Sorj Chalandon

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Sorj Chalandon
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Sorj Chalandon lors du salon du livre de Paris en mars 2012.
Naissance (71 ans)
Tunis[1], Protectorat français de Tunisie
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture français

Œuvres principales

Sorj Chalandon, né à Tunis le [2], est un journaliste et écrivain français. Il est membre de la rédaction du Canard enchaîné[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Le prénom de naissance de Sorj Chalandon est Georges ; il a choisi de le modifier en Sorj, qui est le nom que lui donnait sa grand-mère[4].

Son enfance est marquée par la violence et la mythomanie de son père, qu'il décrit dans son roman Profession du père[5],[6]. Il souffre alors de bégaiement, ce qui lui inspire son premier roman Le Petit Bonzi.

Bien que la majorité soit à 21 ans, il obtient son émancipation à 17 ans et quitte sa famille[6].

Journaliste[modifier | modifier le code]

Au début des années 1970, il milite pour l'organisation d'extrême gauche, la Gauche prolétarienne[7]. Il participe à la création du quotidien Libération, dont il est journaliste de 1973 à . Sorj Chalandon y a couvert en 1976 le deuxième procès au cours duquel est acquitté Pierre Goldman[8] (frère ainé du chanteur Jean-Jacques[8]), dont il devient un ami fidèle[8].

En 1982, il est le premier journaliste occidental, selon Libération, à rendre compte du massacre de Hama, en Syrie, sous pseudonyme[9],[10]. Chroniqueur judiciaire, grand reporter, puis rédacteur en chef adjoint de ce quotidien, il est l'auteur de reportages sur l'Irlande du Nord et sur le procès de Klaus Barbie qui lui ont valu le prix Albert-Londres en 1988[11].

Entre 2007 et 2009, Sorj Chalandon devient formateur régulier au Centre de formation des journalistes à Paris[12].

Depuis , Sorj Chalandon est journaliste au Canard enchaîné, où il tient la rubrique « La Boîte aux images », ainsi que critique de cinéma.

En 2010, il apparaît en dernière partie du film documentaire de Jean-Paul Mari Sans blessures apparentes[13] — tiré de l'ouvrage paru sous le même titre chez Robert Laffont[14] — et consacré aux « damnés de la guerre[15] », ainsi qu'aux séquelles psycho-émotionnelles qui en résultent, ce qu'on appelle les troubles de stress post-traumatique (en abrégé ESPT = état de stress post-traumatique)[15].

Romancier[modifier | modifier le code]

Écrivain, il publie ses romans chez Grasset, dont Une promesse, qui a reçu le prix Médicis en 2006 et Le Quatrième Mur, Prix Goncourt des lycéens 2013.

En 2008, son roman Mon traître s'inspire de son histoire personnelle : son amitié avec Denis Donaldson, vue par le biais d'un narrateur parisien luthier ; trois ans plus tard, l'histoire romancée est racontée sous l'angle du « traître », dans Retour à Killybegs. Ce roman obtient le Grand prix du roman de l'Académie française[16] en 2011.

De 2008 à 2012, Sorj Chalandon est le parrain[17] du Festival du Premier roman de Laval, organisé par Lecture en tête. Depuis 2013, il est le président du jury[18] du Prix Littéraire du Deuxième Roman.

À Rennes, le , le prix Goncourt des lycéens lui est attribué pour Le Quatrième Mur, publié chez Grasset. Ce roman évoque l'utopie d'un metteur en scène qui décide de monter Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth dans les années 1980, pendant la guerre du Liban[19].

En 2017, il publie le roman Le Jour d'avant, sur la catastrophe minière de Liévin-Lens, à l'origine de quarante-deux morts le .

En 2023, il publie l'Enragé, sur la révolte de 1934 à la colonie pénitentiaire de Belle-Ile-en-Mer, dans lequel il imagine le destin d'un évadé qu'on ne retrouve jamais[20].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Sorj Chalandon au salon du livre Radio France en 2011.

