Eiffage

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Eiffage
logo de Eiffage
illustration de Eiffage

Création Fougerolle : 1844
Eiffage : 1993
Personnages clés Benoît de Ruffray et Jean-François Roverato
Forme juridique Société anonyme à conseil d'administration (s.a.i.) (d)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Action Euronext : FGR
Siège social Vélizy-Villacoublay
Drapeau de la France France
Actionnaires Salariés (21,1 %), BPI (5,7 %), Autodétention (5,2 %), BlackRock (7,7 %) et Public (60,3 %) (2016)
Activité Travaux publics et activités des sièges sociaux (d)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Filiales SEH Engineering GmbH (d)
Eiffage Travaux PublicsVoir et modifier les données sur Wikidata
Effectif 73 522 ()[2]
SIREN 709802094[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
TVA européenne FR20709802094[3]Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web www.eiffage.com

Capitalisation 10,2 milliards d'euros ()[4]
Chiffre d'affaires en augmentation 21,8 milliards d'euros (2023)[5]
+7 %
Résultat net en augmentation 1,0 milliard d'euros (2023)[5]
+12 %

Eiffage est un groupe de construction et de concessions français, fondé en 1993 par la fusion de Fougerolle et de SAE[6]. Le groupe exerce aujourd'hui dans de nombreux domaines des travaux publics : construction, infrastructures, concessions et énergie. Il s'agit du troisième groupe de constructions et de concessions français, derrière Vinci et Bouygues, et du quatrième groupe européen.

En 2015, le groupe Eiffage est composé de plus de 66 000 salariés, à travers 70 pays, et réalise chaque année plus de 100 000 chantiers[7].

En 2017, Eiffage réalise un chiffre d'affaires consolidé de 15 milliards d'euros (+7 % par rapport à 2016). L'action Eiffage (Euronext-Paris) se compose de 95 433 991 actions d'une valeur unitaire de 4 , dont 14 % sont détenus par les employés[7].

En 2019, Eiffage réalise 18,1 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Le groupe est composé de 72 500 collaborateurs dont 17 650 hors de France.

Histoire[modifier | modifier le code]

SAE, Fougerolle, Eiffel : aux origines du groupe[modifier | modifier le code]

Eiffage a ses racines dans des sociétés dont les origines remontent au XIXe siècle et au début du XXe siècle :

  • les entreprises de bâtiment et travaux publics Fougerolle, Quillery, Beugnet, Ballot et de la Société auxiliaire d'entreprises (SAE) créées respectivement en 1844, 1863, 1871 1903, et 1924 ;
  • les industriels de la route, SCR et Gerland, fondés en 1928 et 1948 ;
  • les électriciens, Clemessy, Forclum et Norelec qui datent, pour leur part, de 1908, 1922 et 1959 ;
  • le spécialiste de la construction métallique Eiffel, fondé en 1866 par Gustave Eiffel, devenu Eiffage Métal.

En 1990, Eiffel rejoint SAE. Parallèlement, Fougerolle est acquise par ses salariés (via un rachat d'entreprise par les salariés). Le rapprochement Fougerolle-SAE, qui se situent alors respectivement au 7e et au 3e rang des groupes de BTP français, est concrétisé en 1993 et donne naissance à Eiffage, dont le nom est issu de la contraction entre Eiffel, SAE et Fougerolle.

Lors de sa fondation en 1993, Eiffage dispose alors de nombreuses références, aussi bien en France qu'à l'international, les entreprises la constituant ayant participé à de nombreux chantiers, tels que le Port de Dakar, le pont de Tancarville, l'opéra de Sydney et la pyramide du Louvre[6].

Eiffage[modifier | modifier le code]

Sous la direction de Jean-François Roverato (1993-2012)[modifier | modifier le code]

Jean-François Roverato était le directeur général de Fougerolle International avant la création du groupe Eiffage. Il a donc pris la tête du groupe en 1993, lors de la fondation du groupe. Premier dirigeant d'Eiffage, sa mission est de consolider le groupe pour uniformiser les méthodes de travail et de fonctionnement des entreprises qui composent le groupe. Après son départ de la direction, il restera néanmoins dans le groupe Eiffage, devenant directeur d'APRR.

En août 1995, Eiffage acquiert Beugnet et ses filiales et conforte sa position dans le domaine des infrastructures, devenant le numéro deux de la route en France[8].

En 2000, SAE, Fougerolle et Quillery fusionnent pour créer Eiffage Construction.

En 2005, l'État choisit le consortium Eiffage / Macquarie pour reprendre ses participations dans APRR (Autoroutes Paris-Rhin-Rhône). En 2006, Eiffage Travaux Publics, qui réunit Appia et Eiffage TP, devient la branche routière et génie civil d'Eiffage. En 2007, Eiffel acquiert la société allemande KSH. Eiffage Concessions vend sa participation dans Cofiroute (plus-value de 667 millions d'euros).

