaire à l'Université de Toronto, où il décroche une bourse d'études de l'État français lui permettant d'aller étudier à la Sorbonne. Il y obtient son diplôme d'études supérieures en langue et littérature italiennes. C'est son séjour en Europe qui lui fera découvrir les mouvements communistes, mais plus particulièrement Le Manifeste du Parti communiste. À son retour à Toronto, il va adhérer aux Jeunes communistes[2].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

C'est en 1934 que Stanley Bréhaut Ryerson commence réellement ses actions au sein du Parti communiste du Canada, le PCC. Durant ses premières années, il reste d'abord fidèle aux idées du Parti. Dès 1935, Ryerson occupera des places importantes. Il va notamment être élu au Comité central avant de devenir secrétaire provincial du Parti puis nommé rédacteur en chef adjoint au journal communiste du Québec : Clarté. Durant la période de la Seconde Guerre mondiale, le PCC s'oppose au conflit, le qualifiant d'impérialiste. Par conséquent, la position développé par le Parti communiste du Canada est que le pays ne doit pas s'impliquer dans la guerre. Durant cette période, Ryerson voit le nationalisme et les rivalités linguistiques comme des moyens de division politiques de la classe ouvrière dans son combat face à la bourgeoisie.

Au tournant des années 1960, Ryerson change néanmoins ses vues sur la question nationale québécoise, réévaluant à la hausse les potentiels progressistes du mouvement ayant débuté avec la Révolution tranquille. En rupture avec la ligne du Parti, Ryerson adhère progressivement à l'idée selon laquelle l'indépendance du Québec serait le meilleur mécanisme pour instaurer l'égalité entre les deux peuples[3]. Il s'éloigne du marxisme orthodoxe, pour se tourner vers communisme plus internationaliste. À partir de 1969, Ryerson abandonne ses responsabilités au Parti et part s'établir à Montréal, avant de le quitter définitivement en 1971[3].

Carrière d'historien[modifier | modifier le code]

La question des Rébellions[modifier | modifier le code]

C'est en 1927 que Stanley B. Ryerson écrit 1837: The Birth of Canadian Democracy. Son discours est assez singulier alors que le sujet principal tourne autour de la motivation des Patriotes aux Rébellions en cherchant à faire une commémoration de la naissance des difficultés de la démocratie canadienne[4]. Ryerson se positionne contre la thèse de Lionel Groulx qui, comme Lord Durham dans son Rapport sur les affaires de l'Amérique du Nord britannique sur l'idée que les différences linguistiques et culturelles entre francophones et anglophones soient le moteur d'un conflit identitaire ayant mené à la Rébellion des Patriotes.

Pour l'historien, il est important de prendre en compte la question des intérêts économiques et sociaux, notamment ceux des classes populaires. Il priorise une « Histoire du peuple », à savoir une approche de l'historiographie canadienne développée par le PCC qui valorise l'agentivité des classes sociales dans l'étude du Canada[3].

Dans1837 : Birth of Canadian Democracy, Ryerson n'y voit pas encore les racines du mouvement de libération nationale québécois. En fait, il voit plutôt la montée de la bourgeoisie capitaliste dans la quête de l'obtention d'un gouvernement responsable. C'est cette liberté qui permettra de créer un environnement à la survivance de la nation canadienne-française[4].

Les années 60[modifier | modifier le code]

Avec la « crise de la Confédération », Stanley Bréhaut Ryerson va concentrer ses écrits des années 1960 autour de la question nationale québécoise. Sa pensée va subir des modifications importantes. Dans ce processus, il va revisiter ses propres œuvres antérieures dans le but de poser une autocritique.

Du point de vue historiographique, le changement majeur de sa pensée provient du fait qu'il ne croit plus que l'égalité politique a été obtenue lors de la responsabilité ministérielle (1848), ni lors de la création de la fédération canadienne (1867). Selon sa nouvelle interprétation, la Confédération n'a pas pu reconnaitre le caractère binaire du territoire ce qui en résulte par des inégalités nationales entre les Canadiens-français et les Canadiens-anglais[5].

