Site archéologique des Grèves

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Site archéologique des Grèves
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Le site archéologique des Grèves (ou sanctuaire des Grèves) est un sanctuaire celtique et gallo-romain découvert en 1973 à La Villeneuve-au-Châtelot, dans le département de l'Aube, en France.

Localisation[modifier | modifier le code]

Le site archéologique est situé sur la commune de La Villeneuve-au-Châtelot, à une douzaine de km au nord-est de Nogent-sur-Seine[1], dans l'Aube.

Le lieu-dit les Grèves de Villeneuve se trouve à l'ouest du bourg, sur le côté sud de la D40. Le site archéologique sur le côté nord de la D40, à

Fouilles et protection[modifier | modifier le code]

L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1982[2].

Description[modifier | modifier le code]

Une série d'enclos sont emboîtés les uns dans les autres, une configuration qui correspond à un sanctuaire[3].

Époque de la Tène[modifier | modifier le code]

La couche correspondant à l'époque de la Tène est moins fournie en mobilier que l'époque gallo-romaine[3]. Les lots d’objets les plus anciens sont des pièces d'équipement militaire associées à des fibules, de la fin de la Tène B2 (début du IIIe siècle av. J.-C.). Les dépôts de ces deux objets augmentent jusqu'à la transition entre la Tène C2 et D1,c'est-à-dire jusqu’au milieu du IIe siècle av. J.-C. Cette augmentation peut être un signe de l'augmentation des objets participant aux pratiques rituelles, ou bien comme une augmentation du nombre de pratiques[4].

Entre le deuxième quart du IIe siècle av. J.-C. et le Ier siècle av. J.-C., les objets retrouvés se diversifient, ce qui correspond à une complexification des pratiques rituelles. Ainsi on voit apparaître des éléments de parure, plutôt féminine, de vaisselle et de service, de l'outillage et des demi-produits de fer[4].

La période de la Tène D2b (50 - 30 av. J.-C.) est représentée par une couche de 80 cm d'épaisseur. On y trouve 702 monnaies dont 491 bronzes et 211 potins, et 234 rouelles de bronze marquées de quatre rayons, avec ou sans noyau central ajouré[3]. G. Bataille (2011) note que dans l’est de la Gaule, les rouelles apparaissent en contexte funéraire dès la fin de la Tène C2 / début de la Tène D1 (nécropole de Wederath-Belginum)[5]. R. Guichon (2019) suggère que ces rouelles peuvent être des instruments de vote[3].

Époque de la conquête de la Gaule[modifier | modifier le code]

Vers le milieu du Ier siècle av. J.-C., nombre d'objets rituels déposés régresse, pour pratiquement disparaître aux alentours de la période de conquête. Épées et fourreaux (armes emblématiques) disparaissent effectivement, laissant place aux armes de jet légères : javelot, javelines, pointes de flèches. Vers cette même période, probablement la Tène D2a, apparaissent les monnaies et les rouelles en métaux précieux[5].

Époque gallo-romaine[modifier | modifier le code]

Le mobilier mis au jour inclut des armes, de la vaisselle, des parures, des vestiges de faune et 70 000 rouelles métalliques. La quantité exceptionnelle de rouelles concerne surtout l'époque gallo-romaine et elles font pour la plupart fonction d'offrandes[3].

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gérard Bataille, « Un nouveau protocole d'analyse des grands ensembles de mobiliers métalliques sur la base du NMI. L'exemple du sanctuaire laténien de La Villeneuve-au-Châtelot (Aube) », dans Pierre-Yves Milcent (dir.), L’économie du fer protohistorique : de la production à la consommation du métal, Pessac, Aquitania, coll. « Suppléments » (no 14/2), (ISBN 2-910763-08-0, lire en ligne), p. 365-380
  • Gérard Bataille, « Dépôts de sanctuaires et dépôts particuliers : comparaisons des assemblages de mobiliers métalliques », dans Philippe Barral et al. (dir.), L’âge du Fer dans l’arc jurassien et ses marges. Dépôts, lieux sacrés et territorialité à l’âge du Fer, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, coll. « Annales littéraires de l'Université de Besançon / Environnement, sociétés et archéologie » (no 826/11), (ISBN 978-2-84867-201-4, lire en ligne), p. 699-708
  • Gérard Bataille, « Principes d’évolution des ensembles de mobiliers métalliques issus de sanctuaires, dans le quart est de la Gaule, entre les IIIe s. av. - IIe s. apr. J.-C. », dans Michel Reddé et al. (dir.), Aspects de la Romanisation dans l’Est de la Gaule, vol. 2, Glux-en-Glenne, Centre archéologique européen, coll. « Bibracte » (no 21), (ISBN 978-2-909668-68-0, lire en ligne), p. 655-661
  • Jacques Piette et Georges Depeyrot, Les monnaies et les rouelles du sanctuaire de la Villeneuve-au-Châtelot (Aube) (2e s. av. J.-C. – 5e s. ap. J.-C.), Wetteren, Moneta, coll. « Moneta » (no 74), (ISBN 978-90-77297-42-1)
  • Romain Guichon, « Des jetons de vote gaulois ? Le petit mobilier circulaire en contexte politico-religieux », dans Aldo Borlenghi et al. (dir.), Voter en Grèce, à Rome et en Gaule, Lyon, MOM Éditions, coll. « Histoire & Épigraphie » (no 1), (ISBN 978-2-35668-062-4, lire en ligne), p. 451-470

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Les Grèves de Villeneuve, carte interactive » sur Géoportail..
  2. « Site archéologique », notice no PA00078310, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. a b c d et e Guichon 2019, p. 456.
  4. a et b Bataille 2011, p. 656.
  5. a et b Bataille 2011, p. 657.