En 2008, le conseil de communauté de Lille Métropole Communauté urbaine retient à 82 % des voix le projet proposé par Eiffage pour le Grand Stade Lille Métropole. Par ailleurs, la cour d'appel de Paris rend son jugement dans l'affaire Sacyr-Eiffage qui paralyse le capital de la société depuis deux ans. La Cour d'appel condamne Sacyr pour action de concert avec d'autres actionnaires espagnols, mais le décharge de l'obligation de déposer une OPA sur le restant du capital de la société. La même année, Eiffage achète Clemessy ainsi que Crystal à Dalkia du groupe Veolia. En 2009, Eiffage reprend l'allemand Heitkamp Rail au Néerlandais Heijmans[9].

Sous la direction de Pierre Berger (2012-2015)[modifier | modifier le code]

Pierre Berger est le second président-directeur général du groupe Eiffage. Sous sa direction, le groupe s'ouvre fortement à l'international[10], notamment sur la conception et la construction de bâtiments, et augmente son chiffre d'affaires. Entre sa prise de fonction en 2012 et 2015, l'action Eiffage s'envole de plus de 30 euros[11],[12].

Depuis 2013, Eiffage uniformise l'ensemble des entreprises. Celles-ci sont dorénavant regroupées en "pôles" : Travaux Publics, Démolition, Énergie, etc.

En juin 2015, Eiffage annonce une restructuration de son activité dans la construction métallique avec plus de 200 suppressions de postes en France et la fermeture de deux usines[13]. Le 27 août 2015, Pierre Berger confirme la fermeture de trois sites de construction métallique en France, à Maizières-lès-Metz en Moselle, Étupes dans le Doubs et Martot dans l'Eure. Plus de 250 postes doivent être supprimés sur ces trois sites[14]. Parallèlement, la marge opérationnelle augmente et les résultats du groupe progressent.

Dans la nuit du 22 au 23 octobre 2015, Pierre Berger meurt d'une crise cardiaque[15]. Jean-François Roverato exerce la présidence par intérim en attendant la nomination d'un nouveau PDG.

Sous la direction de Benoît de Ruffray (depuis 2016)[modifier | modifier le code]

Le , Benoît de Ruffray devient le troisième président-directeur général d'Eiffage. Il poursuit le travail de son prédécesseur, continuant l'ouverture à l'international du groupe[10].

En juin 2016, Eiffage rachète, à quelques jours d'intervalle, Yerly Installations SA, entreprise suisse spécialisée dans le chauffage et la ventilation[16], et MDM, entreprise allemande produisant des dispositifs antibruit[17].

En août 2016, Eiffage annonce l'acquisition du groupe belge Chris Vuylsteke, spécialisé dans la construction et la promotion immobilière[18].

En août 2017, Eiffage annonce l'acquisition de l'activité dédiée aux travaux en mer, de Saipem, filiale ayant un chiffre d'affaires d'environ 100 millions d'euros pour un montant non dévoilé[19].

En 2018, le groupe rachète une entreprise de travaux ferroviaires française : Meccoli[20]. Début 2019, l'entreprise rachète une société Aurillacoise : Résintel, spécialisée dans les réseaux informatiques et la téléphonie.

Activités[modifier | modifier le code]

Eiffage exerce ses activités à travers les métiers de la construction et de l’immobilier, du génie civil, du métal et de la route, de l’énergie et des concessions, par le biais de ses entreprises rachetées (Clemessy, Forézienne d'Entreprises, etc.) et ses filières (Eiffage Thermie, Eiffage Immobilier, etc.).

Le groupe Eiffage couvre l'intégralité des corps de métiers des Travaux Publics : Énergie, Réseau Routiers, Démolition, Terrassement, Construction, Immobilier, Désamiantage, etc.

Le groupe a notamment racheté au groupe chinois Casil fin 2019 ses 49,9 % de parts de l’aéroport de Toulouse-Blagnac pour une somme d’environ 500 millions d’euros, le groupe chinois réalisant ainsi une plus-value d’environ 200 millions d’euros par rapport à son acquisition initiale qui était de 309 millions d’euros.

Implantations[modifier | modifier le code]

En dehors de ses activités d'exportation, Eiffage est également implanté de façon permanente dans plusieurs pays[21] en Europe (Benelux, Allemagne, Pologne, Espagne…), en Afrique (Sénégal, Mali, Angola, Maroc, Mauritanie…) et sur le continent américain (Canada, Colombie…).

Données financières[modifier | modifier le code]

Le groupe comptait 64 093 salariés au (hors intérimaires). Selon le rapport annuel de 2015, le chiffre d’affaires consolidé du groupe Eiffage s’est établi sur l'exercice 2015 à 13,9 milliards d’euros. Selon ce même rapport, le résultat opérationnel courant s'est monté 1,4 milliard d'euros en 2015 et le bénéfice net, part du Groupe, à 312 millions d'euros en 2015.

Au , le chiffre d'affaires annuel s'élève à 15 milliards d'euros pour environ 65 000 collaborateurs.

La répartition du CA est la suivante : Concessions 18 %, Construction 25 %, Infrastructure 32 %, Énergie 25 %[22].

