Tramway de Brest au Conquet

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Tramway du Conquet
Ligne de Brest au Conquet
Image illustrative de l’article Tramway de Brest au Conquet
Le terminus de la Porte du Conquet à Brest
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Brest, Le Conquet
Historique
Mise en service 1903
Fermeture 1932
Concessionnaires Tw élec. du Finistère (1901 – 1922)
Ch. de fer dép. du Finistère
(exploitation) (à partir de 1922)
Caractéristiques techniques
Longueur 23 km
Écartement métrique (1,000 m)
Électrification 550 V cc
Nombre de voies Voie unique
Schéma de la ligne
uexKBHFa
0 Brest porte du Conquet
uexHST
3 Saint-Pierre-Quilbignon
uexHST
La Trinité
uexABZgl uexKBHFeq
4 Sainte-Anne-du-Portzic
uexHST
Route du Minou
uexHST
Pen ar Henry
uexHST
Porz Milin
uexHST
Trez-Hir
uexHST
Kerjean
uexKBHFe
23 Le Conquet

La ligne de tramway de Brest au Conquet constitua la ligne principale d'un petit réseau de tramway rural, concédé aux Tramways Électriques du Finistère, d'une longueur de 23 km, reliant Brest, sous-préfecture du Finistère, au Conquet, petit port de pêche situé à l'ouest de Brest, actuellement embarcadère vers les îles de Molène et d'Ouessant. La ligne a fonctionné de 1903 à 1932. Un court embranchement lui fut adjoint, qui fonctionna de 1908 à 1918, vers Sainte-Anne-du-Portzic, village situé sur une anse marine à Plouzané.

Histoire[modifier | modifier le code]

Résumé chronologique[modifier | modifier le code]

Déclaration d'utilité publique[modifier | modifier le code]

Le réseau finistérien à son apogée. La ligne de tramway figure en vert clair au nord-ouest du département.

La déclaration d'utilité publique de la ligne de Brest au Conquet fut inspirée par des considérations stratégiques, économiques et touristiques. Il facilitait le déploiement des troupes vers les côtes du côté de l'anse des Blancs-Sablons, point faible de la défense côtière léonarde ; il facilitait le transport des produits agricoles vers la place forte ; enfin, il permettait aux Brestois d'accéder aux plages de Sainte-Anne-du-Portzic[3], de Trégana, de Porsmilin, du Trez Hir et des Blancs-Sablons[4].

La ligne fut donc déclarée d'utilité publique et concédée à la société anonyme des tramways électriques du Finistère, dont le président était M. Hérodote, également président de la compagnie des tramways électriques de Brest, à laquelle étaient concédés les tramways urbains. Son siège social était à Paris.

Ouverture et prolongement[modifier | modifier le code]

La gare du tramway à Saint-Pierre-Quilbignon

Le premier tronçon, entre Saint-Pierre-Quilbignon, terminus des tramways urbains, et Le Conquet, ouvre le , sous la houlette de M. Calvé[5]. Son ouverture entraine l'arrêt du service de l'omnibus à trois chevaux connu sous le nom de l'Hirondelle, qui assurait un aller-retour quotidien entre Brest et Le Conquet. La ligne fut prolongée en 1908, d'abord le entre Saint-Pierre-Quilbignon et Brest (porte du Conquet), hors les murs, puis le 1er septembre entre la Trinité et Sainte-Anne-du-Portzic, portant alors à la ligne à une longueur de 23 kilomètres[2].

Fermeture[modifier | modifier le code]

Bien que florissante avant guerre, la situation se dégrade dans l'immédiat après-guerre, entraînant dès 1918 la fermeture de la branche vers Sainte-Anne-du-Portzic, puis la liquidation de la société concessionnaire. L'exploitation fut reprise en 1922 par la compagnie des chemins de fer départementaux du Finistère, déjà concessionnaire du premier réseau d'intérêt local du département[6] et bénéficiant d'une meilleure assise financière. Toutefois le nouvel exploitant ne peut faire face à la concurrence routière et à la dégradation de l'infrastructure et du matériel roulant, qui entraînent une baisse de 30 % de la fréquentation entre 1928 et 1931 et aboutit à la fermeture de la ligne le [2].

Parcours, infrastructures et matériel roulant[modifier | modifier le code]

Rame du tramway à la station Kerjean

Longeant sur une vingtaine de kilomètres la route nationale 789[2] entre le Conquet et la gare de Saint-Pierre-Quilbignon, toujours debout, la ligne empruntait ensuite un itinéraire lui permettant de limiter les rampes, par la rue du Valy-Hir et la rue de la Frégate Laplace[7]. La ligne était constituée d'une voie métrique unique[2].

Le service était d'au moins six allers-retours quotidiens, effectués à une vitesse maximale de 20 km/h.

Le parc du matériel roulant était constitué de 14 motrices sur truck Brill et de 26 remorques à deux essieux. Il était remisé et entretenu dans le dépôt-atelier de Pont-Rohel (Locmaria-Plouzané) situé en milieu de ligne[2].

Initialement, une usine électrique située dans le dépôt-atelier permettait l'alimentation de la ligne ; elle fut remplacée ne 1915 par une sous-station à Saint-Pierre-Quilbignon alimentée par la Compagnie d'électricité de Brest[2]. Les trams étaient alimentés par une ligne aérienne bifilaire afin d'éviter qu'un retour de courant par les rails ne perturbe le câble téléphonique transatlantique voisin[2].

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Recueil général des lois, décrets et arrêtés ... », sur Gallica, (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j k l m et n Connaissance du Rail
  3. Un embranchement fut construit à cette fin et exploité entre 1908 et 1918
  4. « Le tramway », Plouzweb (consulté le )
  5. « Tramways d'avant », Le Télégramme (consulté le )
  6. Les CFDF obtinrent l'affermage des lignes concédées aux chemins de fer armoricains
  7. Le pont qui aujourd'hui surplombe la rue du Valy-Hir à l'extrémité de l'avenue du Polygone était celui de la ligne

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Louis Coudurier, « De Brest au Conquet par le Chemin de fer électrique », Imprimerie commerciale de la Dépêche de Brest, 1904 (réédité par l'association "Les Amis de Saint-Mathieu", 1991)
  • Jacques Chapuis, « Les voies ferrées départementales du Finistère », dans Chemins de fer régionaux et urbains, nos 175 et 176 (1983)
  • Henri Domengie, Les petits trains de jadis — Ouest de la France, Éditions du Cabri, Breil-sur-Roya, 1990 (ISBN 2-903310-87-4)
  • Collectif, Encyclopédie générale des transports — Chemins de fer, Éditions de l'Ormet, Valignat, 1992
  • Alain de Dieuleveult, Finistère en petits trains, Éditions Cénomane, Le Mans / La Vie du Rail, Paris, 1998 (ISBN 2-905596-60-0 et 2-902808-81-X)
  • G. Péhelle, « Brest - Les premiers tramways », Connaissance du Rail, nos 376-377,‎ , p. 14 à 19

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]