Soeuf Elbadawi

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.
Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.

Cet article ne cite pas suffisamment ses sources ().

Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références ».

En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?

Soeuf Elbadawi
Description de cette image, également commentée ci-après
A Mitsudje, octobre 2009 (Fonds W.I/ Mihi Djoubeiri)
Naissance (53 ans)
Moroni
Activité principale
Auteur et artiste

modifier Consultez la documentation du modèle

Soeuf Elbadawi, né en 1970 à Moroni, est un acteur majeur de la scène artistique comorienne. Ancien journaliste passé au théâtre, il dirige, aujourd’hui, la compagnie de théâtre O Mcezo* Cie et le groupe de musique comorienne Mwezi WaQ[1], après avoir œuvré, plusieurs années, au sein de Radio France Internationale à Paris.

Auteur publié en France et aux Comores, son écriture parle de la difficulté de la relation entre les êtres, lorsque viennent s'y mêler fantasmes et fictions collectives. Elle questionne la mémoire et le vécu politique de ses concitoyens. Soeuf Elbadawi conçoit également des installations à caractère pluridisciplinaire, faisant se rencontrer l’image, le son et le spectacle vivant.

Artiste citoyen[modifier | modifier le code]

Après plusieurs années de journalisme (Radio Comores, RFI, Africultures, Al-Watwan, Kashkazi), Soeuf Elbadawi change de vie en 2005, sur un coup de tête, et revient au théâtre, la passion de ses vingt ans. En 1990, pris en main par Michel Charles (un ancien de La Rue Blanche à Paris), il dirigeait, en effet, une troupe (Les Enfants du théâtre)[2] à l'Alliance franco-comorienne de Moroni. Il quitte son pays en 1992, s'installe à Paris, où il évolue dans le monde des médias, avant d'être rattrapé, comme il le dit lui-même, par « les démons de l'archipel »[3]. Il considère alors qu'il est « partie prenante » d'une réalité longtemps occultée, méritant d'être questionnée au plateau.

Il rentre à Moroni et pose ses valises à l'université des Comores où l'écrivain Mohamed Toihiri l'invite à expérimenter ses envies de théâtre. Il y crée un laboratoire de recherche, le "laboresvik", fonde sa compagnie[4], aujourd'hui appelée BillKiss* I O Mcezo*. Depuis 2005, il tente d'éprouver les limites d'un théâtre à vocation populaire et citoyen. Cette compagnie est connue aux Comores pour avoir jouée La Fanfare des fous, un spectacle sur la dépossession citoyenne, en 2009, et pour avoir défendu le concept du gungu la mcezo, détournement d'une tradition de justice populaire appelée gungu, sous la forme du théâtre dans l'espace public. Soeuf Elbadawi et O Mcezo* ont reçu le soutien de la Fondation du Prince Claus aux Pays-Bas pour ce travail.

Le premier gungu la mcezo, réalisé le , vaudra une censure à Soeuf Elbadawi[5], de la part des autorités culturelles françaises aux Comores[6]. Organisé avec des militants du mouvement Mawatwaniya, ce gungu la mcezo sera orchestré contre la présence française à Mayotte, quatrième île de l'archipel des Comores. Une présence française condamnée par les Nations unies, notamment à travers la résolution 31 (IV) prise le [7], qui insiste sur la "violation de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la République Indépendante des Comores". Le succès rencontré par le travail de Soeuf Elbadawi aux Comores et au sein de la diaspora comorienne installée à l'étranger a permis de relancer le débat sur le rôle et la place des artistes dans "un pays défait", le sien.

Soeuf Elbadawi, qui, en 2007, avait été pris à partie par des gens de sa ville natale, Moroni, pour avoir écrit contre le repli communautaire (Moroni Blues/ Chap. II), est un artiste qui compte et dérange dans l'archipel. Pays de lune, son installation au Festival des Arts Contemporains aux Comores (FACC)[8]a été l'occasion en 2014 d'interroger la mémoire des siens et de remuer, comme il l'explique, des « fragments entiers d'histoire coloniale rangés sous le lit de nos grands-pères ». Fondateur à Moroni du Muzdalifa House (2009-2015), lieu d'agitation citoyenne et d'expérimentation artistique, il travaille également sur le shungu. Un concept, issu de la tradition comorienne, portant sur les questions du vivre-ensemble[9], avec la ferme volonté de l'inscrire dans un espace-monde.