Réalisations notables[modifier | modifier le code]

Dirigeants[modifier | modifier le code]

Présidents directeurs généraux[modifier | modifier le code]

  • Jean-François Roverato : de 1992 à 2012, président-directeur général d'Eiffage puis vice-président administrateur référent du Groupe ;
  • Pierre Berger (1968-2015) : de 2012 à 2015, président-directeur général d'Eiffage ;
  • Benoît de Ruffray : à partir du .

Actionnaires[modifier | modifier le code]

Liste des principaux actionnaires au [26] :

Société Générale Gestion 15,3 %
PRO BTP FINANCE 4,42 %
The Vanguard Group 1,96 %
Norges Bank Investment Management 1,88 %
BlackRock Fund Advisors 1,47 %
Capital Research & Management 1,39 %
Columbia Management (en) Investment Advisers 1,29 %
Eiffage (Autocontrôle boursier) 1,18 %
Moneta Asset Management 1,07 %
Dimensional Fund Advisors 1,03 %

Activité de lobbying[modifier | modifier le code]

Auprès de l'Assemblée nationale[modifier | modifier le code]

Eiffage est inscrit comme représentant d'intérêts auprès de l'Assemblée nationale. L'entreprise déclare à ce titre qu'en 2021, les coûts annuels liés aux activités directes de représentation d'intérêts auprès du Parlement sont compris entre 10 000 et 25 000 euros[27].

Condamnations[modifier | modifier le code]

Eiffage a été condamné en 2013 à une amende de 960 000 euros par l'Autorité de la concurrence pour entente dans le cadre de l'acquisition d'un marché de reconstruction des miradors de la prison de Perpignan[28].

En octobre 2022, une société du groupe Eiffage (Eiffage Energie Systèmes – Ile de France) a été définitivement condamnée par la Cour d’appel de Paris pour harcèlement et discrimination au retour du congé maternité envers une de ses cadres. L’avocat Avi Bitton, qui défendait la salariée, a relaté que cette affaire était une démonstration que la discrimination des femmes après une grossesse est encore répandue dans les grandes entreprises[29].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Système national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données)Voir et modifier les données sur Wikidata
  2. Eiffage, « Document d'enregistrement universel 2021 » [PDF], (consulté le ), p. 131
  3. « https://amadeus.bvdinfo.com/version-2019829/ », sous le nom EIFFAGE (consulté le )
  4. « EIFFAGE Cours Action FGR, Cotation Bourse Euronext Paris - Boursorama », sur boursorama.com (consulté le )
  5. a et b « Hausse du bénéfice net chez Eiffage, qui finit 2022 avec un carnet de commandes bien rempli », sur Le Figaro, (consulté le )
  6. a et b « Histoire du groupe », sur eiffage.com, (consulté le )
  7. a et b « Rapport Annuel 2015 - EIFFAGE », sur eiffage.com, (consulté le )
  8. « Rapport Annuel 2012 », sur eiffage.com, (consulté le ), p. 3
  9. Le Moniteur, no 5533 du 11 décembre 2009.
  10. a et b « Synergie n°23 », sur eiffage.com, (consulté le )
  11. « Document de référence 2014 », sur eiffage.com, (consulté le )
  12. Isabelle Rey-Lefebvre, « Le PDG d’Eiffage, Pierre Berger, est mort », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  13. « Eiffage va supprimer plus de 200 postes dans la branche métal », Le Monde, 9 juin 2015.
  14. « Eiffage s’attend à une marge opérationnelle record en 2015 » (consulté le ).
  15. « Le PDG d'Eiffage Pierre Berger est mort, annonce le groupe de BTP », sur Le Point (consulté le ).
  16. « Yerly Installations passe en mains françaises », Tribune de Genève, 10 juin 2016
  17. « Eiffage acquiert la société allemande MDM », capital.fr, 21 juin 2016
  18. EIFFAGE annonce l'acquisition du groupe Chris Vuylsteke au Benelux
  19. « Eiffage veut se renforcer à l'international avec Saipem TM », sur Usine Nouvelle,
  20. « Avec l’acquisition du groupe Meccoli, Eiffage poursuit son développement dans le domaine ferroviaire »,
  21. Eiffage, Rapport annuel 2012
  22. « Résultats annuels 2017 du Groupe | Application Eiffage », sur app.eiffage.com (consulté le )
  23. « Le Viaduc de Millau - Site officiel », Le logo du groupe apparaît en haut de page., sur leviaducdemillau.com (consulté le ).
  24. Écoquartier Smartseille
  25. Prolongement Noisy-le-Sec > Val de Fontenay
  26. « EIFFAGE S.A. : Actionnaires Dirigeants et Profil Société », sur zonebourse.com (consulté le )
  27. « Fiche Eiffage » (consulté le )
  28. Les Échos, « BTP : Eiffage condamné à une amende de 960 000 euros par l'Autorité de la concurrence », Les Échos,‎ (lire en ligne [archive du ] Accès limité, consulté le )
  29. « Chez Eiffage, une jeune femme harcelée et licenciée à cause de sa grossesse », sur l'Informé, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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