Souain-Perthes-lès-Hurlus
Souain-Perthes-lès-Hurlus | |
La mairie. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Marne |
Arrondissement | Châlons-en-Champagne |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Région de Suippes |
Maire Mandat |
Jean-Noël Delandhuy 2014-2020 |
Code postal | 51600 |
Code commune | 51553 |
Démographie | |
Population municipale |
227 hab. (2014) |
Densité | 4,3 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 11′ 04″ nord, 4° 32′ 39″ est |
Altitude | Min. 128 m Max. 202 m |
Superficie | 53,12 km2 |
Élections | |
Départementales | Suippes |
Localisation | |
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Souain-Perthes-lès-Hurlus est une commune française, située dans le département de la Marne en région Champagne-Ardenne.
Histoire
Les fusillés de Souain
En mars 1915, au Moulin de Souain, la 21e compagnie du 336e RI, très éprouvée par les combats féroces de Perthes-les-Hurlus, reçoit l'ordre de tenter de nouveau de s'emparer des tranchées ennemies. Les soldats refusent de sortir.
Le général donne l'ordre de choisir un caporal et quatre soldats par section, et les fait se porter en plein jour, sous le feu ennemi, à 150 mètres vers l'avant, pour sectionner les barbelés. Les soldats tentent vainement d'exécuter cet ordre. Le soir, ils regagnent les tranchées françaises.
Le 10 mars 1915, leur compagnie est relevée, dirigée à Suippes, et aussitôt les caporaux Théophile Maupas, Louis Girard, Louis Lefoulon et Lucien Lechat, avec une trentaine de soldats, sont arrêtés et inculpés de refus d'obéissance devant l'ennemi. Le 16, la cour martiale, présidée par le colonel Marthenet, se réunit. Elle refuse d'entendre des témoins à décharge, des défenseurs sont injuriés.
Les soldats sont acquittés, mais les quatre caporaux, tous originaires de la Manche, sont condamnés à mort. Malgré la demande de recours en grâce, le général Réveilhac « qui craignait de voir arriver la grâce[1] » presse l'exécution ; ils sont fusillés le lendemain.
Par deux fois, en 1922 et 1926, les demandes de révision du procès sont repoussées. Le procès en révision s'ouvre le vendredi 2 mars 1934 et acquitte les quatre caporaux[2].
Seconde bataille de Champagne (septembre 1915)
Le 25 septembre 1915, dans le cadre de la grande offensive de Champagne, le 2e corps d'armée colonial, aile droite de la IVe Armée commandée par le général de Langle de Carry, avait la redoutable mission, en partant de part et d'autre du village de Souain, de faire tomber la première position allemande sur un front de 5 kilomètres et sur une profondeur de plus de 3 kilomètres. Le 2e corps colonial devait ensuite percer la deuxième position ennemie au nord de Navarin, afin de permettre aux unités du 6e corps d'armée (127e DI, 12e DI, 56e DI) d'exploiter en direction de Sommepy -Vouziers.
Fusion de Souain et de Perthes-les-Hurlus
À l'issue des batailles de Champagne, les deux villages de Souain et de Perthes-lès-Hurlus étaient ravagés. Le village de Souain fut rebâti, celui de Perthes-lès-Hurlus ne le fut pas, son territoire fut intégré au camp militaire de Suippes. Les deux communes fusionnèrent pour donner la commune de Souain-Perthes-les-Hurlus.
Décorations françaises
- Souain, 20 septembre 1920
- Perthes-lès-Hurlus, 20 septembre 1920
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1700. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[4]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[5],[Note 1].
En 2014, la commune comptait 227 habitants, en augmentation de 9,66 % par rapport à 2009 (Marne : 0,82 %, France hors Mayotte : 2,49 %).
Lieux et monuments
Sur le territoire de Souain-Perthes-lès-Hurlus, plusieurs traces de la Première Guerre mondiale sont visibles. L'ossuaire de Navarin, l'ossuaire de la Légion étrangère Farnsworth, le cimetière de la 28e brigade, le cimetière français et allemand de la « Crouée », le cimetière de l'Opéra et plusieurs blockhaus témoignent de la violence des combats durant quatre longues années. Le peintre allemand August Macke, mort au combat le 26 septembre 1914 à Perthes-les-Urlus, repose dans le cimetière allemand de Souain[8].
Géographie
L’Ain est la plus petite rivière du territoire de la Communauté de Communes de la Région de Suippes (7 km) et prenant sa source au nord-est de Souain-Perthes-lès-Hurlus, elle traverse et rejoint la Suippe à Saint-Hilaire-le-Grand.
Personnalités liées à la commune
- Henri Gouraud, général commandant la 4e armée pendant le conflit de 1914–1918, est inhumé au monument de Navarin.
- Blaise Cendrars, le célèbre écrivain perdit son bras à la Butte de Souain dans les rangs de la Légion étrangère, le 28 septembre 1915. Il écrit après la guerre le roman autobiographique La main coupée.
- François Flameng, peintre officiel de l'armée qui immortalisa par des croquis et dessins, les tragiques événements survenus dans ces villages et qui parurent dans la revue : L'Illustration.
- Léo Latil, poète français fut tué lors des combats du 27 septembre 1915.
- August Macke, peintre impressionnisme fut tué dans les rangs de l'armée allemande le 26 septembre 1914 à Perthes-lès-Hurlus.
Notes et références
Notes
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
- R.-G. Réau, Les crimes des conseils de guerre, Éditions du Progrès civique, Paris, 1925, p. 1-43.
- Sur l'affaire des fusillés de Souain, voir N. Offenstadt, Les fusillés de la Grande Guerre et la mémoire collective, éd. Odile Jacob poches, Paris, 2002 ; R.-G. Réau, Les crimes des conseils de guerre, Éditions du Progrès civique, Paris, 1925, p. 14 ; Roger Monclin, Les damnés de la guerre – Les crimes de la justice militaire (1914-1918), éd. Mignolet & Storz, Paris, 1934.
- Liste des maires au 1er août 2008, site de la préfecture de la Marne, consulté le 22 décembre 2008
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 2011201220132014 .
- (de) Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge e. V. (Hrsg.): „Lasst meine Bilder nicht sterben.“ Künstlerporträts. Kassel 2010. p. 9