Engagé sur plusieurs fronts, il développe différents projets entre Paris et Moroni, ses points d'ancrage, en passant par Uzerche (Corrèze), où sa compagnie est accueillie en résidence depuis deux ans. Soeuf Elbadawi développe également un projet musical, Mwezi WaQ.[10] qui réinterroge la mémoire musicale de l'archipel. Le groupe a sorti récemment un deuxième album, Le blues des sourds-muets (Buda)[11]. Toujours actif dans le paysage médiatique des Comores, il a fondé deux supports papier, l'un à caractère citoyen (2015), Uropve, l'autre à vocation culturelle (2018), Mwezi (groupe AB Aviation), tout en continuant à animer le site internet Muzdalifa House[12] depuis .

Livres[modifier | modifier le code]

  • La fanfare des fous, théâtre, Komedit, 2022.
  • Obsessions de lune/ Idumbio IV, poème-récit, Bilk & Soul, Moroni, 2020.
  • Un dhikri pour nos morts La rage entre les dents, poème-récit, Vents dAilleurs, La Roque-d'Anthéron, 2013. Prix littéraire des lycéens, apprentis et stagiaires de la région Ile-de-France, édition 2013-2014 [1][13].
  • Moroni Blues/ Une rêverie à quatre, théâtre, Bilk & Soul, Moroni, 2009.
  • Un poème pour ma mère, une rose entre les dents, poésie, Komedit, Moroni, 2008, réédité en 2013.
  • Moroni Blues/ Chap. II, poème-essai, Bilk & Soul, Moroni, 2007. Prix Isesco 2010 aux Comores ("Moroni capitale islamique de la culture 2010 pour l'Afrique").

Collaboration[modifier | modifier le code]

  • Soeuf Elbadawi I Fragments 2003-2023, recueil d'entretiens, éditions Quatre Étoiles, 2023.
  • Médias aux Comores/ Des bribes d'histoire (ré)assemblés, Bilk & Soul, 2022.
  • Ce que mon père ne m'a peut-être pas dit de/ avec Souef Ali Amane, Bilk & Soul, 2021.
  • Shungu Un festin de lettres, poésie/ récit, Komedit, Moroni, 2014.
  • Brisures comoriennes, poésie, Komedit, Moroni, 2014.
  • Une suite pour Moroni Blues, essai, éditions de la lune, Levallois-Perret, 2007.
  • Dernières nouvelles de la Françafrique, nouvelles, Vents d'Ailleurs, La Roque-d'Anthéron, 2003.

Spectacles[modifier | modifier le code]

  • Obsession(s) Remix, France, Uzerche, Auditorium Sophie Dessus/ Théâtre de l'Echangeur, Paris, 2022.
  • Obsession(s), France, Théâtre Antoine Vitez, Ivry Sur Seine/ Les Théâtrales Charles Dullin, Val De Marne, France, 2018.
  • Obsessions de lune Idumbio IV, France, Comores, 2014.
  • Un dhikri pour nos morts, La Réunion, Comores, France, 2011-2013[14].
  • Moroni Blues, Festival des Francophonies en Limousin, Bellac-Limoges, 2011[15],[16].
  • Pica la manga kalina udowo/ L'image de l'ailleurs ne se vit pas dans le miroir, Rencontres à l'Echelle/ Bancs Publics, Marseille, France, 2010.
  • La Fanfare des fous, Comores, 2009.
  • Abdel K., Palais du Peuple, Moroni, 2006.
  • Esprit de transhumance, d'après Saïndoune Ben Ali, Théâtre de l’Opprimé à Paris, 2003-2005.

Collaboration[modifier | modifier le code]

  • Après la peur ("Banalités d'usage/ Un musulman de moins"), Armel Roussel/ Cie [e]utopia2 (Belgique), 2015[17],[18].
  • Agoraphobia, texte de Rob de Graaf, Lotte Von Den Berg/ Cie OMSK (Pays-Bas), 2013-2014[19],[20].
  • Moroni Blues/ Une rêverie à quatre, mise en scène Robin Frédéric(La Réunion), 2008-2009[21].

Installation[modifier | modifier le code]

  • Pays de lune I Un rêve brisé, Moroni, Comores, FACC, 2014.
  • Moroni Blues/ Chap. II, Africolor, Le Bourget, 2005/ La Réunion, Le Port, Fifai, 2006.

Collaboration[modifier | modifier le code]

  • Des visages et des mots autour d'un cimetière de kwasa, coll., Confluences, Paris, 2012/ Muzdalifa House, Moroni, 2013.

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • Prière pour un pays (2019).
  • Uhuru na igabuo, in Pays de lune I Un rêve brisé (2014).
  • Sirikali za mikowani : engarendo nda ? (2010).
  • Moroni ce long poème (2008).