Principaux prix littéraires[modifier | modifier le code]

Les principaux prix littéraires reçus sont[25] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « La sensibilité féroce de Sorj Chalandon », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. « Rentrée littéraire - "Le jour d'avant" : 5 questions à Sorj Chalandon », sur culturebox.francetvinfo.fr, .
  3. « Sorj Chalandon, journaliste, écrivain », sur France Musique, (consulté le )
  4. Laure, « Sorj Chalandon », sur Micmélo Littéraire, (consulté le )
  5. La dernière revanche de Sorj Chalandon, ouest-france.fr,
  6. a et b « Rentrée littéraire : Sorj Chalandon, un homme en colère », sur Les Echos, (consulté le )
  7. Sorj Chalandon : "Qu'est-ce que j'aurais fait moi ?", entretien, lessor42.fr,
  8. a b et c "Jean-Jacques Goldman, un héros si discret - L'enquête intégrale" par Pauline Delassus, dans Paris-Match le 17/08/2015 [1]
  9. Jean-Pierre Perrin, « "Des massacres à faire pleurer les pierres". », sur Libération.fr, (consulté le )
  10. Jean-Pierre Perrin, La mort est ma servante, Fayard, , 332 p. (ISBN 978-2-213-67193-2), p. 161 à 177
  11. « Sorj Chalandon quitte Libération » », sur Nouvel Observateur, (consulté le )
  12. De AD, « Interview de Sorj Chalandon pour la parution de « Mon traître » : l’écriture passée à la râpe », sur CFPJ Médias, (consulté le )
  13. « Le documentaire vérité Sans blessures apparentes », Premiere,‎ (lire en ligne, consulté le ).
    « Sorj Chalandon, a mis fin à sa carrière de grand-reporter pour Libération, le jour où il s'est retrouvé le visage plaqué contre celui d'enfants morts au Liban. »
  14. Jean-Paul Mari, Sans blessures apparentes : enquête sur les damnés de la guerre, éditions Robert Laffont, coll. « Documents Témoignages RL », (1re éd. 2008 BNF 41373108), 217 p. (ISBN 978-2-221-12036-1 et 2-221-12036-1, présentation en ligne).
  15. a et b « Sans blessures apparentes : enquête chez les damnés de la guerre », Histoire vivante, Radio télévision suisse,‎ (lire en ligne [vidéo], consulté le ). Chalandon apparaît dans le film partir de 49:18 → [lire en ligne].
    Documentaire de Jean-Paul Mari, cofinancé par la Télévision suisse romande (TSR), Grand Prix et Prix du public au Festival international du grand reportage d'actualité du Touquet-Paris-Plage (FIGRA) 2010.
  16. « Sorj Chalandon couronné par le Grand prix du roman de l'Académie française] », sur La Dépêche, (consulté le )
  17. « Drac Bretagne », sur culture.fr (consulté le ).
  18. « Prix Littéraire du 2ème roman | Lecture en tête », sur festivalpremierroman.fr (consulté le ).
  19. François Sergent, « Beyrouth, théâtre des opérations : L’Antigone d’Anouilh dans le Liban en guerre, Critique du livre "Le Quatrième Mur" de Sorj Chalandon », sur Libération.fr, (consulté le )
  20. Karin Cherloneix, « Un écrivain à succès met le bagne des enfants de Belle-Île-en-Mer dans son prochain roman », sur Ouest-France,
  21. Article du Figaro du 28 mars 2008.
  22. a b c d e et f Liste Goncourt et lauréats, site officiel de l'Académie Goncourt.
  23. a et b Le Prix 2014, sur le site officiel.
  24. a et b « Sorj Chalandon, prix du Style 2015 », Bibliobs,‎ (lire en ligne).
  25. Liste des divers prix obtenus par l'auteur, sur le site prixlitteraires.net.
  26. Lauréats 2015 du Prix des lecteurs du Livre de poche.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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