Carrière académique[modifier | modifier le code]

En 1934, Ryerson accepte un poste d'enseignant au Sir George William's College ainsi qu'à l'Université ouvrière de Montréal[3].

En 1970, il accepte un poste de professeur au département d'histoire de l'Université du Québec à Montréal. Ryerson démissionne du Parti communiste en 1971, près de trois ans après l'invasion de la Tchécoslovaquie par les chars d'assaut du Pacte de Varsovie. Il se consacre donc à l'enseignement durant toutes les années 1970.

En 1987, il est couronné pour sa contribution à l'histoire québécoise par l'Université de Laval, qui lui décerne un doctorat la même année[2].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • 1837: The Birth of Canadian Democracy[6], 1937 ;
  • French Canada: A Study in Canadian Democracy[7], 1943 ;
  • Le Canada français : sa tradition, son avenir[8], 1945 ;
  • The Founding of Canada: Beginnings to 1815[9], 1960 ;
  • The Open Society: Paradox and Challenge[10], 1965 ;
  • Unequal union confederation and the roots of conflict un the canadas, 1815-1873[11], 1968 ;
  • Capitalisme et confédération : aux sources du conflit Canada/Québec[12], 1978, première édition 1972 ;
  • French Canada: a Study in Canadian Democracy[13], 1980 ;
  • Les origines du Canada[14], 1997

Références[modifier | modifier le code]

  1. Élections Canada, « Résultats Élection fédérale canadienne de 1949 », sur enr.elections.ca (consulté le ).
  2. a et b (en) Andrée Levesque, « Stanley Bréhaut Ryerson (1911-1998) », Labour/Le Travailleur, vol. 42,‎ , p. 9–14 (ISSN 0700-3862 et 1911-4842, lire en ligne, consulté le )
  3. a b c et d Kealey, Gregory S. (1981). « Stanley Bréhaut Ryerson : historien marxiste », Dans : Comeau, Robert et Dionne, Bernard (dir.). Le droit de se taire. Histoire des communistes au Québec, de la Première Guerre mondiale à la Révolution tranquille. Montréal : vlb éditeur. p.248
  4. a et b (en) Stanley Bréhaut Ryerson, 1837 : The Birth of Canadian Democracy, Toronto, Francis White, , 136 p., p.10
  5. Joël Bisaillon, « Un moment décisif dans l’itinéraire intellectuel d’un militant marxiste Stanley Bréhaut Ryerson et la question nationale au Québec durant la décennie 1960 », Bulletin d'histoire politique, vol. 19, no 2,‎ , p. 20 (ISSN 1201-0421 et 1929-7653, DOI 10.7202/1054888ar, lire en ligne, consulté le ).
  6. Stanley Bréhaut Ryerson, 1837: The Birth of Canadian Democracy, Toronto, Francis White,
  7. (en) Stanley Bréhaut Ryerson, French Canada: A Study in Canadian Democracy, Toronto, Progress Books,
  8. Stanley Bréhaut Ryerson, Le Canada français : sa tradition, son avenir, Montréal, Édition de la Victoire,
  9. Ryerson, Stanley B., 1911-1998., The founding of canada : beginnings to 1815., Progress Books, (ISBN 0-919396-04-6 et 978-0-919396-04-3, OCLC 757455992, lire en ligne)
  10. Ryerson, Stanley B. (Stanley Bréhaut), 1911-1998., The open society paradox and challenge, International Publishers, (OCLC 575892638, lire en ligne)
  11. (en) Stanley Bréhaut Ryerson, Unequal union confederation and the roots of conflict in the canadas, 1815-1873, Toronto, Toronto Progress Books, , 477 p.
  12. Ryerson, Stanley B., 1911-, Capitalisme et confédération : aux sources du conflit Canada/Québec, Parti Pris, (ISBN 0-88512-053-1 et 978-0-88512-053-6, OCLC 798877265, lire en ligne)
  13. Ryerson, Stanley B. (Stanley Bréhaut), 1911-1998., French Canada : a study in Canadian democracy, Progress Books, (OCLC 1149239566, lire en ligne)
  14. Stanley Bréhaut Ryerson, Les origines du Canada, Montréal, VLB, , 386 p. (ISBN 289005649X)

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]