Présence[modifier | modifier le code]

  • 01|Souvenirs de tournée [1], film de Ahmed Jaffar, autour de la compagnie de théâtre O Mcezo* (2010).

Discographie[modifier | modifier le code]

  • Mwezi WaQ. Le blues des sourds-muets, Buda Musique, 2022, édité par RFI.
  • Mwezi WaQ. Chants de lune et d'espérance, Buda Musique, 2012, édité par RFI, primé à l'Académie Charles-Cros en 2013.

Production[modifier | modifier le code]

Galerie[modifier | modifier le code]

Soeuf Elbadawi dans Un dhikri pour nos morts, Muzdalifa House, Moroni, Comores, mars 2012.
Soeuf Elbadawi dans Un dhikri pour nos morts, Confluences, Paris, France, janvier 2012.
Soeuf Elbadawi dans Un dhikri pour nos morts, salle Guy-Alphonsine, Saint-André, La Réunion, décembre 2011.
Soeuf Elbadawi dans le spectacle Un dhikri pour nos morts, Confluences, Paris, France, janvier 2012.
  • Soeuf Elbadawi lors d'une performance (gungu la mcezo) contre la présence française à Mayotte, mars 2009.
    Soeuf Elbadawi lors d'une performance (gungu la mcezo) contre la présence française à Mayotte, .
  • Faridi Ben Ali de la cie O Mcezo* lors d'un gungu la mcezo contre le détournement de bien public à Fumbuni le 6 août 2009.
    Faridi Ben Ali de la cie O Mcezo* lors d'un gungu la mcezo contre le détournement de bien public à Fumbuni le .
  • Soeuf Elbadawi dans La Fanfare des fous (O Mcezo*) au stade de Mirontsy, le 19 août 2009.
    Soeuf Elbadawi dans La Fanfare des fous (O Mcezo*) au stade de Mirontsy, le 19 août 2009.
  • Cie O Mcezo* le 21 août 2009 à Mutsamudu.
    Cie O Mcezo* le à Mutsamudu.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. ↑ shungu21, « Mwezi WaQ. tisse de la relation à Uzerche », sur shungu21, (consulté le )
  2. ↑ muzdalifahouse, « Un bout d’une histoire de théâtre aux Comores », sur Muzdalifa House, (consulté le )
  3. ↑ « Soeuf Elbadawi, le démon de l’archipel des Comores – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  4. ↑ shungu21, « Un jeudi de mai à Uzerche », sur shungu21, (consulté le )
  5. ↑ Africultures, « La compagnie O Mcezo* Cie frappée d'exclusion par l'Alliance franco-comorienne de Moroni », sur Africultures, (consulté le )
  6. ↑ « Quand on déprogramme aux Comores… - remue.net », sur remue.net (consulté le )
  7. ↑ « [https://www.un.org/french/documents/ga/res/31/fres31.shtml R�solutions de la trente-et-uni�me session de l'Assembl�e g�n�rale] », sur www.un.org (consulté le )
  8. ↑ (en) « Comoros: The crazy, remote art biennale that rocks », sur The Mail & Guardian, (consulté le )
  9. ↑ Fathate Hassan, « Un festin de mots pour un Shungu-Monde », sur Africultures, (consulté le )
  10. ↑ « Soeuf Elbadawi, le crooner engagé des Comores », sur RFI, (consulté le )
  11. ↑ RFIMusique, « Mwezi WaQ. : le collectif qui donne voix aux Comores », sur RFI Musique, (consulté le )
  12. ↑ « Muzdalifa House », sur Muzdalifa House (consulté le )
  13. ↑ Carl Pierrecq, « Soeuf Elbadawi : souvenir d’un archipel », sur Africultures, (consulté le )
  14. ↑ Irchad Ousseine Djoubeire, « Un dhikri au théâtre désarticulé », sur Africultures, (consulté le )
  15. ↑ « Soeuf Elbadawi, le démon de l’archipel des Comores – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le )
  16. ↑ Centre France, « Les "Francophonies" au Cloître », sur www.lepopulaire.fr, (consulté le )
  17. ↑ Africultures, « "Road-trip, Shungu et teen movie" », sur Africultures, (consulté le )
  18. ↑ « Utopia2 Compagnie de théâtre menée par Armel Roussel », sur www.utopia2.be (consulté le )
  19. ↑ muzdalifahouse, « Agoraphobia de Lotte Van Den Berg avec Soeuf Elbadawi », sur Muzdalifa House, (consulté le )
  20. ↑ (nl) « Lotte van den Berg » (consulté le )
  21. ↑ A. Mohamed, « Moroni Blues », sur Africultures, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Soeuf_Elbadawi&oldid=210275945 ».